Description :

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Ce jour là, la salle d'exposition était remplie de stands ou l'on ne vendait pas de bibelots insignifiants, ou l'on ne faisait pas signer des libres, mais ou l'on distribuait des pamphlets que personne en lirait jamais... En effet, ce jour là, la salle accueillait le salon de l'étudiant. L'endroit où tous les parents stressés envoyaient leurs bambins se choisir un avenir, le tout parmi un amas inconsidéré de publicité mensongère.

La salle était pourtant blindée de monde. C'était vraiment un joyeux bobinard, il était impossible de faire dix pas sans percuter quelqu'un. IL y avait de tout, école de commerce, d'ingénieur, fac, etc. Et le tout pas seulement originaire de Palema, des écoles de tout l’État était venu se représenter (et oui le moindre appliquant en plus voulait dire des benefs pour l'école).

De fait, ceux qui étaient le mieux logé au final étaient les étudiants de facs venu loué les mérites de leur choix d'orientation. Autant dire qu'au milieu des grandes banderoles qui décrivaient avec précision le cursus et les choix de réorientation et les différents programmes des écoles payantes, les universités avec leurs misérables dépliants ne sortaient pas du lot.
Mais au final cela arrangeait bien les élèves qui géraient les dit dépliants, assis derrière un misérable table sur des chaises plus ou moins confortables. Ces élèves étaient là d'ordinaire parce qu'ils avaient choisi l'UE "promotion faq" car c'était celle qui demandait le moins de travail.

D'ailleurs l'université de Palema était bel et bien représentée par trois étudiants. L'une des trois était une jeune femme qui ne tenait pas en place, se tenant devant le stand et tentant d'interpeller les jeunes lycéens qui passaient le tout en prenant son travail très au sérieux.
Le deuxième n'était autre que Lysandre qui euh... tirait au flanc, sans le moindre scrupule. Un livre de psychologie sociale dans les mains, il ne semblait absolument pas prêter attention au reste du salon, et la pointe d'agacement dans ses yeux laissait entendre que le bruit commençait sérieusement à lui taper sur le système. Car, oui, l'endroit était aussi bruyant qu'il était plein de gens dont Lysandre n'avait que faire des aspirations, l'état d'esprit idéal pour un étudiant en psychologie....
Quant au troisième étudiant de la faq du stand....

Le troisième étudiant n’était autre qu’Aleister qui, tout comme son collègue de fac de psycho, ne faisait rien de très constructif. Enfin si : plutôt que de mettre ses notes de la veille au propre entre 3 et 5 heures du mat’ comme il en avait l’habitude, il les avait gardé pour faire mine de travailler lors de ce salon de l’étudiant, suivant les conseils de l’étudiant qu’il avait remplacé là-bas.

En effet, Aleister, en bon étudiant motivé qu’il était, ou pas, avait surpris une bonne partie de ses professeurs en optant, en 2éme, pour un horaire plutôt chargé niveau options, et n’incluant absolument pas la promotion de sa fac.

Seulement voilà, suite à une histoire complexe impliquant entre autre un sujet de présentation, un choix de groupe pour un travail de longue période et des une promesse concernant un futur lieu de stage, Aleister s’était retrouvé à prendre la place de l’étudiant qui aurait dû assurer une présence dans ce salon au nom de la fac d’économie.

Par chance pour les 2 jeunes hommes, la demoiselle qui était avec eux faisait très bien son taf, même s’il était probable qu’elle fasse davantage la pub de sa fac que de l’université tout entière, mais bon c’était de bonne guerre. De toute façon, même concentré sur ses notes, Aleister gardait une oreille, et un œil, orienté vers l’avant du stand de leur université. Et là apparemment, le sujet de discussion entre la jeune fille et 2 jeunes était… la psycho.

-« Lysandre ? je crois qu’on va avoir besoin de toi en avant du stand. »

Lysandre, 3éme année de fac de psychologie, c’était à peu près tout ce qu’Aleister savait de son compagnon du jour. Enfin c’était toujours mieux que la demoiselle de la bande, qui était tellement hyper-active depuis ce matin qu’Aleister n’avait même pas trouvé un moment pour lui demander son nom.

A la mention de son nom, Lysandre daigna lever les yeux de son bouquin, qu'il tenait à l'envers, cela dit en passant. Le ton de son interlocuteur ne présentait aucune forme d'agression et la phrase n'était absolument pas tournée comme un ordre, mais le jeune homme était un brin agacé par le brouhaha incessant, aussi son humeur était-elle en détérioration permanente depuis le début du salon.
Lysandre dévisagea longuement l'étudiant qui venait de l'interpeller. Il avait les cheveux rouges aussi longs que les sien, peut être un peu plus, sa taille était à peu près la même également. Ce mec le copiait ou quoi ?! Seule la carrure différait un peu, Lysandre ne le voyait pas dans un combat de rue.
En visualisant le combat qui s'ensuivrait si une altercation éclatait, Lysandre imagina, surement à tord, une scène dans laquelle le rouquin n'était pas au sommet de sa gloire, en euphémisant un peu.
Du coup l'ardeur de sa flamme guerrière se calma et il se contenta d'un regard dédaigneux à l'égard du jeune homme dont il ne connaissait même pas le nom avant de retourner à son livre.

Toujours autant à l'envers.

Lysandre n'agissait pas tellement comme ça avec les inconnus d'ordinaire, se montrant désagréable que si on lui cherchait des noises. Mais ce jour là, le bruit incessant lui tapait réellement sur le système... Pendant ce temps là, la troisième étudiante en avait fini avec les gamins intéressés et revenait derrière le stand, ayant aperçu la scène du coin de l’œil.
Prenant Aleister à part, en chuchotant, elle déclara :

Il vaudrait peut être mieux le laisser, il parait que c'est une délinquant extrêmement violent. C'est probablement mieux de ne pas s'associer avec des gens comme lui....

Aleister… se fit joyeusement snober après sa remarque, recevant en prime un regard vaguement arrogant que le seraph ignora joyeusement. Il était là pour faire acte de présence, voir aider un peu, pas pour se bagarrer avec un autre étudiant.

La 3éme étudiante de la bande, ayant fini, revint vers eux quelques instants plus tard et, prenant le seraph à part, qualifia Lysandre de délinquant, conseillant de l’éviter… charmant. Aleister répondit assez bas que pour ne pas être entendu de l’étudiant en psychologie.

-« Moi et les rumeurs tu sais… enfin je note, j’éviterai d’en rajouter. En tout cas merci pour ton aide, sans toi on serait assez mal. »