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Les conférences de presse. Rien de plus ennuyeux. Rester presque une heure assis, à écouter le patron parler à des journalistes étant là juste pour la couverture. Juste parce qu'il leur faut être là, par parce que il y un quelconque intérêt à tout cela. Et évidemment, en tant que DRH, je me dois d'être là. A sourire, à montrer qu'on est bien derrière le patron. A le supporter aussi. Au fond, ce n'est pas si ingrat, et la préparation de ces séances peut être assez gratifiantes. Mais le résultat est invariablement ennuyeux.

Mais cette fois-ci, j'étais plutôt nerveux au contraire. Pas tant de ce qui se passait, mais j'attendais la fin avec impatience.

Après presque une semaine de recherche sur internet, hors et pendant les heures de travail, j'avais enfin dégotté un nom: Juliet Hopkins.
Une journaliste à la réputation sérieuse, mais s'occupant de chose "étranges", "occultes". Et coup de boule, elle s'intéressait pas mal à cette vague de suicides inexpliquées. Elle était forcément dans le coup, ou allait bien l'être. Et je me devais de glaner plus d'informations sur tout cela. Et une discussion avec une journaliste était l'occasion rêver pour cela. Et dans le pire des cas, si elle ne savait rien, je pourrais toujours lui apprendre quelque chose.
Car je lui avais fait miroiter un scoop afin de la faire venir ici. Je pouvais d'ailleurs la voir, assise dans le fond, et l'air prodigieusement ennuyé. J'avais bien fait de chercher quelques photos d'elle.
Donc voila, si elle savait, j'en saurais moi-même plus, et dans le cas contraire, je lui apporterait les infos qu'elle devait attendre depuis des mois.
Je gagnais dans tout les cas.

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La séance fini, après quelques serrage de main et des au revoir, je me dirigeais vers.

"Madame Hopkins? John Rakart, enchanté." fis-je avec un grand sourire, en tendant une main chaleureuse.

"Laissez moi vous offrir un café au Nothing Hill, cela sera bien plus sympathique."

Et surtout, il était proche.

Qu'est-ce qu'elle faisait ici... Autant certaine conférence était ennuyante, autant là c'était le vide abyssal. Elle n'aurait jamais du couvrir un événement aussi léger, pas elle. Il n'y avait aucune polémique, aucun changement drastique, juste une entreprise qui venait parler de ce qu'elle comptait faire. Certes, les informations étaient importantes pour un certains nombre de personnes, mais elle aurait envoyé son stagiaire faire l'enquête plutôt que d'y aller. Sans compter qu'elle était à côté d'un journaliste qu'elle détestait mais devait faire semblant de l'apprécier. Mais il y avait bien une chose qui intéressait Juliet, ce message mystérieux d'un certain John Rakart, DRH de cette entreprise. Il lui promettait de lui donner des informations importantes. C'était le meilleur moyen pour la faire venir presque n'importe où.

La scéance terminée, après les applaudissement de politesse, Juliet vit un homme grand s'approcher d'elle, l'air calme mais amical. C'était John Rakart. Elle se leva et lui serra la main chaleureusement

- "Enchanté. Je suis contente d'enfin vous rencontrer" dit-elle avant d'hocher la tête "Avec plaisir. Sans compter qu'ici les gens ont tendances à venir déranger"

Rien de pire qu'un collègue ou confrère un peu collant pour gacher toute opportunité de faire un scoop! Elle était impatiente de savoir si sa chance lui souriait encore. Depuis quelque temps, elle faisait cartons sur cartons. Qui sait, peut-être que ce serait remarqué en haut et on la remercierait. Ils sortirent et Juliet le suivit

- "Je dois avouer que votre message m'a fortement intrigué. Mais j'ai une question, pourquoi moi?"

Plus que la raison, Juliet voulait savoir jusqu'à quel point il la connaissait. Car elle pouvait très bien être face à un ennemi qui n'attendait que le bon moment pour frapper.

Parfait. Nous nous dirigeâmes tranquillement vers le café. Et je voyais bien sur son visage qu'elle avait hâte de partir d'ici. En même temps, je m'y ennuyais prodigieusement en étant impliqué, alors si elle était là pour attendre, elle devait pas s'éclater beaucoup. Surtout si elle avait l'habitude d'informations plus juteuse. Elle ne devait pas juste faire de la couverture.

"C'est sur. Surtout qu'une belle dame comme vous se ferait vite aborder ici."

Je travaillais dans une entreprise où la quantité d'homme était assez impressionnante, alors les quelques filles qui passaient par là attiraient l'attention.

"Haha, pour deux raisons actuellement. La première, plutôt flateuse, est que j'ai lu certain de vos articles récents, et leur qualité m'ont prouvé votre sérieux. Quant à la deuxième, un peu moins flatteuse, c'est parce que vous êtes une des seules dont j'ai trouvé des traces. Ensuite, il faut avouer que j'ai bien cherché, écumant les copier-coller foireux et les re-posts incessant."

Je m'apprêtais à en dire plus, lorsque je remarqua que nous étions arrivé. J'ouvris la porte, salua rapidement la caissière avant de me diriger vers une petite table au fond du café. L'endroit était presque vide et le fond de la salle était un coin particulièrement tranquille.

Une serveuse vins rapidement vers nous et nous demanda nos consommations. Je pris un thé à la menthe, comme à chaque fois que je venais ici.

"Je dois cependant vous avouer, les recherches n'ont pas été facile. Mais j'ai, par hasard, appris qu'il existait effectivement un lien entre cette fameuse vague de suicide, et ses mentions de sombre silhouette humanoïdes."

Cela n'était très probablement pas un scoop pour elle. J'avais remarqué que ces articles concernant ces phénomènes occultes dataient un petit peu. Et il y avait seulement deux explications à cela. La plus rationnel voulant qu'elle ait simplement renoncé à enquêter la dessus, faute de matériel. Et je me ferais un plaisir de la relancer sur la voie. Mais j'espérais bien que ce serait en fait le deuxième cas.
Celui où elle avait trop d'informations. Qu'elle avait appris ce qu'elle voulait, et pour une raison ou une autre, voulait être discrète. Dans ce dernier cas, elle aurait de l'info pour moi.
Et connaître des noms des contractants me simplifierait la vie, en plus de la sauver.

Qui sait? Avec un peu de chance, elle en était une elle-même.

John complimenta légèrement Juliet, ce qui la fit sourire. Non car elle était flattée mais car c'était une approche très clichée en matière. Flatter le client avant de lui proposer quelque chose. Qu'avait-il donc à demander en échange? De l'argent? Du pouvoir? Des faveurs? Elle verrait ce qu'elle serait prête à donner en échange. Il continua avec les compliments, ce qu'il allait demander risquait d'être gros visiblement. John cherchait visiblement avec beaucoup d'insistance et avait du tomber sur des écrit de Juliet. Elle fit le rapprochement et sourit, cette fois vraiment flattée. Elle ignorait que ses théories avaient été aussi repostée que cela.

Juliet le suivit pour se mettre à la table et commanda un bon café. Elle regarda ensuite Rakart qui lui expliquait un scoop qui n'était pas si nouveau que ça. Mais, malgré tout, elle savait à quel point ce pouvait être difficile de rechercher cela. Est-ce que John était un autre de ces occultiste, comme elle l'était autre fois? Si il s'avérait être bon, mieux valait le recruter avant qu'il ne passe chez l'ennemi.

- "On n'apprends jamais cela 'par hasard', Monsieur Rakart. Vu que vous avez lu quelques-un de mes articles, de mes anciens post, vous devez savoir que c'est également une des conclusions que j'ai tiré. Ainsi que le fait que les disparitions de personnes arrivait souvent autour des personnes qui comptaient se suicider ou faire un massacre. Ce genre de personne devenait totalement guérie le lendemain ou le sur-lendemain. Or, on ne guérit pas de la sorte d'une dépression. Mais les personnes sont trop heureuses pour y réfléchir, ce qui est bien dommage" expliqua-t'-elle, dans son élément "Vous avez donc du voir ma théorie sur le fait qu'il existait une vérité derrière la notre, une réalité plus profonde où les choses impossibles peuvent se réaliser"

Autant tout lui dire, et puis raconter cela lui rappelait de bon souvenir, quand elle chassait les traces occultes. Voir un homme sur ses traces lui faisait du bien et la flattait énormément. Maintenant qu'elle était passée de l'autre côté de la vérité, elle n'avait plus l'occasion de découvrir le monde occulte malheureusement. Mais que cherchait ce John Rakart.

- "Pourquoi me dire cela? Quel est votre but monsieur Rakart?"

J'écoutais sans sourciller sa tirade, buvant tranquillement mon thé. C'était une femme intelligente, ayant perçu que je devais probablement caché quelques infos de mon propre côté. Elle alla d'ailleurs droit au but en me mon but à moi. Car personne ne donnait une interview sur ces genre de sujet pour le simple plaisir de rendre service.
Elle me laissa cependant une maladresse, ou plutôt, un indice, cela serait un peu fort pour quelqu'un du milieu autrement. Car c'est la théorie de l'occultisme même que de considérer qu'il y a un monde derrière l'autre. Et si ce que je pensais était exacte, elle n'aurait pas ressorti sa propre hypothèse si elle avait en partie cessé ces recherches. Elle avait dû donc trouver ce qu'elle cherchait. Et ce quelque chose devait être le rêve de tous les dérangés du bulbes: un chemin vers l'autre côté du miroir.

"Vous avez tout à fait raison mademoiselle Hopkins. C'est suite à une rencontre "surnaturelle""fis-je en agitant les bras, comme si je me moquais de moi-même."Que j'en ai été amené à cela. Quant à mon but, et bien c'est très simple, je vais ai piegé."

Je la regardais dans les yeux, tranquillement, m'amusant intérieurement de sa réaction.

"Bas les masques, je ne vous veux aucun mal. Il se trouve en réalité que je n'ai pas de scoop pour vous. C'est d'ailleurs bien le contraire, je suis à la recherche d'informations. Il se trouve que j'ai mis le doigt dans un engrenage dangereux. Et pour survivre à cela, j'ai besoin d'en savoir plus sur votre "théorie". Bien évidemment, en échange, je pourrais volontiers vous rendre un service, ou vous devoir une faveur. En simplement quelques menues informations moi-même. Après tout, la vie n'est ni blanche ni noire."

Coup de poker de ma part. Je n'étais pas sur qu'elle sache vraiment beaucoup de chose. Mais en tout cas, si c'était le cas, peut-être acceptera-t-elle de m'aider. Et si elle ne sais rien, je pourrais toujours lui offrir en réalité le scoop qu'elle attendait. Car j'étais sur qu'elle était très intéressée la dedans.

Juliet le regarda, un peu méfiante. Il l'aurait piégée? Mais en quoi donc? Elle n'avait nullement révélée être une Nephil, donc John ne devait pas être un Seraph cherchant une cible. C'était tant mieux d'ailleurs, elle avait eut assez de problème pour gérer la précédente assassin. Mais elle en eut rapidement la réponse. Bien que déçue d'apprendre avoir été grugée, elle avait quand même son scoop : son premier humain spécial. Ça se fêtait. Il avait du voir Bey, ou Kyu, et maintenant s'en mordait les doigts. Depuis combien de temps survivait-il aux ombres? 2, 3... 4 jours si il avait un peu de chance? Le pauvre, il avait bel et bien mit un doigt dans un engrenage qui allait lui manger tout le bras puis le corps si il ne l'arrêtait pas. Autant être clair avec John, il ne risquait de toute façon pas de vivre très longtemps.

- "Et bien, tout d'abord mes félicitations pour avoir fait le premier pas" dit-elle en lui souriant "Vous avez besoin d'aide et je sais exactement pourquoi. Je dois avouer que vous êtes le premier de votre genre que je rencontre, mais j'en sais suffisamment pour vous dire qu'il n'y a qu'un moyen pour vous d'avoir de l'aide"

Juliet se tut un moment, buvant un peu du café amené par la serveuse. Elle n'en avait pas spécialement besoin, mais cela lui rappelait les belles époques de la caféine comme seule compagne de nuit. Elle fit volontairement durer le moment, peut-être comme une petite vengeance.

- "Ne vous en faites pas pour les faveurs, je saurais vous en demander une, une fois que vous serez sauvé. Rien de bien méchant, vous comprendrez une fois le problème résolu. Donc, je disais qu'il n'y avait que deux moyens pour vous de finir et vous les connaissez déjà, j'en suis persuadée. Quand est-ce que vous l'avez rencontré, et quel était sa couleur?"

C'était aussi une manière de voir si il connaissait bien le milieu. Pour le moment, elle n'avait pas envie de trop se mouiller, au cas où il voulait la piéger une seconde fois.

Je lâcha un petit sourire à ce félicitation, et dû dissimuler un encore plus grand lorsqu'elle dit que j'avais besoin d'aide. Elle se trompait lourdement. Mais, les explications viendront sous peu.
Je pourrais cependant prendre un certain avantage du fait que je sois le premier humain qu'elle rencontre. En tout cas, je savais qu'elle serait intéressée par le peu que je savais.

Un doux silence s'ensuivit, seulement altéré par sa consommation de café. Que de vieux souvenirs, face à cette drogue noir permettant d'accomplir ce que l'on croyait impossible. J'avais bien fait d'arrêté avant mes 25 ans.

"Bon. Tout d'abord, une petite proposition. Plutôt que d'échanger des informations au compte-gouttes, comme l'on troquerait avidement, que dîtes vous de simplement discuter? Il y a des informations que vous garderez, et moi de même, mais ne nous embêtons pas à vouloir cacher les fait que nous cachons. Soyons simples.
Quant à cette faveur, je vous prie de la considérer plutôt comme une manière de m'excuser, pour la manière singulièrement cavalière dont je vous ai fait venir."

Je pris une courte gorgé de thé avant de poursuivre, les mains croisés.

"Bon, jouons cartes sur tables. J'ai rencontré le chat noir, il y a maintenant moins d'un mois.
Mais vous vous méprenez absolument sur ma situation. Je n'ai pas besoin d'informations pour leur utilité. Bien que je vous accorde, que en tant que journalistes, c'est précisément ce qu'elles font pour vous. Non moi, je cherche simplement à en savoir plus par curiosité. Ou en cas d'urgence.

Je ne cherche ni à être sauvé, ni vraiment à être aidé. Car voyez-vous, en refusant la proposition de cette créature, elle a paradoxalement remplie tous mes vœux.
Car depuis que je suis pourchassé par ces créatures, je revis. J'ai été blessé au bras, ai été sauvé telle une princesse par deux des vôtres et ai réussi à semer deux de ces monstres au seul mérite de mes jambes.
Et c'est formidable. L'excitation, l'action, l'adrénaline.
Et vous savez quoi? Quand vos collègues ont abattu ces créatures, c'était si simple. Sans se fouler, hop là, un coup d'arme magique et c'était fini. Cela n'avait pas l'air très drôle, ennuyeux presque.

Je ne me fais pas vraiment plus jeune, alors, avoir l'occasion de mettre le pied dans un monde aussi...particulier est une vraie occasion.
Donc voila, j'aimerais seulement en savoir un peu plus. Le nom du chat par exemple. Je ne sais pas si il serait possible d'atteindre votre QG par exemple, mais au cas où des gens auxquels je tiens ont des soucis, j'aimerais avoir quelqu'un à contacter. Et rapidement. Enfin, je ne sais même pas si vous êtes beaucoup dans cette ville."

Zut, plus de thé.

Visiblement, John Rakart n'avait pas de temps à perdre et décida de mettre cartes sur tables tout ce qu'il savait. C'était dommage mais il avait raison. Quitte à discuter, autant être rapide comme cela on pouvait plus facilement réagir et s'adapter. Elle prit son air sérieux. Ce n'était plus le moment de plaisanter. Elle hocha la tête et le regarda, attendant qu'il explique tout.

Son explication était... des plus suprenantes. Il avait rencontré Bey il y a de ça un certain moment et s'en sortait plutôt bien. Mais le plus surprenant, pour ne pas dire aterant, était qu'il aimait ça. John Rakart aimait être la proie de chose qu'il ne pouvait combattre. Il aimait être la victime des Ombres et être sauvé par plus fort que lui. Il préférait souffrir en tant qu'humain plutôt que de s'épanouir en tant que Nephil. C'était incroyable et Juliet avait de la peine à le croire. Qui pourrait souhaiter cela? Etait-il masochiste? Avait-il des dérangements mentaux? Tout ce qu'il disait ne collait pas avec ce que croyait Juliet. Elle pensait qu'il fallait être maitre de son destin, ne jamais se reposer sur l'aide de plus fort que soit et se débrouiller seul. Elle prit une grande inspiration pour réfléchir.

Il voulait avoir l'emplacement du QG, le nom de Bey... Voulait-il également la liste de tout les Nephils? C'était fort culotté de sa part. Juliet se demandait si il n'était pas un espion Seraph au final...

- "Je vois... Si vous souhaitez mourir sous les coups de griffes de ces créatures, libres à vous. Mais sachez bien que votre mort est assurée. Jamais des gens vous protégerons indéfiniment si vous n'acceptez pas de faire un choix. Et je vous assure que vous aurez toute l'adrénaline que vous voudrez une fois le contrat signé. Vous pourriez faire tout ce que vous faites maintenant, mais en mieux... Désolé, je sais que c'est votre choix, mais il est aberrant à mes yeux" dit-elle, laissant un moment pour se reprendre "Vous voulez des informations, très bien moi aussi. Vous avez rencontré d'autres personnes, j'aimerais leur nom et des informations sur eux. En échange, je vous donnerais le nom de la créature noire ainsi que mon numéro personnel pour appeler si par hasard vous êtes vraiment dans les ennuis. Par contre, je ne peux pas vous emmener à mon QG et je pense que vous pouvez deviner pourquoi"

Si il voulait mourir, tant mieux pour lui. Mais Juliet allait bien tenter de le faire rejoindre les Nephil, ainsi qu'exploiter toutes les informations qu'il pourrait détenir. Elle se voulait d'ailleurs être l'unique contacte qu'il ait, pour pouvoir mieux contrôler le flux d'informations.

- "Si vous m'appelez, je ferais de mon mieux pour vous envoyer des personnes compétentes. Mais il faut comprendre que l'on ne peut pas toujours risquer la vie de nos membres"

Je l'écoutais tranquillement, faisant mine de ne pas réagir. Elle me fit bien comprendre qu'elle n'approuvait pas mon choix. Et elle avait raison. Quelle être sensé accepterait les désagréments de la rencontre du chat sans en prendre les avantages? Bien que j'en prenais un avantage qui m'intéressait diablement. De l'ennui en moins.
Mais je fronçais les sourcils lorsqu'elle reparla d'échange. Dommage, dommage. J'aurais tant voulu une discussion moins tendu. Mais bon, cela devait avoir trop de valeur pour elle pour qu'elle ne tente pas d'obtenir les choses importantes à tout prix. De l'information pour les journalistes, c'est comme la truelle du maçon. C'est la base, à son prix et sa valeur, mais on ne fais pas grand chose sans.

"Oh assuré, cela dépent juste de mes guibolles." fis-je en tapant sur ma cuisse gauche.

"Vous savez, je ne doute absolument pas que votre manière vous apporte une sacré dose d'adrénaline. Mais ce n'est pas la même vous voyez? Quand j'étais plus jeune, je suis allé faire du saut à l’élastique. Et vous savez quelle était le meilleur moment? Cette demi-seconde entre le saut et la chute. Là où tout votre corps bascule vers l'avant, quand la gravité exerce son pouvoir, sans pour autant avoir déjà gagné. Ce moment où votre vos tries vous hurlent de ne pas faire ça, croyant qu'il est encore temps d'essayer quelque chose. La chute libre est sympa pour sûr. Mais vous avez le contrôle, vous pouvez bouger votre corps, ne pouvant rien faire face à la chute.
Vous voyez où je veux en venir? Je ne veux absolument pas mourir. Mais vous êtes fait pour vous battre contre ces choses, comme les objets sont fait pour tomber. Sans quoi, bien plus d'entre vous serait mort.
Et cette incertitude absolue fait tout"

Pourquoi tentais-je de lui faire comprendre? Je ne sais pas. Je ne souhaitais absolument pas qu'il y ait plus de gens comme moi. Mais bon, être compris était toujours bien pour la psyché humaine. Même quand ce n'était qu'une illusion.

"Vous voulez retournez aux échanges c'est cela? Malheureusement, j'ai beau savoir peu de chose sur cette situation, je ne suis pas dupe. Et je sais très bien quelle est la puissance des noms. Peut-être vous les aurais-je révéler dans le cadre d'une simple discussion, mais je préfère prendre sur moi plutôt que les mettre dans un quelconque danger.
Gardez le nom et le numéro, je n'en aurai pas besoin. Je serais particulièrement prudent autour de ma femme et de ma fille du coup.
C'est tout à fait votre droit que de ne pas me parler du QG, mais je ne pensais pas que votre petite guéguerre en était à ce stade. Cela doit être triste de ne pas avoir que les ombres comme problème."

Je ne sais pas pourquoi, mais je gardais l'espoir de ne pas devoir commercer ce que nous savions. Je m'imaginais que en donnant de l'info en premier, sans rien d'autres, elle en lâcherait elle-même. Car elle n'avait rien dit jusque là.

"D'ailleurs, j'ai rencontré des membres des deux groupes. Mais je ne sais pas trop par où continuer, donc allez-y, posez moi les questions que vous voudrez, je tenterais d'y répondre au mieux.
Et vous? Cela fait longtemps"

Je commandais alors des petits biscuits, que la serveuse mit sur la table, entre nous deux. Je pouvais même entendre quelques commérages sur moi et cette nouvelle personne. Le malheur d'être un habitué.

John Rakart avait une explication des plus singulières de son envie de mort. Entre ses histoires de saut élastiques et de chute, c'était sans queue ni tête. Il avait beau dire ne pas vouloir mourir, c'était la seule possibilité pour son avenir. Pour Juliet, il n'y avait rien de pire que l'incertitude. L'incertitude, c'était l'imprévisibilité et le danger. Si on savait les choses, on pouvait s'y préparer voire même si résigner! Là, John ignorait quand il allait se faire attaquer et ça lui plaisait.

Puis John lui fait la morale sur le procédé des échanges. Il lui avait mentit pour la faire venir, lui racontait des histoires folles puis demandait la localisation du QG, et il se permettait même de lui reprocher de vouloir faire un échange plus que des discussions? C'était très culotté de sa part! Il devait comprendre que Juliet s'était ennuyée pendant toute une conférence tout ça pour tomber sur un faux scoop et une personne peu réceptive. Elle avait cru ensuite qu'elle parlerait avec un collègue de l'occultisme, avec qui elle pourrait échanger et jouer un peu, mais là... Rien de rien! Il refusait les noms et les numéros, tant pis pour lui. Qu'il meurt lentement dans une ruelle, ça sera sa famille qui sera contente!

- "Vous n'êtes pas dupe, certes. Et c'est par un échange d'information que nous sommes le plus efficace. C'est le moyen également d'avoir une tractation équitable. Dans une discussion normale, je n'aurais rien laché, contrairement a vous. Et je tiens également à préciser que c'est vous qui vouliez aller au coeur des choses rapidement. Alors ne me reprochez pas d'agir comme vous demandez"

John Rakart devait être frusté de ne pas pouvoir être sauvé, c'était surement cela. Il espérait récupérer des informations et il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait et donc décidait de mettre ça sur le dos de Juliet.

- "Vous savez donc qu'il existe deux groupes. C'est un bon début. La seule question que j'ai a vous poser est la suivante : A quoi me sert cette discussion? Vous ne comptez rien me dire, je ne compte rien vous dire, alors on peut parler dans le vide pendant des heures mais ça serait une perte de temps pour chacun. Croyez-moi, j'ai déjà essayé et ce n'apporte rien"

Elle n'aurait rien lâché? C'était une réalisation à faire bien triste. Une journaliste était sensé rependre l'information, pas la garder pour elle, comme une moule gardant sa perle à l'abri pour son seule bonheur. Je pensais qu'en disant plus sur moi et ma situation, elle aurait assez d'information pour accepter d'en délivrer elle même. Mais je devais prendre la connaissance en otage, afin de l'échanger au compte-goutte. Accepter de négocier les termes, sans rien donner gratuitement. Elle est belle la nouvelle génération.

Agir comme je le demande? Elle ne le faisait justement pas. Et si elle tenait tant à l'échange, elle pourrait au moins avoir la décence de me dire des choses en retour. Car je n'avais rien appris de nouveau. Si ce n'est que la guerre entre les deux factions étaient plus violente que je ne le pensais. Mais elle ne l'a même pas révélé volontairement.

Cependant, travailler en entreprise apprenait une chose parfois essentielle, l'humilité.

"D'accord, vous avez raison."

Que je dis d'un ton calme, mais sincère.

"Mais n'y a t-il que les noms de vos collègues que vous voulez? Ou savoir autre chose vous serait utile? La manière dont j’interagis avec les ombres peut-être? Ou bien si j'ai même la possibilité de rencontrer l'autre chat?"

La dernière question était à la fois une sorte de proposition et une question, car je n'en avais pas la moindre idée. Parler de tout et de rien serait effectivement peu utile, mais elle semblait étonnement avare. Mais bon, la situation est peut-être extrêmement tendue pour elle, l'idée d'être piégé par ceux de l'autre faction devait être stressant.

Juliet le regarda, toujours agacée. Elle se demandait encore ce qu'elle faisait là. Mais sa soudaine acceptation de ses arguments la destabilisa un peu. Il acceptait les choses comme ça? John déroulait même le tapis rouge. Elle ne savait pas si il était ironique ou non mais cela la fit réfléchir sur son propre comportement. Elle n'était pas juste et se fermait une porte d'informations juste car elle ne comprenait pas les motivations de Rakart. Il fallait qu'elle sépare l'information émotionnelle de l'information objective. Ce qu'elle pensait de l’énergumène en face d'elle n'était pas important, seul comptait l'information qu'il pouvait détenir. Elle prit une grande inspiration puis regarda John

- "Ecoutez, je suis désolé de mettre emportée tout à l'heure je n'aurais pas du. Je pourrais justifier mon comportement de milles raisons, mais ce n'est pas important. Je vais tenter de répondre à vos quelques remarques et nous pourront discuter sur ces choses-là. Sachez que je ferais de mon mieux compte-tenu de la confidentialité très importante de la plupart des informations que je vais vous donner" dit-elle, son agacement diminuant lentement "Je vais vous donner les mêmes informations que je donnerais à un humain que je recruterais, même un peu plus vu que vous êtes en quelques sortes initiés"

Juliet ignorait autant que possible l'incompréhension totale qu'elle avait pour John. Il ne fallait pas qu'elle pense à sa vie gachée, aux risques irresponsables, ... Elle soupira, chassant ces pensées

- "Le chat que vous avez rencontré s'appelle Bey. Il en existe un autre, un blanc Kyu, qui représente une famille adverse avec qui les relations sont tendues. Pour les possibilité de rencontrer l'autre chat, c'est possible mais plus vous jouerez sur les deux tableaux, moins vous risquerez d'être aidé. Il y a un moyen de reconnaitre à quel famille appartient une personne en lui demandant sa marque. Si elle est bleu, elle appartient à la famille de Kyu, si elle est rouge, elle appartient à la famille de Bey. L'emplacement peut être n'importe où sur le corps"

Juliet eut un petit sourire, forcé, à l'intention de Rakart. Elle espérait qu'elle aurait ainsi compensé son énervement de tout à l'heure.

Je fus surpris de voir son visage se radoucir. La morgue visible précédemment fondant doucement. Avant de m’annoncer qu'elle agréait à répondre à mes questions. Et même plus.

"Niveau confidentialité, je comprends tout à fait. J'avais eu vent de l'inimité entre vos deux factions, mais je la prenais pour quelque chose s'exprimant sur les terrains, mais où vous respectiez le travail l'un de l'autre. Mais j'imagine désormais cela plus comme une guerre ouverte, où vos caches sont soigneusement gardés, et où les noms peuvent faire plonger certains."

Plus qu'accentuer le fait que dévoiler l'identité de ceux que j'avais rencontré m'était impossible, je présentais surtout que j'en déduisais maintenant les tenants et aboutissants.

Machinalement, je testais dans ma bouche les deux mots, comme les paroles d'une formule magique.

"Bey et Kyu. Kuy et Bey. Beykyu. Kyubey. Tiens, ça me dit quelque chose. Le putois dans le mango naruzo que lit ma fille? Quelque chose comme ça?

Mais du coup, si chaque faction est lié au chat, y a t-il une raison pour laquelle le noir est venu à moi? Enfin, si vous vous savez ou pouvez le dire.

Et vous? Vous êtes de Bey c'est cela? Ne répondez pas si vous n'êtes pas sensé le faire."

Je me tus un instant, répondant vite fait à un message sur mon natel, avant de digérer un peu cette information.

"Il y a cependant une chose auquel vous n'avez pas encore répondu."

Je pris un visage sérieux, presque froid, avant de me fendre d'un large sourire.

"Que puis-je pour vous? Y a t-il quelque chose que vous aimeriez savoir?"

J'aurais pu de moi-même lui en dire plus. Mais, cela ne servait à rien de l'assomer d'info qu'elle connaît déjà.

C'était tant mieux, Rakart comprenait pourquoi elle avait réagit comme cela, du moins en partie. Il n'avait pas imaginé que la guerre était aussi ouverte. Il voyait plutôt cela comme une sorte de compétition amicale où chacun serait presque bons amis. La réalité était plus proche des luttes entres KGB et CIA, avec un peu plus de magies tout de même. Il mentionna ensuite une sorte de putois venant d'un manga Naruto pour parler de Kyubey. Elle n'en avait jamais entendu parlé, mais si c'était le cas ce serait très comique, et curieux. Mais il avait raison, elle préférait ne pas parler de son affiliation. Elle aurait malgré tout bien voulu, et probablement que John pourra deviner seul, mais le dire explicitement c'était s'attirer des risques, surtout pour quelqu'un avec sa fonction...

- "Vous m'apprenez quelque chose pour cet histoire de manga. Je lui communiquerais l'information, je me demande comment il, ou elle d'ailleurs, réagirait. Quant au choix de Bey, les contracteurs ont des raisons très obscures pour sélectionner leurs recrues. Ils apparaissent généralement quand une personne est en situation de crise ou recherche ardemment un vœu. Ils viennent parfois sans raisons valables. Par contre, il y a aussi un certain nombre de recruteur qui rencontre des humains prometteurs et leur propose de passer le contrat. C'est ce qui m'est arrivé, un recruteur m'a reconnu pour ma valeur et a estimé que je serais un atout majeur pour ma Famille"

John devait être dans le second cas, vu qu'il avait refusé le vœu. Le cas où Bey venait sans raison, ou avec des raisons obscures. La chaton avait des manières particulières de réfléchir par moment.

- "Ce qui m'intéresse est de savoir qui vous avez rencontré comme contractant. Pas besoin de me communiquer leur famille, mais juste pour savoir si je les connais"

Juliet connaissait beaucoup de monde, et puis elle pourrait toujours recouper ces informations avec son recensement.

"En situation de crise? Vraiment? Comme quoi, demander aux étoiles d'exaucer un vœu peut vraiment marcher.
Du coup, il existe des contractants capable de contacter ses chats? Ou refilent-ils les pouvoirs comme on partagerait une maladie?"

Je disais cela sans malice, bien que mes analogies étaient peu flatteuses. Mais il avait quelque chose de surréel dans toute cette histoire. Un monde caché, des êtres invisibles poussant à la mort. Pourquoi pas? Si on les voit pas, c'est normal. Mais ce que l'homme à toujours rêvé? Des voeux pouvant tout faire, santé, jeunesse, pouvoir, argent, tout. Cela me paraissait complètement fou que cela existe et ai pu rester caché. J'avais tant l'impression que seul les fous pourchassait ce genre de chimère. C'est dingue.

"Je dois vous avouer, la clarification quand à l'état de vos factions m'encourage à ne rien vous dire. Mais je vais le faire. Pour vous.
Le premier que j'ai rencontré était un jeune homme, blond, au visage émacié. Mais je ne sais même pas son nom. Le choc.
Sinon, il y a ce jeune médecin grec qui m'a recousu le bras. Il travaille et chirurgie et est une putain de bonne âme.
Sinon il y avait une personne de la famille Kazuo."

J'avais lâché cela tranquillement. Mais je commençais à m'imaginer que c'était bien une néphil. Enfin, de l’intuition surtout. Je n'avais aucune preuve ni vrai idée. Mais la seraph que j'avais rencontré m'avait confirmé son appartenance après que j'ai révélé la couleur du chat. J'imaginais donc que le silence était peut-être une affirmation, Que elle et peut-être même le docteur Vasilis soit de ce bord.

Du coup, révéler que quelqu'un de la riche famille Kazuo en faisait parti, voila qui serait surement très intéressant pour elle. Les chances que quelqu'un d'autres dedans soit contractant étaient fables après tout. Et dans le pire des cas, elle saurait faire l'enquête. Et si elle insiste, je lui donnerais les noms, tant pis. Elle ne me semblait pas vraiment être porté sur la guerre entre les factions. A terme, je risque probablement de lui dire plus si elle se révèle être quelqu'un de confiance. Ou encore plus utile.

- "Les contractants n'ont, heureusement, pas le pouvoir d'octroyer des capacités à d'autres humains. Sinon, ce deviendrait vite l'anarchie totale" dit-elle en souriant "Par contre, chacun d'entre nous pouvons appeler notre chat. Le principe exact, je ne saurais vous l'expliquer vu que je ne le comprends pas moi-même. Mais je pense que Kyu ou Bey sente quand un de leur membre à trouver une personne à recruter"

Mais Juliet n'allait pas appeler Bey. Après, Rakart avait été suffisamment clair là-dessus : Il voulait souffrir sous les coups des ombres. C'était son choix et la journaliste allait l'ignorer. Des 3 personnes qu'il avait rencontré, et qu'il avait accepté de communiquer, une personne sortit du lot : Actée Vasillis. Ce docteur avait le chic pour être sur tout les dossiers à la fois : commandant, solitaires et maintenant humains spécial. Comment faisait-il pour attirer toutes ces personnes. Quant à la famille Kazuo, son nom lui rappelait quelque chose mais sans plus. Elle ferait des recherches une fois chez elle.

- "Je connais ce Docteur. C'est effectivement quelqu'un de bon, peut-être même un peu trop. Si il continue comme ça, il risque de s'attirer des problèmes mais au moins il en est conscient. Merci beaucoup de me communiquer tout cela" dit-elle gentiment "Dîtes-moi, n'y aurait-il aucun moyen de vous convaincre de passer un contrat? Les contractants ne pourront pas toujours vous défendre et vous risquer gros. Je sais que vous m'avez expliquer maintes et maintes fois ne pas vouloir, mais pourquoi ne pas faire le voeux 'j'aimerais être toujours en danger' ou des choses de la sorte? Ainsi vous avez le bénéfice de votre adrénaline et la sécurité d'une famille"

Ainsi, Juliet retourna sur le sujet qui la bloquait depuis le début. Le discours de John était tel un grain de sable dans un engrenage pourtant parfaitement huilé. Elle sentait qu'elle allait se torturer là-dessus pendant un moment si elle ne trouvait pas une explication raisonnable au comportement de Rakart.

"Pratique." dis-je simplement.

Enfin quelque chose qui semblait logique et faire sens dans toute cette histoire. J'en venais à me demander comment ce mouvement ne s'étaient pas déjà effondrer sous l'assaut des ombres et de leur rivalités.

Tiens donc? Elle connaissait le bon docteur. Il doit probablement être du même groupe qu'elle si ça se trouve.

J'eus un sourire un peu narquois.

"Et me retrouvez piégé dans votre conflit interne? Très peu pour moi.
On m'avait dit que le plus grand danger était en fait les contracteurs, mais je ne réalise que maintenant la justesse de cette phrase. De plus, j'ai toujours un pincement au cœur lorsque je vois une ombre disparaître. Cela reste la mort d'une créature au fond. Alors, si je devais me mettre à blesser ou côtoyer des humains souffrants...
Et surtout je ne veux pas d'ennemis aussi intelligent. Les ombres ne peuvent s'en prendre qu'à moi. Tandis que vous pourriez très facilement vous en prendre à ma famille. Car, de ce que j'ai compris, si ces monstres doivent s'en prendre aux miens, cela sera par hasard, et prendra du temps. Assez de temps pour que je les attire ailleurs ou demande une aide exceptionnelle de la part de certain d'entre vous.

Vous savez, j'ai confiance en mes propre capacités à leur survivre, probablement parce que je en sais pas de quoi les ombres sont vraiment capable. Par contre, je connais parfaitement l'homme et ne veux pas en avoir un seul souhaitant ma mort.
Et j'ai déjà une famille."

Cependant, son idée n'était pas mauvaise, faire le vœu d'avoir ce que je veux, une vie excitante. Mais en même temps, il était stupide de faire le vœu d'avoir ce que j'ai déjà et de subir les contraintes qui vont avec.
Et j'ai probablement lu trop d'histoire de souhait qui dégénère.

"Cependant, c'est fort bon de votre part comme proposition. Si jamais les deux factions venaient à faire la paix, je reconsidérerais volontiers votre offre."

Cela m’ennuierait peut-être de le faire, mais seulement par principe. Et de toutes façon, je suis persuadé que si cela venait jamais à arriver, les ombres ne dureraient pas un mois.

Les contracteurs étaient le plus grand des danger? C'était quelque chose de surprenant à entendre. Certes, Kyu ou Bey cachaient des choses, mais Juliet également. Elle ne pouvait pas leur en vouloir de cacher leur vrai dessein. Mais John n'avait pas tord. Si il préférait mourir de la main d'une ombre plutôt que de la main d'un Seraph, c'était son choix. Son discours lui fit penser au discours d'Actée. Ne jamais blesser un être humain, le serment d’Hippocrate et toutes ces joyeusetés. Mais c'était un jeu dangereux ce qu'il faisait. Son discours était argumenté, bien plus logique, et Juliet avait beaucoup moins de peine à comprendre ce qu'il voulait dire. La journaliste allait pouvoir riposter.

- "Nous n'attaquons jamais des humains et votre famille est en sécurité, si cela vous inquiète. Le rôle de ces deux familles est tout de même de protéger l'humanité des ombres et tuer un humain, peu importe les raisons, est mal vu. Et les ombres sont très intelligentes. Vous avez eu de la chance de tomber que sur des soldats classiques. Quant à la possibilité d'une paix entre les deux clans, je ne penses pas. Les deux chats n'ont pas l'air de s'aimer" expliqua-t'-elle "Merci déjà d'avoir accepté mon offre. Si par hasard vous avez besoin au final de passer un contrat, appelez-moi et je viendrais. Réfléchissez-y. Vous pourrez très bien souhaiter de mettre votre famille à l'abri du danger, ainsi elle sera protégé pour toujours"

C'était un voeu risqué, bien entendu, mais pour peu que l'on précise bien, Bey ne devrait pas faire son vilain. C'était le meilleur choix si Rakart voulait sauver sa famille. Peut-être ne voyait-il pas à quel point les voeux pouvaient tout faire? Il suffisait d'être imaginatif. Elle sortit sa carte et lui donna

- "Tenez, ça me fait plaisir. J'espère que ça vous aidera à vous convaincre. Autrement, je pense que j'ai posé toutes les questions que je pouvais avoir, en avez-vous d'autres John?"

Je la regardais avec beaucoup d'étonnemant dans le regard. Je comprenais ce qu'elle voulait dire mais...

"Les contractants sont aussi humains."

Évidemment, plus tout à fait, certaines choses avaient changés. Mais au fond, jamais je ne ferais confiance à quelqu'un capable de tuer son prochain.
C'est mal vu? Peut-être pourrais-je toiser du regard les chasseurs d'ombres si jamais je venais à les voir se battre entre eux.

"Je le sais bien, sous-estimer les ombres seraient dangereux. Mais quand à cette à une fin pour votre guerre, je me doute bien qu'il y en ai jamais. Le nombre d'ombre n'est pas illimité après tout."

Mettre ma famille à l'abri du danger? Pour qu'ils ne leur arrivent jamais rien d'excitant? Même si je reverrais de pouvoir protéger ma fille du méchant monde, je ne tiens pas à l'influencer, à l'étouffer. Encore moins par des moyens surnaturels. Elle fera sa vie comme elle l'entend, elle est assez forte pour cela.
Je pris sa carte, lui tendis alors la mienne. Bien qu'elle sache déjà dans quelle boite je travaillais en tant que DRH.

"Merci bien. Et, à moins qu'on ne me fasse une meilleure offre." dis-je en faisant un clin d'oeil. "Je viendrais vous demander si je change d'avis.
Je ne crois plus en avoir non plus. Peut-être découvrirais-je des questions à poser plus tard. Donc pour ma part, j'ai fini.
Mademoiselle! L'addition s'il vous plait!
Elle est pour moi."

Ce fructueuse conversation touchait à sa fin semblait-il.

Juliet avait fait de son mieux et espérait que lentement, l'idée creuserait son bout de chemin jusqu'au plus profond du cerveau de John et qu'il l’appellerait un jour. Il n'avait pas tord, était lucide (si on ignorait son côté masochiste) et pouvait être utile. Elle n'aurait pas dit non de faire de lui un Nephil, mais on ne pouvait pas forcer directement quelqu'un à devenir.

- "Les autres ne font pas de meilleures offres, et j'espère que vous considérez la mienne en premier tout de même, je vous ai bien aider, je mérite bien l'exclusivité" dit-elle en souriant aussi

Juliet ne l'avait pas tant aider que cela, mais elle avait tenté de trouver le bon équilibre. Elle sourit quand il accepta de tout payer. C'était toujours plaisant de se faire offrir des choses. La journaliste se leva et rangea la carte de John avant de lui tendre la main

- "Malgré un début compliqué, je suis content d'avoir réussi à discuter avec vous. Restez prudent, ce serait dommage que les ombres vous dévorent avant que vous n'ayez fait un choix. Merci pour l'addition, et sur ce je vous souhaites une agréable journée John Rakart"

Et ainsi, Juliet partit pour faire son travail. Elle était curieuse de voir l'avenir de Rakart.

[HRP : Ce fut un plaisir ]

Haha. Il est vrai qu'elle était la première à me proposer de les rejoindre, mais ce n'est pas la première à qui je sois redevable. D'ailleurs, il faudra faire en sorte qu'ils ne s'accumulent pas.

"Tout à fait. Je compte bien leur échapper le plus longtemps. A une prochaine peut-être."

Je la regardais partir quelques instants, avant de commander un autre thé. Appréciant l'ambiance du lieu. Comme quoi j'avais bien, j'avais appris de nouvelles choses aujourd'hui.
Décidément, il me faudra trouver un moyen de mêler à leur petit conflit. Il avait beau être immonde, je sentais qu'il serait intéressant. Surtout pour un observateur extérieur.