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Un air de flûte ou d'un instrument à vent résonne joliment dans l'air. Les quelques notes flotte un instant dans l'air : elles semble se figées, puis retombe. Symphony balance doucement ses jambes dans le vide souriante d'un air absent, une sorte de couteau dans la main. Puis, elle semble se réveiller, et se met à jouer du couteau, qui semble en fait être un instrument.
Belle soirée... J'ai vus quelqu'un se faire battre, tout à l'heure. Roué de coups pour ses jolies billets verts. J'en ai peint plusieurs chez moi. Ils sont assez beau, je trouve. J'ai mis une tête de Kyu sur les billets. Ils étaient jolis. Je ne me souviens plus de ce que j'en ai fais... Ha si ! Il me semble que ça n'a pas plus au garde de pique qui est venus voir ce qui se passait chez moi. Il a parlé de monétisation, je ne sais plus trop... Et puis, il n'a pas aimé ma reproduction de la joconde, aussi. Il a voulu m'emmené. Mais, j'étais en train de tailler une statue de moi... Du coup.... haaaa... Ensuite j'ai un blanc. J'ai du m'énerver. C'est pour ça que j'ai trouvé tout détruit, après. Dommage pour les billets. C'est triste. Allez, je vais me remettre un peu à jouer du surin. C'est joli. C'est... Symétrique. Ce serait drôle, si je jouais entre les ailes d'un ange, sur le mur, là bas. Sur ce mur, il y a un chewing-gum qui a été collé. C'est sale. je pourrai le décoller. Non. Il suffit de tourner la tête, ou de ne pas y prêter attention. Je préfère regarder cette croix sur le mur. Elle est peinte en jaune... Très inapproprié pour ce mur. Je pourrai repasser dessus. Tiens, des idées commencent à germer dans mon esprit. Je pourrai relier ma maison et ça, là bas, par des lignes vert herbe-du-fleuve, ou bien, dresser des murs faîtes en pierre de la maison à 300 mètres, là où il y a un panneau avec un cercle rouge, sur lequel j'ai enfilé une jolie robe que j'avais cousu. Ça lui allait bien.
A quoi je pensais, déjà ?

Tiens ! Du public !
Sans s'arrêter de jouer, Symphony baissa la regard vers son unique auditeur, puis, termina  son air en finissant sur une petite trille.

- Dangereux ? Ho, non, moi, ça vas.

Puis brusquement, la tarée détourna la tête, comme attirée par quelque chose.
Hmmm... Il y a du mouvement, là bas.
Effectivement, un chat blanc et noir passa entre deux poubelles, sous la lumière d'un lampadaire.

- Hooooo, un chat ! Il est si joli. Je vais le dessiner. Ho non, non ! Mieux ! Je vais le peindre !

Et, accrochant le bout de la corde de son pinceau à son perchoir, l'équilibriste se laissa tomber sur le mur de sa maison, et se mit à peindre à l'aide de l'étrange petit outil. Sortant de son écharpe de multiple couleur, qu'elle étala sur un coin du mur, elle entreprit de se balancer d'un coin à l'autre du petit mur, rajoutant un petit coup de peinture avec son arme là où il semblait en manquer.
Hmmm... Il me faudrait du meilleur matériel. Il est toujours là, lui en bas ? Une seconde, je regarde... Ho, oui ! Tiens, les beaux cheveux.... Hmmm... En les teignant, je pourrai...
Et Symphony de se retourner, fixant Russel, toujours en suspension dans le vide.

Après avoir entendu la voix de la silhouette, il en était à présent sûr, il s'agissait ici d'une femme. Un sentiment d'étrangeté émanait d'elle. Du moins c'est la façon dont elle fut perçu des yeux de Russel. Elle détourna son regard et s'exclama à la vue d'un animal. Un chat apparemment. Le détective comprit très vite qu'il s'agissait là d'une personne à éviter. Néanmoins elle vandalisait les murs. Il ne pouvait donc pas l'ignorer. Soudain elle se mit à le fixer. Un frisson désagréable lui parcourra le corps et l'idée de fuir se fit de plus en plus fort.

« - Y-a-t-il un problème ? » demanda-t-il d'une voix presque fébrile.

Cette fille semblait le dévisager comme un chat qui venait de trouver une souris avec laquelle s'amuser. Russel sentit son sang bouillir, son instinct lui criait de fuir mais sa raison continuait toujours de primer. Il ajouta.

« - Peindre sur les murs est répréhensible par la loi, je vous conseillerai d'arrêter. »

Sérieusement, qu'est-ce qu'il disait ? Abandonne et fuit ! Vite ! C'est une mauvaise idée de traîner ici ! Du moins, c'est ce que son corps hurlait. Mais Russel avait toujours un esprit rationnel. Si aucune raison ne lui disait le contraire alors il n'allait pas bouger. En plus, il s'agissait d'une simple fille qui peignait sur un mur, un petit délit ni plus ni moins. Aucune raison d'avoir peur, n'est ce pas ? L'ancien inspecteur sentait des sueurs froides couler depuis son front alors qu'il observait également fixement la jeune fille.

Je le fixe plus fort.. Hmmm... Si je vais assez vite, je peux réussir à choper ses cheveux. Mais il est déjà prêt à se barrer... Si rien ne bouge, je peux entendre sa respiration qui s'accélère, légèrement, comme un fond sonore... Mais un léger fond sonore.
Je le fixe intensément. Puis un bruit à ma gauche... Rapide, j'attrape le papillon de nuit qui s'est posé sur le mur : manque de chance j'écrase l'une de ses ailes. Peste ! Je l'ai manqué !
Revenons à notre petit homme...
Je glisse du mur, accroché à la corde, puis je fais revenir la corde.

- Hmmm... Tu sais que la peur se sent... Où tout du moins le stress.

Je penche la tête, gardant mon regard rivé à lui. Puis je refais surgir ma palette, et des pinceaux. Je ne peux pas peindre ses cheveux avec mon arme... Ça les abîmerait.
*PETITE FOLLE STUPIDE ! CA LES ABIMES ! N'Y TOUCHE PAS !*
Aïe. Çà pique la tête. Ce n'était pas lui, heureusement. Ils est toujours en train de cogner la porte. Je dois m'asseoir un peu... Cet assaut m'a fais trop mal.
Symphony se toucha légèrement la temps de deux doigts, les yeux se fermant. Puis, elle se courba légèrement, comme prise d'un mal de tête, et à pas lent, se dirigea vers un banc pour s'y asseoir. Trop de bruit, apparemment. On dirait que l'auditorium a hurlé.

Cette jeune femme, elle n'apparaissait pas normale. Elle venait d'écraser un papillon puis ensuite fit remarquer au détective qu'elle pouvait sentir sa peur. Sans blague ! Même lui avait bien du mal à ne pas remarquer ses mains qui tremblaient. Néanmoins, elle semblait avoir mal et se dirigeait vers un banc. Que faire à présent ? S'enfuir ? Appeler une ambulance ? Russel chercha dans sa poche son téléphone mais il semblait l'avoir oublié. Il hésita sur sa prochaine marche à suivre mais opta finalement pour s'occuper de la jeune femme qui était à présent assise sur le banc.

« - Vous allez bien ? Dois-je appeler une ambulance ? » Il essaya de garder une voix calme, cachant du mieux qu'il pouvait le mal aise qu'il avait à l'égard de cette personne. Mais ce n'était pas facile.

*Pourquoi n'y-t-il que des personnes étranges dans mon entourage* songea Russel, tentant tant bien que mal de se relaxer.

Même si elle lui délivrait un mal aise presque palpable, l'ancien inspecteur ne parvenait pas à la laisser là et s'enfuir sans rien y faire. Après tout en soi, la seule chose qu'il avait vu la jeune femme faire, c'était de jouer d'un instrument, vandaliser un mur et blesser un pauvre insecte. Rien qui faisait concrètement peur, n'est ce pas ? Cependant, il gardait ses distances, bien que s'approchant quelque peu, il était loin de pouvoir rentrer dans un contact physique avec elle. Bref, le périmètre d'espace vitale d'une personne moyenne n'avait pas été franchi.

- Oui, ça vas...

Le coup... Ils ont pas mal abîmer la porte

- L'auditorium a hurlé... Ça tape sur le système... Mais non, ça vas, en fait.

Je l'observe. Il me regarde. Vous saisissez ? Il ne m'observe pas. Il ne me vois pas... J'imagine si il était dans ma tête... Woah, je pourrais écrire quelque chose dessus. Raaaah ! Encore un coup ! Mais cette fois-çi, ce n'est pas l'auditorium. Non, là c'est la porte. Non, non !
Et comme en écho :

- Non, non !

Il surcharge ma perception ! Je vais avoir une crise de rage ! Vite, écarte toi ! Dégage, barre toi, CASSE TOI ! FUIS, VITE !
Symphony tombe alors à terre, en se tenant la tête.

- Fuis, fuis, PARS ! PAAAARS ! CETTE FOIS CI, C'EST LUI ! LUIIIII !

La voix commence alors à monter dans les aigus, et la folle parle de plus en plus vite.

Bvt. Une sauterelle. Un bruit. Un grillage. Là-haut. un perchoir. L'air souffle. Une tempête approche. Ce nuage ressemble à un mouton. Trop de choses, trop d'idées !
Brusquement, elle se relève et se dirige d'un bond rageur vers les poubelles, qu'elle saisit et qu'elle lance brusquement à terre, puis qu'elle roue de coups : elle les reprends, et les tapes sur les murs, avant de shooter dedans, les envoyant valser loin. Puis elle se tourne vers les lampadaires, et d'un geste rageur, envoi le surin briser le verre d'un lampadaire. Son visage est maintenant déformé par la rage, la bouche découvre les dents blanches qui grincent, les traits n'ont plus rien d'humains, les pupilles se sont plissés. Voyant le verre du réverbère se briser, elle se tourne vers Russel d'un mouvement.

Russel continuait malgré sa peur grimpante de s’inquiéter pour la jeune fille qui un moment plutôt lui avait confirmé qu'elle allait bien. Son état mental semblait néanmoins se détériorer de seconde en seconde.

« - Vous êtes sur que vous... »

Sous le clair de lune, un lampadaire s'éteint puis des bruits de fracas venant de poubelle jeté suivirent la lumière morte. La réaction de la jeune fille fut assez inattendue. Concrètement, la chose devant lui était effrayante. Ça n'avait plus rien à voir avec la jeune fille sur le toit jouant d'un instrument. Ce qui était en soi, une vision poétique. La situation actuelle n'avait à présent plus rien en commun. La jeune fille était devenue comme folle et seule une soif de sang émanait d'elle.

*Cette fille... Elle est dangereuse.*

Est-ce que Russel avait peur ? Oui, sans oublier qu'il avait eut la malchance de ne pas prendre son revolver. Enfin, ce dernier était déchargé et il doutait fortement que l'arme seule dissuade cette folle. Elle se tourna vers lui et ce fut le déclic pour une fuite. Il se demandait pour quelle raison il était sorti faire un jogging sans faire attention à l'heure tardive. Il se sentait comme un enfant ayant manqué le couvre-feu. Garder son sang froid ? Rien ne s'y prêtait pour pouvoir réfléchir calmement. Son pouls continuait d'augmenter, le sang parcourant ses veines accéléraient leurs ascension jusqu'au cerveau mais pourtant, rien ne lui venait à l'esprit. Juste une action venait naturellement à ses jambes, fuir.

Dans tout les cas, il se mit à courir aussi vite qu'il pouvait. Régulant sa respiration du mieux qu'il pouvait. Il espérait que la chose ne le poursuivait pas. Diantre, il n'osait même pas tourner la tête vers l'arrière pour confirmer. La seule chose positive à sa situation était son habit de jogging qui facilitait grandement sa course. Comment une jeune fille peut intimer à quelqu'un un sentiment de peur aussi fort ? Où était-ce la pénombre qui intensifiait ce sentiment ? L'ancien inspecteur l'ignorait.

Symphony fixe la cible. Cible. En mouvement.
Fureur.
Brusquement, elle se détourne et croise le regard du chat. Ce n'en serait bientôt plus un. Elle se jette d'un bond, sur le félin, qui réussis à lui échapper et saute derrière un muret.
RaaaaAAAAAAH !
Elle pousse alors un hurlement de colère, qui résonne dans toute la ville. Et surtout, il résonne aux oreilles de Russel qui s'est mis à courir.
Celui-ci s'enfuis donc, et les bruits du saccage de l'endroit lui parviennent, portés par l'écho. Mais déjà il arrive au niveau du panneau décoré. Et loin de là, une folle secoue désespérément un poteau, aveuglé par sa folie, détruite par ses sens, submergé par ce qu'elle capte.

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Après avoir prit une distance suffisamment importante pour qu'il ne la distingue plus, Russel se mit à marcher, essoufflé. Cette rencontre, quelque peu surprenante mais surtout mauvais pour le cœur restera certainement gravée dans sa mémoire. Cette fille, une aura terrifiante émanait d'elle. Il n'y avait aucune chance qu'un dialogue puisse se créer entre elle et lui. Fuir avait été donc la meilleure option.

Que faire à présent ? Appeler la police ? Concrètement, elle avait vandalisé un mur et détruit un lampadaire. C'était donc une raison suffisante. Il prit son portable dans sa poche, composa le numéro pour appeler le commissariat le plus proche et fit part de sa rencontre en racontant les détails du mieux qu'il pouvait. Il parvenait à comprendre l'état psychologique de certaine victime et à quel point il était dur de se remémorer un événement subi où sa propre vie avait été mise en danger. Par chance, il n'avait une égratignure et la folle ne l'avait pas poursuivi. Une fois son rapport finit, il s'en alla chez lui. Il espérait bien que la police ferait quelque chose à ce sujet.

*Encore une fois, je me rends compte du danger habitant ce quartier. La prochaine fois, respectons un certain couvre-feu.* pensa-t-il intimement en essuyant la sueur de son front.

L'ancien inspecteur rentra ainsi chez lui, en un seul morceau.

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