Voilà Lenna entrant dans le bar discret mais classique de New Heavens. Je ne pensais pas la trouver ici, dans un lieu plus réputé, après l'impression qu'elle m'avait laissé de fille vulgaire. Mais j'ai a parler avec elle, et le lieu est propice.

Toujours paré d'une éclatante chemise blanche aux manches retroussées, j'ai pourtant laissé tomber la cravate pour laisser mon col ouvert aux regards pervers. Un gilet noir fait contraste avec ma chemise et ma tignasse, accompagnant mon pantalon noir sur des chaussures cirées à la perfection. Comme d'habitude, je suis impeccable.

J'entre à la suite de la demoiselle et avant qu'elle n'aborde un client en attendant son verre, je frôle son bras, formulant ma commande alors que  je la fixe des yeux.

Un bourbon pour moi. Bonsoir Roxanne, tu n'as pas mis ta robe rouge, ce soir?

Je me penche un peu pour murmurer doucement à son oreille.

Je crois que nous n'avons pas pu mener à bien notre pari, la dernière fois, Lenna. Mais que dirais-tu de commencer par une discussion. J'ai besoin que tu m'ôte plusieurs doutes.

Je lui indique une table au calme en récupérant mon verre. Jolies mains ce barman.

Je ne comptais pas me vendre au plus offrant. Mais puisque tu proposes gentiment de me payer ce verre…

J'offre un sourire narquois à la demoiselle. Ne pas laisser les hommes la choisir ne veux pas pour autant dire qu'elle a acquis des principes. Elle est prête à passer une soirée dans le lit d'un inconnu, encore une fois. Autant que ce soit moi.

Quand nous sommes tous les deux assis, l'un en face de l'autre, je l'entends m'interroger.

Vas-tu encore utiliser ta flèche de Cupidon sur moi ?

Voyons, tu ne nieras pas que c'est sur Russel que s'est jeté ton dévolu. Moi, je n'ai rien fait et vous ai même laissés en tête à tête. Non sans garder un souvenir, dont une copie est au QG.

En sortant mon portable j'affiche et monte à Lenna la photo que j'ai prise d'eux.

Tu sais que pactiser avec l'ennemi est puni par les membres les plus zélés de notre groupe? Je me demande quelle raison tu as de côtoyer ce Nephil sans t'en servir, ni le tuer. Tu ne me feras pas croire que tu n'en es pas capable, toi qui est partie remonter les bretelles de la douce Samantha.

Je le la quitte pas des yeux, attendant une réaction mais surtout une réponse.

Très jolie photo. Même si tu l’as légèrement induite par ton pouvoir. Je n’embrasse pas les gens dans la rue ainsi. Je préfère encore les bars, ou les hôtels, comme tu le sais.

Mon sourire ne s'efface pas bien que je porte mon bourbon à mes lèvres, savourant cette gorgée.

Tu étais dans un bar quand j'ai fait ce cliché, ma belle. Je ne vois d'ailleurs pas quelle différence tu fais entre le bar et la rue... Quitte à flirter, autant assumer. A moins qu'il ne te reste un peu de pudeur? Quoique j'en doute.

Mon regard se pose sans gêne et dédaigneux sur les jambes largement découvertes et le décolleté de la jeune femme.

Et qui te dis que je ne m’en sers pas ? Il fera absolument tout ce que je lui demande.

Quand je me sers d'une radio, on l'entend. Quand je me sers d'un livre intéressant, j'en partage le contenu. Mais on n'a toujours aucun résultat de ton Russel. De toute évidence, ton seul usage n'est pas celui que tu devrais en faire... Qu'il fasse ce que tu lui demande au lit, c'est bien joli, mais ça n'a rien qui te justifie. Je pense que tu me comprends parfaitement.

Je croise les jambes, un coude sur la table, et le buste avancé. A part le coller et éventuellement coucher avec lui, elle ne va pas me faire croire qu'elle récupère des informations par son biais. Ou alors elle ne sait vraiment pas s'y prendre.

Je sais parfaitement que les Nephils sont une race indésirable. Crois-moi.

Je ris à peine discrètement, faisant se retourner les clients les plus proches de notre table.

Tu es sérieuse? Toi! Tu me sors qu'ils sont indésirables! Ha! Ha! C'est la meilleure... Tu te fous de moi!

Je me calme rapidement, sans décrocher mon sourire, ni mon regard dans les pupilles de la pin-up. Mes doigts passent sur mon verre, remuant le liquide doré et le glaçon qui tourbillonnent dans un fin tintement régulier.

Ma belle, tu es de bien mauvaise foi, et sûrement incompétente. Russel ne t'a rien appris, je me trompe? Qui manipule qui dans votre histoire? Une frêle jeune femme en mal d'amour ou un ancien inspecteur qui a l'habitude de jouer finement avec qui l'entoure? Tu es sûre de ne pas être le dindon de la farce?

Je n’ai pas besoin de… l’amour. Juste d’un peu de chaleur. Que Russel ne me fournit pas, puisque je suis ici.

Qu'est-ce qu'elle débite comme âneries... Elle est clairement en manque d'amour. Pauvre petite.

Je vois que ça joue sur ton humeur. Enfin, je pense qu'on n'en est pas encore là, ma belle. J'ai encore deux trois choses à parler.

Je n'ai pas spécialement envie de finir ma soirée avec elle, mais si la conversation suit le cours que j'ai prévu, je lui devrais bien ça.

J’ai mis longtemps à trouver comment m’en servir c’est bien vrai. Je ne suis pas habituée. Je ne sais pas trop ce que je peux obtenir d’un Nephil qui ne connaît même pas le nom de son commandant. Il ne sait rien de son monde. Et un ivrogne n’est pas en état de manipuler qui que ce soit. Pas même une jeune fille pré-pubère. Dis-moi donc ce que je peux en tirer, puisque tu es si malin.

Si tu le garde pour ce genre d'informations, tu devrais voir plus loin. Mais si comme tu le dis, il est inutile, tu n'as pas besoin de moi pour savoir ce qu'il te reste a faire, non? Un Nephil est soit utile, soit trop dangereux, mais le garder inutilement quand il est si facile à... disons... rendre inoffensif, c'est soit stupide, soit suspect, ma belle. Me fais-je bien comprendre?

Je lève la main vers un serveur qui vient nettoyer les saletés que la petite chose a faites. Mais elle devrait bien les nettoyer elle-même, toutes ses crasses dont elle accuse les autres. Je décale à peine mes jambes, ce qui me permet de frôler celles du joli barman quand il se penche sur les débris de verre. Ça n'a pas l'air de le déranger et aussitôt son travail fait, il offre même un nouveau verre à la maladroite.

Je le remercie pour l'ingrate et trinque avec le nouveau verre. C'est agréable de voir un bar si respectueux, même de ses pires clients.

Si tu n'en es pas capable, je peux dès maintenant contacter quelques amis qui s'en occuperont dès ce soir, ma belle. Et pendant ce temps, je m'occuperai de te le faire oublier. Si ce n'est qu'un ivrogne, ce ne devrait pas être très difficile, n'est-ce pas?

Je reprends mon portable, affichant ma liste de contact, pleine de noms de codes. aucun prénoms ni nom n'est vrai, mais ils ont tous un moyen mémo-technique pour que je sache qui est qui.

Elle a le choix, et je saurais lui faire dire ce qu'elle me cache. Ou lui faire faire ce qu'elle doit faire. Je la fixe encore, attendant sa prochaine réponse pour décider de lui faire ressentir ce que mes yeux peuvent lui offrir de plus fort et de plus doux.

Puisqu’il est inoffensif, je peux très bien en profiter pour me faire la main, non ? Laissons-lui… jusqu’à Noël pour devenir utile. Et sinon… je m’en chargerai. Mais profites-en. Si tu veux qu’il fasse quelque chose, je peux lui passer le message. Nous verrons alors s’il peut servir à notre cause. Ou alors tu peux aussi m’apprendre comment resserrer mon emprise sur lui, grâce à ce que tu as l’air de connaître si bien. Mais j’en doute.

Je ne cherche pas plus loin, sans "aide", elle ne m'avouera pas. J'active mes yeux de Cupidon, juste assez pour la rendre accro. Avec toute son attention, et plus la moindre retenue, elle sera plus bavarde. Pourtant, je ne change pas mon comportement vis-à-vis d'elle.

Tu mens très mal, Lenna. Il s'agirait d'un autre que Russel, tu n'aurais pas hésité une seconde à le faire tuer. Je me demande ce qui a pu se passer entre vous pour que tu refuse sa mort. Il t'a sauvé? Aidé? Est-il si doué au lit?

Mon bourbon est désormais presque vide, dilué dans l'eau glacée de la glace qui fond toujours dans mon verre.

Tu n'a pas besoin de longtemps de te faire la main sur quelqu'un qui ne t'apportera rien. Mieux vaut se servir de tes atouts sur plus intéressant, même si plus difficile. Ashlan Zeroh par exemple. Mais je ne pourrais pas te l'apprendre. Je suis du genre à le faire naturellement et je ne me fie pas à une méthode.

Je recroise les jambes, attendant de voir à quel point mes yeux l'affectent. Cela aussi m'apprendra plus sur la relation de ces deux oiseaux.

Je… sais pas.

Oh que si, mais se l'avouer rendrait Miss Je-gère-ma-vie moins sûre d'elle. Et surtout traître. Je m'adosse à ma chaise et la toise d'un regard inquisiteur en soupirant. Pauvre paumée.

Tu ne sais pas grand chose, je me trompe?

Je ne parlais pas de ça. Je parlais de pratiques à l’horizontale. Et je ne vais pas m’attaquer à un officier alors que je ne sais pas gérer un ivrogne, comme tu t’obstines à me faire comprendre.

Nouveau soupir avant que je me penche vers elle, ma main sur la sienne.

Je sais de quoi tu parlais, ma belle, mais ces pratiques ne sont qu'une partie infime du travail que tu dois faire pour récolter des informations, parfois la seule qui te soit plaisante. Tu as avant ça à gagner la confiance de la personne que tu utilises, et l'inciter à parler. Être à l'écoute et savoir interpréter ce qu'elle te dit pour trier le vrai et le faux. Connaître ses désirs profonds pour s'en servir contre elle. Et tu es un fruit de désirs prometteur, Lenna.

Ironiquement, je lui décris sans le faire remarquer ce que je fais sur elle. C'est ma première leçon.

Avec une jeune femme si jolie et maline que toi, même un officier n'aurait pas la moindre chance. Il ne s'agit pas de rapports de force, dans la collecte d'informations, mais bien de rapport de confiance. Tu es bien trop franche et violente, quand il faut être...

Je glisse mes doigts sur le poignet nu de la jeune femme.

douce,

Je soulève ce poignet et l'approche de mes lèvres, les y déposant tel un gentleman anglais.

flatteuse,

ma main serre habillement la sienne, invitant toute sa personne à se rapprocher de moi. Je souffle à son oreille.

et à la fois prédatrice. Être non comme tu es mais comme on te désire

Je ne suis violente qu’avec mes ennemis, et la confiance est difficile à comprendre.


La violence n'est pourtant qu'une fin, elle doit être brève, définitive, et ne laisser aucune chance à qui la subit, une ultime fois. Quant à la confiance, si elle était facile à comprendre, quel serait notre talent, à toi et moi.

Je lève un sourcil, marquant d'une plus forte intonation les mots "définitive", "ultime" et "talent". Savoir achever la poule aux œufs quand elle a fini de pondre mais avant qu'elle ne commence à picorer nos yeux est une question de savoir et d'habileté. De mes mains ou par un autre, je n'ai eu le regret de manquer le coche que deux fois dans ma carrière.

Hmm, et comment me désires-tu ?

Un sourire moqueur se dessine sur mon visage.

C'est à toi de me dire ce que tu désires, ma belle. C'est toi qui me désire.

Alors qu'elle approche en dégageant son poignet de ma main, je glisse cette dernière dans ses longs cheveux, mon pouce glissant dans sa nuque et son cou, caressant le contour de son visage et de son oreille.

Je parie…que tu pourrais me désirer. Tu me fais confiance n’est-ce pas ?

Pas le moins du monde, mais si elle y croit, elle se laissera aller à une certaine confiance en elle qui la rendra plus ... ouverte aux confidences. Je soulève mon verre et l'approche de ma bouche, murmurant.

Montre moi ça.

Je le vide entre mes lèvres avant de les poser sur celles de Lenna, partageant avec elle le reste du bourbon, lui en faisant boire une partie. Je n'hésite pas à l'embrasser habilement, comme lorsque j'embrasse un amant nouveau, même si sous mes paupières ce n'est pas elle que j'imagine. Quand nos langues et nos lèvres se séparent, je souffle à son oreille, sortant de ma poche une clef d'hôtel en plus de mon portefeuille.

En prévision, j'ai déjà une chambre de réservée. Voyons ce que valent tes "pratiques horizontales".

Je laisse sur la table le montant de notre commande et un pourboire généreux pour notre gentil barman. En me levant, je vole un nouveau baiser à ma collègue de faction et l'invite à me suivre.

Je grimace face à une expression et un visage si dépressif. Allons, je sais qu'elle n'a pas de talent, mais un corps comme le sien n'en a pas besoin pour séduire les hétéros. En parlant de séduire, je la happe à nouveau pour augmenter mon pouvoir sur elle. Lui faire soudainement oublier tout d'elle en ne lui laissant qu'une obsession, qu'une passion envers moi.

Qui? Personne, mais quoi : le fait que je ne garde ce genre d'activité que pour mes partenaires. Je n'ai pas besoin de public. Une fois dans cette chambre, on fera ce qui te fera plaisir.

Ce qui la fera peut-être chanter aussi...
Je glisse une main sur ses hanches et lui volant un baiser, mes doigts caché par la proximité de nos corps peuvent se glisser sans mal vers les clefs, et les reprendre, non sans procurer quelques frissons à ma compagne de soirée. Sur ses hanches, mon bras attire la demoiselle vers l'extérieur, la rue d'à côté, et bientôt l'hôtel ou nous nous enfermons.

A peine la serrure verrouillée, je m'attèle à ma tâche. Caressant la peau blanche de cette fille un peu trop maigre, jouant avec sa robe pour la lever et la déformer par les mouvements de mes mains. Je sais que j'enlace une femme et lui offre toutes les attentions qui les font frissonner et gémir de plaisir, mais dans mon esprit je dois penser à un homme pour être d'humeur câline, car la contrepartie de mon pouvoir n'est pas encore assez forte.

Un sourire transparait sur mon visage en revoyant les joues rouges de Leeroy, ses yeux humides par l'émotion et ses lèvres tremblantes. Ce sera le substitut qui me permettra de m'amuser un peu ce soir.

Tu ne veux toujours pas le faire couché?

Non. Je décide.

Un sourire nait à nouveau sur mon visage. Tu veux décider? Voyons ! Je peux t'en donner l'illusion, mais sache que je suis maitre de ce jeu. Elle me plaque sans ménagement à la porte, comme une brute, et me tripote vraiment comme si j'étais un hétéro. Par chance, elle ne vient pas m'embrasser et préfère sentir mon cou.

Il est temps de passer la troisième. Par un habile jeu de jambe, je me dégage de la porte, mais ne l'y mets pas, préférant l'attirer par des cajoleries jusqu'au lit, juste devant une télé éteinte, laissant mes lunettes sur la table de chevet. Je m'assois et bascule doucement, attirant ses hanches jusqu'à les avoir à califourchon sur les miennes. Ma mauvaise vue me laisse avec une silhouette floue de Lenna, assise droite au dessus de moi, et la robe en pagaille révélant ses sous-vêtements de travers.

Glissant mes mains sous les siennes, je lui fais doucement croire que c'est elle qui les guide là où elle les aime, tout comme je la laisse attirer à mes lèvres ce qu'elle veut que j'embrasse, et que mon bassin la fait déjà danser et gémir. Je finis par me débarrasser de ses vêtements et ôte les miens, aidé par ses doigts fébriles. Je regrette ceux bien plus habiles du Doc', dont le seul souvenir me rend d'humeur affamé. Elle ne me donne pas d'ordre et je ne lui quémande rien, car je lui donne tout sans rien attendre d'elle que sa réaction transie et essoufflée. Une jolie poupée qui dit oui. A tout.

[Ellipse, fantasmez, petits fripons ! ♥]

Mon côté fleur bleue a fini par ressortir et je ne fuis pas le contact encore chaud de ma partenaire, passant mes doigt dans ses longs cheveux en bataille alors qu'elle repose son corps entièrement sur le mien. Elle a de bonnes chances de plaire, même si on la sent trop centrée sur elle-même. Quelques "leçons" et ça passerait.

Satisfaite pour ce soir?

Qu'elle ose dire non, avec toute l'ardeur qu'elle a montrée et sa fatigue qui appuie ainsi sur mon corps. Elle serait de bien mauvaise foi.

Pour ce soir, oui.

J'aime entendre ça, même quand ça ne me plait pas, je peux toujours plaire aux femmes. C'est un atout malgré tout en infiltration ou avec les Nephils, vu le pouvoir qu'elles prennent.

Toujours pas d’envie de changer de bord ?

Par la Reine, non!

Pourquoi pas me reteindre en brun et aller à la messe tant qu'on y est. Je suis gay, j'aime ça, et je le revendique. J'ai dû me battre pour m'accepter et me faire accepter, ce n'est pas pour revenir à une vie si plate et morne. Coucher avec des femmes peut être utile ou amusant, mais elles ne valent pas à mes yeux la passion des hommes. Je me mets sur les coudes, à peine couvert par un drap.

Toujours pas envie de tuer Russel? Ou d'en tirer profit?

Sa réponse sera bien plus intéressante que la mienne.

La Reine ? La Reine de cœur ?

Elle pourrait, ma belle, elle en a conquit plus d'un! Tout un peuple et plus encore. Elle est la Femme!

Mon intention a toujours été d’en tirer profit. Et j’ai déjà eu quelques envies de meurtres à son égard. Je n’ai pas trouvé de moyen satisfaisant.

Pauvre petite sotte.

Alors pourquoi t'acharner?

Je n'ai pas de cigarette à portée de main, dommage. Enfin, je me rabats sur les chocolats de l’hôtel, qui sont tombés sur la table de nuit à notre arrivée. J'en déballe un.

Quand la balance est trop penchée vers les risques, et trop peu sur les intérêts, il n'y a pas à tortiller du cu, quoique tu sois douée pour ça.

J'avale le chocolat en savourant la liqueur qu'il contient. J'inspire un grand coup et me lève pour m'étirer.

Et si tu tiens à te venger seulement sur lui, tu n'y parviendras jamais. Le mieux est de faire porter ton châtiment sur tous les Nephils. Plus ils sont nombreux à essuyer ton courroux, plus il est puissant. Et il est aussi injuste que ce qu'on t'a fait subir.

Moi? Parler par expérience? Bien sûr, mais je ne l'avouerai jamais. Je prend une serviette et me dirige vers la salle de bain. Lenna est toujours sous l'emprise de mes yeux de Cupidon, mais comme elle est satisfaite, elle doit sans doute s'en tamponner. Enfin, je prèfère laisser la distance interrompre mon pouvoir plutôt que l'arrêter par moi-même.

Je file à la douche, tu peux filer si c'est ton style, ou attendre ton tour. A moins que tu ne veuilles m'accompagner? Mais je te préviens, je prends mes douches très chaudes! ♥

Quelle lionne! Notre second round dans la salle de bain fut des plus chauds et des plus divertissants. Mais il est temps de partir.

Je remets mes vêtements en ordre, un petit sourire aux lèvres. La demoiselle, elle, est retournée au lit, et je la laisse dormir. Le vent nocturne me fouette le visage alors que je sors, silhouette noire éclairée par le feu rougeoyant d'une Lucky Star.

Il est trois heures du matin sur ma montre, mais je suis assez goujat. Même si la chambre est payée, je ne reste pas jusqu'au matin. Mary m'attend à la maison, et je dois passer au QG avant d'aller bosser.

Je m'étire, couvert de chair de poule, avant de glisser dans la pénombre du quartier Nord, espérant ne pas avoir à tuer d'ombres sur le chemin du retour.