Complètement avachi sur le siège passager, je suis à demi la conduite de ma sœur tandis que mon index pianote sur mon smartphone, martelant une touche en continue pour faire progresser un poisson de malheur. Et lui permettre de bondir plus haut. Ouais, je sais, présenté comme ça, ça pue un peu ; mais bon, c'est marrant, j'trouve. En plus on peut les nommer comme on veut, alors bon, ça occupe, quoi.
M'enfin, lorsque mon Recarpe Veroth perd pour la quatrième fois le même combat, je consens à fourrer l'affaire dans une poche, pour ne plus y toucher avant … Une heure trente. Qui plus est, ce serait une bonne chose que j'entame un peu la discussion avec Luna.
Ben ouais, pour une fois qu'elle vient me voir, surtout pour m'emmener quelque part et parler, ce serait un drame que j'en profite pas. Je l'aime bien cette tête de nœuds, malgré tout.

Sauf qu'à l'instant où je relève les yeux vers la route, je découvre une manœuvre de premier ordre, tout cynisme gardé. Non je déconne, elle est en train de massacrer l'art du créneau, pire que moi avec celui des échecs lorsque je me suis risqué à une partie. Une boucherie le truc : va y que je te le fais en huit fois, que j'attaque le trottoir, mords sur la route, raye le pare-choc d'une autre bagnole. Un cas d'école des trucs à pas faire quoi, c'en est presque … Sublime. Ouais, c'est le mot.
M'enfin, motus sur l'erreur, sous peine de lame entre les deux yeux, j'imagine. Et ça m'étonnerait qu'elle me laisse en assez bon état pour que mon âme puisse retrouver le chemin de mon corps, tant elle a l'adresse suffisante pour faire de moi un vrai petit jambon. Donc, changement de sujet, ok ?

« - Tiens, j'me posais une question. J'voulais te proposer d'aller jeter des œufs pourris chez Georges l'autre week-end, mais j'ai pas réussi à te mettre la main dessus … Tu t'es offerte quelques vacances ? »

Eh, je suis pas un stalker. Juste que j'avais bu une ou deux bières. Liqueurs. Whisky. Enfin, bref, et que je voulais faire une activité familiale, quoi. J'étais un peu triste de pas l'avoir trouvée d'ailleurs, donc j'aimerais bien savoir dans quel coin elle avait disparu pour s'absenter tout un week-end – non mais quand même, c'est pas rien, ce genre de trou dans son planning de présence, faut dire. Pas vraiment dans ses habitudes.

A quoi bon cacher ce fait ? C'est aussi voyant que mon don de conductrice. Peut être que ces derniers mois a conduire rapidement aux quatre coins de la ville a une vitesse défiant la mort m'ont lavé le cerveau ? J'arrive plus a faire un créneaux un peu serré.
A moins que ce soit a cause de mon faux permis de voiture. Lui qui ne me confère pas le super pouvoir de conduire bien. Contrairement aux bouts de papiers roses légaux.
M'enfin. Cette chose est faite. J'ai même pas rayée la bagnole pendant le créneau. Fin' pas trop. Juste un peu poussé. Pour avoir un peu plus de place.

- Vacances. c'est un grand mot. Si on a besoin de moi en urgence. Je suis a l'infirmerie dans l'heure.

Peut être que je devrais lui dire ? Après tout. C'est plutôt banal cette information. Et maintenant que les concierges attitrés du QG ont pris d'assault ce maigre scoop. Je devrais l'informer avant qu'il ne se fasse des idée sur cette partie de jdr.

- mais j'étais en week end. Avec...

Je cherche un terme mature. Qui ne fait pas lyceenne mais force est de constater que je n'en trouve pas. Amoureux, petit ami, copain.

- fin' en couple quoi.

Je ferme la portière. Mon talon claque sur le bitume et je commence a entamer la pente qui mene a la coline. Je prends tout de même  soin de fermer la voiture. Un vieux tacot qui n'a rien a envier a une antiquité comme celle d'Howard. Achetée 1000 maigres dollars. Et sans assurance.

- dommage pour l'invitation. On remettra ça a ce week end ? Ça serait marrant en fait.

Aller. Changeons de sujet. Pas besoin d'appuyer davantage sur un détail aussi petit de mon existence. Surtout auprès de John.

A sa réponse, je hausse un sourcil d'amusement. Merde, en posant une question aléatoire, j'ai réussi à mettre le doigt sur un point de détail assez intéressant. Et étrangement, malgré la quantité d'arguments qui me pousserait à passer rapidement à un autre chose, en me contentant d'un sourire heureux et d'un regard complice, j'ai envie de creuser un peu le sujet. Oh, pas que je veuille sincèrement m'inviter dans le creux de sa vie sentimentale, simplement que … Eh bien, ça fait un petit moment que je n'ai pas fait chier ma sœur, vrai ? Alors, je pense qu'il est temps de rattraper ce passage à vide version inimitié fraternelle.

Je ferme à mon tour la portière, rattrape rapidement Luna, puis lui donne un gentil coup de coude, le sourire qui en dit long sur mes attentions. Oh, si tu penses passer un trajet tranquille, tu te fourres le doigt dans l’œil, hé hé. D'ailleurs, y a une question à laquelle je n'ai toujours pas eu de réponse, c'est celle de l'endroit vers lequel on se dirige. M'enfin, ça, à la limite, ça peut encore attendre. Qu'importe la surprise, je doute que ce soit quelque chose de réellement emmerdant pour ma survie.

« - Ah ouais ? P'tain, cool. Vous vous êtes rencontrés comment ? »

Eh, entre nous, je m'attends à de l'histoire croustillante, là. C'est de ma jumelle dont on parle, pas de quelqu'un qui trouve ses amants de manière académique ; et j'ai bon espoir qu'elle ait une anecdote à me raconter du niveau de mon premier rendez-vous avec Alice. Enfin, premier rendez-vous … Oui et non, on va dire. Je l'ai quand même menacée cette nuit-là. Et elle m'a braqué avec un flingue. Ah, de l'amour comme on n'en fait plus, hein ? Vos dates avec du romantisme et des balades nocturnes, c'est la gnognotte à côté de ça.
Ouais. Parfois je me demande vraiment comment j'ai fait pour la séduire, en fait. J'ai pas franchement le profil du candidat type, quoi.

Quoi ? Il rebondit sur ca ? Tss...

- Pour tout t'avouer. Je sais plus. Ca date d'au moins un an notre rencontre. Probablement au QG

Je grimpe en ayant attaqué le quart de la colline. C'est probablement une bonne chose finalement qu'il attaque sur ca. La surprise n'en saura plus que grande. Et puis. C'est qu'un mauvais moment a passer. Quand il comprendra où nous sommes, on changera rapidement de sujet.

Déception. Pas de racontars amusant, à défaut d'être passionnant ? Eh bien, tu me déçois ; ma sœur. Parce que si t'as rencontré ton âme sœur au QG, j'oserais supputer que c'est un ou une Contractante. Et à fortiori, Nephil. Non parce que le seul être humain que j'ai croisé dans le coin qui n'arborait pas ce genre de couleur, c'était Nelytsa, et … Déjà, elle fait trop jeune. Puis de toute façon, elle a passé son Contrat avant celui de Luna.
Bon, bon, si elle n'a pas de quoi assouvir ma soif d'histoire avec ce détail, je vais fouiller encore un peu plus loin. Genre, en essayant deviner quel visage a fait chavirer son cœur.

« - Ah, un Nephil, donc ? Oui, bon, épargne-moi ton sarcasme sur le coup, j'suis juste un peu lent parfois. Alors attends, qui est-ce que ça pourrait être … »

Mentalement, je commence à fouiller les divers minois alliés que je connais. Et force est de constater qu'en fait, je n'ai pas grandes idées sur l'identité de cette fameuse personne. Merde. J'ai si peu d'amis, alors ? Bordel, vite, une proposition.

« - Euh … Sean ? Enfin, j'pensais qu'il préférait les hommes, mais t'as de bonnes épaules, donc qui sait ? »

Mon sourire se fait plus carnassier, alors que j'envoie une petite pique à l'encontre de la musculature de ma sœurette. Quoi, moi, jaloux d'être moins carré qu'elle ? Allons, je me rattrape assez bien questions cuisses, je pense ; pas de quoi s'inquiéter à ce sujet.
Bon, reste que je pense me planter sur cette piste. Et puis, ça se trouve, c'est une femme. Bon, John, c'est l'heure de fouiller ta mémoire et de sortir tous les noms que t'as en tête, sans trop traîner.
Non parce que si on arrive à bon port avant que je mette la main sur son amant, je serais un peu déçu.

« - Ou alors, genre … Le p'tit blond, Max Caultruc ? »

Ouais, non plus. Trop gringalet et timide pour elle je pense. Va falloir continuer les recherches, donc.

- Il est a peine mino. Et je suis pas pédophile.

C'est la réponse blasée que j'offre a mon frere. Nous sommes maintenant a la bonne moitiée de la colline. De quoi lui laisser le temps de fouiller sa mémoire pour me ressortir toute une panoplie de noms qui me fera probablement rire ou grimacer.
Parce que gosh. Je suis persuadée qu'il le sait en plus. Quand bien même nous n'étions pas ensemble ce jour la.

- Tu vas me sortir tous les mecs Nephils que tu connais ?

Question semie amusée. Semie contrariée. J'dois avouer que même si je suis mal a l'aise avec cette conversation. Il arrive a me faire rire avec sa connerie. Ce frere.

Ouais, non, on oublie le blondinet. De toute façon, j'savais que c'était pas lui, j'ai donné son nom juste … Comme ça, voilà. Et donc, qui est-ce que ça pourrait être, alors ? Russel ? Trop vieux, j'pense. Et pas forcément très romantique ou causant, comme garçon. Aoba ? Euh... Y a le côté teinture, mais j'crois qu'il est trop timide pour réussir à séduire ma sœur. J'sais pas, j'ai dans l'idée qu'il faut remplir un cahier des charges assez conséquents pour réussir à faire chavirer son cœur, un truc comme ça.
M'enfin, à sa question amusée, je lève le nez, comprenant soudainement là où elle veut en venir.

« - Ah, j'vois, une fille, donc. Attends, cinq balles que je trouve qui c'est. »

Bon, déjà, on oublie Alice. Bizarre, hein ? A croire qu'elle est déjà en couple ; et que si jamais elle m'était infidèle, sa partenaire de crime n'irait pas me l'avouer de visu, comme ça. En plus, ce serait sale de se taper ma jumelle, j'me trompe ?
Bref. A défaut d'avoir nombre d'idées, j'ai au moins de quoi affiner mon enquête. Sauf que le truc, qui est encore plus flagrant cette fois, c'est que je ne connais pas masse de meufs Nephils, en fait. Ce qui est assez triste, quand on s'y attarde. Un certain Bey serait sexiste, ou c'est simplement que j'ai une vie sociale inexistante ? Étrangement, la seconde option me paraît plus viable, tiens. Comme si le concept de misogynie me semblerait trop humain pour qu'un Contracteur puisse l'approcher.

« - Non, me dis pas … Juliet ? Sérieux ? Tu sors avec l'Élue ? Merde, je sais pas si je dois te féliciter ou te plaindre, sans déconner. »

D'un côté, ça lui assure une vie tranquille chez nous. D'un autre, eh bien … J'sais pas, ce serait un peu chelou, non ? Je la vois mal tendre et amoureuse, la cheffe ...

J'éclate de rire. Un rire qui me stop même dans cette ascension de l’Évrest palémien. Sérieusement ? Il a compris dans ma phrase que je suis avec une fille ? Gosh... Une fois le rire tût, je reprends l'escalade ou elle en était.

- T'es vraiment tordu. T'es sûr que la justice américaine me permettrait  pas de te renier en temps que frère ?

C'est la seule phrase qui me traverse l'esprit a cet instant précis. Elle résume a elle seule la relation que j'ai avec mon frere. Un mélange de honte et d'obligation.

- Tu me déprimes. Non seulement parce qu'on est sensé partager quelques brins d'ADN . Mais aussi parce que tu le connais. Genre bien.

Alors, c'en est aucun de ceux-là ? Je souris à sa pique, bien habité à ce que ses trashs soient des signes d'affection ; mais mentalement, je sèche sur la question. Je ralentis quelque peu le pas, de sorte à m'offrir un sursis de pensées, plisse les yeux pour affiner mes neurones, mais, rien.
Puis, une idée surgit. Une mauvaise, ça va sans dire.

Je soupire, avant d'accélérer et de dépasser ma sœur, m'arrêtant net devant elle pour lui saisir les épaules. D'accord, j'ai compris de qui il est question. Je déglutis à mesure que son nom se répète dans mon crâne, que des souvenirs resurgissent – sauf que je le sais, j'ai décidé de le pardonner. Tout ça n'est pas sa faute, c'est celle d'une Ombre. Dans l'affrontement, il a perdu un ami, pas vrai ? Il n'est qu'une victime, pas un bourreau.
Peut-être qu'au fond, je me dis que j'aurais préféré qu'elle en choisisse un autre. Reste que c'est sa vie, qu'elle en est l'unique maîtresse, et qu'il y a quelque chose d'ironique dans le fait d'aimer celui qui a rendu son vœu finalement réel. Un quelque chose qui lui sied bien.

« - Écoute. Je te souhaite de tout mon cœur de te plaire avec Roy Barnes, mais … Tu m'en voudras pas si je rate quelques repas familiaux ? »

Je grimace et souris à la fois, montrant à peu près le spectre d'émotion qui me traverse à cet instant. Merde, tout compte fait, j'ai encore du mal à sympathiser avec ce type, malgré une mission et des mois de réflexion à notre compteur. Peut-être que c'est aussi le fait que j'ai peur pour ma sœur, peur qu'il lui arrive la même chose qu'il m'est arrivé.
Mais bizarrement, je me dis aussi que ce si con tente de lever la main sur elle, elle s'arrangera pour qu'il n'en ait plus l'instant suivant.

Sortez les violons. Et le drama. Voilà un autre nom, peu flatteur. Qui vient doucement enfler le cerveau de john d'idées pas vraiment rassurante pour lui. J'ai presque envie de lui répondre que oui. Et en fait... Qu'est ce qui m'en empeche. La ? Pour le faire marcher ? Peut être la simple pudeur de ne pas rire d'un des rares sujets qui heurte frontalement le cerveau de John.

- Perso. Ca me dérangerait pas. Je serais même pour.

Je laisse flotter un petit silence avant de rétablir la vérité. Ou la non vérité. Plutôt. Parce que je ne donne toujours pas de nom.

- Mais... Ca compte aussi si ce n'est pas lui ? T'aurais du me dire ca avant. Y'avait moyen que ca influence grandement mon choix.

Je contourne mon frere. Nous arrivons bientôt en haut. Plus qu'une dizaine de metre pour apercevoir l'éternel van du vieux Tony.

Ouf, c'est pas Barnes. Oh, Luna, tu peux pas imaginer à quel point je suis soulagé de découvrir que je n'aurais jamais à arborer le même écusson familial que lui, ou à le considérer comme mon beau-frère. Puis même si ça aurait pu accélérer les réconciliations, en soi, il y a parfois certaines bonnes choses dont l'on se passe sciemment, pas vrai ?
M'enfin, réjouissances à part, reste que je sèche sur l'affaire. Qui plus est, je crois que je reconnais l'endroit où elle nous amène ; juste que, j'ai tellement l'esprit prit sur l'identité de son compagnon que j'arrive pas à saisir exactement où l'on se trouve, en fait. Un truc que je connais assez bien pour avoir l'air con lorsque je réaliserai ce que c'est avec un cran de retard, mais qui apparemment s'est échappé de mes idées. Comme tout cette après-midi, faut croire.

« - Mais … C'est qui alors ? J'vois plus personne là, je t'avoue. Et puis, si ça te fait si plaisir, je viendrais à chacune de nos réunions familiales, t'en fais pas. En avance, même. »

Elle serait foutu de me communiquer la mauvaise date et un faux endroit, et je serais foutu de découvrir le pot-aux-roses et rétablir la vérité. Ah, si l'absurde avait une engeance, ce serait nous – elle, pour le côté raisonnable malgré les apparences, et moi pour celui illogique.
Bref, j'reste néanmoins curieux. Elle va pas me sortir un nom dont je n'ai jamais entendu parler, hein ? Elle en serait capable, quand même. D'un autre côté, j'me dis que si elle a flirté avec un Nephil, ç'aurait bien fini par se voir ? Ne serait-ce que j'aurais capté du regard un inconnu qui lui tournait autour, ou …
Ouais, non. Ryan Gosling pourrait prendre un café avec elle que je ne le saurais pas, tant j'ai pas en tête de la fliquer.

Je me permets de hausser les yeux au ciel. Pas vraiment exaspérée par le comportement pour le moins prévisible de John. Mais bon. Si je râle pas. Je pense qu'il va s'inquiéter de ma bonne manté sentale.  
C'est comme ça que notre relations de jumeaux s'est établie en moins d'un an. Comme si on cherchait a se compléter en s'opposant dans des batailles verbales fictives. Ou plutôt que l'humour a ça de salvateur. Qu'il ne nous oblige pas a agir au premier degrés. Avec tout l'effrayant sérieux avec lequel on devrait aborder nos vie dangereuse.

- Je note ça quelque part ou je n'oublierai pas. Histoire de confronter la théorie et la pratique. Car je connais ta ponctualité. Et elle est pire que ton absence de perspicacité. Alors j'envisage même pas que tu sois déjà à l'heure.

Un simple retour  compliment amusé. Avant de finalement décider de cracher le morceau définitivement. Au sujet de la personne qui partage un peu plus que mon lit. Actuellement.

- C'est Rekor.

Je repense vaguement au quiproquo qui semble pouvoir émerger.

- Et avant que tu poses la question gênante. Nan. C'était juste quelques jours après littleboy. Que l'on s'est mis finalement ensemble.

Tu sais.  Quand j'étais bourée presque tous les soirs. Alors nan. Ne soulève pas trop de question blessantes. Soit un peu perspicace john. Et j'essairai d'apprécier Alice.

- Et maintenant qu'on est arrivé au sommet. Si tu veux bien écarter ce malaise. Puis cesser de me regarder et mater les alentours en faisant  un "OOOooh" de surprise ?

Ah putain ouais, qu'est-ce que je suis con. J'le savais en plus que c'était lui, je les avais cramés l'autre fois, dans le Kekkai chelou … Et puis même si elle fait genre c'était innocent, qu'ils étaient pas ensemble et tout à l'époque, qu'elle me prenne pas pour un jambon non plus – elle est adulte, elle pas besoin d'être en couple pour faire ce genre de trucs. Non mais je juge pas hein, elle fait ce qu'elle veut, vraiment. En plus, elle a probablement choisi le meilleur parti des Nephils, donc bordel, bien joué sœurette.
Une banane ancrée sur le minois, je consens enfin à marcher à une allure normale, si ce n'est pressée. Eh, c'est cool ça, sans déconner.

« - Eh bien, Rekor Veroth ! Franchement, j'suis content pour vous. C'est vraiment un type bien, je suis certain que vous serez heureux tout les deux. M'enfin, allez, je vais te laisser tranquille langue de vipère – et j'vais plutôt regarder là où tu nous as emmené. »

Quand j'y pense, je lui avais demandé de veiller sur ma sœur. J'imagine que désormais, j'ai la confirmation qu'il garde activement un œil sur elle, pas vrai ? Ouais, j'vais voir ça comme ça, je pense.
Ceci à part, je quitte Luna du regard pour balayer les environs, récupérant brutalement ma mémoire quant à l'endroit où l'on se trouve. Oh quel con, ne pas être foutu de reconnaître la colline du premier coup, réellement ? J'y ai passé mon enfance là, et surtout auprès du …

« - Oooooh. Y a même encore le vieux Tony ! Mais c'est trop bien ! On fête un grand événement, ou on passe juste un bon moment ensemble ? »

Merde, j'ai presque les pupilles qui frétillent, maintenant. Des années que j'ai pas pris une glace chez ce vieillard, et dieu que ça m'a manqué. Enfin, tant que c'est pas rhum-raisin, quoi.

- Grand événement. Pas vraiment. Fin' ouais. Vas y. Si tu veux un prétexte. Considere que c'est juste un modeste cadeau d'anniversaire. En avance.

Un genre de cadeau pas vraiment fait pour me ruiner. Juste lui offrir un élan de normalité dans ce monde barge qui n'a rien de normal. Donc c'est plutôt cool. Et économiqur. Depuis combien de temps John n'a pas eu de conversation humaine ? Un anniversaire. Une annonce comme quoi je suis en couple, une glace framboise chocolat
Je m'approche du van écaillée par le temps. Savourant la joie contagieuse de john. Je sais que ça ne va pas non plis durer.

- un sorbet. rhum raisin. Avec du citron et de la chantilly s'il te plait Tony.

Le vieux tony mate John. Le regard creusé de réflexion. Peut être que lui aussi cherche un souvenir a accolé a la mine de mon frère.

-pas d'souci ma p'tite. Vous êtes pas avec le petit Tommy aujourd'hui ?
- nan. Mais c'est exactement le même modèle. Même quand il est question de critiquer mes gouts en terme de glace

J'admets, lorsqu'elle a évoqué l'histoire de cadeau d'anniversaire, j'ai froncé les sourcils. Un instant j'ai eu peur de l'avoir oublié, comme je l'ai fait pour celui d'Alice il y a quelques mois – et ça, non merci. J'ai pris certaines résolutions lorsque Luna m'a ramené pour la seconde fois à la vie, et ça me ferait mal de les rompre. D'autant plus si tôt.
M'enfin, elle m'ôte bien vite de ces idées-là, lorsqu'elle commande son sorbet. Putain, rhum-raisin, vraiment ? Je pensais que t'aimais pas ça en fait, que tu prenais cette saveur uniquement pour être certaine que je ne te volerais pas que ta glace. Alors qu'en réalité, tu l'apprécies vraiment. T'es quand même cheloue sur des aspects, faut bien le reconnaître.

Un sourire sur les lèvres, le regard perdu dans la contemplation d'un visage que je n'ai pas croisé depuis des lustres, j'écoute passivement l'échange des deux, captant vaguement que je suis visiblement le dernier de la famille à être courant de la survie de sa vieille caravane. Et, amusé, je remarque aussi ses yeux braqués sur mon visage, scrutant sans discrétion un minois qu'il lui semble probablement familier.
J'imagine que si j'étais raisonnable, je feindrais la coïncidence. Mais après tout, je l'ai gagné ce putain de procès, non ? Je suis Théodore Brun, et j'emmerde ceux que ça dérange.

« - Salut Tony. J'suis Théodore, tu sais le gamin qui avait vidé ton stock de chocolat un soir, il y a … Un bail. Tu me remets ? »

Avant qu'il n'ait le temps de totalement capter mon identité, je m'approche du comptoir et y pose mes coudes, un air malicieux qui se profile sur mes iris. Oh, à ça, il va me reconnaître sans le moindre souci, je pense.

« - Une framboise-chocolat s'il te plaît. »

C'est là que tout devient plus intéressant. Je baisse le ton de ma voix de bien des volumes, jusqu'à prononcer mes prochains mots dans un souffle de murmure, probablement inaudible pour ma sœur.

« - Et l'habituelle. »

Nos iris se toisent un instant, et le message passe. Au lieu de réjouissances audibles, il se contente de hocher la tête d'un air entendu et de me saluer, comme si finalement on ne s'était pas perdu de vue pendant des années.
Oh, je suis sûr que ça lui a manqué, le garçon qui lui demandait de glisser un zeste de parfum tartelette aux fraises - juré ça existe - dans la glace de sa jumelle, tandis qu'il occupait l'attention de celle-ci.
D'ailleurs, c'est à mon tour de remplir ma partie du plan. Je fais volte-face, me place devant Luna, puis la lance sur un nouveau sujet, enjoué comme il le faut.

« - Tu sais, j'ai pas mal d'entrée pour des trucs de détente, des croisières, et autres conneries du genre … Alors si jamais t'as envie d'essayer, hésite pas à demander. J'te promets que je t’appellerai pas du voyage, t'en fais pas. »

C'est ça d'être fiancée à la PDG d'une entreprise qui fonctionne bien : on a des privilèges. Et le mieux là-dedans, c'est que je l'aime sincèrement.

Je hausse les sourcils quand John me parle de ca. Bon. Ca force a parlé de maniere naturelle dans le dos du vieux Tony qui nous écoute d'une oreille distraite.

- T'sais. Juliet m'a donné un coup d'pouce financier. Et puis Rek touche un salaire de prof et dépense presque rien. Et puis, j'dois être a Palema dans l'heure si on m'appelle pour... Le boulot. Donc très peu pour moi.

Je hoche la tête d'un air discret. l'air d'essayer de faire percuter a mon jumeau l'emploie d'un second degres un peu trop subtil pour lui.

- Mais j'veux bien que tu cesse de m'appeller tous les week ends pour aller jeter des oeuf sur la maison de George

Quand Tony m'offre ma glace. Mon regard tique sur un ilot de rosé. Nan. il l'a fait ? Il l'a encore demmandé.

- Espece de...

Ma glace. Gâchée par cette saveur que je hais le plus au monde. Alors que je suis sensée lui offrir cette sortie en gage de cadeau

- Monstre.

Ma main saisit l'épaule de John, tentant de lui jeter son abjecte farce au visage.

Hmm. Elle a refusé ma proposition. Merde, mais je vais les refourguer à qui, ces voyages, alors ? Non parce que bon, j'ai gratté des coffrets pour deux et tout, mais j'imagine que si on part en week-end avec Alice, elle voudra taper dans des trucs encore plus chics ; donc, ce serait cool que j'arrive à offrir ces trucs avant que ça périme. 'Fin, j'suis pas certain qu'on puisse utiliser ce terme pour ça, mais on voit l'idée, ok ?
Reste que, résigné, je hoche la tête d'un air entendu, avant de répliquer à sa pique.

« - Genre, ça te dirait pas. Imagine le tableau : toi, moi, des œufs pourris, un Georges en colère. Ça ta sonne pas paradisiaque ? »

Avant de me répondre, elle attrape la glace servie par Tony. Goûte, goûte, goûte. Je vois ses lèvres s'approcher du poison, et tandis que je fais tout pour contenir mon sourire sadique, je découvre son regard qui toise le piège. Merde, cramé.
Sans plus attendre, je découvre une espèce de rage enfantine naître dans les tréfonds de ses pupilles, le genre sans pitié. Sa main se lève, armée du cornet, et s'approche dangereusement de mon visage malheureusement moins hilare que je l'aurais souhaité. Par un réflexe chanceux, j'esquive, avant de prendre mes jambes à mon cou et de courir à reculons, cherchant à apaiser les tensions par quelques excuses vaseuses.

« - Mais non, mais c'est pas ce que tu crois … Va-y goûte, tu vas voir que c'est super bon. »

Ouais, non, je ne la persuaderai jamais de faire ça. Va falloir que je me retrousse les manches si je veux retrouver la face dégoûtée que j'aimais tant provoquer, il y a bien des années.
Alors, tandis que je recule les mains levées, je m'arrête brusquement pour saisir le poignet agressif de ma sœur, cherchant à supplanter sa force pour lui planter cette glace sous le nez. Avec un peu de bol, ça pourrait passer, non ?

Hum... Tu crois pouvoir m'avoir comme ca John ? J'ai une hache lourde contre ton ta lance de lumiere, et mes bras ne sont plus des allumettes comme avant. Au duel de force. Tu risques de gouter ta défaite. Et ta glace avec de la tartelette de fraise.
Je retiens sa main assassine, essayant d'approcher ce poison de mes levres. Mon pied recule. Découvre une table dans mon dos. Une idée germe. Aussi furtive qu'instinctive.

- Bouffe la si elle est bonne.

D'un geste expert. Ma main valide le tourne brusquement. Je tente de projetter mon adversaire en demie cercle contre une table de terrasse.

1 : Echec. La situation en reste la. Avec John qui rapproche doucement mais surement la glace de la bouche de Luna
2-3 : Echec en demie teinte. John n'est pas déplacé mais ne parvient pas a avancer la glace. On reste sur un statut co.
4-5 : Réussite. John est acculée contre la table. Luna n'est plus en position de faiblesse. Mais pas encore en en position de force
6 : John se ramasse sur la table. Cette dernière tombe sur la coté.

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'Dé classique' :

A l'instant où la main de ma sœur se saisit des mes fringues, je le concède, mon cœur rate un battement. Parce que là, juste derrière elle, je découvre une table qui ne demande qu'à me renverser ; mais contre toute attente, sa poigne légendaire me fait l'effet d'un pétard mouillé – c'est tout juste si je me demande si finalement, elle n'aurait pas que frôlé mes vêtements.
Alors, évidemment, un sourire moqueur se trace sur mes lèvres. Elle aurait dû cent fois en finir là-dessus, mais faut croire qu'elle n'est pas aussi douée que ce que j'aurais imaginé. A moins qu'elle ne développe une allergie à la tarte à la fraise, pour mon bon plaisir.

« - Je vais pas te voler ta glace, quand même. »

Oui, nos échanges ne sont d'aucune utilité ; si ce n'est, offrir un peu de distraction au vieux Tony. M'enfin, place à ma contre-attaque, j'imagine. Je balaie brièvement les environs du regard, tandis que notre affrontement demeure une seconde en statu-quo – jusqu'à apercevoir la silhouette d'une idée dans mon esprit.
Si elle a un point faible, c'est probablement celui que j'imagine. Maintenant, j'aimerais bien savoir si je n'ai rien perdu de l'époque.

Bref, en court, ma main libre s'élance vers les côtes de Luna, cherche à s'immiscer dans les creux, à chatouiller les coins les plus sensibles : le côté, l'aisselle. Je sais, ça ressemble un poil à de la triche, mais bon, il n'y a pas de sale victoire, hein ? Le perdant sera celui qui finira avec le visage orné d'un cône, rien de plus – tout est permis, et j'espère bien qu'elle compte me surprendre. Non parce que si ça s'arrête sur cette botte-là, je vais finir par croire que Rekor l'a un peu ramollie : faut dire, j'avais en tête qu'elle cassait des culs, quoi.

[1 : Doigts de fée mon cul, les guilis brassent de l'air
2-3 : Les chatouilles font difficilement mouche, sans grand effet
4-5 : Ah, c'est tout de même rigolos, les guilis. Y a de quoi donner un avantage à John
6 : Le génie des guilis. Avantage certain pour John]

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'Dé classique' :

Je n'arrive pas a me concentrer.Et John tire un avantage certain de cette situation. Il va gagner. Mais je me rendrais pas sans combattre l'espace d'un instant. J'ai comme un fugace éclair de génie. De la méchanceté gratuite. A moi de voir si c'était rentable. Bon. Treve de pensée Je retente le coup pour le renverser contre la table. Il est probable qu'il s'y attende. Mais j'ai pour moi la surprise.
Mon cerveau lui envoie une série de mots. Directement dans sa tête. Personne ne saura que j'ai triché. Il pourra même pas s'en plaindre

Barnes. Endive. George champignon. Wonderwoman. Iron Fist

Une idée fugace. Un cran au dessus dans la mesquinerie.

Nylian



Dés : Les même que mon précédent messages ♪

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'Dé classique' :

Ah. Euh. C'est une technique, on va dire. Je plisse un œil, fronce le sourcil qui va avec, toise ma sœur tandis qu'elle s'évertue à énumérer tout un tas de mots peu agréables. J'imagine que c'est sa façon de se battre, alors je juge pas, hein – à moins que ça ne soit une botte spéciale à mon encontre. C'est une idée un peu désuète, mais pourquoi pas, après tout ? Si j'étais aussi con que je le prétends, ç'aurat pu fonctionner.
Non parce que je l'ai grillée, sa main qui a tenté de me tirer une seconde fois vers la table ; et non, désolé l'amie, mais ça ne sera pas aujourd'hui que je reverrai mon régime alimentaire.

Bref, c'est un double échec, sœurette. Peut-être qu'il faudrait qu'on reprenne les entraînements après tout ? Oh, allez, je taquine, je ne suis plus si arrogant en vrai. Un poil, à la limite. Mais je suis clairement descendu d'une étagère, ok ?
M'enfin, à mon tour donc – d'ailleurs, c'est quoi ce délire de tour par tour ? Elle est où la simultanéité logique dans tout ça ? Boh, je vais faire passer ça sur le côté chelou de nos trips, et tout s'explique.
Et voilà que je perds encore du temps avec tout ça. A ce rythme, je vais finir par faire des pavés mentaux pour un pauvre mot, tiens.

Bon an mal an, voici ma riposte. Je feins m'être fait avoir sur son ultime agression – pas des moindres en plus, c'est un peu salaud de ramener ce prénom sur le devant de la scène -, relâche doucement mon étreinte, avant de forcer comme un demeuré en direction de sa face. Si avec ça j'arrive pas à gagner, je saurais plus quoi faire, bon sang. Allez, bouffe, jumelle démoniaque.

[1 -3 : Rien
4 - 6 : BIM VICTOIRE DE JOHN HA HA HA]

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'Dé classique' :

Je ne me laisse pas avoir par ce piège stupide. Ma main maintient exactement la même pression et fout en échec sa stratégie. Alors comme ca, John me pense aussi simplettte pour tomber dans ce piege ? Tss.. J'en suis vexée. Puis je me remémore que lui, peut tomber aussi dans ce piege. C'est probablement pour ca qu'il l'a fait. En étant persuadé de son efficacité.
 
Bon. Fini de jouer. Je ne voulais pas en arriver la. Mais il m'y oblige. Surtout que qu'il adore me racconter les séries qu'il regarde en ce moment. Ce qui m'offre des informations sur là ou il est pas a jour. Mon cerveau se connecte sur le chan vocal Nephil de ce discord mental.

A la fin de defenders... !

Ma main lui offre un violent coup pour tenter de dégager cette arme.  A chaque echec. Je continue. Imperturbable :

A la fin de la saison 7 de Game Of Thrones... !
A la fin de stranger thing et de sens8 y'a... !
Et si tu continues. C'est Dinotrux qui va y passer espèce de...

Ma main arrive enfin a chopper cette glace. Et voilà que dans un élan de pitié. Je ne l'écrase pas sur la tête du traitre. La pauvre arme se retrouve dans un poubelle. Tandis que je plaque un billet pour payer 3 glaces.

- Une autre. Sans le gout tartelette de fraise.

Et apres un bref instant de silence. J'envoie un message dans le canal général des Nephils

Si un autre Nephil que john passait par la et s'est fait spoil. Sachez que je suis désolée.

Alors, j’ai perdu. Et pour une fois, j’arrive pas à être bon joueur. Tout au plus, je parviens à calmer d’un peu cet élan de dégoût qui s’empare de mon regard – puis qui, sans l’ombre d’un doute, complotait quant à évincer toute joie de ce dernier. Mais, bordel, c’est juste que … Ça se fait pas, quoi.
Game of Throne, Sense 8, Defenders, tout ça, j’en ai rien à carrer de ce qu’elle peut dire dessus. Parce que je fais probablement partie des premiers à regarder chaque épisode, que je traine sur les mille forums où les théories vont et vacillent ; à un tel point que rien de ce qu’elle pourrait dire ne me prendrait au dépourvu.

Sauf qu’elle a trouvé le sujet à ne pas aborder. Le crime à ne pas commettre. Oui, à l’instant où elle a décidé de me divulgâcher DinoTrux, j’ai une faiblesse dans le bras. Mais, il ne fallait pas qu’elle finisse sa phrase. Je suis prêt à me prendre une glace dans la face pour ça, mais par pitié, elle devait se taire, bordel ! Je ne supporterai pas qu’on m’arrache un quelconque plaisir sur cette série de génie, bon sang. Je l’ai déjà connue beaucoup trop tard quant à mes standards habituels, et ai fait l’hérésie de ne pas l’avoir encore achevée, alors … Non, vraiment, pas de ça Luna. En plus, comment est-ce que tu connais ça, sérieusement ?
Bon. Respire, John.

Le visage plus sérieux, je retourne vers Tony et fais l’exploit d’un sourire pour le gratifier, tandis que j’attrape à mon tour un sorbet. Après un bref soupir, je m’installe face à ma sœur, l’air de celui qui a assez joué pour la journée.

« - Donc. Tu voulais parler de choses sérieuses, non ? »

Ouais, ouais, supporte ma mauvaise humeur trente secondes, tu dois en être capable. De toute façon tu me connais, ça me prendra pas plus longtemps à te pardonner de ta faute. J’aime me dire que je suis miséricordieux, à défaut de me songer imbécile.