[Dans le passé]

J'avais fait halte dans une petite ville aux alentours de New York.  Je continuais mon périple - ou du moins ma fuite - vers le nord. Mon projet ? Arriver jusqu'à New York, puis partir vers le nord. Je ne savais pas encore où, mais l'Alaska ou le Canada me semblait être une bonne idée. Peut-être même le Pôle Nord.

Je marchais tranquillement dans la rue, il était tard et peu de gens marchaient dehors à cette heure-ci. J'avais renfoncée ma capuche sur ma tête pour plus de tranquillité, tandis que je longeais les murs. C'était un moyen comme un autre de diminuer les risques de me faire attaquer par une Ombre.

Sauf que malheureusement rien n'y fait. Au détour d'une ruelle, je tombais sur la bête. Effrayante, comme à son habitude. Les griffes tranchantes et le regard avide. L'Ombre fonça sur moi, sans attendre, j'esquivai maladroitement avant de m'enfuir plus loin.



J'ai courru jusqu'au bout de la ruelle avant de foncer sur un autre type encapuchonné. L'Ombre se rapprochai de plus en plus de ma position. Je déglutis, effrayée par mon sort prochain.

C'est un contractant ? Je suis sauve ? Je devrais partir avant que ça ne tourne mal. Mais je l'ai mis en mauvaise posture. Il devrait s'en sortir. Je m'apprêtais à partir lorsqu'il rata l'Ombre. Une profonde culpabilité me pris alors et j'attrapais le premier truc qui était à ma proximité : un sac poubelle remplit.

Bon, c'est tout ce que j'avais. Je le levais au-dessus de ma tête et courus quelques pas vers l'Ombre avant de lui lancer le projectile dessus. Sauf que cela n'eut pas le but escompté. Le sac poubelle le traversa sans lui faire un seul dégât. Note pour plus tard : les choses normales ne semblent pas être efficace contre elle. L'Ombre m'avait oublié quelques instants en voyant le gars à la capuche, sauf que ma malheureuse tentative avait récupéré son attention. Je reculais de quelques pas lorsqu'elle s'approcha à nouveau de moi.

Carnet de voyage : mémoire d'une rencontre peu habituel.

Alors que l'Ombre me fonçait dessus. L'homme à la capuche l'envoyant valdinguer, ou du moins dévié sa trajectoire, par un double coup de pieds. Son arme qui était plus loin, venait de réapparaître à sa main. Je ne savais pas que les contractants pouvait se genre de chose. Mais le voilà déjà entrain d'attaquer l'Ombre. Il lui avait découpé un membre, puis l'avait tailladé. Sauf que l'Ombre ne se laissait pas faire et réussit à se défaire de l'attaque du contractant. Elle avait bondit à l'aide du mur derrière le jeune homme et avait lever ses griffes en l'air dans le but de l'attaquer.



Les mots étaient sortis de ma bouche tous seuls. Il fallait croire que s'il se faisait tuer ici, je me sentirais bien trop coupable pour me regarder à nouveau dans un miroir. Bon, je n'arrivais déjà plus à me regarder dans un miroir. Mais cela aurait été pire.

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J'avais plus ou moins réussi à le prévenir à temps, mais l'Ombre fut plus rapide et lui lacéra le bras droit. J'exprimai un cri étouffé lorsque je vis les entailles sur son bras. Cette blessure me rappelait sans doute ma propre blessure. Cependant cette attaque ne semblait pas l'empêcher de se battre. Il asséna un coup de genou à la tête de l'Ombre pour la déstabiliser, avant de lui enfoncer sa machette dans le corps. Sans que je ne puisse rien faire, il avait déjà mis à terre l'Ombre qui disparaissait dans un nuage de poussière.

Je me repris alors, retirant ma capuche et avant de m'avancer vers lui. Je regardai sa blessure de plus près en lui attrapant le bras. Ce n'était pas très beau à voir, mais cela ne semblait pas être très grave. Il s'en remettrai surement, je posais toutefois la question dans un doute.



Je relevai mes yeux émeraude vers l'homme à la machette, un regard inquiet arborant mon visage.

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Il me repoussai. Normal, j'étais une inconnue. Cependant son ton était froid. Il ne l'avait pas fait pour moi, je le savais bien. Je pouvais m'en douter. Mais la bestiole lui était tombée dessus par ma faute, tout de même.



Je baissai les yeux, un peu attristait par son comportement. J'aurai souhaité l'aider, sauf qu'il ne semblait pas avoir très envie que je ne m'approche de lui. Je soupirai un instant, puis je me souvins avoir quelques babioles de premier secours. J'ouvris alors mon sac pour en sortir 2 ou 3 fournitures.



Je relevai la tête vers lui, un faible sourire sur les lèvres et un air fatigué. Je faisait peine a voir avec mon rouleau de bandage, mon désinfectant et mon scotch spécial bandage, sans oublier mes cernes naissantes causé par mon manque de sommeil.

Il avait beau dire que je n'y étais pour rien, et bien je me sentais toujours autant coupable. Je n'y pouvais rien, à force, j'avais l'impression d'être un porte malheur ambulant. Je soupirai à sa dernière remarque en baissant les yeux. Mes bras était juste ballant le long de mon corps. Donc il ne voulait pas de mon aide. Est-ce qu'il se méfiait ? Peut-être. Est-ce que c'était un comportement normal ? Sans doute. J'en savais rien.



J'étais inutile. Je voulais juste aider, mais tout ce dont j'étais capable s'était d'attiré les Ombres sur moi. Un autre soupire traversa la paroi de mes lèvres. Je relevai les yeux vers l'homme à la capuche.



Il avait peut-être autre chose à faire que de s'enquiquiner d'une personne comme moi. J'avais toujours mes produits de premier secours dans les mains.

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Il voulait que je lui indique le nord ? Eh bien... C'était originale comme demande. Et ma foi, c'était quelque chose qu'il m'était possible d'indiquer. Me dirigeant moi-même vers le nord. Je lui souris, avant de lui attraper la main de son bras non blessé. Je nous dirigeai vers la rue principale et pointa une direction.



Je souriais toujours. Je me demandai soudainement pourquoi il portait une capuche, ainsi que les raisons de sa migration. Est-ce qu'il était comme moi ? Possible. Je ne voulais pas m'immiscer dans sa vie. Je ne voulais pas qu'on s'immisce dans la mienne, je ne me permettrais pas de le faire. Je souriais tristement à mes pensées. Et tandis qu'il regardait la route que je lui indiquais, ma main vint se poser sur la joue opposé au profil que je voyais et je déposa mes lèvres sur sa joue. Bon j'avais pas l'air fine sur la pointe des pieds.



Je lui souriais tendrement et innocemment. C'était venu comme ça, je n'avais aucune arrière-pensé.