Alice lançait alors un petit soupir de soulagement. Les questions semblaient un peu plus visées son père qui lui répondait avec temps de naturel. Elle jeta un coup d’œil vers lui, presque admirative devant son calme. Mais tout cela, était quand même grâce à l'expérience qu'il avait de la vie et de ce métier. Cependant, d'après les anciens journaux qui dataient de longtemps, au moins des débuts de Cameron, son père avait de suite été très bon sur ce métier. Elle se demandait même si elle pourrait au moins égalé le travail de son père au cours de toutes ces années.

Pour le moment, la jeune femme laissait totalement Cameron clore la séance de question qui avait été organisée. Il pensa à remercier tous les journalistes qui étaient venus sous invitation, il s'agissait principalement de journalistes de Palema, même si quelque un extérieur à la ville étaient venus.

Enfin, comme le pensait Juliet, l'homme avait bien prévu un banquet. Il était déjà 18 heures, et il était temps de passer dans la salle à côté. Cameron montra alors la porte d'à côté qui donnait sur un salle de tournage réorganisé en salle pour buffet. Elle avait été préparée spécialement pour l'occasion. Il fit aussi part qu'il avait invité assez d'artistes pour satisfaire la curiosité de pas mal d'interviewer qui pourront se faire un plaisir de discuter avec eux.

Cette soirée était aussi faite pour qu'Alice puisse connaître un peu mieux les meilleurs éléments de la maison de production au niveau des artistes, et pour qu'elle puisse se faire certains contacts. Cameron avait invité aussi ses investisseurs, ses conseillers, tout le monde qui pourrait aider Alice. Cette soirée avait surtout été organisée dans le but de la former au niveau des relations.

Attendant que tout le monde se dirige à l'intérieur de la salle, Cameron échangea quelques mots à sa fille pour tout de même la féliciter. Elle avait fait preuve de calme pendant cet après-midi et elle n'avait même pas eu d'une préparation pour cette interview. Selon lui, sa fille s'était merveilleusement bien conduite. Et pourtant, Alice pensait qu'elle n'avait pas fait si bonne image que cela. C'était curieux.

À son tour, elle entra donc dans la salle qui était plutôt grande une fois tous les décors de tournage enlevé. Elle pensait que cette salle était plus petite que cela. Finalement, elle faisait largement l'affaire. Alice regarda autour d'elle, mais à peine avait-elle franchi le pas de la porte que plusieurs hommes et femmes s'approchaient d'elle pour la question, lui parler. Après tout, c'était l'invité d'honneur de la journée. C'était évident qu'elle n'allait presque pas avoir de temps pour se reposer.

Pendant un bon bout de temps, elle discutait avec les mêmes, pendant que la musique avait enfin démarré. Une petite musique de fond faisait toujours du bien aux oreilles. Et bien sûr, il s'agissait des musiques que la maison avait produites. Hors de question de passer d'autres musiques, cela ne rentrerait pas dans le contexte.
Enfin libre, Alice se débarrassa un peu des derniers. Même si elle ne parlait pas, la journée l'avait pas mal déshydratée, alors elle s'était approchée d'une table pour prendre un verre et le boire doucement. Elle soupirait doucement.

D'un sens, sa voix robotique était un avantage, du fait qu'elle ne pouvait pas traduire le peu de stress qu'elle avait. La voix ne tremblait pas comme un voix humaine lorsque quelqu'un avait du mal à parler en public. Alice ne saura jamais si c'était son cas ou non. Maintenant qu'elle avait affaire à un public, c'était beaucoup plus facile d'écrire sur un clavier pour s'exprimer plutôt que d'utiliser une vraie voix.

- Tant mieux, merci beaucoup. Et puis, ça gardera loin les rapaces qui n'attendent qu'une chose, revenir vous assaillir" dit-elle en lui souriant "Je tenais d'abord à vous donner mes félicitations pour votre future promotion, même si les raisons sont purement familiales, je suis persuadée que vous saurez travailler pour montrer au monde votre valeur

En tout cas, Juliet savait lui parler. Alice avait un ego surdimensionné qu'elle avait caché pendant tout ce temps aujourd'hui. Il fallait faire bonne image. En tout cas, elle allait continuer ainsi, même si tout ce compliment lui avait bien plu, elle n'allait simplement pas faire de commentaire à propos de cela pour le laisser passer.

- Qu'est-ce que ça fait de rentrer dans le monde du show-biz par la grande porte? Excitée? Inquiète?

C'était une bonne question en effet. Elle-même que pouvait-elle bien ressentir en ce moment même ?

- Je dirais un peu des deux. Je suis inquiète à l'idée de ne pas arriver à la hauteur, à la barre que l'ont m'a fixé. Mais en même temps, je suis excitée. C'est un domaine de travail qui a l'air intéressant, et tout le monde ne peut pas y accéder, du moins, pas à ce titre-là, car je sais que Nightray Production est bien connu grâce à mon père. Devenir patron de la maison voudra dire aussi que j'ai fini mes études. Je suppose que je suis assez excitée en effet.

Alice sourit doucement après lui avoir répondu. Alice se posait bien la question:" Que pense les autres de moi maintenant ?". C'était important de le savoir. Elle espérait au moins avoir fait bonne impression et preuve d'ambition et de motivation, bien qu'avec une voix robotique ce n'était guère facile.

Cameron lui avait donné cet appareil dès que la jeune fille savait écrire, donc très tôt. Étant plus petite, elle ne communiquait pas du tout puisqu'elle était muette, alors elle n'avait jamais appris la langue des signes comme tout muet faisait, car contrairement aux autres, son père avait eu l'argent pour acheter les premiers appareils spécialisés dans la communication pour muet. Elle avait eu cette chance, en même temps, c'était la raison pour laquelle elle ne maîtrisait pas la langue des signes. Enfin, son problème venait de sa voix inexistante. Pour l'instant, elle s'en sortait comme il fallait, mais elle savait tout de même que cela ne sera pas suffisant et que c'est un très grand handicap.

- Je pense que vous pourrez y arriver, à condition que vous y mettiez beaucoup du vôtre. Je sais bien que les gens vous attende au tournant. Après tout, une femme à la tête d'un studio important, ça peut en déranger plus d'un. Et c'est sans parler de votre handicap. Mais je pense que l'un comme l'autre vous permettra d'arriver avec encore plus de force. Les gens vous sous-estiment largement. Il suffit de voir comment ils posaient les questions tout à l'heure. Personnellement, je pense que vous avez un potentiel caché, est-ce que je me trompe?

Juliet n'avait pas tort. Effectivement, être une femme muette à la tête d'une maison de production aussi grande allait être un véritable problème. Elle risquerait au début de ne pas se faire respecter même si elle avait le pouvoir, mais au moins, avec la présence de son père en tant que grand conseiller allait bien les calmer. Même si elle avait réalisé qu'il aurait encore une sorte de pouvoir sur cette maison de production, sa présence allait en quelques sortes la protéger le temps qu'elle fasse ses preuves.

- Vous ne vous trompez pas. Ils me sous-estiment, car je suis muette et que je ne peux pas comprendre les artistes qui utilisent leurs voix, comme les acteurs où les chanteurs. Mais aussi parce que je suis jeune et que je n'ai pas d'expérience dans le monde professionnel, et que contrairement aux autres, je commence en étant directement au plus haut rang dans cette maison. Contrairement à ce qu'ils pensent, je me sens capable d'assumer pleinement ce rôle et je sais que je vais y arriver.

Alice se tourna un peu vers la table et posa son appareil dessus pour pouvoir prendre un verre de champagne qui s'y trouvait, elle commença alors à en boire un peu, le dégustant légèrement pour voir de quelle qualité il était. Elle avoir l'air habitué. Son sourire en tout cas constatait la qualité de cette boisson, tout à fait exquise.

Bien sûr, Alice avait de l'ambition, et comptait bien aller beaucoup plus loin, là où son père n'était jamais allé. Au début, elle se fera peut-être aider par son père, mais après, elle voulait y arriver seule, sans son père et faire des grandes choses.

Elle avait dit cela avec certitude, cependant, elle savait que son handicap allait poser problème pour se faire respecter. Comment ses subordonnées allaient la respecter alors qu'elle parlait avec une voix robotique sans émotion ? Son visage même avait aussi du mal à représenter ses émotions. Elle n'avait pas l'habitude d'utiliser les mîmes du visage pour exprimer ce qu'elle écrivait, d'un sens ce serait bizarre si c'était le cas. C'était comme si quelqu'un faisait des grimaces ou des sourires pendant qu'il écrivait une dissertation. Elle aimerait avoir une voix, certains problèmes ne seraient jamais arrivés si elle n'était pas muette. Et d'ailleurs, elle n'aurait pas à se trimballer avec un fichu appareil tout le temps. Si elle l'oublie, le perd, le casse, ou se le fait voler, elle serait incapable de communiquer autrement, et elle aurait de sérieux problèmes ; à moins qu'un calepin et un crayon soit à côté.

- J'en étais sûre, je sais repérer les individus atypiques et intéressants. Disons que c'est une déformation professionnelle. Vous allez attirer beaucoup de regards envieux, comme souvent avec les meilleurs, mais sachez que si vous faîtes du bon travail vous pourrez compter sur moi comme alliée

Comme alliée ? C'est vrai, cette soirée était faite pour qu'Alice puisse se faire des alliées et des contacts. Si Juliet devenait vraiment son alliée, alors cette soirée aurait été réussite, et puis d'autre interviewer l'avait déjà en allié ainsi que quelques investisseurs qui étaient, pour le moment, satisfaits de la jeune femme. Pour le moment, tout allait bien pour elle.

- Dîtes-moi, juste entre nous, quels sont vos objectifs une fois à la tête de Nightray Production?

C'était une bonne question qu'elle lui posait là. Cameron l'avait un peu prise au dépourvu et n'avait jamais eu le temps de se poser la question, et peut-être que pour le moment, il était bien trop tôt pour elle d'y réfléchir. Elle pensait qu'elle ferait mieux déjà d'avoir son diplôme avant de penser à ses choses-là puisqu'elle visait la note maximale. Elle pensait au futur, mais n'allait jamais très loin puisqu'il y avait déjà d'autre obstacle à franchir.

- Si vous parlez d'objectif précis, je serai dans l'incapacité de vous répondre malheureusement. Mon père vient à peine de me faire cette grande annonce, je n'ai pas eu le temps de réfléchir sur ce que je pourrais vraiment faire. Il y a aussi le fait que je suis encore en étude, et que j'aimerais avoir mon diplôme avec une note maximale. C'est ce qui occupe le plus mon esprit pour le moment. Pourtant sur le moment, je n'ai pu que dire que j'aimerais dépasser mon père dans ce métier, en tant qu'objectif.

Il était pourtant évidemment que la jeune femme comptait bien dépasser son père, qu'elle sera plus aimer et plus connu que lui. Elle voulait battre son père et le surpasser. Mais elle ne lui avait pas énoncé puisqu'elle ne savait pas du tout comment elle allait faire pour le moment. Son père était fort dans ce métier, et comptait bien rester dans la maison même après son désistement du poste de directeur, en le laissant à sa chère fille. Pendant qu'il sera au poste de conseiller, Alice ne pourra toujours pas faire ce qu'elle voudra. Elle pouvait faire une chose, en tant que directrice, elle aura le droit de renvoyer son père. Elle avait pensé à le faire, mais en étant amatrice dans le monde de l'entreprise, cela était vraiment une mauvaise idée, alors finalement elle ne le fera peut-être pas. Enfin bon, elle avait deux années pour réfléchir à ce stade.

- Si jamais vous avez besoin d'aide pour votre diplôme, je peux m'occuper de vous trouver quelques aides. Même si je pense que vous êtes couverte de ce côté-là

- Je vous remercie humblement de votre aide. Mais je préfère travaillez par moi-même, je ne veux pas de quelqu'un pour m'aider. Je suis capable de m'en sortir seul avec des efforts.

Ces paroles étaient totalement à double sens, elle parlait à la fois de ses études, mais aussi de son futur métier déjà tout tracé par son père. Elle rejetait totalement l'aide de son père, et pourtant par sécurité, elle se devait de ne rien faire à propos de cela. Elle allait agir selon les désirs de son père, puis quand elle sentira que le moment est bon pour le lâcher, elle le lâchera. C'était cruel, mais elle avait aussi le droit d'utiliser son père, comme il l'utilisait parfois.

- Dîtes, ça ne me regarde probablement pas et n'hésitez pas à me dire si ça vous dérange mais, est-ce que vous voudriez bien me parler un peu de votre handicap? Certes, vous êtes muette, mais vous avez l'air de bien vous en sortir non?

Cette question, personne n'avait osé lui demandé. D'un sens elle appréciait cette question plutôt entreprenante et qui ne tournait pas autour du pot. Cela ne voulait pas dire qu'elle appréciait qu'on lui pose cette question, mais disons que cette femme n'avait pas peur de poser ce genre de question.

- Par rapport à cet handicap, je m'en sors effectivement bien. J'étais muette bien avant de le réaliser, avec j'ai vécu avec ça en prenant l'habitude. Ca m'arrive d'envier parfois les autres qui ont une voix. Je veux dire, c'est tellement plus simple. Par rapport à mon futur poste, je sais que certains personnes n'apprécie pas le fait que je sois muette. Mais je sais que moi ça ne me bloquera pas dans le monde professionnel.

Par contre, dans le monde personnel, c'était bien autre chose. Il était évidemment que la jeune femme aimerait entendre quelle genre de voix elle aurait du avoir, serait-elle aiguë ? Douce ? Elle ne savait rien de tout ça, et aimerait bien pouvoir parler comme les autres. Juliet avait peut-être touché le point sensible de la jeune femme. Cela ne lui posait pas problème de vivre sans voix, mais ce serait mieux avec une, au moins pour ses sentiments personnels

Quand elle était encore petite, même dans les écoles les plus riches, les petits qui étaient sensés être bien élevés et respectueux se moquaient souvent d'elle à cause de son handicap. Au début, c'était vraiment dérangeant, et n'avait pas beaucoup d'amis. Son seul ami du moment était le vieux jardinier qu'avaient engagé ses parents. Puis en voyant qu'ils étaient trop proches, ils s'étaient fait renvoyer pour soupçon de pédophilie envers la jeune fille. C'était ridicule, mais pourtant vrai. Cet homme ne pouvait même pas essayer de porter plainte ou faire quelque chose de ce genre-là. Il était sûr que la famille Nightray allait gagner à coup sûr. Beaucoup de choses se faisaient grâce à la renommée, et Nightray en avait énormément.

Enfin, lorsqu'elle était en primaire, c'était donc un problème pour elle d'être muette. Alice n'était pas comme les autres, et il s'agissait de sa période où elle se sentait mal. Heureusement, sa mère était douce et compréhensive. Cependant, l'envie d'avoir une vraie voix ne l'était pas. Cependant, l'envie d'avoir une vraie voix ne l'était pas. Cette envie était toujours là, même si elle se sentait bien dans sa peau.

- A ce propos, n'avez-vous trouvé aucun moyen pour régler ce problème?

Alice laissa un petit silence, elle finit alors son verre de champagne avant de le reposer sur la table juste à côté d'elles.

- Ce n'est pas guérissable, malheureusement.

Donc en plus, elle devra rester probablement comme cela toute sa vie et cela ne la réjouissait pas du tout. Enfin, si ce n'était aussi qu'une question d'argent, elle n'aurait jamais connu cet handicap. L'argent ne résolvait pas tout, et Alice était bien placée pour le savoir, néanmoins, l'argent donnait le pouvoir, et elle le savait aussi très bien.

Après sa réponse, elle sentit un sentiment négatif l'envahir bien qu'elle ne le montra pas. Elle avait un peu mal au cœur de penser qu'elle ne pourrait pas du tout avoir de voix, jamais, car aucun moyen médical ne lui permettrait de lui donner une voix. Ce serait trop bizarre sinon, la médecine n'était pas si avancée que cela maintenant quand on y repensait. C'était un secteur de travail qui nécessitait beaucoup de recherche et pas mal de monde pour l'innovation. Finalement, Juliet finit par dire alors ce qu'Alice voulait absolument entendre.

- Et si je vous disais qu'il existait un moyen, comment vous réagiriez?

Comment cela ? Elle connaissait un moyen pour la faire parler, pour lui redonner sa voix ? C'était pourtant impossible, et elle était bien placée pour le savoir. Son père et elle avaient déjà fait pas mal de recherche à propos de cela et rien n'avait été trouvé. Juliet était peut-être journaliste, elle devait être cultivée, et devait probablement être à jour sur les actualités, mais Alice était pourtant sûre que personne ne pouvait rien y faire.

Pourtant, Alice tenta alors de la croire, mais avant cela, il était évidemment qu'elle allait lui poser cette question :

- Et quel est donc ce moyen ? Après de nombreuses recherches, nous n'avons jamais trouvé un moyen pour que ma voix revienne.

Pour que sa voix revienne, il faudrait un miracle. Mais Juliet était-elle vraiment capable de faire un miracle ? Elle fronça un peu les sourcils, elle essayait de la croire, mais dans une toute logique, la journaliste devait raconter n'importe quoi

-Je veux bien croire que vous ayez cherché absolument partout, et je pense qu'effectivement il n'y a pas de moyen connu pour vous guérir. Mais j'ai un réseau de relations qui est capable d'accomplir des choses que l'on croirait impossible.

Juliet la faisait beaucoup trop languir. Lui dire qu'il existait un moyen de lui donner une voix l'avait rendue bien trop impatiente. La patience était qu'une qualité qu'elle avait travaillée, du moins, elle avait travaillé le fait de ne pas montrer son impatience plutôt. Ce coup-là, avec ce désir intense, son impatience, elle ne réussissait pas à la cacher. Cela se voyait bien trop sur son visage. Alice n'aimait pas que Juliet tourne autour du pot.

- Ce sont pour la plupart des choses raisonnables et je suis persuadée que souhaiter retrouver votre voix est plus que raisonnable. Tenez, regarder mon carnet si vous ne me croyez pas. C'est ce réseau qui me l'a fourni

Pour satisfaire le deuxième désir d'Alice qui était d'en savoir plus, la journaliste lui donna alors son carnet où elle prenait des notes des interviews. Il y avait bien quelque chose de bizarre sur ce carnet. Elle ne réussissait pas vraiment à comprendre. La fille de Cameron haussa qu'un seul sourcil. Que cela signifiait-il ? Elle jeta un œil à Juliet puis retourna sur son carnet. Pour rester discrète, elle le faisait. Elle l'avait regardé comme un carnet tout à fait banal, cependant, la jeune femme avait bien compris que quelque chose n'allait pas avec ce carnet, mais elle ne savait pas quoi exactement. C'était la seule chose qu'elle comprenait : il y avait quelque chose d'anormal.

La jeune femme reprit alors possession de sa machine pour parler et se mit donc à taper pour répondre face à cette découverte.

- Je ne comprends pas exactement de quoi il s'agit. Pourriez-vous être plus claires je vous prie ?

Alice aimerait avoir plus d'explication. Ce qu'elle venait de voir n'était pas vraiment suffisant pour qu'elle comprenne vraiment de quoi il s'agissait. La magie n'était pas vraiment ce qui lui venait à l'esprit en premier. C'était irrationnel.

Son carnet ne paraissait effectivement pas très impressionnant comme cela. Or, d'un seul coup, il disparut. Alice ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, pour elle se genre de chose n'existait pas. En guise de réaction, elle avait simplement froncé les sourcils encore une fois. Elle ferma doucement la main qui était en train de tenir le carnet précédemment. Elle la rouvrit doucement ensuite. En effet, le carnet n'était plus là. C'était vraiment curieux. Elle regarda de droite à gauche, rapidement pour voir si quelqu'un n'avait pas aperçu la disparition du carnet, cela aurait été sans doute un peu embêtant.

- Je connais des gens capables d'exaucer un vœu. Il est nécessaire de bien formuler, bien entendu. Plus on souhaite une chose importante, plus il y a des risques que cela foire. Mais en restant avec quelque chose de modeste, comme retrouver la voix, vous ne risquez aucun contre-coup. Votre vœu s'accompagnera d'un certain nombre d'autres avantages que je ne peux pas vous montrer dans un endroit aussi public. Si vous connaissez un endroit plus discret où je pourrai tout vous montrer, ce serait bien plus simple

Un vœu ? Cela paraissait tellement ridicule. Elle avait pourtant vu son carnet disparaître, mais parler de vœu était vraiment surréaliste pour elle. Elle haussa rapidement les épaules en tant que tic et tourna la tête sur le côté. Elle réfléchissait, devait-elle la croire ou non ?

Enfin, Alice pourrait écouter ce que Juliet avait à dire, elle n'avait rien à perdre à part quelques minutes. Et puis avec un peu de chance... son histoire pourrait se révéler vrai.

- Oui, nous pouvons aller dans une loge que l'on m'a prêtée pour ce soir.

Elle lança un regard à Juliet comme pour lui dire de la suivre. Toute de même, elle fit attention à sortir de la grande salle discrètement. Heureusement, il y avait un moment où personne ne la regardait, et elle avait pu se faufiler hors de la fête. Après tout, elle était l'invité d'honneur, cela aurait posé quelques problèmes si des personnes l'avaient vu se faire la malle. Et elle se serait très probablement réprimandée par son père.

Enfin tranquillement, la jeune femme emmena l'intervieweuse un peu plus loin dans sa loge. Ici, elles allaient pouvoir parler calmement. En premier, la future patronne s'installa alors dans l'un des canapés, en face de la table basse et croisa les jambes. Elle attendait donc les explications de la femme.

C'était effectivement une proposition très alléchante. Mais Alice n'était pas sûre que cela soit une bonne idée. Après ses explications, cela voudrait dire qu'Alice deviendra moins humaine ? Elle n'était pas sûre que cela soit une bonne idée. Elle fixa un peu Juliet, alors elle avait déjà fait un vœu, et actuellement, elle serait surhumaine ? C'était un peu dur à croire, mais elle allait faire un effort, peut-être.
Cela pourrait être une supercherie pour lui porter préjudice par la suite, la piéger probablement. Elle était méfiante. Il était vrai qu'elle pourrait la prendre pour une folle, mais c'était une journaliste. Elle pouvait très bien faire semblant, pour faire croire à Alice que tout cela était bel et bien la vérité, et raconter à tout le monde sur son journal qu'Alice serait en fait folle. La jeune femme détourna un peu son regard sur le côté, hésitante. Elle devait prendre une décision. Mais pour l'heure, elle allait lui poser une question. C'était beau de connaître les avantages, mais les désavantages ?

- Vous me parlez de tout cela, c'est beau. Il y a plein d'avantages, mais en contre partie ? Que va-t-il se passer ? Je veux dire, pouvoir, faire un vœu sans contre partie paraît encore plus irréaliste. Je suis sûr qu'un vœu n'est pas si gratuit non ? À moins que la personne qui les réalise soit vraiment de bon cœur.

Si quelqu'un avait vraiment un tel pouvoir, c'était impossible qu'il l'utilise seulement pour être altruiste. Cette personne avait bien quelque chose derrière la tête pour faire tout cela. Et bien sûr, elle avait du mal à imaginé que cette personne puisse être humaine.

La jeune femme fronça encore une fois les sourcils. Elle trouvait les explications de Juliet pas vraiment net et surtout pas très claire. De ce qu'elle comprenait, elle allait devoir rejoindre une famille qui en confronte une autre ? Même si elle n'était qu'informatrice, si elle tombait contre quelqu'un qui était plutôt genre à se battre, elle aurait tout de même quelques problème.

Peut-être que réaliser ce vœu lui permettra de rajouter le piment qui lui manquait dans sa vie. Elle n'aimait pas spécialement se mettre en danger, mais sa vie était monotone pour le moment et elle la trouvait ennuyeuse. Tout ce qu'elle faisait était les ordres de son père et faire ses études. Elle n'avait ni d'amis, ni de passe-temps.

- Tout de même. Vos explications ne sont pas très claires. Et si possible avant de m'embarquer dans ce genre de situation, pourrais-je tout connaître dans les détails ?

Alice voulait tout connaître de la situation dans laquelle elle allait se mettre. Juliet pouvait déjà presque la considérer parmi les siens. La jeune femme n'avait aucun argument pour refuser sa proposition, du moins pour le moment.

- Mais je peux être clair si c'est ce que vous voulez. Nous avons les moyens d'accorder votre souhait le plus cher. En échange, vous rejoignez ma famille et ne devrez pas coopérer avec l'ennemi. Que voulez-vous savoir de plus?

Évidemment qu'elle était insistante. Elle n'était pas du genre à s'embarquer dans n'importe quoi. D'un sens, elle comprenait bien les arguments de Juliet. Ils n'étaient pas déraisonnée et étaient tout à fait cohérent. Il était normal que la journaliste ne voulait pas découvrir trop sa petite famille. Cela ressemblait un peu à une organisation secrète. Alice la regardait bizarrement, comme si l'idée qu'il s'agissait d'une secte louche lui venait à l'esprit. Elle s'imaginait peut-être beaucoup trop de choses.

- Mh... Qu'est-ce que j'y risque dans tout ça, ma vie ? J'aurai juste d'autres humains à comprendre où à essayer de planter par-derrière ? Et en échange d'un vœu exaucé.

Elle avait bien évidemment sorti des mots beaucoup plus crus que ceux de Juliet. En tout cas, c'était ce que la jeune femme venait de comprendre de cette conversation. Elle n'était pas sûre d'elle sur ce coup-là.Elle avait bien évidemment sorti des mots beaucoup plus crus que ceux de Juliet.

Même après une bonne conversation, elle ne voudrait sans doute pas prendre une décision non réfléchie. Alice aimerait pouvoir prendre son temps, espérons juste que Juliet n'était pas pressée de la recruter.

- Si vous ne faîtes pas de bêtises, il n'y aura aucune chance que vous y risquiez votre vie. Vous n'aurez pas besoin de poignarder quelqu'un, vous verrez

Alice remarquait bien que Juliet devenait de plus en plus impatiente. Ses tics commençaient bien à la trahir. Lentement, la future directrice se leva doucement du sofa sur lequel elle s'était assise. Finalement, elle comptait bien prendre une décision maintenant. Retrouver sa voix pourrait évidemment être un bon poids positif, et certains investisseurs ne pourraient plus reprocher à Alice d'être une handicapée au niveau de sa voix. Elle en aura une comme tout le monde.

- Je pense accepter votre offre. Mais sommes-nous obliger de le faire ce soir ? J'aimerais quand même attendre quelques jours pour bien me préparer.

Après cette requête, Alice se penchant un peu en avant pour lui demander d'accéder à cette requête. Elle avait quand même besoin de réfléchir, pouvoir l'annuler si elle ne voulait plus. Pour le moment, elle partait plutôt sur une réponse positive.

Elle devra donc prendre contact avec Juliet dans plusieurs jours si c'était le cas et viendra la voir où elle souhaitera. Pour ce coup, elle viendrait très sûrement armée d'une arme à feu au cas où il s'agirait d'un gros bobard pour la piéger. Au moins, elle pourrait se protéger avec une arme cachée dans son sac à main. Elle en avait une personnelle sous le matelas de son lit. C'était bien pratique lorsque des criminels essayaient de venir la voler.

La jeune femme n'avait pas vraiment réfléchi à savoir comment elle allait expliquer à tout le monde qu'elle avait retrouvé la voix et surtout gratuitement puisque son père n'aura pas mis un seul sous dans cette guérison. Cela voudrait dire qu'Alice s'était débrouillée sans demander l'avis de son père qui est encore son tuteur légal malgré la majorité de la jeune femme. Enfin, elle n'aura déjà qu'à lui expliquer qu'elle avait réussi à s'arranger sans son aide. Il risquerait de le prendre mal, mais au moins elle pourra parler.

Récupérant la carte de la journaliste, elle inspecta alors les informations à son sujet. Lorsqu'elle se sentira prête, elle la joindra très certainement pour accepter les termes définitifs du contrat.

- Je vous remercie donc pour votre aide et votre écoute. Bien évidemment, si je refuse, je ferai comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu. Sur ce, je vais vous laissez et retourner à la fête. Il y a sûrement d'autres journalistes ou d'autres personnes qui souhaiteraient s'entretenir avec moi autour d'un verre de champagne. Bonne fin de soirée.

Après ces paroles, la jeune femme serra la main de la journaliste et s'en alla alors de la loge. Elle afficha un petit sourire sur son visage. Alors comme ça, elle pourra récupérer sa voix ? Alice n'en était qu'heureuse.