Elle passe à l'eau ? Kss. Lâcheuse. J'allais objecter, mais le simple fait de l'imaginer repartir en vrille suffit à me ramener à la réalité.

- Pas de soucie.

Pas besoin d'un autre verre, celui que je lui avais vidé à la tronche ferait largement l'affaire. Je passe outre les tireuses de pression et le replace sous la source d'eau du robinet. Glouglouglou, en quelques seconde c'est réglé. Je lui tend le liquide salvateur et reprend la conversation.

- Du coup, ça t'arrive souvent de te faire posséder en mode l'exorciste ? Fan du film ? Un moment j'ai cru que t'aillais me gerber dessus, monter au plafond et insulter ma maman, j'étais pas frais j'te jure.

Tare... J'avais déjà entendu quelqu'un parler de ses pouvoirs de cette manière. Le genre dépriment, croyant que sa vie n'était qu'un vaste échec et prenant ses pouvoirs comme une... "tare". Compréhensible, mais j'aime vraiment pas cette manière de pensé...

- C'est pour ça que tu voulais pas boire du coup ? Par peur de perdre le contrôle ?

Si tel est le cas, c'était en partie ma faute pour l'avoir insisté à me suivre. Même si je doutais fortement qu'elle acceptera ma proposition, je me devais au moins de proposer.

- Tu veux passer chez moi cinq minutes ? Je te ferais cuire deux œufs et du bacon, ça devrait faire passer ton mal de crane.

- Comme tu veux Len, mais je fermerais le kekkai uniquement quand on se sera tiré. Ce sera plus discret.

Je saute par dessus le comptoir, faisant au passage tomber la bouteille et les verres qui s'y trouvaient encore. Qu'importe, de toute façon, tout aura disparut à la fermeture.

- Tu te débrouille pour rentrer chez toi ?

J'ai pas pas de raison d'insiter de toute façon, mais c'est pas une raison pour la laisser dans la merde a moitié torché.

La vache... c'est ultra triste sa vie en fait. Elle a déjà pas l'air de s'amuser des masses, si en plus elle vit (enfin survie serait un peu plus approprié pour elle) dans ce qui nous sert de QG je comprend qu'elle passe tout son temps dehors.

- Pas de soz Len.

J'avais pas grand chose de plus à ajouter. Mon bras avait pas vraiment repoussé et recommençait même a faire de nouveau un peu mal, mais rien d'insurmontable. Et contrairement à elle j'étais encore capable de marcher droit.

- Allé viens, on s'tire.

Parole dite, action déjà accomplit. A peine ma bouche fermé que déjà j'avais atteint la porte de sortie. J'aurais peut être pus tenter d'insister un peu pour la ramener, mais une petite voix me criait que saurait été l'une des pires connerie de ma vie de lui casser les ovaires plus que de raison.