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  [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]
MessageSujet: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeMer 18 Mar 2015 - 0:48
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Spoiler:

« Funambule entre les grattes ciel
Je défie les mirages
Les avions d’chasse et les soleils »


Un drap d'obscurité s'est abattu sur l'ensemble du quartier. Les âmes à l'extérieur prolifèrent bien plus qu'en plein jour, explorant ce nouveau territoire qu'est le leur, familier à leurs yeux en pleine nuit. Pas à pas, le monde reprit vie en cette nuit sans lune. Les faisceaux des lumières balayaient les ombres, chassant les ténèbres. Les halos pâles étaient toutefois rares ; l'ensemble des squats était suffisamment restreint pour que chacun des locataires sache où aller même sans astre lunaire ou solaire en guise d'étoile. Pas de bâton de berger pour eux. Pas même de troupeaux à guider. Juste leurs carcasses parfumées au gin à traîner.
Chacun se rendait au même endroit. Un grand local dont l'isolation restait à désirer mais qui permettait d'avoir plus chaud dedans que dehors. Des murs tagués à foison, des slogans colorés éclatant entre les prunelles. Arc-en-ciel de couleurs.

La musique battait son plein à l'intérieur. Des instruments de toutes sortes ; du djembé en passant par la guitare. Des casseroles et des cuivres. Tout ce qui pouvait faire du bruit. Des verres brisés au sol. Son unique mais ô combien mélodieux. Souffles rauques de ceux ayant un peu trop abusé du whisky. Orchestre philharmonique de renom, la gloire de Bunker Hill, les exilés de la société. Des anarchistes pour certains. Clandestins pour d'autres. Tous unis par la fièvre et l'ivresse de la fête donnée sans aucune raison en cette soirée.

Saskia qui sortait les pieds nus malgré les tessons de verre. Saskia la Russe aussi insaisissable que l'air, sirotant dans les verres de vodka l'un après l'autre, sans aucune gêne, sans attendre l'accord des futurs gosiers. C'était un peu chez elle, ce squat. C'était un peu elle qui avait organisé cette splendide fête. Sans avoir rien fait, bien entendu.
La musique la transportait. La musique américaine était totalement différente de ce qu'elle avait connu en Russie. Cela ne lui déplaisait pas. Elle avait mis du temps à s'y habituer parfaitement, bien sûr, de la théorie à la pratique, il restait un fossé énorme qu'il lui avait fallu franchir. Les effluves de jazz manquaient à l'appel en cette belle soirée de printemps mais elle s'en passerait aisément. Une année qu'elle était ici, une année qu'elle écorchait l'anglais tout en ayant fait des énormes progrès. Mais certains aimaient encore la titiller sur ses problèmes de langage.

- Hé toi ! Pourquoi tu t'amuses pas ? Pourquoi tu danses pas ? Pourquoi tu bois pas ? Pourquoi tu... légère hésitation de la part de la Russe qui paraît devoir faire un effort monumental pour adopter une syntaxe un minimum correct dans cette langue qui n'est pas la sienne et tant elle est imbibée de vodka, pourquoi tu vis pas ?

Il ne sera rien dit quant à aux absences de négations de ces phrases qui auraient de quoi faire hurler les puristes. Chut. Une Russe qui cause anglais aux Etats-Unis à Palema en ayant bu plus que de coutume, il faut de tout pour faire un monde.

Pauvre interlocuteur déjà pris pour cible de Saskia sitôt arrivé dans le quartier. Paumé, cela se voyait. Lui avec sa casquette qui lui mangeait le front. Saskia l'attrapait déjà par la main, le traînant avec elle vers l'antre funeste des arpèges artisanaux et de la drogue sur demande. Toujours un sachet de cocaïne avec elle, la brave Saskia. Pour refourguer la marchandise aux futurs initiés comme le jeune homme qu'elle embarquait avec elle, rebroussant chemin, paraissant danser entre les éclats coupants.

- Alors, alors, tu veux quoi ? Quelque chose à boire, pour commencer ? La vodka est certifiée de la pure de Russie ! Pour le reste hum... Y a des rumeurs comme quoi le whisky d'ici, des gens pissent dedans mais j'en sais rien vu que je me contente de la vodka...

Son lourd accent Russe imprégnait chacune de ses phrases, au niveau des R notamment. Difficile de se méprendre sur la nature d'étrangère de Saskia. À vrai dire, elle ne s'en cachait pas. Elle s'était faite accepter en tant que telle, les vannes fusaient parfois mais jamais rien de bien méchant.

- Allez allez, fais pas la tête comme ça ! Souris un peu ! Tu aurais préféré que je te laisse là-bas tout seul ? C'est plus triste, là-bas... C'est loin du son et du cœur de la fête...

Saskia n'était pas la seule à être si amicale avec des inconnus auxquels elle ne leur laissait pas ouvrir la bouche. La plupart des gens ici étaient ainsi. Et c'était bien pire lorsque une bonne dose venait d'être injectée ou que l'alcool circulait tranquillement entre les corps. Saskia en était un bon exemple. Quoiqu'elle n'avait encore touché à rien niveau poudre. La douce boisson de son pays lui suffisait. Un rien la satisfaisait.

Si seulement elle avait regardé avec plus d'attention sans doute aurait-elle pensé à mettre au féminin son adjectif qualifiant ce pseudo-jeune homme ! Il n'y avait qu'elle pour se faire avoir comme ça. Elle et les autres du squat. Et pas mal d'autres gens aussi. Satanée fête ! Maintenant regarder l'autre fuir à toutes jambes quand il se rendra compte que son errance l'a conduit auprès de la faune de Bunker Hill.


Dernière édition par Saskia Kochka le Jeu 26 Mar 2015 - 22:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeMer 18 Mar 2015 - 11:25
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Naoto Shirogane
Naoto Shirogane - S-Elue
Je ne sais même plus ce qui m'a conduit dans ce coin paumé du quartier sud. Mais sans doute pas une bonne idée. Le besoin de respirer, de changer d'air aussi. De ne plus avoir besoin l'espace d quelques instants d jouer c rôle que je tiens depuis ma naissance. Oui, les choses ont changées depuis que mon vœu a été exaucé mais j'ai toujours du mal  m'y faire. Et finalement, je réalise que si les gens finissent par m'accepter, c'est aussi un peu au détriment de mon frère. Et cela, je n'arrive pas à le digérer.

Oui, c'est cette dispute au téléphone qui m'a fait quitter mon repère. J'aurais pu me rendre dans n'importe quel bar mais non, j'avais besoin d'autre chose. Et à force de simplement errer, sans regarder ou me mener mes pas, me voilà arrivée dans le quartier de Bunker Hill. Ce qui ne me fait nullement peur malgré la mauvaise réputation des lieux. Je suis déjà venue, de jour comme de nuit, pour diverses raisons et certaines têtes me connaissent alors je ne crains pas grand chose.

- Hé toi ! Pourquoi tu t'amuses pas ? Pourquoi tu danses pas ? Pourquoi tu bois pas ? Pourquoi tu...
pourquoi tu vis pas ?


Je relève la tête à ses paroles. Le ton est typique de celui des gens du quartier mais l'accent très prononcé. Pas une américaine donc. Russe ou des pays de l'est, je dirais. Je n'ai pas le temps, ni vraiment l'envie d réagir, alors je me laisse attirée dans ce squatt vers lequel elle me guide. Son antre, leur repaire à eux, les laissés pour compte. La musique baigne le tout, un peu agressive à sa façon tandis que les gens vivent, comme ils peuvent. Ou comme ils veulent? Peut-être aussi un peu.

- Alors, alors, tu veux quoi ? Quelque chose à boire, pour commencer ? La vodka est certifiée de la pure de Russie ! Pour le reste hum... Y a des rumeurs comme quoi le whisky d'ici, des gens pissent dedans mais j'en sais rien vu que je me contente de la vodka...

Oui, je connais ces rumeurs, elle n'est pas la première à m'en faire part. Même si je serais étonnée que la vodka ne subisse pas aussi le même traitement mais bon. Mais bon, sur le coup, je n'ai pas vraiment envie de boire. J'observe les lieux, tous ces gens qui finalement semblent presque heureux de leur vie et de leur état. Et moi, l'étais-je réellement?

- Allez allez, fais pas la tête comme ça ! Souris un peu ! Tu aurais préféré que je te laisse là-bas tout seul ? C'est plus triste, là-bas... C'est loin du son et du cœur de la fête...

Oui, seule. Voilà un mot qui me caractérisait bien. Et dire que je me permettais de faire ds leçons de morale à d'autres à ce sujet. C'est pour cela que je n'aime pas ce quartier. Parce qu'au fond, je réalise que ces gens à la survie compliquée ont malgré tout une vie simple, qu'ils apprécient faute de l'aimer. Ce que je souhaite depuis toujours.

"- Va pour une vodka."

En attendant, je me laisse bercer par la musique. Je n'ai pas assez le temps d'en écouter par moi-même alors oui, j'en profite. Je reconnais certaines silhouettes, et même un visage au loin, un petit dealer de rue au grand cœur, toujours prêt à rendre service malgré son penchant pour la drogue. Et je me contente de suivre ma guide du moment, visiblement déjà bien imbibée.
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MessageSujet: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Naoto Shirogane]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Mar 2015 - 0:01
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Saskia s'éclipsa à la vue de son invité le temps d'aller chercher la boisson exigée. Pas bien bavard, celui-là. Un verre rempli et demi-tour vers lui. Sans oublier de se servir à son tour, il serait malpoli de le laisser boire seul sans aucune compagnie ! Ah la politesse façon Russie !

Elle revint alors, constatant qu'il n'avait pas bougé de l'endroit où elle lui avait faussé compagnie, sans rien dire, silencieuse comme la nuit qui la précédait. Elle lui tendit l'alcool sacré, but une gorgée dans son propre verre – pour changer – et inclina la tête de gauche à droite, la balançant au rythme de la musique. Un peu à la manière de son petit frère, Avdeï. À ce cruel souvenir, elle s'arrêta aussitôt, tentant de se replonger dans la réalité, cette réalité qui était la sienne.

- Tu fais quoi par ici ? Tu t'es perdu? T'as pas l'air du coin mais tu n'as pas l'air non plus très craintif... s'amuse à penser Saskia, c'est bien, j'en ai marre ici des gens qui baissent les yeux dès qu'ils doivent passer par Bunker Hill !

Long soupir de la part de l'humaine. À Palema, tout était différent. Si à Saint-Pétersbourg, l'hospitalité primait sur tout, c'était tout le contraire ici. Oh elle avait bien rencontré quelques âmes généreuses ! Mais de purs américains lui ayant tendu la main ? Elle les cherchait encore. Tous exigeaient un service en échange d'un autre. Le principe de l'échange équivalent. Cette pensée la révulsait. Et l'action de juste aider l'autre par simple altruisme ? Disparue, envolée, noyée dans cette Amérique illusoire ! Ah comme la Russie la tiraillait par moment, lui manquait, ou plutôt sa population ! Etrangère à Bunker Hill, elle avait dû tracer son propre chemin.

- Ah je t'embête avec mes questions, laisse, c'est pas grave.

Assise en tailleur, la main de Saskia s'engouffra dans la poche de son jean pour finalement en ressortir une boîte métallique tenant dans le creux de sa main. Elle en extirpa feuilles et tabac pour se préparer à un rituel des plus sacrés. Quoique inoffensif ici. En quelques minutes, la cigarette roulée fut prête. Que du naturel, bien sûr. Elle proposa la tige à son ami d'un soir.

– T'en veux ? J'ai pas de clopes, désolée, juste ça. Mais si tu veux quelque chose d'un peu plus fort, faut demander à d'autres des alentours, précisa-t-elle d'un geste vague du bras comme pour désigner l'ensemble de la populace, rien de bien méchant.

Elle repoussa la roulée et un briquet devant les yeux du garçon – ou de la fille, tout dépend du point de vue, narrateur ou personnage – et attendit. Comme un test qu'elle lui faisait passer sans rien espérer, sans rien attendre. Juste voir et observer. Alors toute à son attente, elle se rendit compte qu'elle ne savait pas même le nom de celui avec qui elle partageait un verre.

- T'as un nom, l'ami ? Moi tu peux m'appeler Saskia. Tu peux et tu dois m'appeler comme ça, parce que c'est comme ça.

Il y avait bien deux-trois surnoms qui circulaient concernant Saskia mais rien de bien méchant. Des piques entre les différents squatteurs. Chacun ses surnoms par ici. Certains plus esthétiques que d'autres. Tous se vannaient un jour ou l'autre. Pour Saskia, c'était surtout concernant son accent prononcé qui ne daignait toujours pas s'effacer après un an d'errance ici. Elle s'en satisfaisait et tant pis pour ceux que cela dérangeait. Elle se faisait aisément comprendre.

Nouvelle gorgée de sa boisson onctueuse et délicieuse. Bref coup d'oeil vers la foule qui se formait, toujours plus dense à chaque instant. Saskia mourait d'envie de se mêler à eux mais craignait de trop entrer dans la foule pour ne former qu'un avec ce troupeau en devenir. Une bien triste pensée pour elle.

- Tous ceux qui sautillent en rythme, on dirait des fous ayant perdu leurs royaumes, murmura-t-elle pour elle-même et en souvenir de son petit frère resté à Moscou avant de redresser la tête et de croiser le regard du jeune homme à la casquette, pardon, fais pas attention, je pensais à voix haute. Rien d'intéressant, je crois.

La musique continuait d'emplir les lieux pour leur chuchoter des mots doux aux oreilles. Une musique brute, sauvage, presque originelle. Une musique purement humaine. Les sentiments étaient bannis de ce son-ci, ne restait que la violence et le cri perdus en chacun de ces êtres. Le fleuve des arpèges s'écoulait lentement, berçant chacune des carcasses vivantes.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Mar 2015 - 9:32
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Naoto Shirogane - S-Elue
Déjà, la jeune fille a disparu au milieu de ses confrères de galère avant de revenir à ma hauteur, un verre dans chaque main, dont un qu'elle me tend. Je m'en saisis et l'en remercie. je commence par humer l'odeur puissante de l'alcool avant d'en déguster une première gorgée. Ce n'est pas la meilleure des vodkas qui existe mais ça se laisse boire sans trop de difficultés.

- Tu fais quoi par ici ? Tu t'es perdu? T'as pas l'air du coin mais tu n'as pas l'air non plus très craintif...
c'est bien, j'en ai marre ici des gens qui baissent les yeux dès qu'ils doivent passer par Bunker Hill !


"- J'avais besoin de prendre un peu l'air. Et je connais plutôt bien le coin donc je sais que je ne crains rien tant que je ne dépasse pas les limites posées par les habitants du quartier...."

Ce lieu, c'était leur repaire, leur antre. Enfin, une des dizaines qui peuplait le quartier. Et tout le monde pouvait y être admis à condition de respecter le peu de règles qui y étaient établis. Bien qu'en général, les agents de la loi ne soient as du tout bien perçus dans le coin, j'avais l'avantage d'avoir tiré 2/3 petites pointures des environs de très gros ennuis alors, en échange, on passait sous silence mon métier et on me laissait vagabonder par ici. Tant que personne n'empiétait sur le territoire de l'autre, tout irait bien.

Je me laisse légèrement bercer par cette musique un brin agressive tandis que la jeune fille à mes côtés tire une boite de sa poche dont elle extrait de quoi se rouler une cigarette. C'est vite fait et bien fait, trahissant son habitude.

- T'en veux ? J'ai pas de clopes, désolée, juste ça. Mais si tu veux quelque chose d'un peu plus fort, faut demander à d'autres des alentours, rien de bien méchant.  

"- Ça fera parfaitement l'affaire. Merci de ta gentillesse."

Non, je n'ai pas non plus envie de me défoncer mais une cigarette, pourquoi pas après tout. Je ne suis pas de ces jeunes pimbêches complètement coincées. Et puis, c'est aussi dans l'ambiance du moment, dans l'instant. Je me saisis de la roulée avant d'allumer le briquet d'un geste habile et de tirer une première bouffée de tabac. Il y avait longtemps que je n'avais pas fumé alors ça picote un peu mais pas assez pour me faire tousser.

- T'as un nom, l'ami ? Moi tu peux m'appeler Saskia. Tu peux et tu dois m'appeler comme ça, parce que c'est comme ça.

"- Naoto. Pour les mêmes raisons. Enchanté, Saskia. "

La foule danse et se déplace dans un même ensemble pourtant très chaotique. Troupeau dense qui cherche à exorciser ses démons personnels au travers de la présence collective. Chacun pour sa peau mais tous ensemble, pour se sentir plus fort et affronter la suite. Tout le paradoxe de ce monde hors du monde réside ici. Une nouvelle gorgée de vodka alors qu'après une seconde taff, je rends la cigarette à Saska. C'est elle qui offre, je ne vais pas en profiter seule non plus. Ici, le partage vaut très cher.

"- Tu n'es pas d'ici, n'est-ce pas? Ton accent te trahit un peu. Cela fait longtemps que tu es arrivé à Palema?"
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Mar 2015 - 22:52
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Roulée partagée comme le symbole de cette soirée partagée en toute quiétude et paix. L'objet revint entre les doigts de Saskia, comme un sixième doigt dont elle avait dû se détacher l'espace de quelques minutes pour mieux se sentir complète sitôt retrouvée.

Naoto, c'était pas bien commun comme nom. Aussi étrange de trouver un Naoto à Palema qu'une Kochka dans ces rues. La Russe tâcherait de s'en souvenir, ce serait tout de même plus sympathique pour faire la conversation si chacun s'appelait par son prénom.

- Des limites ici ? Pas de limites, ou alors tu as été mal informé ! À ta place, j'aurais sûrement choisi un autre coin pour aller promener mes orteils en pleine nuit mais chacun ses envies et ses plaisirs du moment.

À peine sarcastique dans sa dernière phrase. À peine.

Et lui qui lui fait des remarques concernant son origine. Fin détective, celui-là. Bien sûr que son accent la trahissait ; elle ne s'en était jamais cachée. Inutile de compter sur son patronyme pour se fondre dans la masse, là encore c'était peine perdue. Cela aurait pu être pire, elle aurait pu avoir la blondeur de son pays avec elle. Mais rien. Au moins son physique quelconque la dissimulait-elle au milieu de tous, un bon point déjà.

- Nan pas d'ici, en même temps, c'est pas bien difficile à deviner après avoir échangé quelques phrases avec moi. Je suis arrivée l'an dernier, sur un coup de tête entre autre, rien de bien intéressant, éluda-t-elle, mais toi alors ? Tu vas pas me faire croire qu'avec un prénom pareil tu appartiens à la masse américaine ? Ce serait bien trop triste pour toi !

Triste ? Etait-ce bien elle qui avait dit cela, elle qui aurait tant aimé naître américaine pendant son adolescence ? Elle qui s'était gavée des récits de voyages de ce continent pour finalement cultiver le désir de voir le saint pays de ses propres yeux ? Il y avait toujours une différence entre le désir et la concrétisation du désir. Saskia en avait les frais pendant toute cette année passée ici, à tenter de chasser les fantômes des regrets qui surgissaient parfois lors de ses insomnies quotidiennes. Son Amérique idéalisée avait volé en éclats sitôt les premiers mois passés. Juste la vérité nue et décharnée offerte à elle et cette pauvreté dans laquelle elle s'était embarquée sans jamais s'en offusquer, l'acceptant de bonne grâce car trop docile en ces temps-là.

- T'as dit que tu connaissais bien le quartier, nan... ? Y a moyen d'être plus explicite ? Car ta jolie p'tite tête blanche, je l'ai jamais vue traîner beaucoup dans le coin. Même pas du tout, répliqua-t-elle quelque peu méfiante, allez, allez, à moi tu peux tout me dire !

Ben voyons. Quelle vipère, celle-là. Toujours à se mêler de ce qui ne la regardait pas. En même temps, il était bien sage qu'elle commence à s'interroger sur le fond véritable de l'identité de Naoto. Les mots c'était bien joli mais cela ne prouvait pas grand chose. Alors avec sa jolie gueule d'ange, mieux valait s'en méfier du morveux.

- Oh j'ai une idée ! Et si on faisait un jeu ! Un espèce de... vérité ou vérité où l'autre doit boire s'il refuse de répondre à la question... Ou il boit s'il répond... Oh j'en sais rien, hésite-t-elle, partagée entre l'envie de boire et la crainte de finir totalement ivre au point de complètement déraper, bon ben tu préfères quoi ?

Déjà que Saskia était sacrément imbibée, peu importait la règle choisie, son taux d'alcool ne pourrait qu'augmenter encore en masse. Elle se leva pour aller chercher un bouteille de vodka, véritable arbitre de ce jeu improvisé au milieu des cris et de la musique. Place au jeu !
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 9:19
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-Des limites ici ? Pas de limites, ou alors tu as été mal informé ! À ta place, j'aurais sûrement choisi un autre coin pour aller promener mes orteils en pleine nuit mais chacun ses envies et ses plaisirs du moment.

Je laisse s'évanouir un demi-sourire sur mes lèvres. Oh si, il y a des limites ma chère Saskia. Mais celles-ci ne valent que pour les gens 'extérieurs', pas pour ceux de Bunker Hill. ET doublement pour les personnes de mon espèce. Mais je ne suis pas là pour faire une dissertation à se sujet. Elle n'a pas tort dans le fond, j'aurais pu, et sans doute même dû selon la morale populaire, me rendre n'importe où mais pas ici. Cependant, j'étais là et maintenant, je ne comptais pas m'en aller tout de suite.

- Nan pas d'ici, en même temps, c'est pas bien difficile à deviner après avoir échangé quelques phrases avec moi. Je suis arrivée l'an dernier, sur un coup de tête entre autre, rien de bien intéressant, mais toi alors ? Tu vas pas me faire croire qu'avec un prénom pareil tu appartiens à la masse américaine ? Ce serait bien trop triste pour toi !  

"- Ma famille est d'origine japonaise mais je suis né sur le sol américain. Après, rien n'exclut un jour mon retour au pays de mes ancêtres mais ce n'est nullement d'actualité pour le moment."

Pas la peine de se voiler la face. La branche américaine laissait à notre famille beaucoup plus de possibilité d'évolution dans le milieu des forces de l'ordre. Alors, pour rien au monde il n'était question pour eux de rentrer. Et puis, au fond, je ne savais rien de mon pays d'origine. Ma vie était ici alors pourquoi m'exiler dans une contrée toute inconnue qu'elle était, même si je pourrais aussi y trouver ma place? Et puis, Minato ne me suivrais pas et je ne supporterais surement pas cet éloignement forcé.

- T'as dit que tu connaissais bien le quartier, nan... ? Y a moyen d'être plus explicite ? Car ta jolie p'tite tête blanche, je l'ai jamais vue traîner beaucoup dans le coin. Même pas du tout, allez, allez, à moi tu peux tout me dire !

Nouvelle gorgée de vodka tandis que je laisse sa curiosité se frayer un chemin. Ma petite tête blanche, hein? C'est drôle, j'aime bien cette expression. C'est drôle, j'ai un peu l'impression de me retrouver dans mes premières années, cette lointaine jeunesse ou je commençais déjà à m'orienter dans cette voix qui est la mienne aujourd'hui. Par défi, un peu par provocation mais sans méchanceté aucune, je me contente de mettre un doigt sur ma bouche, comme en signe de secret en dissimulant un léger sourire. Tu ne m'auras pas aussi facilement, mademoiselle.

"- Oh j'ai une idée ! Et si on faisait un jeu ! Un espèce de... vérité ou vérité où l'autre doit boire s'il refuse de répondre à la question... Ou il boit s'il répond... Oh j'en sais rien, bon ben tu préfères quoi  "

"- Disons que celui qui refuse de répondre devra boire. Et le dernier debout aura gagné. A moins qu'on ne se mette d'accord ensemble pour stopper avant d'être fin ivre mort. "

Je ne compte pas finir complètement saoule non plus. J'ai plutôt une bonne résistance à l'alcool mais ma camarade de jeu est déjà bien imbibée de son côté alors pas la peine de trop corser le jeu non plus, je ne tiens pas à la rendre malade pour si peu. Mais j'avoue que l'idée de relever ce défi me plait bien. Au loin, une forme un peu plus massive que les autres me fait un signe de tête. Oui, je suis reconnue par certains mais ma présence ne les inquiète pas.

"- Je te laisse poser la première question. Après tout, je suis ici chez toi alors je vais me prêter au jeu. "

J'avale une nouvelle gorgée de mon verre qui se vide tranquillement mais surement. Et comme par magie, deux nouveaux verres sont apparus à nos côtés, portés par des mains invisibles mais bien présentes. Merci barman.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 15:21
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Pauvre Naoto qui n'avait pas connu son pays d'origine. Saskia s'imagina quelques instants à sa place, Russe exilée avant même sa naissance sur le continent américain. Son visage trahit son horreur par une brève grimace qu'elle fit sitôt disparaître. Quitter la Russie après l'avoir connue, oui. Fuir, oui. Mais ne jamais avoir connu le samovar et son thé unique, sa langue natale et son alphabet cyrillique, Saint-Pétersbourg et son hospitalité ? Elle eut un pincement au cœur en songeant à toute la culture piétinée dont Naoto avait fait les frais.

– Mais c'est horrible, murmura Saskia comme si l'on venait de lui apprendre le décès d'une personne chère à ses yeux, tu veux dire que tu n'as jamais mis les pieds là-bas, dans ton pays ? Et tu arrives à bien le vivre ? Je veux dire, moi, à ta place, je ne supporterais pas d'avoir cet espèce de voile autour de toute la véritable culture de mon pays et pire encore, de n'avoir jamais été à sa rencontre…

Personnifier la Russie en être animé, une méthode dont la brune faisait souvent preuve, parfois, lorsque la nostalgie étreignait son cœur et la berçait tendrement.

Elle se tut alors, ayant conscience qu'elle venait de poser une première question alors que le jeu venait de commencer. Ah non, non ! Il ne sera pas dit qu'une Kochka aura vainement laissé passer sa chance d'en apprendre un peu plus sur ce drôle de Japonais ! Elle se racla la gorge, faisant comme si de rien n'était. Nan pas du tout, aucune question n'avait été lâchée par mégarde. Elle pouvait même en glisser une seconde sans que le garçon ne se rende compte de rien ! Ben voyons.  

– J'ai pas peur de boire, hey ! T'inquiète pas pour moi ! Aller jusqu'à la fin du jeu avec l'un de nous deux se noyant dans sa gerbe ne me dérange pas ! rigola-t-elle, et puis t'en as de la chance, j'ai déjà équilibré la partie en ayant commencé à boire avant ton arrivée ! Tu te doutes bien que sinon, tu n'aurais eu aucune chance face à la Russe que je suis, la vodka, ça me connaît !

Le pire était qu'elle était totalement sérieuse concernant sa proposition de voir le jeu se clôturer sur l'un deux recrachant par ses poumons tout le liquide injecté. Mais le narrateur a préféré reformuler cela de façon beaucoup moins crue que son son personnage sinon gare à la mauvaise opinion et aux préjugés !  
Mais il fallait bien l'avouer, le pourcentage d'alcooliques était bien pus improtant en Russie que le nombre de junkies. À croire que Saskia avait préféré faire une entorse aux règles natales de son pays pour prendre son propre envol et se diriger vers la voie de la cocaïne et autre héroïne plutôt que de faire comme beaucoup et d'attraper la bouteille à son goulot.

Naoto allait ifnir par le savoir qu'elle était Russe, à force. Tout comme tout le monde ici présent.

– Bon, on va commencer par le commencement vu que tu ne m'as pas répondu quand je te l'ai demandé : comment t'as connu Bunker Hill, tête blanche ?

Oui, elle connaissait son prénom mais préférait par l'appeler par ce tendre surnom affecteux qu'elle lui avait déjà rétorqué précédemment. Tout le monde avait ses surnoms ici, si lui était tant que ça un habitué des lieux, il était plus que temps et nécessaire de le baptiser à son tour à travers un sobriquet ridicule ! Naoto avait échappé au pire, c'était certain.

– Et t'avises pas de me mentir, ça serait pas très gentil de ne pas jouer franc-jeu.

Surtout qu'il lui serait aisé de vérifier ses informations en allant poser des questions à droite et à gauche de Bunker Hill. Plus d'une personne devait déjà avoir croisé Naoto pour que personne n'ait encore fait la moindre remarque quant à la présence de cet inconnu ; Inconnu pour Saskia il n'y a pas dix minutes. Elle ne s'expliquait toujours pas comment elle avait fait pour ne jamais l'avoir vu errer dans le quartier. Trop occupé à se défoncer ou à vivre, tout simplement. Sûrement. Elle avait ses habitudes et se laissait porter par ces dernières. Le seul mot d'ordre à ses journées était la perspective de passer un bon moment. Désir en perpétuel contrebalancement avec la nuit tombée, une fois ses yeux fermés.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 19:41
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Naoto Shirogane
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– Mais c'est horrible, tu veux dire que tu n'as jamais mis les pieds là-bas, dans ton pays ? Et tu arrives à bien le vivre ? Je veux dire, moi, à ta place, je ne supporterais pas d'avoir cet espèce de voile autour de toute la véritable culture de mon pays et pire encore, de n'avoir jamais été à sa rencontre…

"- On ne souffre que de perdre ce que l'on connait déjà. Et on ne m'a jamais laissé le temps de me pencher sur cette question. Peut-être un jour, cela arrivera forcément. Et puis, je ne suis malgré tout pas complètement ignorante, les us et coutumes locaux perdurent au sein du cercle fermé de la famille. C'est juste.... différent. "

Dans un sens, je trouvais cette Saskia touchante. Elle devait être une des rares personnes à se préoccuper sincèrement de ce que je pouvais ressentir, vis à vis de ma culture à la fois nippone et américaine. En tout cas, bien que le jeu n'ai pas commencé, je me prêtais de bonne grâce à cet interrogatoire surprise. La question était sorti trop naturellement pour que je la comptabilise dans la partie qui n'avait pas encore été officiellement lancé.

-J'ai pas peur de boire, hey ! T'inquiète pas pour moi ! Aller jusqu'à la fin du jeu avec l'un de nous deux se noyant dans sa gerbe ne me dérange pas ! Et puis t'en as de la chance, j'ai déjà équilibré la partie en ayant commencé à boire avant ton arrivée ! Tu te doutes bien que sinon, tu n'aurais eu aucune chance face à la Russe que je suis, la vodka, ça me connaît !

Ça, je n'en doutais pas une seule seconde. Personnellement, j'avais une préférence pour le saké mais cela faisait partie de la même gamme d'alcool fort alors oui, je ne serais pas aussi simple à mettre au tapis qu'elle pourrait le croire. Même si elle devait bien plus l'habitude que moi de finir la tête penchée à rendre tout ce qu'elle avait ingurgitée dans le cours d'une nuit de beuverie. Et puis, je ne dis rien mais aucune règle ne nous interdira de changer d'alcool en cours de jeu et là, je pourrais aussi reprendre l'avantage.

"- Bon, on va commencer par le commencement vu que tu ne m'as pas répondu quand je te l'ai demandé : comment t'as connu Bunker Hill, tête blanche ?
Et t'avises pas de me mentir, ça serait pas très gentil de ne pas jouer franc-jeu.  "


"- Loin de moi cette intention. Le jeu n'aurait aucun intérêt dans ce cas."

Du regard, je cherche des silhouettes connues dans cette masse compacte et grouillante, vivante et en même temps se tuant à petit feu. Il doit bien y avoir par ici de quoi valider mon récit si cette gamine nécessite des preuves. Et je l'aperçois, ce grand métisse à la coupe afro. Un petit voleur à la sauvette qui a déjà eu plusieurs fois droit à mes visites.

"- Ce type là-bas. Mike Standford, ici tout le monde le surnomme Mickey, à cause de ses oreilles décollés. Il s'est fait passé à tabac il y a 3 ans, par un petit gang qu'il avait dévalisé. Ils lui ont laissé une belle cicatrice qui part de sa main à la moitié de son bras. Il me doit la vie. "

Les souvenirs reviennent, à la fois doux et vifs, comme s'ils étaient d'hier. Le crissement de la radio, l'appel téléphonique, le cris de douleurs, les hurlements et les injures, la sirène d pompier aussi et mon supérieur de l'époque, ce cher Logan, qui ne cessait de me traiter de tous les noms car j'avais pris des initiatives qui auraient pu se révéler dangereuses pour moi. Le pauvre, je lui en avais vraiment fait voir de toutes les couleurs.

"- J'étais en stage chez les flics et on a été appelé ici, car personne ne voulait se déplacer. On a fini avec 7 interpellations et 2 types à l'hosto. Mickey s'en est sorti mais son frère en est mort. J'étais chargé de sa convalescence et de sa surveillance alors j'ai commencé à traîner par ici, régulièrement. Et en me portant garante de son bon comportement, je lui ai évité 3 ans de taule. Depuis ce temps, j'ai le droit de circulation dans le coin. "

Me croira t'elle? Au pire, elle n'aura qu'à interpeller le principal intéressé. En attendant, je bois un coup même si j'ai répondu. C'est nul un jeu à boire si personne ne picole.

"- Qu'es-tu venu cherché si loin de ta contrée natale, toi qui parait tellement choquée que je n'ai pas connu la mienne? Cela m'intrigue. "
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 22:20
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Hum, ignorante ? Saskia pas assez torchée pour louper cette marque du féminin qui n'a rien d'un accident phonétique – l'ancien français n'est pas si loin ! Elle ouvrit de grands yeux éblouis par cet adjectif accordé qu'elle n'avait pas rêvé. Naoto à l'allure d'un homme n'en serait pas un ? Elle n'allait tout de même pas lui sauter dessus pour vérifier l'authenticité de cette information, ce n'était pas son genre. Non.

– Bordel t'es une fille ? Ou alors un travelo ? Ou alors c'est juste ton trip de parler de toi en utilisant le féminin ?

Non, elle l'harcelait juste de questions. Pour changer. La pauvre était choquée, ne sachant plus quoi penser. Au fond, qu'importait la réponse, cela ne changeait pas grand chose à leur jeu naissant. Saskia se gratta le crâne, perplexe et intriguée. Finalement ; le sexe de la personne qu'elle avait en face importait peu. Autant laisser ça de côté quelques instants.

– Mais pourquoi tu te caches sous des frusques de mec alors ? C'est pas logique !

Ah ben non en fait, Saskia n'en démordait toujours pas. Pauvre Naoto qui avait été honnête avec elle et lui avait offert une réponse véritable quant à son rapport avec la culture de son pays et voilà que Saskia piétinait tout, souillant de par ses phrases incessantes la vérité servie sur un plateau d'argent.

Elle croisa ses bras qu'elle posa sur la table et posa sa tête dessus, observant de ses prunelles arides le garçon ou la fille Naoto. Elle ne savait toujours pas quoi penser et ce soudain constat de tic de langage paraissait lui avoir fait l'effet d'une douche froide, chassant momentanément les effluves d'alcools qui l'éloignaient peu à peu du concret et du tangible. Un mal pour un bien.

– Après tout, c'est pas bien grave, trancha-t-elle, et pour cette histoire de culture, c'est pas de chance. À ta place, je me sentirais à la fois étrangère dans mon pays d'origine que je n'aurais pas connu et mon pays d'accueil que j'aurais toujours connu... Oui, c'est ça.

Ou comment remonter le moral à quelqu'un. Bravo Saskia.
Sa syntaxe laissait quelque peu à désirer mais mieux valait éviter de trop lui en demander. À ce rythme, elle risquait de régresser doucement et lentement pour finir par en revenir à sa langue natale tant c'était le désordre sous son crâne.

– Putain t'es flic ! gueula-t-elle, et merde !

Alors oui, c'était tout ce qu'elle avait retenu de cette charmante histoire qui aurait eu de quoi émouvoir bon nombre de gens mais certainement pas Saskia. Dire qu'elle avait failli lui refourguer un peu de coke. Dire qu'elle lui avait souligné que des pétards circulaient librement. Dire qu'elle l'avait taquiné en lui soufflant le stupide surnom de « tête blanche ». Dire qu'elle l'incitait à boire jusqu'à finir complètement ivre sur le parquet en ce moment même.
Elle enfonça complètement sa tête dans ses brads comme désireuse de se cacher à la vue de Naoto. Elle enchaînait gaffe sur gaffe. Après un an, elle déconnait toujours autant, n'avait rien appris sur l'art et la manière de se faire discrète. Viendrait un jour où ce serait son tour de se faire coffrer si elle continuait de ramasser sur le devant du squat des types louches avec qui elle voulait s'amuser le temps d'une soirée qui œuvraient pour les forces de l'ordre.

À cet instant, elle aurait tant aimé être comme Avdeï, souffrir d'autisme infantile pour pouvoir songer à se cogner la tête contre le rebord de la table et sentir son corps lui brûler pour exister enfin et se renfermer dans un monde qui serait le sien. Malheureusement, cela lui était interdit.

Respirer un grand coup. Son tour. Sa fugue de la Russie, bien. Ou plutôt sa trop grande envie de découverte des Etats-Unis, pays rêvé et idéalisé, hissé au rang d'une icône. Pour rien au monde elle n'aurait échangé sa culture avec celle des américains, elle gardait tout ce qui faisait d'elle une Russe, sans l'ombre d'un doute ! À cela, elle aurait ajouté le goût du voyage de certains américains, leur joie d'aller à la croisée des chemins pour aller vers l'autre, ce sentiment de liberté inexistant à Moscou ou encore le côté anarchiste visant à cracher sur l'argent sous toutes ses formes et se contenter du minimum. Difficile de vivre totalement avec cette dernière valeur étant donné que le fric gouvernait absolument tout dans le monde entier mais Saskia, comme d'autres ici, se contentaient de peu sans aucun regret.

– Ah oui. Ma fugue irréfléchie et précipitée de Saint-Pétersbourg pour les Etats-Unis il y a un an maintenant alors que je savais seulement baragouiner de l'anglais et encore... Crois-le ou non mais c'était totalement... spontané. J'en avais juste marre de devoir vivre cachée comme une délinquante dans mon propre pays alors je suis partie. J'ai été gavée des récits de voyages d'auteurs américains alors oui, ça me faisait rêver.

Saskia tira une taffe. Ce n'était pas parce qu'ils carburaient à l'alcool qu'elle se devait d'oublier sa fidèle compagne qui attendait depuis quelques minutes déjà que des lèvres prennent possession d'elle !
Elle ferma les yeux, tentant de mettre de l'ordre dans son esprit embué. Les idées se bousculaient pour ne former plus qu'un amas de masses informes qu'elle discernait qu'à grand peine. L'effet de la vodka qui commençait à se faire sentir, sûrement.

– Au final, je me suis rendue compte que c'était partout pareil, ici ou en Russie. Et je crois que si l'on ne m'avait pas fait connaître Bunker Hill, je serais sûrement repartie chez moi. Cela m'aurait sûrement tuée de honte mais mieux aurait valu ça que de vivre en étrangère misérable tout en me condamnant à ne plus voir ma neige natale.

Aucun mot concernant Avdeï ou une quelconque famille. Elle aurait très bien pu en glisser deux mots mais cela ne s'y prêtait pas vraiment. Elle répondait juste à une question, elle n'allait pas non plus déblatérer toute sa vie, si ? Naoto, elle, s'était restreinte.

– C'est tout. T'interprètes ça comme tu veux, c'est pas mon souci.

En guise de conclusion, elle lapa à son tour dans son verre à la manière d'un chaton effrayé trop occupé à boire son bol de lait pour s'apercevoir des êtres qui l'entouraient et de l’attention que l'on tentait de lui apporter.

– Mais va pas croire que ça me manque là bas, se défendit-elle, j'ai tout ce qu'il faut ici, les mêmes choses que là-bas et bien plus encore !

La Russe essayait de se donner une contenance, de se convaincre elle-même qu'elle avait fait le bon choix en restant à Palema plutôt que de repartir. Parfois, comme ce soir, elle doutait de la justesse de sa décision. Que faire pour y remédier ? Elle avait en effet la même vie que là-bas, rien n'avait changé. Vadim était devenu Howard, la neige avait fondu pour laisser sa place au soleil, la vodka avait été remplacée par de la bière ou des cocktails. Mais il manquait Avdeï, à ses yeux sa seule famille, la seule personne à laquelle elle était réellement attachée et pour qui elle s'inquiétait. Son regard se faisait lointain, désormais.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 11:16
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Naoto Shirogane
Naoto Shirogane - S-Elue
– Bordel t'es une fille ? Ou alors un travelo ? Ou alors c'est juste ton trip de parler de toi en utilisant le féminin ?
Mais pourquoi tu te caches sous des frusques de mec alors ? C'est pas logique !


"- Une question à la fois, et actuellement c'est à mon tour. Donc, je ne répondrais pas."

C'est elle qui a instauré les règles du jeu après tout alors je ne fais que les suivre. Si elle veux en savoir plus, il faudra qu'elle me repose la question plus tard. D'ailleurs, je réalise seulement qu'en effet, j'ai laissé le féminin s'intégrer à ma phrase, presque naturellement. Alors que je l'ai banni depuis si longtemps de on modes même de pensée. peut-être que finalement, ce vœu m'aurait fait plus de bien que je ne veux bien le reconnaître. Tout est loin d'être parfait mais je ne culpabilise nullement, je serais même plutôt soulagée dans un sens. Mais déjà, la russe reprend la parole.

- Après tout, c'est pas bien grave, et pour cette histoire de culture, c'est pas de chance. À ta place, je me sentirais à la fois étrangère dans mon pays d'origine que je n'aurais pas connu et mon pays d'accueil que j'aurais toujours connu... Oui, c'est ça.

Si tu savais à quel point j'étais même une étrangère à moi-même. Alors ce souci de racine et d'origine était relégué bien loin dans mon esprit. Mais sa sollicitude me touche aussi, je ne cache rien des raisons qui m'ont fait me rapprocher de Bunker Hill. Cette anecdote véridique que je lui raconte me fais remonter le temps alors que de son côté, elle semble plutôt se décomposer en découvrant un autre aspect de ma personnalité, et non des moindres.

"- Putain t'es flic ! et merde ! "

"- Si j'étais vraiment flic, je ne serais pas ici. On ne me laisserait même pas entré, tu t'en doutes bien. "

Je sais parfaitement comment les policiers et autres Marshalls peuvent être traités dans ce genre de coin. Moi, j'ai l'avantage d'avoir même des protecteurs par ici. Et par la même occasion, des indics pouvant se révéler précieux. Je ne suis pas assimilée à la loi aux yeux des gens de ce quartier, pas à celle de l'Oncle Sam et des billets verts en tout cas. Seulement à une forme de défense, dont je leur ai déjà fait profiter alors, nous vivons en bon voisinage, c'est un échange de bon procédé, qui apporte à chacun.

"- Ah oui. Ma fugue irréfléchie et précipitée de Saint-Pétersbourg pour les Etats-Unis il y a un an maintenant alors que je savais seulement baragouiner de l'anglais et encore... Crois-le ou non mais c'était totalement... spontané. J'en avais juste marre de devoir vivre cachée comme une délinquante dans mon propre pays alors je suis partie. J'ai été gavée des récits de voyages d'auteurs américains alors oui, ça me faisait rêver.
Au final, je me suis rendue compte que c'était partout pareil, ici ou en Russie. Et je crois que si l'on ne m'avait pas fait connaître Bunker Hill, je serais sûrement repartie chez moi. Cela m'aurait sûrement tuée de honte mais mieux aurait valu ça que de vivre en étrangère misérable tout en me condamnant à ne plus voir ma neige natale.
C'est tout. T'interprètes ça comme tu veux, c'est pas mon souci. "


Une désillusionnée de plus, voilà la première chose à laquelle je pense. On fuit une misère avec l'espoir de vivre dans un monde meilleur pour au final se retrouver au même point, si ce n'est avec le point de l'exil en plus. Mais au moins, elle ne regrette pas, c'est toujours ça de gagné pour elle. Je me contente de hocher de la tête à l'écoute de son récit, sans émettre le moindre avis ni l'interrompre. Chacun son histoire, sa vie et ses péripéties. Dans un sens, elle s'en était plutôt bien sorti puisqu'en un an, elle n'avait pas spécialement sombré. Tant mieux pour elle. Elle était forte, c'était évident.

"- Mais va pas croire que ça me manque là bas, j'ai tout ce qu'il faut ici, les mêmes choses que là-bas et bien plus encore ! "

Je me permets de laisser échapper un léger sourire. Le simple fait qu'elle se défende d la sorte prouve bien le contraire. Non, son pays ne lui manque pas assez pour qu'elle choisisse d'y retourner mais elle y a laissé forcément quelque chose. Une enfance, c'est obligé. Une famille, peut-être. Et un passé, un pan entier de son histoire. Et ça, qu'elle le veuille ou non.

"- On laisse tous quelque chose derrière nous, même sans nous en rendre compte. Du moment que tu as trouvé ici ce que tu cherchais, je n'ai rien à juger. Tu as ta vie, tu la mènes comme tu le souhaites."

La foule est compacte, la musique puissante et prenante. J'observe ce jeu de corps qui se meuvent séparément mais dans un même ensemble, langue universelle mais que plus personne ne sais réellement parler. J'emprunte la cigarette sur laquelle je prend une nouvelle bouffée avant de la rendre à sa propriétaire. J'inspire longuement, laissant la fumée s'échapper en un filet long et continu. Un signe d la main d'un type perdu dans la masse, je lui réponds avant de revenir à Saskia.

"- C'est ton tour, petite Miss 'R'. Pose ta question. Je crois déjà savoir que tu en as tout un stock."

Pourquoi serais-je la seule à bénéficier d'un surnom? Le sien était tout trouvé. Vu comment elle roule les 'r', et la misère qui caractérise ces personnes qui pourtant se satisfont de peu, elle ne pourra pas dire que je n'ai pas faire preuve d'une certaine logique. Que ça lui plaise, ça, c'est optionnel finalement. Tout comme pour le mien. De toute façon, on ne demande que rarement l'avis des principaux concernés.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 23:32
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Pfft ! Depuis quand les règles étaient-elles faîtes pour être respectées ? Surtout ici, à Bunker Hill, de la part de Saskia ! Ces règles n'étaient que de la parade, un prétexte pour se contenir quant à son désir d'en apprendre plus sur l'autre mais comment se contrôler quand les réponses en chaîne s'enchâssaient pour former un complexe puzzle dont des  pièces paraissaient manquer à l'appel ?

Ce n'était pas bien clair cette histoire. Un mec qui n'était pas un mec. Une flic qui n'était pas flic. Que devait-elle comprendre dans tout ce maelstrom ? Elle allait finir par avoir mal au crâne et l'alcool n'y serait pour rien cette fois-ci. La gueule de bois avant l'heure à cause de réponses trop honnêtes mais trop tirées par les cheveux.Saskia se frotta les yeux pour essayer de chasser l'affreuse migraine qui risquait de survenir tôt ou tard si toutes les réponses étaient ainsi faites de cette manière. Geste dépourvu de toute logique mais qui, elle, l'apaisait un court instant.

– Bon, t'as été en stage chez les flics mais t'en es pas un, ah nan une pardon, des leurs... Moi les seules fois où je vais les saluer c'est de force quand ils font une descente à Bunker Hill dans l'espoir d'un choper un ou deux de chez nous avec de la came. Les pauvres repartent souvent bredouille, se moqua-t-elle, alors quoi, t'as fait un stage là-bas pour te rendre compte que tu avais tort et que ce n'était pas ta voie ?

Naoto risquait sûrement de répondre à nouveau étant donné que c'était au tour de Saskia de l'interroger. Ce n'était pas cela qui l'importait le plus.
Le gros trouble de Saskia, et de bon nombre d'êtres, résidait dans son rapport à son identité. Trouble qu'elle retrouvait quelque peu en Naoto à sa manière de fuir son sexe et de le nier. Saskia ne connaissait mot à la psychanalyse mais elle n'était pas stupide pour autant.

– Chaque chose en son temps, c'est cette histoire de fille pas fille qui m'intéresse. T'aurais aimé naître en tant que mâle alors c'est pour ça que tu joues au mec ?

Cela ne la regardait pas mais la japonaise paraissait bien prise par le jeu. De plus, elle ne paraissait pas réticente à répondre à ses questions. Du moins pour le moment. La donne pouvait changer à tout instant, mieux valait que Saskia ne crie pas victoire trop tôt. Et victoire sur quoi ? Pour avoir su glaner quelques bribes de vie à une adoptée de Bunker Hill ? La bonne affaire. Elle ne voyait pas très bien comment tout cela pourrait lui servir mais elle trouverait bien. Ici, elle avait appris que la moindre vérité pouvait se révéler utile en temps et en heure si l'on savait un tant soit peu l'utiliser à bon escient. Il fallait juste se servir de sa cervelle et réfléchir. Ou du moins ne pas s'abstenir de réfléchir trop longtemps.

Saskia laissa glisser la pensée philosophique de la flic, faisant comme si de rien n'était alors que son esprit tout entier était tourné vers Avdeï. Le surnom trouvé par Naoto la fit sourire. C'était bien trouvé, il fallait l'avouer. Personne n'avait encore songé à tel sobriquet pour elle ici pour le moment.

– Ouais pas mal, ça change du Kochkat habituel que j'entends ici.

Elle était bonne pour expliquer deux-trois mots russes à la jeune fille. Au moins le jeu de mots concernant son nom de famille. Et lui expliquer quel était son nom de famille. Sans quoi, difficile pour un néophyte de comprendre quoi que ce soit à cette vanne.

– Saskia Kochka, c'est moi. Et « kochka » ça veut dire « chat » en russe. Alors voilà, ça amuse les américains de rajouter une lettre à mon nom de famille pour faire un jeu de mots comme ça. Autant te dire que dire « chat » en anglais a été l'un des premiers mots que j'ai appris ici et retenu avec leur connerie !

Sans aucune raison, elle vida son verre cul sec. Surtout que ce n'était pas à elle de répondre. Elle en avait juste envie, rien d'autre. Devait-elle se priver pour autant sous prétexte que ce n'était pas son tour de subir l'interrogatoire d'autant plus qu'il y avait peu de chance pour qu'elle rechigne à répondre ? La vodka coulait dans ses veines et bouillonnait dans son sang depuis sa naissance.

– Si je gerbe, tu voudras bien me tenir les cheveux, s'te plait ? C'est galère, les cheveux longs, en soirée. Toi, c'est plus simple.

Ce n'était pas pour autant qu'elle rêvait d'avoir les cheveux aussi courts que Naoto ou de les dissimuler derrière une casquette trop grande pour elle. N'était-il pas bon d'avoir en permanence quelqu'un pour ramener sa crinière en arrière quand les maux de ventre se faisaient sentir ? Mieux valait cela que de se retrouver avec des cheveux crades au matin.
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MessageSujet: [Quartier de Bunker Hill] Pill for the Ride [Rp Solo & Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 11:25
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Naoto Shirogane
Naoto Shirogane - S-Elue
– Bon, t'as été en stage chez les flics mais t'en es pas un, ah nan une pardon, des leurs... Moi les seules fois où je vais les saluer c'est de force quand ils font une descente à Bunker Hill dans l'espoir d'un choper un ou deux de chez nous avec de la came. Les pauvres repartent souvent bredouille, alors quoi, t'as fait un stage là-bas pour te rendre compte que tu avais tort et que ce n'était pas ta voie ?

"- Je trouves que tu poses beaucoup de questions pour un jeu où il ne faut en donner qu'une seule à chaque tour."

Oui, je me permets cette remarque en souriant légèrement. Ce n'est pas réellement un reproche, juste une simple observation. A croire que je suis soudain devenue extrêmement intéressante. Cela me change un peu, en général c'est surtout moi qui les pose les questions mais finalement, c'est agréable aussi dans un sens, de rencontrer des gens qui semblent vraiment se questionner sur la personne que vous êtes réellement. Ici, pas de masque ni de faux semblants, il suffit d'être soi-même. Pour un peu, je pourrais envier sa condition. Mais je crois que je ne suis pas encore assez ivre pour ça.

"- Chaque chose en son temps, c'est cette histoire de fille pas fille qui m'intéresse. T'aurais aimé naître en tant que mâle alors c'est pour ça que tu joues au mec ? "

"- Je n'ai rien choisi à ce niveau-là. On m'a imposé cette éducation sans me laisser d'autre choix. Dans ma famille, il ne pouvait y avoir que des mâles, j'étais une erreur. Cependant, il ont du faire avec alors, c'est moi qui en est fait les frais."

Désabusée. Oui, complètement. Cette fois, je ne me suis guère étendue sur les raisons profonde de mon état mais j'ai dis la vérité malgré tout. On ne m'a pas laissé le droit de devenir une femme. Je devais être à l'image de la famille, semblable à ce qu'ils attendaient de moi. Doucement, les choses commencent bouger, je le sens. Mais les vieilles habitudes ancrées mettront du temps à disparaître. Et certaines blessures ne se refermeront malgré tout jamais.

"- Ouais pas mal, ça change du Kochkat habituel que j'entends ici.
Saskia Kochka, c'est moi. Et « kochka » ça veut dire « chat » en russe. Alors voilà, ça amuse les américains de rajouter une lettre à mon nom de famille pour faire un jeu de mots comme ça. Autant te dire que dire « chat » en anglais a été l'un des premiers mots que j'ai appris ici et retenu avec leur connerie ! "


Eh bien, j'ai appris un mot de russe ce soir. Kochka, le chat. C'est assez poétique, j'aime bien la sonorité. En tout cas, je trouve en effet que les gens du coin n'ont pas cherché bien loin mais finalement, ce n'est pas plus mal car elle aurait pu tomber sur bien pire comme surnoms. Dans les environs, il y en a certains qui n'ont pas eu de chance à ce jeu-là. Est-ce mon origine ou mon boulot mais de leur part, je n'en ai jamais entendu sur moi. A part le Bleu, référence autant à ma place en tant que stagiaire lors de ma première descente dans le quartier que pour l'éternelle teinte de la tenue que j'aime à porter.

"- Si je gerbe, tu voudras bien me tenir les cheveux, s'te plait ? C'est galère, les cheveux longs, en soirée. Toi, c'est plus simple.".

"- Chaque inconvénients à ses propres avantages.
Évite de trop te vider malgré tout mais si tu as vraiment besoin de soutien, je serais là."


Je n'étais pas spécialement chaude pour devoir assister à la séance vomi de Saskia mais en même temps, je ne laisserais pas seule se noyer dedans non plus. La salle continue de se remplir et de se vider à un rythme semblable à celui d'un cœur qui bat, la fois lentement et très fort. Mon regard revient vers la russe à mes côtés tandis que je me souviens de ce regard qu'elle a lancé à plusieurs reprises, à la fin de son histoire et en parlant d son pays.

"- Qu'est-ce que tu as laissé là-bas et qui te manque sans vouloir te l'avouer? Ton regard en parlant de ton exil te trahi. "
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 19:24
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Saskia se tortilla sur sa chaise. Comme si Naoto était vraiment gênée d'être la cible de toutes les questions ! Elle devrait plutôt se sentir flattée, au contraire. Il est vrai qu'il était dans la nature de la Russe d'harceler tous ceux qu'elle rencontrait, à droite à gauche, donnant l'impression de n'être qu'une enfant ayant besoin de connaître tout sur tout. Il y avait un peu de cela. Depuis son arrivée à Palema, sa langue, autrefois sèche et silencieuse en Russie, s'était déliée. Elle ressentait le besoin de tout savoir sur tous ceux qui l'entouraient. Naoto ne faisait pas exception, malheureusement pour elle.

La demoiselle écouta la réponse quant à ce travestissement en homme. Elle ne s'était pas attendue à ça. Elle ne s'était attendue à rien, venant de la Japonaise, il lui paraissait qu'elle dissimulait des secrets dans ses poches en permanence. Elle était prête à tout entendre la concernant.

– Je suis sûre qu'il n'est pas trop tard pour faire marche arrière et assumer ta féminité sans oublier de dire merde à ta putain de famille ! la rassura-t-elle tout en levant son majeur, comme pour désigner ce qu'elle pensait de sa famille qui la bridait – ah ah – et l'empêchait de vivre pleinement, faut pas les laisser avoir le contrôle sur toi, c'est toi qui vis ta vie, pas eux !

Les parents qui étouffaient ses progénitures, elle avait horreur de cela. En même temps, pour elle, cela avait été tout l'inverse. Elle avait dû endosser le rôle de mère improvisé auprès d'Avdeï dans le seul but de l'éloigner de l'autisme. Chose impossible, le garçon devrait vivre avec son handicap toute sa vie. Mais très tôt, elle avait pris les choses en main, voyant que la Mère préférait laisser Avdeï dans son monde de silence plutôt que de le traîner dans le leur. Ne rien faire aurait signé l'arrêt de mort de toute vie sociale d'Avdeï.

La demoiselle laissa passer la phrase philosophique – encore une – de Naoto, retenant juste que si l'occasion devait s'y présenter, cette dernière serait bien cordiale de lui tenir les cheveux. Trop aimable.

Mais son sourire la quitta bientôt quand cette dernière creusa un peu trop en profondeur sur son passé. Son regard l'avait trahie. Tss.

– Va t'faire foutre Naoto, c'est pas tes oignons ! s'exclama-t-elle plus fort que d'accoutumé de manière à être la cible des personnes environnantes, mon regard il t'emmerde !

Ah très bien, très bien. Ou comment pourrir ses relations sociales. D'un trait, la demoiselle vida son verre. N'était-ce pas la règle du jeu ? Parler d'Avdeï ne la dérangeait pas. Parler d'Avdeï à une fraîche inconnue, c'était différent. Parler de lui, c'était toucher une corde sensible de la Moscovite, c'était admettre qu'elle l'avait abandonné, c'était se prendre en pleine gueule sa lâcheté précipitée. Et ça, jamais.

Une main se posa sur son épaule. Saskia leva la tête vers celui qui venait d'approcher de leur table et avait déjà tiré une chaise pour s'asseoir près d'eux. Howard qui était là lui aussi et avait rappliqué, surpris d'entendre la Russe d'ordinaire si calme se mettre à hurler sans aucune raison. Sans aucune raison connue, du moins.

– Pourquoi tu brailles comme ça ? T'essayes de réveiller les morts ? la taquina-t-il avant de poser son regard sur Naoto, tiens c'est pas toi le pseudo flic dont tout le monde cause depuis tout à l'heure ? Enchanté, Howard.
– C'est bon, laisse-nous, on fait rien de mal, on discute, c'est tout, murmura-t-elle en retrait, quelque peu effacée, ça va aller.

Ses mains tremblaient sous le coup de la colère et des souvenirs qui avaient reflué. Ses yeux paraissaient à deux doigts de déverser un torrent de larmes. Prunelles humides, elle faisait tout pour se contenir. Tout ça parce que la vérité avait été pointée du doigt. La vérité amère et acide qui lui faisait un trou dans le cœur. Elle essaya de calmer les battements affolés de ce dernier. En vain.
La foule avait repris ses occupations, les cris de la Russe étaient loin derrière eux maintenant. Pour elle, ne restait plus qu'un face à face avec son passé qui s'annonçait angoissant et inquiétant, une prise sans merci dont elle n'aurait pas forcément le dessus.

– Avdeï, Avdeï, laissa-t-elle échapper pour elle-même, les yeux dans le vide. Avdeïen'ka.

Saskia en plein délire, Saskia repartie à Moscou à travers sa nostalgie flagrante.
Une larme coula le long de la joue de la Russe. Finalement, Naoto aurait eu la réponse à sa question. En partie du moins.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 22:14
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Naoto Shirogane
Naoto Shirogane - S-Elue
– Je suis sûre qu'il n'est pas trop tard pour faire marche arrière et assumer ta féminité sans oublier de dire merde à ta putain de famille ! faut pas les laisser avoir le contrôle sur toi, c'est toi qui vis ta vie, pas eux !

"- J'y pense. Mais je vais faire les choses à mon rythme. Et pour le moment, cette image, je m'y suis habituée. Ma famille, c'est autre chose. Je verrais en temps voulu."

Pas la peine de s'étaler outre mesure, je savais pertinemment ce qu'il me restait à faire. Mais finalement, je ne voyais pas non plus me pointer du jour au lendemain en robe et talons hauts. Non, pour l'instant, le temps que les choses reprennent leur palce, que je m'assure que les gens m'acceptent réellement malgré ce que je suis en réalité, je continuerais à jouer au Petite Prince. Maintenant, je ne suis plus à un jour près et puis, les mecs ont souvent moins d'ennuis que les files alors, autant en profiter, pour une fois que c'est un avantage.

"- Va t'faire foutre Naoto, c'est pas tes oignons ! mon regard il t'emmerde ! "

Là, j'ai fait mouche. Je le savais avant même d'ouvrir la bouche mais je n'aime pas cet éclat qui brillait dans ses yeux. La douleur. Je la connait bien, cette petite flamme. Et même si on n'aime pas parlé de ce qui al, crevé l'abcès se révèle toujours salutaire. Déjà, un homme s'est approché de la Russe, venant oser sa main sur son épaule. Elle n'est donc pas du genre à s'emporter, c'est bon à noter également. Le type s'est assis, visiblement pas pressé de partir.

– Pourquoi tu brailles comme ça ? T'essayes de réveiller les morts ?
tiens c'est pas toi le pseudo flic dont tout le monde cause depuis tout à l'heure ? Enchanté, Howard.


"- C'est bien moi, en effet. Naoto, de même Howard."

– C'est bon, laisse-nous, on fait rien de mal, on discute, c'est tout, ça va aller.

Malgré ses paroles, le dénommé Howard ne semble pas pressé de s'en aller et se fait même servir un verre, histoire d'avoir une raison de ne pas trop s'éloigner. On ne sait jamais, au cas où. Mais je ne m'inquiète pas pour lui. La Russe est soudain devenue très silencieuse, comme replongée dans des images lointaines, aussi douloureuses que précieuses. Quelque part, je m'en veux un peu d'avoir poser cette question mais je reste ce que je suis. Et connaitre la vérité, tout savoir, c'est un peu la raison même de mon existence, l'essence même de ma vie.

"- Avdeï, Avdeï,
Avdeïen'ka. "


Un prénom. Qui sonne au masculin. Une personne très importante à ses yeux donc. Qui par rapport à elle, je n'en sais rien en je ne compte pas le lui demander tout de suite. Pour la suite, je verrais comment elle se sent, je ne tiens pas non plus à ma faire chasser des lieux. Mais bon, c'est aussi les risques du jeu. En en acceptant la règle, elle savait bien à quoi s'attendre. Je me contente de pousser un profond soupir avant de vider mon verre cul sec également.

"- Nous avons tous nos blessures. Et des gens que nous ne pouvons et ne voulons pas oublier. C'est peut-être aussi un peu la raison pour laquelle je ne suis pas spécialement pressé de laisser ma féminité ressortir."

Essayer de rétablir le dialogue, ne pas la laisser sombrer dans ses souvenirs. Howard s'est levé mais nous observe toujours de loin, d'une façon qu'il croit sans doute discrète mais qui est flagrante à mes yeux. Je commande deux nouveaux verres et rallume la cigarette roulée qui menaçait de s'éteindre. Une taff de tirée dessus avant de la tendre à la jeune Saskia.

"- C'est joli, Avdeï. Cela veut dire quelque chose? Comme Kochka?"
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeLun 23 Mar 2015 - 21:14
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Saskia repartie en Russie sous le regard soucieux d'Howard et intrigué de Naoto. Elle devait avoir sale allure en cet instant. Mais la junkie ne s'en préoccupait pas ; ses souvenirs dansaient en sa compagnie, une valse rapide, trop, même pour elle. Les images défilaient sous ses yeux hagards. Elle aurait tant aimé pouvoir arrêter ce défilement incessant qui lui vrillait le crâne. Rien à faire. Impuissante face à son propre passé.

Elle n'entendait plus rien, plongée dans son propre microcosme. Elle voyait à peine les lèvres de Naoto s'articuler entre elles pour cracher de nouvelles paroles, sûrement dans le but de la rassurer. Ce fut finalement le nom d'Avdeï qui l'extirpa de ses pensées vagabondes. Là, elle se rendit compte que sa joue était humide et que ses mains s'agitaient encore un peu. Elle rangea ses paumes sur ses genoux, dissimulant ce malaise soudain et essaya de reprendre ses esprits tout en appelant du regard à l'aide à Howard. Elle n'était pas sûre de réussir à parler en bon anglais et craignait de laisser sa langue natale reprendre le dessus sans lui.

– Non, ça n'a rien à voir... Kochka, c'est un susbt... subts... un nom commun, un mot qu'on utilise tous les jours. Alors qu'Avdeï, c'est un nom propre dont il faut creuser l'é...ty..mo...logie, réussit-elle à articuler pendant qu'Howard approuvait d'un hochement de tête, je crois que ça a pour origine « esclave » mais pas de chez nous.

Elle ne savait pas si cette explication était claire. Elle ne pouvait rien offrir de mieux en cet instant. La brune déchaînée prête à mordre quelques minutes plus tôt s'étaient radoucie. Il suffisait de peu pour qu'elle s'emporte mais il suffisait de pas grand chose aussi pour qu'elle se calme. Juste les bons mots qui feraient mouche. Avdeï était à la fois cette flèche qui blessait et apaisait. Parler de lui la faisait souffrir mais lui procurait un immense bien à la fois. Tout comme entendre son nom était une blessure de l'âme qu'elle ne pourrait jamais totalement refermer, blessure qui se transformait en cicatrice selon les conversations, variant en très peu de temps.

– Et avant que tu demandes, « en'ka », c'est juste un suffixe qu'on utilise en Russie, c'est affectueux, rien d'autre. Je sais pas trop s'il y a une équivalence au Japon ou même aux Etats-Unis, tu n'as qu'à traduire ça par... Traduis ça comme tu veux.

Elle tira sur la roulée tendue par Naoto. La Russe reprenait des couleurs. Ce moment d'errance n'était été que passager. Dieu merci. Parfois, aux dires de certains, il lui arrivait de s'absenter bien plus longtemps. Elle ne s'en rendait pas totalement compte, ne choisissait pas ces moments de vagabondage. Elle regrettait son comportement maladroit et ses accès d'errances.

– Pour tout à l'heure, j'voulais pas m'énerver.. C'est juste que.. Voilà quoi.

Toujours très explicite quand il s'agissait de revenir sur des moments aussi honteux que celui qui venait d'avoir lieu. En temps normal, Saskia était la joie même, jamais un mot plus haut que l'autre – la provocation, qui était sa seconde nature, ne comptait pas bien évidemment – mais il suffisait de fouiner un peu trop dans cette blessure qu'est la Russie pour laisser émerger une nouvelle Saskia, davantage sur la défensive, plus agressive aussi. Une junkie instable comme tant d'autres ici. Chacun avait ses raison pour se laisser aller. Les siennes, elle les avait abandonnées à Moscou.

– On laisse le jeu de côté et on va se défoncer là-haut ?

À croire qu'entre temps, l'information de Naoto en tant qu'apprentie flic ou quoi que ce soit qui s'en rapprochait était passé au travers ou du moins oublié par Saskia. Elle était redevenue la même que lors de sa rencontre précipitée avec la Japonaise. Rien n'avait changé.
Howard s'éclipsa, tout danger écarté, il n'avait plus de raisons d'être là. Au pire, il entendrait la miss crier à nouveau si jamais elle refaisait une de ses crises nostalgiques. Le lieu de la fête n'était pas bien grand.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeMar 24 Mar 2015 - 9:47
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– Non, ça n'a rien à voir... Kochka, c'est un susbt... subts... un nom commun, un mot qu'on utilise tous les jours. Alors qu'Avdeï, c'est un nom propre dont il faut creuser l'é...ty..mo...logie, je crois que ça a pour origine « esclave » mais pas de chez nous.

'Esclave'. Ne le serions-nous pas tous un peu à notre façon ? Esclave de la vie, de notre naissance, de notre éducation, de cette Terre qui nous a vu naître. En tout cas, cela n'enlevait rien à la musicalité du nom de cet enfant. Enfin, moi je trouvais ça vraiment joli. Au moins, la bombe est désamorcée à présent, la Russe ne risque plus de se mettre à mordre comme elle menaçait de le faire quelques instants plus tôt. Chacun ses points faibles et celui-ci est vraiment bien ancré chez elle.

"- Et avant que tu demandes, « en'ka », c'est juste un suffixe qu'on utilise en Russie, c'est affectueux, rien d'autre. Je sais pas trop s'il y a une équivalence au Japon ou même aux Etats-Unis, tu n'as qu'à traduire ça par... Traduis ça comme tu veux."

"- Aux Etats-Unis non, pas vraiment. Au Japon oui. Il y a des suffixes, souvent placés à la fin des noms de famille comme - Chan/San ou -Kun, qui sont à connotation affectives. Mais je ne sais pas exactement comment cela fonctionne, je sais seulement que cela existe et est très utilisé par les natifs de là-bas."

Je m'était un peu renseignée à ce sujet mais il était vrai que je ne maîtrisais pas vraiment ce genre de détails. J'avais bien dans l'optique d'apprendre un jour ma langue maternelle mais pour le moment, j'étais bien trop occupée ailleurs. Je la laisse récupérer la cigarette qu'elle porte à son tour à ses lèvres pour en avaler une grande bouffée salutaire. Elle semble enfin redevenue parfaitement maîtresse d'elle-même, ce n'est pas plus mal.

– Pour tout à l'heure, j'voulais pas m'énerver.. C'est juste que.. Voilà quoi.

"- Il n'y a as de mal, c’est déjà oublié. Et puis, les torts sont partagés, j'en prends aussi ma part."

Je m'en doutais que je risquais de touché un point sensible et malgré tout, j'avais continué. Alors oui, c'était aussi en partie ma faute et je l'assumais parfaitement. Je termine le verre devant moi et mon regard traîne un instant sur le cadran de ma montre. Déjà cette heure-là. C'est étrange comme le temps change de rythme suivant le moment et l'ambiance qui nous entoure.

"- On laisse le jeu de côté et on va se défoncer là-haut ? "

"- Ce sera avec plaisir mais une autre fois. Il y a quelqu'un qui m'attend et il risque de sortir les griffes si je tard trop. "

Oui, Arsen à un sacré caractère quand il s'y met. J'ai déjà été absente bien trop longtemps, il risque de se mettre à tourner en rond et du faire du boucan, juste pour me rappeler que je n'ai pas le droit de le laisser de la sorte. Normalement, mes soirées lui sont réservées mais là, cela plusieurs fois que j'étais trop prise pour vraiment m'occuper de lui. Il serait temps que je revois aussi mes priorités car lui, je ne veux surtout pas le perdre.

"- Prends soin de toi, Petite Miss 'R'. Longue vie à la Russie et bonne chance parmi nous. "

Je suis sincère dans mes propos. Je me redresse tranquillement avant de réajuster ma casquette. Je sens que des regards se sont posés sur moi, ils vont me suivre pour savoir ce que je vais faire. Et oui, je reste une étrangère par ici, même si je suis bien tolérée. Mais maintenant, il est temps pour moi de retourner dans un autre monde. Le mien. Je dépose un billet devant Saskia, pour régler les consommations même si je sais qu'ici tout fonctionne différemment. Au pire, elle en fera ce que bon lui semble. Et après un dernier salut, je retrouve l'air frais de la rue et le silence de la nuit.

J'inspire une grande goulée d'air avant d'expirer profondément et de me mettre en route. Au moins, cette petite escapade m'aura fait du bien. Même si je ne m'attendais pas franchement à ce qu'elle prenne cette tournure. Comme quoi parfois, le hasard fait bien les choses.

[ => Naoto quitte les lieux ]
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitimeJeu 26 Mar 2015 - 22:54
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Oh tristesse que de ne pas même parler sa langue natale ! C'est du moins l'impression qui sautait au visage de Saskia ! La langue était un outil essentiel pour survivre, comment se contenter seulement de celle de son pays d'accueil ? La Russe avait du mal à comprendre comment des parents avaient pu commettre pareille infamie. À la fin des noms de famille, quelle drôle d'idée. Alors pour Avdeï, cela donnerait Kochka-kun ? Alors comment savoir que c'était de lui dont il était question dans la bouche d'un autre et non d'elle ? Les Japonais aimaient se compliquer la vie, plus encore que les Américains qui, eux, avaient fait le choix de rayer toutes marques d'affections dans leur culture. Bonne idée pour une fois, tout plutôt que de créer un moyen linguistique inutile et puéril.

Naoto qui ne s'énervait jamais, tout juste bon à ramper à demi devant elle. Et ça, c'était flic ? Saskia haussa les épaules. Un autre que la bleue l'aurait sûrement remise à sa place, lui balançant ses torts en pleine face mais pas Naoto. Charmante fille.

– Ciao, tête blanche et à ta santé ! J'me défoncerai pour deux, t'inquiètes pas pour moi ! J'suis bien où je suis !

La demoiselle vida son verre avant d'observer, comme d'autres autour d'elle, le départ de Naoto. Plus qu'à espérer qu'elle la recroise un jour ou l'autre pour pouvoir se shooter en sa compagnie. Cela pourrait être sympathique. Si tous les flics étaient ainsi, la junkie voulait bien passer une soirée sur deux aux commissariats !
Elle la vit s'éloigner avant de se lever à son tour. Elle écrasa le mégot de cigarette, cadavre de sa rencontre inopinée, pour souffler ensuite sur les cendres disparates. Geste incongru au milieu de ce monde de bruit et d'alcool mais comme détaché de tout espace-temps. Comme un arrêt sur image.
N'avait-elle pas quelque chose à faire elle aussi ? Saskia aux doigts blancs entrait en scène.
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MessageSujet: Re: [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé]    [Quartier de Bunker Hill] Parfum de Nocturne [Terminé] Icon_minitime
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