Appartement de Juliet:

Cela faisait un moment que Juliet n'avait pas pu discuter avec Actée et elle se demandait comment il allait. Est-ce qu'il avait mit en place son serment, soignant Nephil et Seraph sans distinction? Au quel cas, il devait probablement avoir déjà aidé quelques ennemis et il valait mieux qu'il se prépare à protéger ses arrières. De plus, si effectivement il avait des informations sur des Seraphs, Juliet voulait les avoir. Alors, peut-être pouvait-elle le convaincre de passer un petit accord. Plus tôt dans la semaine, elle lui avait proposé de venir à son appartement pour pouvoir discuter, elle n'avait pas envie d'aller dans un bar pour parler de cela. C'était trop risqué, seul son habitation était sûre.

Ensemble, ils avaient conclus l'heure et le jour. Juliet lui avait envoyé les informations importantes pour la retrouver et avait accompagné le tout d'un petit message.

Salut Actée, j'espère que tout va bien. Ci-joint les informations pour venir chez moi. J'ai trop l'habitude d'aller manger en restaurant, alors je m'occuperais de cuisiner chez moi, c'est plus agréable. J'espère que tu aimes les pâtes

Juliet était prête à l'accueillir, cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas cuisiné. Ayant préparé quelques appéritifs, des chips dans des bols, elle alla ouvrir quand quelqu'un sonna.

Actée était dans sa voiture, entrant dans le quartier Est. Il savait de Juliet habitait là-bas, et il attendait qu'elle lui écrive pour lui préciser ou. Elle lui avait proposé de venir diner chez elle se soir, ce que le médecin avait accepté avec plaisir. Il appréciait beaucoup la jeune journaliste et au moins il savait qu'il n'aurait aucun problème avec elle.

Il reçu un message d'elle, et le lu à un feu rouge. Bon, il avait les indications et savait qu'il mangerait des pâtes, deux bonnes nouvelles. Il avait amené avec lui un petit cadeau de courtoisie et un dessert. Il arriva devant l'immeuble et sa parqua avant de monter au 3ème étage et de sonner.

Il n'avait pas fait un particulièrement grand effort au niveau vestimentaire. Il portait une chemise blanche avec par dessus un pull en cachemire vert, avec un jeans, le tout parfaitement repassé comme à son habitude ; en gros il était propre sur lui comme à son habitude.

Il sonna à la porte, vérifiant juste avant qu'il n'avait rien oublié. Il entendit alors des pas et la porte s'ouvrit sur la jeune journaliste. Il lui sourit.

"Bonsoir, j'espère que je ne suis pas trop en avance. Comment vas-tu?"

Il avait les mains prises, l'une avec un petit carton de pâtisseries joliment décoré et ficelé, et dans l'autre une bouteille de vin blanc.

Actée était arrivé les bras chargés de cadeaux, c'était très sympathique de sa part. Elle vit la bouteille de vin. Ce n'était pas trop son genre, préférant largement une mousseuse, mais après tout pourquoi pas. Elle ne s'y connaissait pas spécialement en vin.

- "Salut Actée, tu n'es pas en avance ni en retard ne t'en fais pas. Je vais bien, la vie avance et toi, la forme? Laisse-moi te débarrasser et rentre. Met toi à l'aise"

Juliet prit les cadeaux et alla mettre le vin sur la petite table à apéro. Elle sourit en voyant les patisseries, c'était parfait comme petit dessert. Mais il y allait avoir probablement trop à manger. Elle se forcerait un peu, pour faire plaisir à son invité.

L'intérieur de l'appartement était comme à son habitude : très bien ordré, propre et clair. Chaque chose avait sa place et chaque place avait sa chose. Juliet aimait beaucoup avoir un environnement optimal pour travailler ou se détendre, elle ne perdait ainsi aucun temps à chercher les objets.

- "Alors, comment ça va depuis ton recrutement? On a pas eu l'occasion de parler que tu es venu amener ta fiche" dit-elle en lui indiquant de venir s'asseoir vers la petite table

Actée sourit et lui donna les cadeau avant d'entrer et poser sa veste sur le porte-manteau de l'entrée. Ensuite il la suivit dans l'appartement, qui était tout à fait le style qu'Actée appréciait, quoi qu'il manquait quelques décorations à son goût.

"Je vais très bien merci. Je t'ai amené du vin de Sparte que j'ai ramené de mes dernières vacances, et des éclairs au chocolat, j'espère que tu aimes tout ça"

Il alla en suite s'asseoir à l'endroit indiqué par Juliet. Il ne se servit pas toute suite, l'attendant par politesse.

"ça se passe bien, surtout au niveau du travail. Ce pouvoir a changé radicalement la manière dont je fonctionne. Avoir des information comme ça, instinctivement c'est tellement utile, ça rend les démarches beaucoup plus rapides et c'est plus agréable tant pour moi que pour les patients. Et toi comment se passe ton travail?"

Juliet le remercia et avait prit au passage des verres à vins. Les éclairs furent rapidement glissé dans le frigo pour les garder bien frais jusqu'au dessert. Tout en écoutant Actée qui parlait de son travail, elle leur versa deux verres de vin.

- "Je veux bien te croire, ce doit être vraiment un changement dans ton métier. Sans compter que tu pourras largement faire diminuer le coût des soins pour les personnes malades, permettant ainsi de soigner beaucoup plus de monde. Est-ce que tes diagnostiques sont précis?" demanda-t'-elle, curieuse "Mon travail ça va lentement. Rien de spécial pour le moment... Y a pas beaucoup de fait importants en ce moment et mon carnet reste muet. M'enfin, je vais pas me plaindre qu'il y ait pas trop de meurtres sordides. Mais pour le travail Nephil... J'ai jamais autant bossé de ma vie et surtout jamais autant progressé! C'est un délice de se sentir utile"

Elle avait eut de nombreuses personnes importantes qui lui avait rendue visite. Elle vivait sur un petit nuage constamment. Juliet avait eu certes quelques problèmes avec d'autre personnes, des Seraphs, mais rien qui ne puisse la déranger plus que ça. Certes, un autre Nephil allait mourir mais il était impossible de la relier à cela.

- "J'ai rencontré des personnages haut en couleur, que des contractants jusqu'à présent. Mais assez parlé de travail, je te connais assez peu au final. Comment trouves-tu la vie à Palema?"

Actée l'écouta parler, flatté qu'elle serve directement le vin. Il était content que le cadeau lui plaisait, mais fallait-il encore quelle le goûte. Il en avait prit un qu'il appréciait beaucoup, assez doux et sucré, en somme c'était un vin fin. Il l'avait acheté alors qu'il était retourné dans sa ville natale par nostalgie. Il n'avait pas vraiment cherché à voir des personnes en particuliers, ses parents ayant coupé les ponts avec le reste de sa famille avant même sa naissance, au moment de leur conversion. Mais cela lui avait tout de même fait du bien d'y revenir de façon anonyme, sans que personne ne le dévisage : c'était un luxe auquel il avait enfin pu goûter.

Il écouta en suite Juliet lui parler, tant pour lui poser des questions que pour répondre aux siennes. Il aimait bien cela, ce genre de conversations qui pouvaient durer très longtemps.

"Oui effectivement, ça évite bien des examens onéreux et inutiles pour ne se concentrer que sur les essentiels. Pour le moment je ne peux pas établir un diagnostic complet, mais je peux repérer les maladies communes et bénignes, le os brisés, les hémorragies, les organes ayant un dysfonctionnement, les maladies chroniques j'ai récemment appris, ah et aussi bien-sûr les inflammations et irritations. Pour le moment c'est tout"

Il avait décidé de tenir une liste de toutes les maladies et maux qu'il avait pu détecter, les avait regroupé en familles pour savoir de quoi il était capable de manière générale. Et pour le moment tout ce qu'il avait soulevé concordait avec ce qu'il ressentait.

"Oui, faut voir le bon côté des choses, au moins aucune vie supplémentaire n'a été prise. Je pense bien avec ton recensement! D'ailleurs tu as bien avancé? Beaucoup de Nephils sont venus te voir après nous?"

Actée ne touchait pas à son verre, attendant que Juliet le fasse en premier. Elle évoqua les contractant, et il se sentit évidement concerné. Entre Abygail, Jeff et Leeroy, il en avait vu des vertes et des pas mûres, mais dans certains cas ça avait été une rencontre agréable. Il se dit que peut-être Juliet pouvait le comprendre, elle avait depuis le début été celle qui le soutenait le plus.

"Vraiment? Je pense que dès qu'on est contractant, on ne peut que en croiser d'autres. Mais autrement je la trouve agréable. Je reste surtout dans le quartier Nord, mais j'y ai mes habitudes et je rencontre petit à petit plus de gens, et généralement ça se passe bien. Et c'est une petite ville, j'aime bien cet aspect. Et toi?"

Juliet prit son verre, fit santé et écouta avec intérêt Actée. Il restait modeste malgré l'immense possibilité de son pouvoir, qui ne devait même pas être complétement développé. Peut-être ne voyait-il pas à quel point ses capacités pouvaient changer la vie des gens, peut-être même que ses pouvoirs permettait de voir des choses avant même qu'elles ne soient détectables? Il pourrait se faire des bijoux de famille en or si il savait l'exploiter aux maximum de ses capacités. Mais ce ne semblait pas être le genre d'Actée.

- "C'était relativement efficace. J'ai eu un certaine nombre de Nephils à ma porte, mais bien loin d'avoir scanner tout nos rangs. Alors si par hasard tu rencontres des membres de la Famille, n'hésite pas à les y envoyer. Plus on connait nos membres, plus on peut faire de choses. Et pas que des choses belliqueuses je précises"

Il valait mieux montrer à Actée que Juliet n'était pas une assoiffée de sang. Il risquerait de se brusquer et de ne plus jamais lui parler. Le chirurgien semblait aimer tout de même la ville, malgré sa haute propension à croiser des contractants.

- "Je n'ai croisé qu'assez peu de contractant pour ma part. Enfin, pas assez à mes yeux. Mais comme toi, cette ville me plait beaucoup. Elle est suffisamment grande pour qu'il se passe des choses mais suffisamment petite pour avoir la possibilité d'agir et d'avoir un effet. De plus, et peut-être que c'est lié à la forte concentration des Ombres, les quartiers sont délimités et on y trouve de tout, des plus riches au plus pauvres. Es-tu déjà allé aux quartiers Sud?"

Actée prit son verre et toucha avec celui de Juliet, avant d'en boire une gorgée. Il eut une petite nostalgie un peu clichée, mais resta concentré sur ce que Juliet lui disait. Il ne voulait pas paraître impoli et avoir l'air d'être absorbé par autre chose que la conversation avec son hôte.

"J'espère que ça continuera à affluer. Si je crois quelqu'un qui ne s'est pas présenté à toi, je lui en toucherais un mot."

Il dit cela en souriant : ce serait une manière pour lui de lui montrer sa reconnaissance pour l'avoir guidé le premier jour, alors qu'il était encore complètement perdu. D'ailleurs, depuis cette fois là il n'avait toujours pas trouvé l'emplacement de sa marque Nephil, du moins n'avait pas confirmé ce qu'il pensait, et ça l'inquiétait un peu.

"Oui c'est un peu ça ; on a tous les deux une reconnaissance pour nos métiers respectifs sans pour autant être au centre des choses. Et je n'avais jamais pensé les choses sous cet angle là...je ne suis jamais allé au quartier Sud, il y a plus d'Ombres et de contractants qu'ici ou dans le quartier Nord?"

Juliet appréciait le vin qui était bien moins lourd que ce à quoi elle s'attendait. Mais justement, il fallait s'en méfier. Ce genre d'alcool tapait toujours plus fort que ce que l'on croyait, et la journaliste n'avait aucune envie de finir comme la dernière fois qu'elle avait trop bu. Sans compter qu'elle n'avait aucune raisons de profiter d'Actée.

- "Moi aussi, j'espère que ça affluera. Mais j'ai un peu peur que mon idée en effraie certains. Tu sais, la peur classique de Big Brother is Watching you quoi. Ils ne voient pas l'utilité j'imagine ou n'ont pas envie que l'on sache beaucoup de chose sur eux."

Quel dommage d'ailleurs que de tels personnes existaient. Ils n'avaient vraiment rien à craindre de l'oeil critique de Juliet. Après tout, elle ne ferait rien aux personnes. Elle voulait juste leurs informations, ce qu'ils savaient et ce qu'ils faisaient. Si ils n'avaient rien à cacher, pourquoi ne pas venir au recensement. C'était d'ailleurs un des nombreux avantages de ce recensement. Désormais, si elle voyait quelqu'un de contractant mais qu'il n'était pas dans ses fiches, elle pourrait en conclure qu'il était soit un Seraph, soit un Nephil suspect. C'était le pied. Et toutes ces informations n'étaient à elle, rien qu'à elle. Elle était au centre de l'information et pourrait choisir d'enlever ce qui la concernait qui serait un peu gênant, comme la mort de Stench.

Actée n'était jamais allé au quartier sud. C'était un peu logique d'un côté. Un chirurgien de son niveau, travaillant dans le quartier Nord, n'avait que peu de raisons d'aller dans le Sud. Si il y allait, il y verrait toute la misère. Misère que Juliet soupsonne être entretenue par certains membre de la ville. Là-bas, au Sud, pouvait s'effectuer des transactions pas très honnêtes.

- "Le Quartier sud est le receuil de la misère de cette ville. Les gens n'y sont pas bien et les Ombres rodent. Dur à dire si le quartier est mal à cause d'elles ou si elles sont là car le quartier est mal. Dans tout les cas, certaines zones ressemblent plus à Bagdad après l'intervention des forces de libération et de démocratie américaine qu'à une banlieue. D'ailleurs, si tu as envie de donner de ton âme et de ton temps, il y a toujours des besoins de médecins"

Si Actée pouvait controller les zones Nord et Sud de la ville, il y avait deux fois plus de chances qu'ils obtiennent des informations sur les Seraphs. C'était parfait. Mais aller au quartier Sud sans être préparé était dangereux. Les Ombres y étaient généralement fortes.

Actée buvait lentement et avec parcimonie. C'était effectivement un vin trompeur par son goût, mais qui, comme certains champagnes, montait vite à la tête. Le secret était d'être patient et mesuré.

"Oui je pense qu'ils surestiment l'impact que ça aura. Pas que ce n'est pas important ton projet, mais plutôt dans le sens ou ils auront, comme tu le dis, une impression de surveillance et surtout de tentative de contrôle de ta part ou de celle des commandants. Mais il n'en est rien, quand on vient te voir on s'en apperçoit vite"

Il espérait ne pas avoir été trop confus ou blessant pour Juliet. Cela se voyait que son projet lui tenait à coeur, mais il était tout aussi vrai que nombreux seront ceux qui refuseront d'être catalogués.

Elle lui parla en suite du quartier Sud. C'est vrai qu'il avait souvent entendu parler du fait qu'il y avait des problèmes au niveau social et de la santé, mais il n'avait pas imaginé que c'était à ce point...

"Eh bien, j'ignorais que la situation était si grave...c'est honteux de ma part. Tu as raison, une fois que je rentrerais, j'irais me renseigner. Je pense que je pourrais partager ça avec le bénévolat que je fais pour l'infirmerie"

Actée avait vraiment honte de lui. Comment pouvait-il se prétendre bon médecin alors qu'il n'exerçait que dans les beaux quartiers de la ville? Non, il allait changer cela, et il y pensait d'ailleurs depuis un moment, au bénévolat. Il avait pensé partir à l'étranger, mais si des associations avaient besoin de lui dans la ville, il n'allait pas leur refuser de l'aide.

"Comment sais-tu tout cela? Tu es déjà allée au quartier Sud, ou tu as fait du bénévolat sur place?"

Actée était d'accord avec elle, ce qui fit plaisir à Juliet. Elle aimait beaucoup que les gens soient de son avis, bien qu'elle préférait les voir abdiquer en sa faveur plutôt que d'être originellement d'accord. Le chirurgien par contre ignorait tout de la situation du quartier sud. Pas étonnant, les gens n'aimaient pas lire les informations sur ce quartier, seul les petites notes dans les colonnes du journal en sortait. C'était triste d'ailleurs, il se passait tellement de chose intéressante. Mais il était vrai que la violence y était routinière.

- "Ne t'en fais pas, peu de gens connaissent tout ce qu'il s'y passe. Mais si tu y arrivais, tu pourrais aider beaucoup de monde crois-moi. D'ailleurs, au vue de la haute concentration d'ombre, il s'y trouve également beaucoup de contractant, finissant très souvent mal."

Actée semblait curieux des manières que Juliet avait de savoir tout cela. C'était simplement du à beaucoup de recherches, en particulier sur le terrain, et surtout beaucoup beaucoup de questionnement. Les gens étaient très bavard quand ils pensaient pouvoir être entendu.

- "J'y ai fait plusieurs expériences, mais aussi beaucoup de sorties. J'ai donc pu profiter de voir comment vivait ce quartier. Je n'ai malheureusement pas beaucoup de moyen d'aider. Les gens ne m'écouteraient pas. Donc voilà, je sais qu'il y a des groupes d'aide bénévoles, le plus gros étant le Centre d'Aide du quartier Est, je te donnerais l'adresse si ça t'intéresse"

Qui dit centre d'aide dit centre à contractant, probablement. Ils étaient très souvent recrutés. Alors autant que Actée y mette son nez, ça pouvait toujours être utile.

Actée était vraiment conforté dans son choix. Tout en grignotant des amandes grillées, il réfléchissait profondément à la question.Il allait se renseigner c'est sur, voir si l'hôpital était en contact avec le Centre Est pour ce genre de questions et si du coup il pouvait y entrer par cette voie là. Mais l'aide de Juliet n'était pas de refus.

"Si tu peux me donner l'adresse ce serait avec plaisir oui. Et tu es bien courageuse et passionnée pour faire ce genre d'enquête, peu de journalistes s'y risquent. Peut-être qu'un jour tu pourrais faire un article sur les médecins sur place? Je suis sûr qu'ils auraient besoin de faire un peu parler d'eux pour faire prendre conscience aux gens de la situation dans laquelle ils sont."

Actée ne pensait pas à lui en parlant de ça, mais plutôt des vrais employés sur place, qu'il avait entendu d'Abygail, n'étaient pas équipés pour soigner des maladies graves.

"En tous cas merci beaucoup pour tout. Ce n'est que le début de la soirée mais je t'en suis déjà vraiment reconnaissant pour l'invitation et toutes ces précieuses informations"

Juliet sourit, contente qu'Actée accepte son plan d'aller surveiller les zones Sud pour elle. Certes, ce n'était pas exactement comme ça qu'elle le présentait, mais l'idée était derrière. Le médecin eut d'ailleurs une bonne idée.

- "Je ne dirais pas non de faire un reportage sur eux mais je préférerais si possible avoir quelques informations en avance. Savoir à qui parler, qui est intéressant ou qui est spécial etc. Donc si tu arrives à savoir des choses en allant là-bas, est-ce que tu pourrais m'avertir pour que j'oriente mon reportage?"

Juliet se leva, la soirée ne faisait que commencer et tout s'annonçait pour le mieux. Il était temps de passer au plat de résistance.

- "C'est rien, ça me fait plaisir d'inviter des collègues sympathiques. Je le fais de temps à autre, et puis, ça remplit cet appartement qui est un peu vide sinon" dit-elle en commençant à cuisiner "Au fait, je ne t'ai pas demandé alors que c'est tout de même plutôt important, tu es marié ou en couple? Je me dis qu'un chirurgien apprécié comme toi ne devrait avoir aucun mal à trouver quelqu'un"

"Avec plaisir. Je te tiendrais au courant dès que j'aurais proposé mon aide et je te raconterais comment ça se passe, et si tu es intéressée on verra sur le coup comment on s'organise. Mais je pense que tu devras venir sur place si tu veux le témoignage de patients, car je ne pourrais pas te le fournir"

Le secret professionnel était effectivement très important pour Actée, et il voulait le préciser, pour être sur qu'il n'y ait pas de mal-entendu. Il pourrait à tout moment donner son propre témoignage, mais pas plus.

Juliet se leva et il la suivit pour aller l'aider, vu qu'elle préparait le repas, mais aussi pour continuer la discussion plus tranquillement que s'il restait assit au salon.

"C'est un plaisir en tous cas de venir te tenir compagnie. Et non, je suis seul, et comme beaucoup de médecin de mon âge qui ne se sont pas mariés avant. Le travail prend tellement de temps que c'est assez difficile de s'investir dans une relation. Et toi, tu m'as l'air de vivre seule ou je me trompe? Et d'ailleurs je peux t'aider à quelque chose?"

- "Secret médical, je comprends. Tu aimes beaucoup d'ailleurs tout ces serments et choses associées" dit-elle alors qu'elle mettait l'eau à bouillir

Ce que ce pouvait être contraignant ce genre de promesses, et Actée risquait de ne pas pouvoir les tenir. A force d'avoir des loyautés à plus en plus de personnes, il y a forcément une fois où il devra trahir quelqu'un. On ne pouvait pas être pour la Famille, pour soi-même, pour les soins, pour le secret, pour la paix et ainsi de suite. Mais Actée s'en rendrait bien assez tôt compte et Juliet sera là pour tenter de lui sauver les fesses.

Actée était un homme seul, occupé par son travail plutôt que par les relations. Probablement que ses liens avec ses patients devaient lui suffire. Mais il n'avait pas tord, pourquoi s'enquiquiner d'une compagne.

- "Tu as vu juste, je suis libre comme l'air. Cet appartement, j'en fais ce que je veux et si ça me prend une petite folie, je peux la faire sans consulter personne" dit-elle en sortant une salade et quelques légumes "Tu peux couper les légumes? Je prépare la sauce"

Juliet commença à cuire de la viande hachée et préparait une bonne bolognèse. C'était un plat rapide et bon, parfait pour une célibataire.

- "Au fait, tu as déjà rencontré une Ombre? C'est allé?"

"Hum...non pas vraiment. Mais disons que tous ces engagements médicaux j'y tiens. C'est mon métier, c'est pour quoi j'ai signé et consacré ma vie. Ce serait donc totalement illogique de ne pas les respecter. Autrement je ne prends pas d'engagements autres, tu as bien remarqué que je ne respecte pas absolument les engagements que me demande que prendre notre Famille envers les Seraphs"

Pour Actée, c'était vraiment quelque chose de clair. Il avait sacrifié sa vie et sa famille pour une cause, et il n'allait surement pas la trahir, ce serait quelque chose d'inconcevable pour lui.

Il prit les légumes que lui tendait Juliet. Il les coupa rapidement et nettement : à devoir découper des patients avec une précision au millimètre toutes les semaines, les légumes étaient de la rigolade.

"Je vois, tu profites vraiment bien de ta vie. C'est une bonne chose."

Actée lui sourit et mit les légumes avec la viande pour les faire revenir et s'occupa de la salade.

"Oui, j'en ai rencontré, et ce n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable. Je n'ai pas été blessé et j'en ai même tué, mais je n'aime pas ça, je ne suis vraiment pas fait pour le combat"

- "Oui, mais ces engagements familiaux sont implicites. Je sais que de coeur tu ne les suis pas, mais les gens risquent d'attendre que tu le fasses. Pour cela que je te remet en garde contre ça, prépare vraiment tes arrières. Je ferais de mon mieux si tu avais un peu problème, mais à mon grade, je ne peux rien faire de plus que protester"

Par contre, si elle gagnait en rang et en importance, elle pourrait s'occuper de cacher quelques dossiers pour protéger le médecin. C'était pour cela qu'il fallait vraiment qu'elle contrôle un maximum d'information. Plus elle était au centre, plus elle aurait de force, pour le bien de tous bien entendu. Le duo Actée et Juliet travaillait très bien et finirent rapidement le plat que la journaliste commença à cuire.

Actée s'était donc déjà battu avec des ombres. C'était tant mieux, il avait passé le baptême du feu, lui confirmant d'ailleurs son envie de rester en arrière-ligne.

- "Au moins, t'en es ressortit vivant. Mais je suis comme toi, je déteste les combats directs. Mais bon, faut bien apprendre à se battre au cas où" dit-elle en versant les spaghettis "C'est drôle, maintenant que j'y pense, chaque rencontre avec une ombre s'est faite avec un Seraph, ou presque. Faut croire que je les attires. Tu t'es battu seul toi?"

"Je sais bien, j'essaie de concilier tout cela au mieux. Et c'est gentil de ta part, mais tu ne dois pas te mettre en danger pour moi"

Actée était très touché par la bonté dont faisait preuve Juliet à son égard. Il se demandait d'ou venait toute cette gentillesse, car elle disait pouvoir se mettre dans des situations délicates pour lui.

Ils finirent le repas et Actée alla dresser la table le temps que Juliet s'occupe d’égoutter les pâtes.

Le médecin fut un peu embêté par la question de Juliet. Il n'avait pas vraiment envie de révéler l'identité des personnes avec qui il avait combattu, surtout pour celle de Leeroy, mais ce pourrait être suspect s'il citait seulement Abygail et passait le solitaire sous silence. Mais au moins ils avaient ça en commun qu'ils n'aimaient pas combattre.

"J'ai aussi combattu en duo, deux fois. Mais ce n'était pas avec des Seraphs contrairement à toi, mais peut-être que ça viendra"

Il ne mentait pas, Leeroy n'était plus un Seraph, mais il n'avait pas trop le choix de tourner les choses sous cet angle. Il faisait confiance à Juliet mais préférait tout de même ne pas trop en dire.

Actée avait donc progressé dans sa vie de Nephil, il avait déjà des contacts avec les Nephils et c'était tant mieux, bien que Juliet ne le voyait pas se battre spécialement. Etait-ce donc plus par la force des choses qu'il s'était retrouvé avec des alliés pour se battre? Dans tout les cas, au moins il connaissait déjà un peu mieux le monde des contractants.

- "Oh je vois, je préfère me battre en duo. Généralement, la personne possède une arme de corps à corps et donc je peux copieusement arroser avec mon pistolet de loin"

Juliet apporta les pates et servit Actée ainsi qu'elle même. La nourriture était pas si mal réussi pour quelqu'un qui ne mange pratiquement qu'en extérieur. Elle s'assit et lui souhaita un bon appétit.

- "J'espère que ça te plaira" dit-elle en commençant "Tu as eu le temps de te familiariser avec le milieu infirmier du QG? On n'a pas tout ce qui faut malheureusement pour faire des opérations, mais les soigneurs sont généralement magiciens, alors ça compense"

Actée s'assit et seconda Juliet en servant la salade dans leurs deux assiettes et dressant joliment le tout avec la sauce salade. Les pâtes sentaient très bon et bien que sur la forme c'était particulier pour un premier repas, le médecin ne s'en plaignait pas, en plus du fait que tout cela sentait très bon.

"Pour ma part je me suis toujours retrouvée avec des personnes plus expérimentées que moi et totalement par hasard. ça m'a sans doute sauvé la vie mais du coup je n'ai pas pu expérimenter un vrai combat en équipe préparé, mais je pense que je vais devoir m'y mettre."

Il se dit que puisqu'il avait une arme au corps à corps et Juliet l'inverse, ils pourraient former une bonne équipe, si seulement il n'était pas si gauche et angoissé pendant les combats. Il remercia Juliet quand elle le servit et agrémenta le tout de fromage puis l'attendit pour commencer.

"ça a l'air délicieux" dit-il en souriant à la jeune femme, commençant aussi à manger. Effectivement c'était clairement réussit. "Oui je commence à avoir mes repères. Je n'ai pas pu rencontrer tous ceux qui peuvent soigner rapidement des blessures mais il faudrait vraiment que je les contacte si jamais j'ai besoin d'eux un jour. Et j'ai pu ramener de l'hôpital quelques médicaments supplémentaires qui ne sont pas délivrés aux patients sans ordonnance ainsi que du matériel un peu couteux, mais que j'ai pour moins cher. J'espère que tout ceci aidera, je n'ai pas encore eu de cas qui nécessitait de gros soin dans le genre, Mais ce sont des produits qui se gardent très longtemps alors ce n'est pas perdu"

Actée avait eu beaucoup de chance de se retrouver avec des alliés puissants, mais il avait raison. Il serait temps de passer à de vrais entrainements

- "Je ne suis pas une bonne guerrière mais avec le recensement je pense que je pourrais te trouver quelqu'un sans problème"

Le repas commença donc sans problème. C'était bien meilleur que ce qu'elle pensait. Actée de son côté expliqua avoir préparé de quoi soigner les gens dans le QG

- "Au pire, on peut s'occuper d'en voler. Je pense que tu serais contre, mais si on va dans les entreprises pharmaceutique, je doutes que quelques caisses en moins les déranges grandement. Sans compter qu'avec mes passes, je peux me faire passer pour un employé ayant suffisamment d'autorisations pour faire quelques cargaisons en direction d'ailleurs. Tiens, c'est pas bête ça... Ca permettrait de profiter de mon pouvoir

Juliet sourit, pensive. Ce serait un bon test de voir si elle y arriverait.

- "On pourrait également utiliser nos Kekkai pour passer incognito. Qu'en penses-tu?"

Actée n'était effectivement pas emballé par l'idée de Juliet, pas du tout même. Voler de base ne lui plaisait pas, mais en plus des médicaments, c'était encore plus dangereux.

"Tu serais étonnée : tu pourrais voler une boite de daphalgans qu'ils ouvriraient une enquête interne. On ne plaisante pas avec le matériel médical. Que tu y ailles avec ton pass ou non, le résultat sera le même. Donc non, ce n'est pas une bonne idée et absolument inutile car je peux les fournir sans autre. Il faut bien que je serve à quelque chose. Et je n'utiliserais pas des médicaments volés, je ne veux prendre aucun risque."

Il espérait ne pas avoir été trop dur, mais c'était vraiment quelque chose qu'il ne cautionnait pas du tout. Il mangea un peu avant de reprendre la parole.

"Utiliser ton pouvoir pour cela serait du gâchis. Tu peux faire tellement de choses plus intéressantes et utile tant pour les Nephils que pour les humains, et pour toi aussi d'ailleurs."

Oups, Juliet avait probablement dit ce qu'il ne fallait pas dire. Cet Actée était visiblement droit comme un roc, jamais corruptible et suivant toujours la loi. N'avait-il jamais transgressé un code? Sa vie devait être plutôt enfermée et stressante, coincé dans une boite de loi, code et serments... Les règles étaient faites pour être tournées à son avantage, selon Juliet.

- "Ok ok. Je disais ça comme ça. Désolé de t'avoir agacé"

Juliet était sûre d'elle. On ne pouvait pas l'accuser d'un vol si il n'y avait pas de preuves, il suffisait d'être suffisamment prudents. Tout ce que les entreprises trouveraient, était qu'une personne ayant l'autorisation nécessaire s'était incrustée, mais rien de plus. Mais elle n'allait pas insister, pour éviter de blesser l'âme pure du médecin. Mais il suggérait à la journaliste de l'utiliser pour autre chose. Elle le regarda, incrédule

- "Je t'écoute Actée. Comment mon pouvoir d'usurpation de fonction pourrait aider à la fois, les humains les nephils et moi-même? Je ne trouve pas que ce que j'en fais soit du gâchis, mais je t'écoute, quels seraient de meilleurs utilisations?"

La journaliste ne souriait pas tellement. Elle n'aimait pas quand on lui disait qu'elle était quelqu'un de mauvais juste car elle faisait ce qu'il fallait faire.

Actée voyait bien qu'il avait heurté Juliet, et ne voulait pas que le dîner tourne au vinaigre pour cela, mais il fallait bien reconnaître que cette question avait soulevé un des premiers points de divergeance entre eux, et il espérait qu'il n'y en ait pas d'autre.

"Je pense pas que ce soit intéressant pour toi d'aller juste dans des hôpitaux ou dans des réserves. Si tu as envie de chercher des choses intéressantes, autant te rendre dans des laboratoires de recherche, que ce soit pharmaceutique ou autre. Dans le sens ou il est peut-être plus intéressant d'enquêter sur les médicaments à venir que de subtiliser ceux déjà commercialisés, vu qu'il s'agit de l'avenir du monde"

Actée était assez curieux de ce côté là. C'est vrai que les grandes entreprises pharmaceutiques étaient entourées d'une aura de mystère, et que ce qui en sortait de temps à autre était parfois inquiétant pour les médecins mais surtout affolait les patients. Mais il ne voulait pas envoyer Juliet pour son compte. Si elle voulait enquêter du côté médical, c'était le meilleur secteur à aller fouiller.

L'idée d'Actée n'était pas mauvaise, le problème était qu'elle avait déjà un collaborateur Nephil qui se trouvait dans un laboratoire de recherche. Au travers de lui, elle pourrait avoir plein d'accès.

- "C'est gentil de me dire ça, mais je suis déjà couverte de ce côté-là. Sans compter que les médicaments de recherches ne sont pas toujours les plus sûrs. De plus, je n'ai pas le savoir nécessaire pour comprendre le charabia des médicaments, alors imagine avec des qui ne sont pas encore sortit sur le marché"

Juliet soupira avant de continuer à manger. Il valait mieux changer de sujet, ou du moins s'excuser. Actée était une personne pleine de valeurs, et il en avait aussi aux yeux de la journaliste

- "Désolé de t'avoir proposé ça, je pensais vraiment pouvoir t'aider en te donnant ainsi un plus grand accès aux médicaments. Ca m'apprendra d'être un peu trop enthousiaste par moment" dit-elle en souriant un peu "Tu n'entendras plus parler te proposer des vols alors"

Actée reprit une gorgée de vin, avant de répondre.

"Ce n'est rien. Mais si jamais tu as besoin d'un médicament, vient me le demander. Je peux te faire une ordonnance et m'arranger pour qu'il te soit remboursé"

Au moins, s'il lui proposait ce genre de service, ça lui éviterait de voler des médicaments. Mais elle semblait vouloir changer de sujet, alors il n'allait pas s'attarder dessus.

"Mais dis-moi, tu as fais la connaissance de nouveaux Nephils avec qui tu as sympathisé? Car je n'ai pas vraiment rencontré grand-monde pour le moment, du coup je me demandais un peu quel genre de personnes il y avait"

La solution d'Actée était certe plus sûre et plus correct, mais bien moins intéressante. Cela ne lui donnait pas l'occasion de profiter de ses capacités. Si elle ne les utilisait jamais, comment pouvait-elle faire pour s'entrainer. Malgré cela, elle sourit au médecin

- "Merci, je te demanderais. J'ai une assurance plutôt correct alors ça devrait couvrir si jamais j'ai besoin de quoi que ce soit"

Mais changement de sujet, Actée s'intéressait aux Nephils qu'elle connaissait. Pour le moment, elle n'avait pas rencontré énormément de personne, mais c'était le début encore. Peut-être qu'avec le temps, d'autre Nephils seraient attirés par son idée, ou peut-être même recruterait-elle plusieurs nouveaux

- "Et bien, j'ai transformé un humain. Un Scientifique talentueux qui travaille dans les recherches sur le cancer. J'ai écrit un interview de lui, si ça t'intéresse. Autrement, j'ai rencontré que Abygaïl et un cartomancien, un certain Samuel. Il est très sympathique mais on n'a peu discuté" expliqua-t'-elle en souriant "Mais ne t'en fais pas, on apprend vite à connaitre des gens, surtout en tant que médecin. Tu seras bien vite au milieu de pleins d'informations, j'en suis sûre!"

Actée finissait son assiette en l'écoutant. Elle avait l'air de connaitre pas mal de monde, et surtout être influente au vu du fait qu'elle avait fait devenir un humain Nephil, c'était assez impressionnant.

"Tu as l'air d'avoir beaucoup de contacts, mais en même temps ça ne m'étonnes pas trop, tu as l'air d'apprécier de rencontrer de nouvelles personnes, surtout au sein de la Famille"

Il finit son verre de vin avant de répondre à la suite.

"Tu crois? En tous cas ça me plairait bien, mais d'un côté ce ne serait pas non plus vraiment souhaitable, car ça signifierait que des personnes seraient blessées"

Il sourit et regarda ou en était Juliet. Elle était aussi entrain de finir sa dernière bouchée, ils allaient pouvoir passer au dessert.

"Au fait avec ton travail normal et le recrutement ça te prend pas trop de temps? Tu as encore du temps libre pour toi?"

Actée n'avait pas tord. Elle adorait connaître du monde, mais surtout connaître des choses sur eux, les annoter dans son carnet, les analyser, faire des suppositions, voir qu'elle avait raison et gagner. Y avait rien de plus plaisant que ça pour elle, c'était sa vie et son existence. Le médecin semblait de son côté moins agressif pour créer ses contacts, préférant laisser les choses se faire. Pourquoi pas après tout, il devait de toute façon être un aimant à personne au vue de ses compétences.

- "J'adore ça mais pour le moment, ces contacts ne sont que ça, des contacts. Je n'ai aucune valeur effective, ce que je regrette un peu en toute confidence. Je suis persuadée que je pourrais faire beaucoup de bien à notre Famille si on me donnait plus de compétence. Je suis la meilleure pour être informée de tout ce qu'il se passe" dit-elle en souriant "Mais ne t'en fais pas, y a pas que des gens blessées qui viennent à l'infirmerie. Ils viennent parfois rencontrer les soignants. C'est toujours utile d'avoir une bonne relation avec les guérisseurs."

On pouvait toujours essayer de justement avoir des traitements de faveur quand on s'entendait bien avec les médecins, c'était toujours utile. Juliet finit également son vin et son assiette puis se leva. Elle récupéra le plat et partit juste à côté tout en écoutant la question de Actée. Il devait largement surestimé son travail, elle s'ennuyait tellement par moment.

- "Tout ça, c'est rien. Je dors que 2 heures par nuit donc j'ai largement le temps de faire tout ce que je veux. Je m'ennuie même. J'ai pas toujours quelque chose d'utile à faire, donc ça veut dire que j'ai des moments creux. J'essaie de les occuper en pensant à des trucs ou en allant dehors, mais c'est pas miraculeux. C'est pas comme toi, moi je peux faire mon job n'importe quand" dit-elle en ramenant les éclairs "C'est plutôt toi qui doit manquer de temps libre non? Avec toutes tes heures à faire et tout"

Actée la laissa finir et, quand elle se leva, se leva à sa suite pour l'aider à débarrasser les plats.

"Je pense au contraire que ton travail sera vraiment très utile. Uns fois que la machine sera mise en route il n'y a pas de raison pour que tu n'obtiennes pas de quoi te permettre de rendre ton travail plus important"

Il posa toutes les assiettes dans le lave-vaisselle avant de reprendre.

"Oui, enfin pour le moment pas mais tu as sans doute raison, ça viendra pas la suite"

Actée était un peu triste que les gens ne viennent pas. Lui qui se faisait une joie de rencontrer de nouvelles têtes, il faisait choux blanc, pour l'instant.
Il revient mettre des assiettes pour le dessert et s'assit en attendant Juliet.

"Je vois, mais si tu t'ennuies, tu n'aimerais pas monter les échelons dans ton agence? Je suis sûre que tu peux y arriver facilement, avec tes pouvoir encore plus. Et pour ma part effectivement j'ai assez peu de temps libre, mais comme tu vois j'arrive à me prendre des moments pour faire autre chose, comme maintenant. Mais ça ne me dérange pas, ce n'est pas pour rien que j'exerce ce métier."

Il prit une bouteille d'eau à côté de la bouteille de vin.

"Tu aimerais encore du vin ou de l'eau?"

Monter les échelons du journal n'était pas nécessairement des plus intéressant. Elle avait suffisamment d'argent pour ce qu'elle faisait et elle n'aurait pas autant de reconnaissance que ça. Sans compter qu'elle n'avait plus besoin des autorisations avec ses nouvelles capacités, elle se faufilait (presque) n'importe où. Mais c'était une idée à creuser. Serait-ce malgré tout vraiment utile?

- "Sincèrement je sais pas si ça vaut la peine de continuer à montrer au Wake Up. Après, je devrais quitter encore plus le terrain et m'occuper de gérer tout le monde. Autant avec les Nephils j'aurais aucun problème à faire ça, vu que c'est très utile, autant là avec le journal je vois pas les avantages. Mais je trouverais bien quelque chose à faire, t'en fais pas. C'est vraiment un problème de pays riche alors ce n'est pas si terrible que ça"

Juliet sourit, amusée. Bien entendu qu'elle estimait que son problème d'ennui était plus important que n'importe quel autre problème qui affectait une personne autre qu'elle-même, mais ça ne passait pas toujours d'exprimer son avis à ce sujet, elle en avait fait les frais. La journaliste ouvrit les éclairs et les posa au milieu de la table.

- "Finissons ce vin tout de même, si on le fait pas il restera dans mon frigo et j'aurais l'impression d'être une vieille ivrogne seule dans mon appartement vide" dit-elle en se servant et en servant Actée "Au fait, tu viens de où? Tu n'as pas l'air d'ici si je peux me le permettre"

Actée comprenait qu'elle préfère se consacrer aux Nephils, et aussi qu'elle avait tous les moyens qu'une personne haut-placé, et même plus. Et elle ne devait sans doute pas avoir la même vision des choses qu'Actée sur le domaine du travail, ou simplement elle avait trouvé sa voie dans la Famille.

Elle posa alors les éclairs sur la table, qu'Actée regarda avec convoitise, même s'il essayait de le cacher. Elle lui demanda son origine; c'est vrai qu'elle ne l'avait jamais questionné à ce sujet, et bien que son accent était désormais très faible, à y regarder de plus près on voyait qu'il n'était pas du coin.

"Effectivement, je viens de Grèce; de Sparte plus précisément. Mais ça fait un certain temps que je vis ici. Et toi?"

Il vit en suite Juliet le servir en vin, et en fut très emprunté. Il ne comptait pas boire d'avantage, puisqu'il devait rentrer et ce en voiture.

"Oh, c'est gentil mais pour ma part je m'arrêterais là, je conduis après, pour rentrer, mais merci"

Il était grec mais avait vécu depuis bien longtemps. Actée avait même probablement fait toutes ses études ici, à Palema ou du moins dans le pays. Il n'avait quasiment aucun accent et seul son apparence le trahissait. Il venait donc de Sparte mais il manquait vraiment leurs légendaires vigueur guerrière. Peut-être qu'avec la crise, leurs élan violent s'étaient calmé.

Juliet s'excusa pour le verre et se releva

- "Désolé, je vais te chercher un autre verre" dit-elle en partant vite. Elle revint avec un verre et une carafe "Voilà, j'avais pas pensé. J'ai plutôt l'habitude de voyager à pied ou en taxi."

La journaliste s'assit et but un peu de son verre.

- "Mais c'est un long voyage depuis Sparte. J'imagine que l'on te fait d'ailleurs beaucoup de blague sur ta ville d'origine. Mais ta famille te manque pas trop? Tu retournes souvent la voir?"

Actée n'aviat jamais vraiment parlé de sa famille... Mais d'un autre côté Juliet non plus alors elle n'était pas surprise

Actée était vraiment confus de la faire se lever pour ça, mais il ne préférait vraiment pas prendre le risque de prendre la route en étant pompette. Bien qu'il ne tenait pas trop mal l'alcool, il fallait mieux être trop prudent que pas assez.

"C'est moi qui suis désolé. Je prend toujours ma voiture personnelle alors je ne préfère pas prendre de risques."

Il prit le verre d'eau et en bu une gorgée en écoutant sa question avant d'y répondre.

"Oui c'est plusieurs heures, et il y a parfois une escale en France, en Angleterre ou en Allemagne pour atteindre Athènes. En général c'est environ 13h, un peu plus, et après il faut encore compter 3h30 en bus pour rejoindre Sparte, il n'y a pas de train qui lie les deux villes malheureusement."

Elle lui posa alors des questions sur sa famille. C'était une question à laquelle il n'aimait pas répondre, compte tenu de la situation très tendue qu'il entretenait avec elle. Le problème est que s'il en parlait, on allait le questionner, et il n'était pas du genre à dévoiler facilement le pourquoi de ces tensions.

"Oui ça arrive mais moins de gens qu'on ne pense ne réagissent vraiment. Et j'y vais surtout pour moi en fait, ça me fait du bien d'y retourner de temps en temps, la nostalgie je suppose. Tu as déjà visité la Grèce ou l'Europe en fait?"

Il avait complètement survolé la question, ce n'était pas très discret mais il espérait qu'elle comprendrait qu'il ne voulait pas abordé le sujet. Il ne l'avait pas relancé sur sa propre famille pour justement éviter d'en discuter.

Cela faisait un sacré bout de chemin pour rentrer jusqu'à chez soi, mais visiblement Actée n'y allait pas spécialement pour sa famille. Elle était peut-être décédée et il ne souhaitait pas en parler. Juliet n'allait pas insister, elle n'était pas en enquête pour le moment.

- "Non, je n'ai pas encore visité de pays en Europe malgré une grande envie. Je suis très intéressée dans les pays du nord et l’Allemagne. Mais je suis très intéressée par l'histoire du vieux continent. Mon intérêt ne remonte pas aussi loin que la grece antique mais j'ai quelques connaissances basiques sur le sujet. On avait des cours à l’université"

Juliet sourit, attaquant les éclairs qui étaient très bon. Actée avait du y mettre le prix.

- "D'ailleurs, c'était comment la médecine aux USA? C'est passé comment avec les prix et tout? C'était aussi chaud que ce que l'on raconte?"

Juliet, de son côté, n'avait pas eu trop de problème avec l'argent. Ses parents avaient de quoi lui payer une université plutôt bonne sans trop s'endêter. Le reste de la dette, c'était ses parents qui s'en occupait. Il fallait d'ailleurs qu'elle pense à leur envoyer un cadeau, c'était bientôt leur anniversaire de mariage.

Comme de nombreuses personnes étant nées en Amérique, Juliet n'avait encore jamais visité l'Europe. C'est vrai que les pays nordiques pouvaient être intéressants, mais ce n'était pas ce qui attirait le plus Actée, sauf la Russie peut-être. Mais il nota et apprécia le fait qu'elle ne le relançait pas sur sa famille.

"Oui je comprend, je suis déjà allé en Allemagne, et c'est plutôt beau, même si je ne suis pas resté très longtemps. Si un jour tu compte visiter la Grèce fait-moi signe, je pourrais te donner quelques conseils."

Il sourit et entama son éclair. Même s'ils avaient été achetés il y a 3heures, leur goût en avait pas pâtis pour autant, et ils étaient toujours aussi délicieux. Alors qu'il savourait la pâtisserie, Juliet l'interrogea sur ses études. C'est vrai que c'était une questions qui lui était souvent posée, les études de manières générale étant chères, et celles de médecines n'étaient pas dans le bas du tableau.

"C'était une expérience vraiment enrichissante de venir ici. Le système scolaire et totalement différent et surtout maintenant je maîtrise l'anglais. Mais oui le prix ne fut pas des plus abordables comme tu peux l'imaginer, j'ai été accepté mais je devais travailler en parallèle pour payer mes études, et je suis encore entrain de les rembourser et pour un moment visiblement. Mais je n'ai pas trop à me plaindre, ça ne me met pas dans une mauvaise situation. Et toi? je ne sais pas trop comment fonctionnent les études de journalisme"

Les éclairs étaient bons mais Juliet sentait déjà qu'elle commençait à caler gentiment. Sa nature Nephil et son métabolisme de base faisait d'elle une très petite mangeuse. Mais elle savourait tranquillement le dessert. Elle n'avait pas l'habitude de la bonne bouffe mais sur deux collègues, Rekor et Actée, les deux avaient bons goûts. Elle en avait de la chance, ils la nourrissaient.

Actée n'avait pas spécialement de problème d'argent, malgré sa dette. Il était vrai qu'il ne semblait pas être un grand dépensier et avec son salaire, probablement le double de celui de la journaliste, il avait de quoi vivre. Sans compter que maintenant qu'il était Nephil, c'était extrêmement simple de vivre.

- "Tant mieux que tu t'en sortes, certains étaient prêt à vendre leurs organes pour se payer les études" dit-elle en souriant "Quant à moi, je m'en sors sans trop de problème. Étant fille unique, de deux parents ayant de bons travaux, ils se sont occupés de prendre la dette à ma place. Ils devraient avoir finit de la rembourser avant leur retraite donc ils ne sont pas trop inquiets. De mon côté, je me suis occupé de tout les petits frais à côté, logement entre autres, avec des petits boulots et des échanges d'informations. Rien de bien méchant, je m'occupais de vendre aux plus offrants de places pour les grandes fêtes ou simplement pour vendre des lieux de soirées. Que du légal"

C'était la belle époque où certains étudiant étaient prêt à payé 100$ pour une place achetée 20$. La joie du consumérisme était partout sur le campus. Son école de journalisme, bien que plutôt bien classée, n'était pas des plus ardues et donc certains prenaient des vacances très allongées. Oh et le Spring Break était toujours source de pleins de revenus.

- "C'était une belle époque, mais je ne regrette nullement d'être revenu ici. C'est bien plus intéressant que les petites histoires d'étudiants en manque. La plupart étaient d'ailleurs là juste pour avoir un petit diplome et partir dans les magazines. C'était d'un énervant! Ils pouvaient faire des choses utiles de leur vies, mais rien de rien"

Actée n'avait pas plus faim que Juliet, mais il ne pouvait jamais résister aux éclairs, il les mangeait sans faim, mais ne les savouraient pas moins. C'était toujours une gourmandise bienvenue à n'importe quel moment.

Elle lui parla alors de comment elle avait payé ses études, par l'aide de ses parents et ses petits boulots, et aussi critiqua les gens qui étudiaient avec elle. Actée la trouvait chanceuse d'avoir eut ce soutient financier de sa famille : de son côté, il avait du se débrouiller entièrement seule, puisqu'il avait déjà coupé les pont depuis plus d'une année au moment de se lancer dans son projet d'études.

"Tu as eu de la chance d'avoir eu des parents qui pouvaient t'aider, et c'est plutôt original comme petit travail. Moi j'avais pu avoir une bourse mais j'enchaînais les petits boulots, enfin j'en ai gardé un long au sein de l'uni en temps que bibliothécaire, je pense que si j'avais raté mes études je me serais reconvertis là-dedans"

Il sourit à cette idée ; ses journées auraient été assurément plus calmes, il n'aurait sans doute pas été Nephil, et aurait une vie aussi plus ennuyante. Quoi que, il aurait peut-être été marié, eut une vie sociale plus trépidante ou autre. De toute façon il ne le saura jamais.

"Je vois, ils sont tout aussi énervants que les élèves que j'avais avec moi qui n'étaient là que pour le prestige ou car leur parents leur avait dit que c'était le seul moyen pour qu'ils puissent partir de la maison. Voir des gens sans passion est généralement assez triste, mais là encore plus car au final ils se fichent bien mal de ce qu'ils font, c'est du gâchis"

Juliet l'écouta avec intérêt. Visiblement, ses parents n'avaient pas pu l'aider a financer ses études. Ca, mélangé au fait qu'il préférait rentrer a Sparte pour son propre plaisir plutôt que pour voir de la famille fit penser à la journaliste que le médecin avait des problèmes avec ses parents. Soient ils étaient morts, soit ils l'avaient renié. Est-ce qu'il était gay et que à cause de ça ils ne voulaient plus d'Actée comme fils? Il ne semblait pas vraiment être de l'autre bord, mais il n'avait pas de femmes et semblait très gentil. Dans tout les cas, Juliet n'aurait aucun problème si il s'avérait être homosexuel. Après tout, elle avait eu une relation lesbien il n'y a pas si longtemps, dans cet appartement même.

Mais elle n'estimait pas être particulièrement chanceuse. Elle voyait plutôt les autres personnes comme malchanceuse, la différence était peut-être subtile mais importante à ses yeux. Il était normal que des parents fassent tout pour aider leurs enfants, jusqu'à ce qu'il puisse partir de la maison. Après cela, les enfants volaient de leur propres ailes et ils devaient se débrouiller seuls, laissant ainsi aux parents la possibilité de se reposer de tout ce travail. Elle sourit à Actée, elle le voyait bien être bibliothécaire. Il serait dans un univers bien carré, pas trop bousculant et avec des règles partout. Bey ne serait probablement jamais venu le voir, vu qu'il n'aurait pas de raison et serait satisfait de sa vie.

Juliet fut contente qu'il partage son mépris de ce genre d'élèves, bien qu'il ait une toute autre caste de ce genre d'humain. Le prestige d'être médecin attirait beaucoup de personnes qui ne méritait pas de l'être. La journaliste savait très bien qu'elle n'était pas faite pour ce métier et jamais ne s'y serait proposé. C'était désolant que certains ne sachent pas évaluer leur valeur et aller dans un endroit adéquat.

- "Les tiens sont encore pire oui. Je déteste ce genre de petites personnes qui ne font que chercher le prestige et que le reste leur tombe en bouche comme par miracle. Et après on se demande pourquoi on a des médecins incompétent..." dit-elle en finissant son éclair "Ce que tu n'es pas, je précise. Tu es un médecin plein d'empathie, peut-être trop à mes yeux car ça risque de te poser des problèmes, mais c'est positif quand même"

Actée la sentait cogiter un peu, si ça se trouve elle s'interrogeait sur sa famille, ou alors sur ce qu'il lui racontait par rapport à ses études. Dans le premier cas il était plutôt incertain qu'elle trouve ce qui s'était passé, personne en s'imaginant qu'il venait d'une famille hyper religieuse, et encore moins (à part des chirurgiens connaisseurs) faire le lien entre sa cicatrice et son bec-de-lièvres, les gens la prenant juste pour une petite blessure anodine. Mais ça ne dérangeait pas Actée, ça lui permettait de conserver ses petits secrets bien à l'abris.

Il continuait à savourer son éclair, qui se finissait bien trop vite à son goût. à la réflexion, il n'aurait pas été bibliothécaire, mais pâtissier assurément.

Juliet réagit à son commentaire, parlant plus ouvertement de son mépris pour les élèves opportunistes et paresseux, qui devait sans doute s'étendre à plus que les élèves. Mais ça ne choquait pas Actée, il n'aimait pas non plus ce genre de personnes et comprenait le dégoût de la jeune journaliste. Elle le complimenta en suite sur son travail et lui reprocha un peu d'être trop empathique. Il sourit : elle ne l'avait jamais vu avec ses patients (et c'était tant mieux! Il ne lui souhaitait pas de devoir passer sous son scalpel), mais il étant moins empathique qu'en dehors du travail. Il était certes très investit et faisait en sorte de gagner la confiance de ses patients et que tout se passe bien, mais restait toujours droit et ne se pliait pas non plus à eux. C'était lui le médecin et faisait son travail avec le plus de professionnalisme possible, et ce serait aussi tout à fait contre l'intérêt des patients que de se montrer trop proches d'eux ou trop laxiste.

"Absolument. Ils ne sont pas investis dans leur travail et ne considèrent pas les patients comme des être humains, juste comme des numéros défilant devant leurs yeux. Je comprends pourquoi tu penses ça, c'est vrai qu'en dehors du cabinet je suis comme ça, mais quand j'ai des patients je fais en sortes bien-sûr qu'ils se sentent bien, mais je reste professionnel, je ne leur rendrais pas service à être trop empathiques. Et pour le moment ça ne m'a pas posé de problèmes, donc je le vis plutôt bien"

Il lui sourit et finit son éclair, dans la plus grande tristesse, qu'il garda pour lui.

"J'imagine que pour le journalisme l'empathie n'est pas une bonne chose non? Du moins, comme je le vois, c'est un métier ou il faut rester ferme, droit, observateur et avoir du répondant. Et je ne vois pas ça comme des défauts au contraire. J'ai plutôt un problème je dirais avec les grands médias, qui ont cette image de manipulation des masses. Je ne sais pas ce que tu en penses?"

Juliet n'aurait effectivement pas fait un bon médecin, si elle suivait la pensée d'Actée. Elle aurait traité les patients comme des objets à réparer et non pas comme des humains à soigner. C'était probablement pour le mieux qu'elle avait choisit sa voie.

Actée avait vu plutôt juste avec son idée d'empathie, du moins assez proche. Il fallait être capable d'être très finaud socialement et l'empathie y était pour beaucoup. Il fallait par contre être capable de la mettre en veilleuse quand cela était nécessaire. Et, contrairement à ce qu'il pensait, tout les journaux ou presques faisiaent partit de manipulation des masses.

- "Tu n'as pas totalement tord. Mais on doit quand même être capable de ressentir ce que penses et ressent l'autre, pour pouvoir deviner que dire et que faire. Mais on doit être capable d'ignorer également ce genre de sentiment. Mais le nombre de scrupules varie selon la personne. Certains n'en ont aucunes, pouvant tuer père et mère pour un scoop et d'autre sont des défenseurs de la droiture et de la perfection, qui n'ose pas se salir les mains" dit-elle en s'essuyant la bouche "Par contre, la théorie de l'information dit que tout ce qui est rapporté est biaisé. Même mes articles le sont. Tout ce qui est produit est fait pour montrer tel ou tel thème et donc avec un certain biais en direction de quelque chose. Ceci peut être considéré comme de la manipulation, vu que les journaux ne disent pas tout. Mais toutes informations est manipulation. Le seul moyen d'éviter cela, c'est de pouvoir toutes les avoir en même temps et, bientôt, c'est ce que j'aurais avec mon cahier. Toutes les informations de l'Etat se trouveront dans mon carnet. Mais donc je ne suis pas d'accord avec toi, les grands médias ne sont pas les seuls manipulateurs"

Juliet avait toujours été passionné par la propagande et la théorie de l'information. Comment peu importe ce que l'on dit, c'est une manipulation. C'était une position assez extrême mais que la journaliste aimait bien

Actée l'écouta, très intéressé. Ce genre de théories étaient passionnantes à étudier mais il n'en avait pas toujours le loisir. Mais en étant face à une professionnelle, il pouvait avoir un regard assez complet sur la question, surtout qu'elle ne semblait pas avoir la langue dans sa poche sur le sujet. Mais ce n'était pas vraiment pour le rassurer, lui qui ne voyait pas vraiment le côté subjectif des journalistes comme de la véritable manipulation puisque ce n'était pas forcément volontaire, mais visiblement il se trompait.

"ça se voit très clairement que c'est un sujet qui te passionne, et avoir ton avis, toi qui est en plongée à fond dans le sujet, c'est vraiment intéressant. Je pense que la très grande majorité des gens ne se rendent pas compte de cette subjectivité inévitable, c'est sans doute pour ça qu'on ne la voit pas comme de la manipulation, puisque c'est un facteur humain. Mais ce serait intéressant de voir à quel point ton travail changera une fois que tu auras ton carnet poussé à sa capacité maximum. Et pour l'empathie dans le cas des interview je pense que c'est sensiblement la même chose que tu vis que moi avec mes patients. Dans le sens ou tous les deux nous avons des questions de base, et on doit gagner la confiance des gens pour qu'ils nous disent tout ce dont on a besoin pour construire notre argumentaire, et surtout on doit s'adapter aux personnes pour faciliter ce processus."

Il regarda discrêtement l'heure, il avoisinait 22h. Ce n'était pas trop trop tard mais Actée en voulait pas la déranger, mais en même temps la conversation le retenait, et il avait envie de la poursuivre.

"Est-ce que tu as à faire? Je ne voudrais pas te déranger si tu as un programme. Mais c'est vraiment intéressant de discuter avec toi dans tous les cas" dit-il en souriant à la journaliste

L'avis d'Actée était moins tranchée, mettant derrière le terme 'Manipulation' le fait d'avoir des mauvaises intentions derrière ou du moins une forme de préméditation. En réalité, son travail ne changera pas vraiment tant que cela. Au contraire, elle pourra justement choisir quelle vérité donner pour aider ses différents buts, comme elle l'avait fait pour Sarah McGill.

Visiblement, le médecin avait des choses à faire, au vu de son regard sur l'heure. Elle n'allait pas le retenir plus longtemps que ça si vraiment. Elle trouverait bien quelque chose pour s'occuper

- "Rien prévu de spécial, mais je mettrais à profit nos heures de non-sommeil pour approfondir ma culture ou faire un tour pour voir comment avance les ombres. Enfin, je trouverais" dit-elle en se levant "C'était très agréable de discuter avec toi. Hésite pas à me recontacter"

Pour le moment, elle n'avait pas réussi à savoir ce qu'Actée avait vécu. Mais elle allait y parvenir un jour ou l'autre

Actée se leva à la suite de Juliet. Même si elle n'avait rien d'urgent, il était tard et pour un premier dîner c'était une bonne heure pour le finir. Il lui sourit et l'aida tout de même à débarrasser le dessert.

"Tout le plaisir était pour moi. C'est avec grand plaisir alors, et ce sera à moi de t'inviter cette fois. Vu que tu n'as pas de voiture on pourra même voir si je peux te conduire, mais on verra ça en temps voulu."

Actée était vraiment contente de s'être fait une amie, en tous cas une à en devenir. Même si leurs avis divergeaient parfois, ils avaient un très bon contact et ce qu'il appréciait beaucoup était d'avoir un soutient dans son choix de ne pas combattre les Seraphs.

"Merci beaucoup pour le repas, c'était simple et délicieux. Si jamais n'hésite pas toi non plus à me recontacter si tu as besoin ou juste envie de discuter"

Juliet lui sourit, ce fut une soirée plutôt bonne malgré le manque d'informations. Peut-être qu'à la prochaine qu'Actée proposait, il serait plus bavard? Sans compter qu'il serait à la maison et donc plus disponible à boire? Quoique, la dernière fois qu'elle avait tenté de rendre ivre une personne pour lui soutirer des informations, ça c'était mal terminé.

- "Avec plaisir que je viens chez toi un de ces jours et je n'hésiterais pas à t'appeler si j'ai besoin de ton aide"

Juliet l'accompagna à la sortie, s'occupant de lui donner ses affaires. Lui ouvrant la porte, elle lui serra la main en disant, amusée :

- "Promis, si j'ai besoin de médicament, je passerais par toi"

Puis le médecin partit, rentrant chez lui. C'était maintenant le moment le moins drôle de la soirée pour Juliet, le nettoyage. Ils avaient été très propre et exemplaire, mais elle détestait ça. C'était pas pour rien qu'elle n'invitait jamais personne chez elle. Ca, et le fait qu'elle n'avait de toute façon personne à inviter...

[Ce fut un plaisiiir ]