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Comme toujours, en cavale, à chercher des moments de tranquillité... Quel meilleur endroit que le vieux théâtre abandonné ? Les néons du style "année 50", bien qu'il ne marche aujourd'hui plus, rendent très bien. Bon, ok, il fait un peu sombre. Je fouille dans ma poche... Joie, bonheur ! Une boîte d'allumette ! Certaines des lampes fonctionnent à l’électricité, mais il y en a quelques-unes...
Je me dirige vers la lanterne, probablement utilisé pour donner une ambiance vieillote à la pièce, et allume la bougie à l'intérieur. Elles sont censées être purement décorative, mais en les allumant toutes, on arrive à avoir de l'éclairage.
C'est beau. C'est la paix, à l'état pur. Qu'est ce que c'est bon. Un instant de calme. Ici, il n'y aura pas d'ombre. Je ferme les yeux, et je profite.
Et j'entends un bruit en provenance de l'entrée.

- Qui vas là ?

Je ne savais pas où allé en ce soir d'été, j'avais envie d'aller dans un lieu calme pour réfléchir à la nouvelle vie qui s'offrait à moi et me reposer de toute mes émotions. J'avais prévu de me rendre dans un de ses quartiers désert où l'on peut profiter du calme ambiant parfois interrompu par le bruit d'un mendiant. Mais au détour d'une rue, j'avais aperçu au loin un vieux bâtiment. Je décidais de m'approcher, découvrant l’existence d'un théâtre abandonné.

Je gravis les quelques marches menant à l'intérieur du théâtre mais je glissais, tombant sur le sol bruyamment. Une voix raisonna dans la salle dans laquelle j'avais atterri :

-Qui vas là ?

J'eu un petit moment d'hésitation avant de répondre en me dirigeant là d'où venait la voix :

-Un visiteur à la recherche de calme

Je vis une ombre au loin, proche d'une lanterne qu'il venait surement d'allumer. Je m'assis sur l'un des sièges non loin de l'homme en observant la scène :

- Je n'ai jamais vu de pièce de théâtre, ça doit être beau... Vous en avez déjà vu ?

Je fermais les yeux imaginant des gens sur scène, jouant une pièce sortie tout droit de mon imagination.

Tiens. Encore une personne bizarre. D'entrée de jeu, elle arrive, sans se présenter, et ne se montre pas étonné le moins du monde de croiser un mec déguiser en corbeau vénitien dans un vieux théâtre abandonné du quartier sud.

- Si, j'en ai déjà vus. Pas mal.

Elle dois être un peu folle. De là où je suis, je la distingue mal...

- Et sinon, vous vous appelez ?...

Et puis, tant qu'on y est...

- Et qu'est ce que vous faîtes ici ?

A sa réponse, je me tournais vers lui, prenant un peu d'intérêt pour cette personne qui se trouvait dans le même lieu que moi. Il était bizarrement habillé mais je préférais ne rien dire après tout chacun s'habillait comme il en avait envie.

"-sinon vous vous appelez? que faite vous ici ?"

J'eu un petit hoquet de surprise avant d'indiquer d'une voix gênée :

- J'ai oublié de me présenter... Je m'appelle Jiludia et vous maître corbeau, quel est votre nom ? Je vous l'ai dit plus tôt, je suis ici pour rechercher le calme.

Je me décalais d'un siège pour me rapprocher de l'inconnu qui n'avais pas encore bouger de son emplacement :

- Dites moi à votre tour ce que vous faites ici ? Peut-être que je pourrais vous aider, déguisez ainsi vous voulez peut-être répéter un pièce de théâtre...

Je n'avais pas pu m'empêcher de parler de sa tenue que j'avais remarquée depuis peu.

Je regarde la jeune femme nouvellement arrivé de haut en bas.

- Vous recherchez le calme dans une des zones les plus dangereuses de la ville ? Ky... Diable, vous êtes entreprenante.

Par Kyu, j'ai failli prononcer son nom ! J'aimerai éviter d'éveiller les soupçons de cette personne nouvellement arrivé.

- Pour ma part, laissez moi me présenter : William Ling, anciennement psychanalyste, désormais sdf au chômage depuis deux saisons.

Ce que je fais ici ?

- De même que vous, je recherche le calme. Mais, je ne suis pas acteur, si vous voulez tout savoir. Vous vous imaginez répéter ici ?! Avec les coulisses qui s'effondrent quasiment ? Et tout les endroits dangereux ? Non, certainement pas.

Il me fit remarquer que je cherchais le calme dans une zone plutôt dangereuse. Je réfléchissais un instant avant de sourire et d'indiquer dans un soupire :

- J'ai donc l'air si faible... Je sais me défendre vous savez.

Je me suis retenue de faire apparaître ma faux, mais me rendis compte que je devais peut-être tenter de dissimuler mes capacités de Seraph après tout je ne savais pas face à qui j'étais.

Il se présenta à son tour et tout en me grattant l'arrière de la tête gênée je lui demandais :

- C'est quoi un psychalaniste ?

Alors il était comme moi à chercher le calme :

- Mais vous n'avez pas peur dans un endroit aussi dangereux ?

J'observais mieux la scène avant de remarquer :

- C'est vrai que je n'avais pas vu les choses sous cet angle. Mais alors pourquoi vous être déguisé en corbeau ?


Je décidais de me rapprocher de lui à nouveau après tout il était plus agréable de parler à quelqu'un quand on est proche de lui

- Hmmm... Ce n'est pas que vous risquez de vous faire tuer à chaque coin de rue, mais un peu, quand même.

Je vous jure, ses jeunes... Toujours si sûrs d'eux. Si sûr d'avoir raison... Et pourtant, ils savent si peu de choses !...

- Un psychanalyste analyse les différents troubles mentaux ou autres symptomes et maladies de l'esprit. Concrètement, un psy, mais en plus poussé.

Est-ce que j'ai peur d'un endroit aussi dangereux ? Non voyons... Enfin, je suis un seraph, tout de même. Mais ça elle ne le sait pas.

- Non... A partir du moment où on prends certaines consignes élémentaires de survie... Tout vas bien.

Tiens, une question intelligente... Pourquoi me suis-je déguisé en corbeau ?... Il est vrai que j'eus pu porter autre chose.

- Pour... Cacher mon visage. Comment ça, vous ne voyez pas les choses sous cette angle ? Enfin, ça se voit, quand même, que le théâtre est partiellement en ruine !

William, ou comment dévier la conversation vers un sujet plus propice.

-Mais je n'ai pas peur de me faire tuer, de toute façon je n'ai plus rien qui me retiens ici bas.

Je lui souris après tout j'avais appris à accepter la situation dans laquelle je vivais.

-Alors je dois faire attention à tout ce que je dis, sinon vous allez m'analyser...

Je déglutis bruyament alors qu'il m'expliquais qu'il savait se défendre et savait survivre dans un milieu hostile quant à sa tenue il m'indiqua brièvement qu'il voulait cacher son visage avant d'aborder l'aspect délabré du théâtre.

-Quand je suis rentré ici, j'ai eu l'impression d'être dans un bâtiment dans lequel ont été joué plein de pièce de théâtre, je l'ai imaginé comme neuf sans me préoccuper des détails aussi insignifiant que son état d'insalubrité.

Je fis une pause avant de demandé :

- Mais pourquoi voudriez vous cachez votre visage ?

J'avais peut-être été trop curieuse, je décidais donc de ne plus bouger, regardant le sol, debout à un mètre de cet homme mystérieux.

Je souris à sa plaisanterie.

- Non, ne vous inquiétez pas. Ici, je ne suis pas thérapeute.

Toutefois, je distingue quand même chez elle une forte tendance à la rêverie, dénotant une âme d'enfant certaine.

- Je suppose que, effectivement, étant donner que nous sommes dans un théâtre, beaucoup de pièces ont été joués ici.

Et là, un blanc dans la conversation. Elle me fixe un instant, avant d'ouvrir la bouche. Non, tais-toi. Ne dis rien. S'il te plait...

- Mais pourquoi voudriez vous cachez votre visage ?

...
On se moque de moi.

- C'est une longue histoire. Vous cherchez souvent de la solitude, comme ça ?

J'eu un soupire de soulagement en découvrant qu'il n'étais pas ici en tant que thérapeute.

- Je suppose que, effectivement, étant donner que nous sommes dans un théâtre, beaucoup de pièces ont été joués ici.

J'eu un grand sourire en imaginant une pièce de théâtre qui jouait cendrillon ou Roméo et Juliette. Suite à ma question sur son masque, il paraissait gêné et cherchait à éviter la conversation. Je lui souris :

-Excusez moi, ça doit-être personnel et vous ne devez pas vouloir en parler.

Afin de changer de sujet j'acceptais de répondre à sa question :

-A vrai dire, je vis dans la solitude depuis 1 an. Plus de famille, pas d'ami, rien. J'erre dans la ville et il m'arrive d'arriver dans certains lieux insolites comme ici. Vous devez me trouver bizarre, non ?

Je lui fis un sourire, je n'avais pas vraiment envie de sa pitié.

-Vous aussi vous êtes seul ?

Elle a vraiment le caractère enfantin : je l'observe avec un large sourire, probablement en train de se plonger avec délices dans le Palema ancien, revivant l'une des nombreuses histoires formés dans ce théâtre...
Et oui, bien sûr que je n'ai pas envie d'en parler.
Enfin, elle semble avoir compris, répondant à ma question. Tiens, elle aussi est seule ! Étrangement, je n'arrive pas à ressentir de pitié à son égard. Et pourtant, une année de solitude, ça n'est pas rien.

- Non, je ne vous trouve pas bizarre.

Un peu quand même.

- Juste.. Différente.

Mais c'est qu'elle me drague, ma parole ! "Et vous aussi, vous êtes seul ?" Je n'en crois pas mes oreilles ! Non, ce ne doit être que les élucubrations d'un cerveau perverti tel que le mien.

- Oui, je suis seul... Aussi. Pareil que vous.

Sauf que moi, il m'est arrivé d'autres petites choses, avant ça. Maladie incurable, perte de sa situation de bourgeois aisé, ainsi que de sa famille au grand complet, bref, rien de bien méchant...
Étrangement, ma voix est teinté de tristesse et d'amertume, quand je prononce ces paroles. Pourtant, je ne suis pas seul... J'ai les seraphs, maintenant. Aleister, un peu. Mario. Des gens comme Samantha. Non, je ne suis plus vraiment seul.

- Enfin, j'étais. J'ai trouvé des personnes, récemment.

J'étais sourirante lorsqu'il m'indiqua que je n'étais pas bizarre. Mais la fin de sa réplique m'assura qu'il n'étais pas tout à fait honnête.

Une certaine tristesse apparu lorsqu'il m'indiqua qu'il était lui aussi seul. Je fus peinée :

-Je suis désolé de vous avoir fait parler de choses douloureuse.

Un léger sourire illumina mon visage à sa réplique suivante. Je me permis de lui demander :

-Vous pensez que moi aussi je trouverais quelqu'un qui veut de moi ?

Je réfléchissais un instant avant de voir une araignée sur mon épaule. Je sursautais et me mis à crier :

-J'ai peur !

Je sautais dans tous les sens en essayant de jeter la bête loin de moi.

- Pas besoin de vous excuser, je vous ai déjà pardonné.

Pas besoin de faire mon vieil aigri. Enfin, juste : pourquoi une parfaite inconnu se met à me demander si elle trouvera quelqu'un un jour ? Enfin, je vais faire la réponse diplomate.

- Tout le monde trouve toujours quelqu'un, un jour.

Je la vois soudain qui s'affole : une araignée ? Venez me dire après ça "Je sais me défendre". En soupirant, je m'approche à grand pas d'elle et passe ma main ganté sur son épaule, dégageant l'araignée qui tombe un peu plus loin, et s’enfuie à toute allure.

- Du calme, du calme ! Ça n'est qu'une araignée ! Elle est partie..

L'homme était distant, et j'avais un peu de mal à avoir une conversation digne de ce nom avec lui. Malgré sa réponse bien que simple m'indiquant que tout le monde trouvait quelqu'un.

Mais l'araignée sur mon épaule coupa court à la conversation quoique je n'aurais pas su quoi dire. L'homme s'approcha de moi et repoussa l'araignée. D'une voix tremblante je lui demandais :

- Vous... vous êtes sûr ? Parce que moi j'aime pas ces petites bêtes...

J'avais bien remarquer les gants de l'homme, mais ne dit rien de peur de le vexer.
Une fois sûre de ne plus être en danger, je m'inclinait devant l'homme de façon théâtrale et lui indiqua :

-Merci de m'avoir sauver la vie. Puis-je faire quelque chose pour vous aider ?

Je secouais la tête gentiment à sa question sur les araignées.

- Non, je suis vraiment sûr, elle a même probablement eut plus peur que vous.

Je ris à sa boutade. "Sauver la vie" ? Carrément ?

- Je suis né pour servir et protéger, chère demoiselle !

Et j'imite son salut maniéré et théâtrale.

- Non, je suis vraiment sûr, elle a même probablement eut plus peur que vous.

-Impossible ! Quelque chose qui a plus de pattes que moi ne peut pas avoir plus peur que moi !

Il me salua théâtralement alors que je répondais m'être redressée:

-Vous êtes donc ce que l'on pourrait appeler un chevalier des temps modernes ? Où est donc votre épée et votre fidèle destrier. Mais dans ce cas je serais une princesse et je ne pense pas en avoir l’étoffe.

Je ris légèrement d'un rire amer, m'imaginant dans de grandes robes de princesse, me rappelant quelques année auparavant, lorsque je pensais que la vie était magique. Mais c'était avant que la mort ne me prenne mes parents.

C'est vraiment un tempérament d'enfant... Bon, malgré tout, elle est sympa.
Ceci dit, sa réflexion suivante... Et ce rire amère...

- Dîtes moi, Jiludia, il y a quelque chose que vous souhaiteriez me dire ?

ESt ce que j'avais quelque chose à lui dire, pas vraiment d'une voix légèrement gênée de lui indiquais :

- A vrai dire il n'y a rien en particulier que je souhaite dire, mais peut-être que vous auriez quelque chose que vous vouliez me dire ?

Je ne voulais pas parler de ma famille qui avait créer ce vide en moi. Mais c'était ce qui lui avait donné cette impression que je voulais lui dire quelque chose. Je ne savais pas comment j'allais pouvoir m'en sortir, évoquer ma famille serait synonyme de larme...

- Moi, je n'ai rien à dire. Tout ce que j'ai sur le cœur, je l'ai expliqué à d'autres. Mais vous, vous couvez quelque chose... Et n'ayant pas d'amis, vous ne vous êtes épanché sur personne. Un inconnu dans un vieux théâtre en ruine vous propose de discuter. C'est une occasion inespéré.

Mais c'est ton choix, Jiludia. Je ne peux pas le prendre à ta place.
Parce que je sais ce que ça fais d'être seul. De ne pas vouloir de pitié. De perdre des gens.
Je sais ce que ça fais. Je l'ai vécu.
Alors, tu peux tout me dire...