Agence Collins:

Je dois avouer que j’étais stresser. Qui ne le serait pas dans un moment pareil. Après toutes ses recherches, j’avais enfin l’endroit exact où je pourrais le trouver. Mais est-ce que le voir en vrai était vraiment une bonne idée ? A vrai dire, je devais avouer que je n’étais pas sûr de me sentir prêt. Ça faisait si longtemps.

Pourtant, le chemin était court, bien trop court à mon goût. Je me trouvais déjà devant cette porte, les mains tremblantes et pas encore sûr de ma capacité à entrer dans cette agence. Et s’il avait changé ? Après tout, tout le monde change. Et puis, mes souvenirs dataient, peut-être que j’avais imaginé des choses.

Un long soupire m’échappa alors que mon attention se fixait sur la poignée de la porte. Depuis quand ça recommençait ? Je ne me souvenais pas que j’étais redevenu aussi défaitiste. Je jetais un coup d’œil à mon reflet dans la vitre à ma gauche. J’avais changé, j’étais plus fort qu’avant. J’avais juste à pousser, ou tirer, cette porte et à lui parler. Après, tout irait mieux.

Je soufflais à nouveau, histoire de me donner un peu de courage et ouvris la porte, pénétrant dans ce qui semblait être l’accueil. Je pris le temps d’observe un peu les lieux. C’était plus petit que ce que j’avais imaginé et il y avait moins de monde. C’était plus rassurant aussi. Au moins, je pourrais lui parler directement, enfin, s’il était là.

Mon regard se posa sur l’homme en face de moi. Je dois avouer que je ne l’avais même pas remarqué. Pourtant, c’était lui que je cherchais. Enfin, je crois. Je pris quelques instants pour l’observer plus en détail, histoire d’être sûr. Il avait changé, pas au point d’être méconnaissable, mais suffisamment pour que je me sente obligé de poser la question.

-Russel Blake ?

Si j’étais stressé avant d’entrer, maintenant, je ne savais même plus comment je voulais aborder le sujet avec lui. J’étais même incapable de me souvenir de si j’avais eu quoique ce soit en tête, à vrai dire. Pourtant, maintenant qu’il était devant moi, je n’allais pas repartir comme ça, sans rien dire.

-Je suis Alec, Chaster Alec. Je doute que vous vous souveniez de moi, mais… On s’est rencontré, il y a… longtemps.

Comment rendre une discussion gênante en trois étapes, par Alec. Je pense que je n’aurais pas pu faire pire comme entrée en matière. Au moins, j’avais réussi à parler. C’était un bon début, non ? Il suffisait juste de faire abstraction du fait que j’ai utiliser cet homme, dont je ne connaissais que le nom et qui ne me connaissait même pas, comme model pendant des années. Hum, oui… Il valait probablement mieux que j’évite de lui parler de ça. Enfin, pas en détail dirons-nous.

Je posai mon regard sur sa main, bloquant dessus quelques secondes avant de la serrer. Cette situation devenait presque étrange à mes yeux. Je ne me souvenais même pas d’être aller aussi loin dans les discussions mentales que j’imaginais. Est-ce que c’était bon signe ? Je l’espérais.

-Hum… Et bien, vous étiez policier. Cela fait vraiment longtemps, j’étais assez jeune. On… Nous ne nous connaissions pas personnellement…

Je baissai la tête. C’est vrai, je ne le connaissais pas. N’était-ce pas bizarre que je sois là ? Probablement. Tant pis.

-Vous avez sauvez ma sœur.

Alec observait les réactions du détective au fil de son discourt. Si on pouvait appeler ça un discourt. Il avait l’air surpris, ou choqué peut-être. Il n’arrivait pas vraiment à savoir. Peut-être qu’après tout, il se souvenait de cette enquête.

Le jeune homme se perdit rapidement dans ses souvenir. Les souvenirs de cette enquête. Tout d’abord, le soir de sa disparition, lorsqu’il était rentré chez lui et avait trouvé ses parents paniqués. Ce jour-là n’avait déjà pas particulièrement bien commencé, mais cette nouvelle lui avait fait oublié tout ce qui avait pu lui arriver. Il avait suffisamment regardé de série policière pour imaginer ce qui pouvait arriver à sa petite sœur. Puis l’arrivée de l’équipe qui se chargerait de retrouver sa petite sœur.

La question de l’ancien inspecteur le fit revenir à lui. Il avait l’air tellement différent maintenant. Certes, le temps était passé, cela semblait logique, mais pourtant, il y avait quelque chose en plus. Quelque chose qu’Alec n’arrivait pas à saisir. Probablement parce qu’il ne le connaissait pas suffisamment. Il mit quelques secondes à comprendre la question.

-Camélia. Elle s’appelle Camélia.