Spoiler:

Le jour du grand événement était arrivé. Beaucoup de gens qui avaient une petite fortune attendaient et était convié à ce grand événement. Sur un paquebot appartenant à la famille Nightray, allait se dérouler une grande vente aux enchères. Les organisateurs n'étaient personne d'autres que Cameron Nightray et l'un de ses grands amis qui était un autre PDG d'une entreprise assez connu. Ce dernier avait l'habitude d'organiser ce genre d’événement contrairement à son vieil ami Cameron. D'habitude, ce PDG avait l'habitude d'organiser cela dans une grande salle que l'on trouvait facilement à Palema. Cette fois-ci, il avait demandé à Cameron la permission d'utiliser son paquebot où il était largement possible de faire une vente aux enchères suivit d'une petite fête.

Cette vente aux enchères avait déjà été annoncée deux mois avant, et même avec leurs activités d'entreprise, en gardant un bon rythme, les deux organisateurs avaient réussis à parfaire leur préparation. Les objets de la fameuse vente ont déjà été dévoilés. Ils étaient assez différents. Il y avait des tableaux, des meubles anciens, des bijoux uniques et de valeur, des sculptures, le gant de Michael Jackson et d'autres objets bien ancien.

Pour assurer la sécurité de la vente, ils avaient fait appel à la police de Palema ainsi que leurs hommes de main qui étaient déjà engagés depuis bien longtemps pour la protection personnelle. Par exemple Jack, le garde du corps personnel de la fille de Cameron allait être réquisitionné pour la vente aux enchères.

La police de Palema avait donc envoyé quelques policiers pour surveiller le paquebot. Celui qui allait les diriger ces flics se nommait Fox Wallace. Cameron avait déjà eu quelques retours. Fox n'était pas l'homme qui avait résolu l'affaire de la Nightray Production, mais il avait maintenant confiance en ce poste de police et qu'ils allaient fournir un bon travail pour garder l'ordre sur ce grand bateau lorsqu'il sera en mer.
Enfin, Cameron avait surtout fait appel à eux, car il y avait son instinct qui lui disait qu'une vente aux enchères de cette ampleur n'allait pas se passer sans encombre, alors il avait placé sa confiance en la police de Palema puisqu'elle avait une bonne réputation.

Bien avant que les invités commencent à venir sur le paquebot, Alice était déjà présente, dans sa chambre personnelle. Cette chambre était la chambre réservée pour la fille Nightray, même quand elle n'était pas là, personne d'autre qu'elle pouvait en être la propriétaire. Elle était assise devant sa coiffeuse, se regardant dans la glace. Elle avait déjà enfilé sa petite tenue qui ferait d'elle une belle jeune femme. Elle devait faire honneur à sa famille. Alice allait attendre dans sa cabine jusqu'à que les premiers invités arrivent.

La jeune femme finit alors par sortir de sa cabine pour entrer dans la grande salle où aura lieu la vente. Dans cette salle, il y avait déjà son père qui apparemment s'entretenait avec son grand ami, et d'un autre côté, il y avait la police de Palema ainsi que plusieurs hommes de main plutôt baraqués. Alice restait donc devant la porte, se demandant où allait-elle se mettre. De toute façon, maintenant, les invités attendaient déjà sur le port. Cameron salua donc le monde qui se trouvait là et alla en personne ouvrir les portes de son paquebot pour que le beau monde entre et profite.

Ordre de rp:

Tenue d'Alice:

Cela faisait maintenant des semaines que John préparait son coup le bateau. C’était une chance en or pour lui, il pourrait récolter un nombre impressionnant de noms et d’adresses de riches, tout en pouvant les classer par richesses – la vente aux enchères sera idéale pour ça-, et dans le meilleur des cas faire une copie de leurs clefs. Bien sûr, il volerait sûrement quelques bijoux de temps à autres, mais ce paquebot n’était en fait pour lui qu’une immense mission de repérage à la stratégie bien rodée. Il avait pris contact avec quelques faussaires pour se faire des papiers au nom de John Fallen, et avait réussi à se faire embaucher comme homme de chambre sur ce bateau – en presque tout légalité. Rien n’était censé pouvoir entacher sa stratégie : même si son visage était connu par la police à cause d’un braquage durant l’été, qui s’intéresserait à un pauvre homme de chambre ?

Le souci, c’était elle. Mademoiselle Nightray. Lorsqu’il lui avait donné son nom ce soir-là, c’était avec l’assurance de ne pas la recroiser avant un long moment ; mais sur le chemin du retour, quand il réalisa que ce nom est le même que celui du paquebot, il comprit que ce n’était pas une coïncidence. Voilà la faille de son plan, croiser cette fille. C’est la seule personne à bord qui saurait dès qu’elle aurait aperçu que ce n’était pas un simple John désireux de se faire un peu d’argent. Enfin si, mais pas de la façon dont les personnes s’attendaient. Il ne devait surtout pas la croiser, car même si elle l’avait laissé partir, John se doutait bien que sur un paquebot rempli de riches, elle ne le protégerait pas, ce serait trop risqué. Et puis elle pouvait l’avoir dupé.

C’était l’heure de l’ouverture de la porte, John venait de finir de nettoyer les chambres, non sans un fort dégoût. Il ne devait pas paraître trop suspect, on l’avait posté dans les couloirs, pour être à ramasser des déchets, indiquer des chambres ou même servir d’homme à tout faire. Il détestait cela, mais il devait le faire, sinon tout tomberait à l’eau. Néanmoins, en cette heure tous – sauf les cuisiniers-, avaient désertés leur poste pour voir le raz de marais de billets qui envahirait le hall du bateau, et John se décida à rejoindre ses collègues ; l’excès de zèle attirerait peut-être l’attention du responsable, et il n’en voulait absolument pas. Il devait être discret, pas plus assidu qu’un autre. Il se dirigea donc vers le hall, quoiqu’avec l’intention de rester un peu enfoncer dans les couloirs, pour ne pas être trop visible.

Tout était maintenant en place. La sécurité, l'installation, la vente, le hall, les salles, la cuisine étaient prêts. Il ne manquait plus que les invités. Pour les observer entrer un à un, Alice s'était donc poster dans le hall, sans même remarquer la présence de John puisqu'elle ne déniait même pas regarder le personnel, pauvre manant de la journée, pour le moment. Quand elle choisira le moment pour leur cracher un peu dessus, elle viendra forcément les regarder d'un peu plus près.

La jeune femme serrait souvent la main de beaucoup de gens. Elle évitait bien évidemment de faire la bise. C'était une chose beaucoup trop familière pour elle. La bise, elle ne la faisait qu'à son père, Cameron Nightray, pour le moment et parfois à son ami qui organisait cette vente aux enchères avec lui. Pendant cette folle après-midi, Alice devait en profiter pour se faire des contacts professionnels, car il y avait beaucoup de riches et de jeunes riches. D'ailleurs, elle venait de voir passer, un jeune homme plutôt charmant à l'instant. Elle lui avait serré la main comme aux autres, et leur regard s'était donc croisé. Pour le moment, elle préféra tout de même regarder tous les invités. À ce moment-là, elle avait aussi accueilli Aria et Isaac sans s'en rendre compte puisqu'ils étaient tout deux déguisés. Et puis, autant elle connaissait Aria, autant elle ne savait pas qui était Isaac et n'en avait jamais entendu parler.

Une fois le monde rentré, il était très vite envoyé dans la salle principale, où aller se diriger la principale action. Traîner dans le bateau n'était pas interdit, bien que certains couloirs soient interdits excepté à la famille Nightray, à la famille Willson, amis avec les Nightray, et aux personnes personne se chargeant de la sécurité. Les couloirs interdits étaient situés sur l'étage inférieur à celui de la vente. Juste en dessous se trouvait une salle où les murs, plafond et sol étaient renforcés, ainsi que la porte. Cinq hommes de main étaient postés devant, n'ayant pas le droit de bouger. Ils devaient garder la fameuse salle avec les objets de la vente à l'intérieur.

Alice entra d'abord dans la salle principale. À l'entrée, il y avait un serveur qui proposait une petite coupe de champagne pour ceux qui voulaient. La jeune femme s'approcha alors de ce dernier pour lui prendre délicatement deux coupes. Puis elle s'approcha d'un jeune homme, assez bien habillé et qui ne faisait pas du tout tache dans cette foule. Il s'agissait d'Isaac. La jeune femme, muette, tenait alors les deux coupes dans une main. C'était une histoire d’entraînement, puisqu'elle avait souvent besoin de tenir des objets dans une main et d'écrire de l'autre. Elle commença donc à écrire quelque chose sur un appareil pour qu'une voix synthétisée en ressorte.

- Bonsoir, puis-je vous inviter à prendre un verre ?

Suite à cela, elle accrocha son appareil à sa sacoche pour pouvoir lui tendre correctement une coupe de champagne. Ses yeux se dirigeaient donc un peu vers la scène de la salle. Les enchères allaient déjà commencer. Tandis que la personne en charge de présenter les enchères s'avance sur la scène, le bateau lui, commençait à partir du port, pour partir sur une balade en mer.

John avait réussi à repérer Mlle.Nightray,et l’observait maintenant attentivement; il était prêt  à tourner le dos et partir à tout moment si elle commençait  regarder dans sa direction. Mais coup de chance, elle venait justement d’aborder un homme, ce qui devrait l’occuper un certain temps. Alors qu’il était absorbé par ses observations, un homme vint le saluer :

« - Bonsoir. Je suis le responsable de la sécurité. Agent Wallace. Vous faites partie de l'équipage, je me trompe? »

Dès qu’il entendit le mot « sécurité », John tressaillit. C’était le moment pour lui de bien jouer, car s’il paraissait suspect il pourrait se faire coffrer aussitôt. Et même si son instinct lui hurlait de trouver un prétexte pour s’enfuir, sa raison lui disait de rester. Ce serait trop suspect sinon.

« - Ahem, bonsoir m’sieur. Oui oui, je m’occupe du ménage, des poubelles et de tout ce qui est indications… ‘fin bref, je suis homme à tout faire ! »

Passer pour un simplet était la solution la plus facile qu’il avait trouvé ; il faut dire qu’il en avait croisé beaucoup dans sa vie, et les mimer ne devrait pas être très difficile. Pas qu’il soit bon acteur – loin de là-, mais il s’imaginait que l’homme n’allait pas s’intéresser plus à lui. Après tout, quelle raison aurait-il de lui poser plus de question ?
Peut-être l’avait-il reconnu ? Non, John ne pensait pas, car sinon le policier lui aurait demander de le suivre à l’écart et lui aurait poser de plus amples questions. Ou alors s’apprêtait-il à le faire ? Quoiqu’il en soit, John avait perdu de vue la femme pendant ces quelques réflexions ; il faut aussi avouer que le policier le fixer, et ça le mettait mal à l'aise.

Alors que la jeune femme avait invité un bel homme à prendre à verre avec elle, une femme bien plus mature qu'elle, physiquement, s'incrusta entre eux. La jeune femme fronça donc les sourcils, visiblement pas heureuse de voir cette femme ici.

- Bonjour, Mademoiselle Nightray. Je suis Elliade Wood. Je tenais à vous remercier pour cette réception. Est-ce votre fiancé ? Je dois dire qu'il est des plus séduisants .

Enfin bon, elle afficha alors un sourire vers cette fameuse Elliade Wood. Elle connaissait déjà ce nom puisqu'elle avait entendu lors d'une discussion déjà en grosse soirée de riche. Apparemment, elle aussi l'était. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle était ici en tant qu'invité sans doute. Alice la salua alors poliment en répondant.

- Bonjour, mademoiselle Wood. Le fait que vous connaissez mon nom est un honneur et..., avait-elle écrit bien difficilement.

Alice avait été plutôt désorientée face à cette question. Non biensûr, il ne l'était pas. Pour le moment, elle préférait faire connaissance avec lui, parler et déjà être ami. Elle n'aimait pas ce que faisaient les autres riches : se rencontrer et se marier une journée après la rencontre. Elle avait déjà eu l'expérience avec ses parents, qui à l'origine se sont mariés par intérêt. Puis cela avait mal fini.

Dans ce genre de relation, où bien évidemment tout le monde était riche, elle se tenait bien. C'était autre chose si elle s'était retrouvé avec bonne à tout faire habiller d'un vulgaire chiffon pour faire les poussières. Là, il y avait un jeune homme et une femme assez distingués avec elle. Il n'y avait rien de mieux. Même si elle avait voulu rester un peu seul avec le garçon qu'elle venait d'aborder, faire ami-ami avec mademoiselle Wood ne devrait pas non plus poser de problème.

Finalement, la personne qu'Alice avait invitée prendre un verre finissait par récupérer le verre en ajoutant une réplique.

- Ce serait un honneur de prendre un verre en si remarquable compagnie, mademoiselle Nightray. Et ravie de faire votre connaissance...Mademoiselle Elliade Wood. Désolé de vous décevoir, mais mademoiselle Nightray et moi venons à peine de nous rencontrer. Je tiens d'ailleurs à me présenter. Je m'appelle Terry Pauster.

Heureusement, le jeune homme avait expliqué à sa place qu'il n'était pas son fiancé. Cela lui enlevait une épine du pied. De plus avec le verre dans la main tout à l'heure, elle avait bien eu du mal à écrire. Quel handicap ! Enfin, maintenant, avec deux mains de libres, cela paraîtrait bien plus facile de communiquer.

- Je vous félicite aussi pour héberger cette vente aux enchères. Ce n'est pas tous les jours qu'on a le droit à ça en plein océan. Je dois d'ailleurs dire que ce n'est pa-que-bot ici, mais un merveilleux bateau.

En plus d'être polie il essayait de faire des jeux de mots. Alice lui avait donc adressé un petit sourire.

- Je vous remercie donc Mr Pauster.

C'était un nom qu'elle ne connaissait pas du tout d'ailleurs. Elle qui croyait avoir pris connaissance de toutes les personnes qui étaient susceptibles de participer à cette fameuse vente aux enchères. Puis, en glissant son regard un peu sur le côté, elle aperçut un couple de personnes plutôt familier. Enfin, elle connaissait le visage de Fox évidemment et l'autre, elle le connaissait. En réfléchissant un peu, elle se souvenu de lui : John Fallen. C'était un voleur qui était en train en pleine nuit chez elle pour essayer de lui dérober des affaires. D'ailleurs, il n'avait même pas accepté la bague d'Alice alors qu'elle voulait lui donner gracieusement, mais surtout par pitié. En tout cas, il ne devait pas être là pour rien. Étant pauvre, il ne comptait pas avoir les objets de la vente légalement. Elle devrait peut-être en toucher deux mots à Fox, celui qui était en train de le regarder si fixement.

Soudainement sentit une sensation étrange envahir son corps. Il n’avait pas envie de quitter des yeux l’homme face à lui, il était comme envouté par son être. Pourtant, c’était un policier, et lui un voleur ; la dernière fois que deux personnes ont cohabité comme ceci, c’était lors de jeux d’enfants… Il devait partir. Mais il ne voulait pas partir. Pas maintenant, il voulait rester encore un peu avec cet homme. L’agent se pencha tout près de son visage pour lui souffler :

« - Dans ce cas pouvez-vous m'indiquer votre nom et si vous avez remarqué des comportements étranges parmi vos collègues de ce soir? »

John fut quelque peu surpris par la question du policier. Après ce qu’il venait de sentir dans son esprit, il en avait presque oublié la raison de la venue du policier vers lui. Il força sur son esprit et souvint qu’il était un homme à tout faire ici. Avant qu’il n’ouvre la bouche, l’homme poursuivit :

« - Vous semblez observateur, je suis sûr que rien ne vous échappe. »

Cela déconcerta encore plus John. La seule chose qu’il avait vraiment observée depuis son arrivée ici était une femme… S’il se souvient bien une certaine Nightray ou quelque chose du genre. Enfin il ne se voyait pas parler de cette femme à cet homme ; cela ne l’aiderait pas vraiment. Il restait là, la bouche ouverte, fixant l’agent droit dans les yeux. Après quelques secondes sans faire le moindre geste, il se décida à répondre :

« - Je… Je m’appelle John Fallen, je crois. J’ai rien remarqué ce soir, ‘fin à par vous. Merde, j’voulais pas dire ça. Enfin j’ai rien vu quoi monsieur l’agent ! »

John commençait à stresser, il ne savait même pas pourquoi il avait dit cette phrase à cet homme. Ce n’était pas dans son habitude de flatter les gens, et encore moins quand c’était un policier qui s’intéressait à lui. En général, dans ce cas il faisait en sorte de se faire oublier très rapidement, mais aujourd’hui c’était différent. Il ne voulait pas se faire oublier par cet inconnu.

Dans leur parole tout était intéressant, tout particulièrement cette demoiselle qui se nommait Elliade Wood. Elle savait très bien parler à quelqu'un qui était très certainement plus riche qu'elle. Alice savait que ce n'était que de l'hypocrisie. De toute manière, qui n'en faisait pas dans ce monde ? Cette phrase méritait presque un oscar. Elle en avait d'ailleurs tirer un petit sourire, car même si ce n'était pas réel et que les sentiments qu'elle voulait exprimer n'existaient pas, ces paroles avaient tout de même flatté son ego surdimensionné.

Quant à Isaac, elle était obligée de croire ce qu'il disait. Pour elle, son histoire tenait debout. Elle n'avait pas de super pouvoirs permettant de voir à travers ses dires. Il allait donc s'agir de quelqu'un de bien intéressant dans le futur. Il ne fallait donc pas qu'elle le laisse partir comme cela. Un futur expert pouvait être intéressant si elle arrivait à en faire un ami. Cependant, elle dirigea une fois de plus son regard sur le couple pas très loin d'eux. Elle lâcha un petit soupir. Pourquoi se sentait-elle obligée de faire quelque chose pour ce pauvre singe sans aucun intérêt ?

- Je suis désolé, je vais vous laissez quelques minutes. Monsieur, mademoiselle, je vais devoir aller dans ma chambre pendant quelque temps. Si vous ne comptez rien ne faire ici, en ce qui concerne la vente aux enchères, je vous invite donc à me rejoindre si je ne suis pas revenue. J'aimerais vraiment tisser quelques liens avec vous.

Alice s'inclina rapidement pour marquer un signe de respect et partit donc pas très loin, vers Fox et John. Elle tapota donc l'épaule de John avec un visage plutôt mécontent.

- Je croyais vous avoir dit que ma chambre devait être prête ? Pourquoi ne l'était-elle pas ? On m'a fait part que ma chambre était encore dérangée alors que vous êtes mon serviteur attitré. Et si je voulais inviter un bel homme dans ma chambre ?, adressait-elle d'abord à John puis ajouta un mot à Fox, Je suis dans le regret de vous annoncer que j'ai besoin de lui pour un petit moment. Voyez-vous, j'aimerais inviter quelqu'un de bien distinguer voyez-vous. Il a été affecté à ma chambre et les autres sont partis s'occuper d'autre chose. Je vous le ramènerais plus tard évidemment. Je suis sincèrement désolé et je vous adresse mes sincères salutations pour votre travail exemplaire.

Encore une fois, elle adressa à Fox une inclinaison de respect comme elle avait fait pour les deux autres, même si Fox n'était pas quelqu'un d'aussi riche qu'eux. Mais quand elle demandait quelque chose, elle savait agir correctement en conséquence.

« - N'hésitez pas à m'avertir si vous remarquez quelque chose... à part moi. »

En entendant ces derniers mots, John eut un frisson. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il lui arrivait, et cela l’inquiétait beaucoup. Et puis, il s’étonnait que ce charmant homme le lâche aussi vite, cela le vexait presque ; mais son étonnement fut vite rompu en entendant une voix robotisée qui lui était familière :

«  - Je croyais vous avoir dit que ma chambre devait être prête ? Pourquoi ne l'était-elle pas ? On m'a fait part que ma chambre était encore dérangée alors que vous êtes mon serviteur attitré. Et si je voulais inviter un bel homme dans ma chambre ? »

John tourna lentement la tête vers la femme. Cela se passait vraiment mal aujourd’hui : déjà il était attiré par un policier, puis le policier le quittait l’instant d’après et enfin elle venait le voir. Allait-elle jouer avec lui ? Le dénoncer ?

«  - Je suis dans le regret de vous annoncer que j'ai besoin de lui pour un petit moment. Voyez-vous, j'aimerais inviter quelqu'un de bien distinguer voyez-vous. Il a été affecté à ma chambre et les autres sont partis s'occuper d'autre chose. Je vous le ramènerais plus tard évidemment. Je suis sincèrement désolé et je vous adresse mes sincères salutations pour votre travail exemplaire. »

«  - Je vous en remercie, Miss Nightray. Je vous dis à plus tard. Excellente soirée. »

Il n’avait pas le choix, il devait la suivre ; rester avec le policier serait dangereux, quoiqu’attirant, et fuir serait vraiment suspect. Surtout qu’elle savait ce qu’il venait faire ici, donc elle pourrait confirmer les soupçons. Le policier tourna les talons et se dirigea vers le groupe dont provenait la femme, et ce départ provoquait des sentiments opposés chez John. D’un côté, il était vraiment soulagé que le policier se soit éloigné de lui, mais de l’autre il voulait rester avec cet homme. Était-il… amoureux ? Son esprit ne pouvait pas accepter cette idée, ce n’était pas possible qu’un homme comme lui, qui n’avait jamais connu l’amour en 21 ans, devienne amoureux d’un autre homme en l’espace de quelques secondes. Quoiqu’il en soit, il devait penser à autre chose maintenant, elle était devant lui. Et il ne savait pas ce qu’elle attendait de sa part.
Il se souvenait toujours de la fin de ce cambriolage chez elle. Il avait été misérable, il avait perdu la face. Ce soir il ne pouvait pas reproduire ce scénario, il fallait montrer à cette femme qu’il avait autant de valeur qu’elle. Il patienta quelques secondes, le temps que le policier s’éloigne assez, puis s’adressa à elle, d’un ton assuré :

« - Bonsoir miss Nightray. J’ai l’impression que vous venez de m’aider, et j’imagine que ce n’était pas gratuit. Qu’est-ce que tu attends de moi ? »

Il savait que dans cette situation il aurait dû baisser la tête et remercier infiniment cette femme, mais il ne pouvait pas se résoudre à se comporter de la sorte. Même s’il ne tenait pas forcement à son égo, il avait une revanche à prendre sur cette jeune fille.

C'était bien joué. Alice avait réussi à éloigner ce responsable de sécurité de John Fallen, le plus grand voleur de tous les temps. Elle l'avait reconnu et il était grillé. S'il avait mis les pieds sur ce bâteau qui organisaient une vente, ce n'était sûrement pas dû au hasard. Alice allait bien mener sa petite enquête ou alors simplement se servir un peu de lui, puisqu'elle lui avait sauvé la mise.

- Bonsoir miss Nightray. J’ai l’impression que vous venez de m’aider, et j’imagine que ce n’était pas gratuit. Qu’est-ce que tu attends de moi ?

En voilà une bonne question. Premièrement, elle écrit sa réponse sur son appareil. Pendant que la phrase était en train de s’exécuter, elle lança un regard noir à ce voleur.

- Tu vas me suivre dans ma chambre et on va avoir une petite explication. Ne pense pas t'en tirer si facilement. Et si tu ne m'obéis pas à l’œil, je te dénoncerai à Fox, le responsable de sécurité. N'oublie pas, tu es sur un paquebot, au milieu de l'eau.

Elle s'amusait aussi en quelques sortes à le menacer. Alice savait très bien qu'il n'était pas capable de lui faire vraiment du mal, il l'avait démontré lors du soi-disant cambriolage chez elle. Deuxièmement, elle commença alors à partir vers les couloirs du paquebot pour rejoindre sa chambre. En passant à côté mademoiselle Wood, Monsieur Pauster et Fox, elle lança un petit regard à Fox pour lui faire comprendre que le bel homme qui se tenait bizarrement devant lui était en quelques sortes sa proie.

Une fois dans le couloir, elle n'était plus capable d'apercevoir ce qu'allait ensuite faire ce groupe de trois. Ce qu'elle voulait faire de Monsieur Pauster ? S'en faire un très bon contact pour commencer, et elle devait avouer qu'elle s'était laissée un peu charmer par cet homme. Enfin de toute façon ce n'était pas des sentiments assez fort puisqu'elle avait quand même préféré la possibilité de se faire un esclave pour la journée.

Poussant la porte de sa chambre, qui était proche des couloirs qui menaient vers le coffre-fort, elle força donc John à rentrer à l'intérieur. La chambre était quand même en désordre : quelques affaires à Alice sur le sol, son maquillage sur sa coiffeuse, des poussières sur les meubles, le lit non fait, etc. John avait de quoi faire du boulot.

- Nettoie ça déjà. Et on va avoir une franche discussion.

« - Tu vas me suivre dans ma chambre et on va avoir une petite explication. Ne pense pas t'en tirer si facilement. Et si tu ne m'obéis pas à l’œil, je te dénoncerai à Fox, le responsable de sécurité. N'oublie pas, tu es sur un paquebot, au milieu de l'eau. »

Il s’appelait donc Fox. C’était à peu près tout ce qu’avait retenu John des paroles de cette femme ; il faut dire qu’il n’avait pas réussi à s’intéresser aux autres choses. Puis commença à partir de ce couloir et John comprit instinctivement qu’il devait la suivre ; comme si son esprit essayait de lutter avec le charme qu’il subissait. Ils passèrent devant Fox, et John remarqua qu’il était désormais aux côté d’un nouvel homme. Cela l’irrita et il lança un regard plein de reproches en direction de cet inconnu ; pourtant au fond de lui il se disait que c’était mieux que cela se passe ainsi. Si Fox pouvait le lâcher quelque temps, même si cela l’attristait, cela lui permettrait au moins d’effectuer son petit travail sur le bateau. Puis il se souvint de la situation et les paroles d’Alice lui arrivèrent enfin au cerveau : elle le menaçait. John détourna son regard pour le porter sur Alice, qui marchait devant lui, et il sourit. Finalement, il s’en sortait bien. Très bien.

Quand ils furent enfin arrivés dans la chambre d’Alice, John se retenu de pouffer de rire ; c’était vraiment mal entretenu. Il se doutait bien de ce qu’elle allait lui demander, et ça ne le dérangeait pas vraiment à vrai dire.

« - Nettoie ça déjà. Et on va avoir une franche discussion. »

Il avait vu juste. Il sorti des gants de ses poches, referma la porte et commença à s’enfoncer dans la chambre. Sans prendre la peine de se retourner, il lança envers sa patronne :

« Bien, chef ! Tu sais, de toute façon tu me payes pour faire ça, donc ça me dérange pas vraiment… »

Il entreprit de commencer à faire le lit. Il n’avait pas vraiment décidé, c’était comme si son instinct le ramenait sans cesse à Fox, et faisait le lien logique entre Fox et un lit. En comprenant cela, il prit une mine renfrognée, se redressa et décida de se changer brièvement les idées. Il commencerait donc par la poussière ; au moins Fox n’y serait pas lié.

« - Tu parlais d’une discussion… Tu veux dire quoi ? Je fais du bon boulot donc je serai augmenté, boss ? »

Du cynisme, et encore du cynisme. Il savait très bien qu’il ne devrait pas se comporter ainsi, mais le plaisir d’en user et aussi d’être ici en toute légalité prenait le pas sur la crainte d’être emprisonné. Surtout qu’il avait l’impression que si Fox lui mettrait la main dessus, ce ne serait pas qu’une métaphore. Enfin, ce n’était pas le moment pour lui de penser ça. Non, il commençait en réalité à douter de la mainmise qu’avait Alice sur lui : il n’y avait pas de preuve de leur précédente entrevue, et il était ici légalement. Rien de bien méchant en somme.

Ce petit bonhomme y croyait vraiment. La jeune femme croisa les bras doucement en le regardant faire son travail, qui apparemment était légal. Dire que ce petit voulait une augmentation. Il rêvait, il rêvait bien trop. Doucement, elle avança alors au milieu de la pièce en continuant de l'observer. Elle remarqua alors que John avait fait une petite fixette sur son lit. Qu'avait-il donc ? En y réfléchissant un peu, elle ferma les yeux et commença à s'énerver, mais tenta de garder son calme. Elle avait peur de comprendre les choses. Pensait-il à Alice de façon perverse ? Après tout, la première fois, il l'avait vu en nuisette un peu transparente, avec en dessous des sous-vêtements pour cacher ses parties féminines.

- Une augmentation ? Tu es peut-être ici de façon légale en travaillant, mais tu restes un voleur et je peux toujours porter plainte pour t'être introduit chez moi. De plus, je ne pense pas que ça soit une coïncidence de te trouver ici, alors qu'il y a une vente aux enchères.

Croisant les bras, elle s'approcha alors doucement de John et le regarda avec un regard de mépris.

- Avoues donc que tu veux voler les objets de la vente ?

Pourquoi était-elle soudainement plus méchante que l'autre soir ? Il y avait plusieurs hypothèses. La première était que John l'avait vu dans une tenue embarrassante et qu'elle s'en est rendu compte bien trop tard. La deuxième était qu'il voulait sans doute voler les objets de la vente. Et la troisième était qu'il avait fait une petite fixette sur son lit, lit qu'il n'avait même pas finis de refaire.

À la moindre agression physique, le prenant pour un pervers, elle allait faire comme à tous les autres : un bon coup de genou dans l'entre-jambe. Et John connaissait bien ça puisqu'elle lui avait fait le jour où il s'était introduit chez elle.

« - Une augmentation ? Tu es peut-être ici de façon légale en travaillant, mais tu restes un voleur et je peux toujours porter plainte pour t'être introduit chez moi. De plus, je ne pense pas que ça soit une coïncidence de te trouver ici, alors qu'il y a une vente aux enchères. »

C’était plus sec que la fois dernière, encore plus empreint de mépris. John soupira : cette fois encore il ne pourra pas rentrer dans une de ces joutes de cynisme si plaisante ; décidemment revoir ses cibles ne lui réussissait pas. Alice se rapprocha de lui lentement, et John décida de ne pas se retourner. Pas encore.

« - Avoues donc que tu veux voler les objets de la vente ? »

Cette fois il se tourna, lentement et en redressant le dos droit. Même si dans ces mots il lui faisait clairement comprendre qu’elle était sa supérieure hiérarchique, dans les faits il comptait bien les mettre sur un pied d’égalité. Surtout qu’elle avait en partie tord dans sa déduction, John n’en avait pas après la vente en elle-même. Pas qu’il n’en ait pas envie, mais plutôt qu’il serait plus simple pour lui de se contenter de récupérer des noms, et avec un peu de chance des clés. Il faut aussi dire que pour les riches le personnel n’existe pas, et en se baladant à travers la foule il pourrait aussi glaner quelques informations pour trouver les plus corrompus. Enfin, c’était son plan, mais de toute évidence il était désormais compromis. Il hésita, puis se rapprocha un peu de plus d’Alice, pour la mettre mal à l’aise. Assez proche pour que la proximité la dérange, mais pas assez pour croire à une agression.

« - Non, j’avais envie de te revoir, ça pose un soucis ? Et bon, ça a l’air pas mal compliqué de voler les objets ce soir… Pas que j’en ai pas envie, mais je pense pas en être capable. Maintenant, je peux me remettre au travail, boss ? »

Il ne savait pas pourquoi il avait tenté de séduire Alice. C’était sûrement l’image de Fox, ancrée  profondément dans ses pensées, qui devait le mettre de cette humeur-ci, celle où il était même prêt à séduire Alice pour s’en faire une alliée et ainsi retrouver Fox.

Pourtant, ses actes un peu trop spontanés trahissaient une sorte de sursaut de sa conscience qui cherchait à l’enfermer avec Alice, pour rester le plus longtemps loin de Fox. Même s’il avait tendance à l’oublier –presque volontairement-, c’était tout de même d’un agent de police dont il était épris ; et après sa première aventure avec Nylian il y avait probablement un portrait-robot de lui  affiché dans le commissariat. Mais il était encore trop tôt pour que John récupère le contrôle total de son esprit et de ses actes.

Elle n'aimait pas ça. Alice n'appréciait pas cette façon qu'il avait de s'avancer vers elle et encore la proximité qu'il avait par rapport à elle. Il était beaucoup trop proche et elle était sûrement à deux doigts de lui en décoller une bonne, cependant, John commença à bouger les lèvres, voulant dire quelque chose. De par sa bonté, elle se retint au moins un peu pour l'écouter parler même si John avait réussi à la mettre légèrement mal à l'aise.

- Non, j’avais envie de te revoir, ça pose un souci ? Et bon, ça a l’air pas mal compliqué de voler les objets ce soir… Pas que j’en ai pas envie, mais je ne pense pas en être capable. Maintenant, je peux me remettre au travail, boss ?

Le revoir ? À quoi pensait-il donc ? Elle ne savait pas et cela l'énervait. Il se fichait d'elle non ?

- Comment ça, tu as envie de me revoir ? Je ne veux pas d'une telle crevette comme toi. Puis, ne m'appelle pas « boss » mais « mademoiselle », et ne me tutoie pas. Je ne crois pas te l'avoir autorisé, c'est compris ?

Alice allait devoir le dresser puisqu'il n'avait pas l'air de l'être. Il se comportait d'une façon plutôt rustre et n'aimait pas le ton sarcastique qu'il avait pris. Il était presque fou. Il prenait ce ton et s'était approché autant d'elle alors qu'elle pouvait facilement appeler la sécurité pour qu'ils viennent s'occuper de lui, et même s'il n'avait rien fait. John était recherché après tout, et elle sera sans doute félicité pour l'avoir dénoncé.

En tout cas, elle devait faire quelque chose pour cette proximité qui la dérangeait. Alors la jeune femme leva la main pour tenter de gifler assez violemment la joue du voleur et lui faire comprendre de ne pas l'approcher ainsi.

« - Comment ça, tu as envie de me revoir ? Je ne veux pas d'une telle crevette comme toi. Puis, ne m'appelle pas « boss » mais « mademoiselle », et ne me tutoie pas. Je ne crois pas te l'avoir autorisé, c'est compris ? »

Avant même qu’il puisse répondre, il se prit une belle gifle. Le genre de gifle dont on se souvient longtemps, celle qui trônera, à côté du coup de pied dans les parties, dans la mémoire de John ; Alice y passerait presque pour une barbare finalement.
La tête tournée, il arbora un grand sourire, puis fit face à nouveau à la demoiselle devant lui. Il fit une sorte de salut militaire, puis recula de quelques pas, sans cacher son arrogance. Cette situation l’amusait beaucoup, son excitation pour revoir Fox absorbant tout sentiment de crainte ou de peur. Il se sentait invincible ce soir et comptait bien ne pas vraiment surveiller ses paroles. Après tout, il avait une revanche à prendre sur cette chère Alice.

« - Va pour « mademoiselle », ça me va. Mais le vouvoiement, non, désolé, mais j’ai pas vraiment l’habitude de placer les gens au-dessus de moi, enfin tu vois le genre ? Bon, le crustacé va continuer son taf’, donc tu m’excuseras, mais j’ai un bordel à nettoyer. »

Et il se retourna et continua le rangement, en s’y prenant étonnement méthodiquement. Il commencera par ramasser ce qu’il y a au sol, puis fera les poussières et rangera les étagères. Il ne fera le lit qu’à la fin, il avait trop peur que ses pensées envers Fox ne le dirigent totalement à nouveau. Après ce qu’il venait de lui dire, Alice pourrait réellement croire, à sa façon de s’intéresser au lit, qu’il lui faisait de réelles avances. A cette pensée, il ria silencieusement. Décidemment, cette soirée était étrange.

La gifle était partie et il n'avait même pas essayé de l'arrêté et de l'esquiver alors que c'était largement faisable. Au moins, il savait où était sa place. Alice reprit un regard de mépris vis-à-vis de lui pour mal le regarder.

- Va pour « mademoiselle », ça me va. Mais le vouvoiement, non, désolé, mais je n'ai pas vraiment l’habitude de placer les gens au-dessus de moi, enfin, tu vois le genre ? Bon, le crustacé va continuer son taf’, donc tu m’excuseras, mais j’ai un bordel à nettoyer.

Il ne voulait pas placer Alice au-dessus d'elle et pourtant, il s'était lui-même traité de crustacé. Elle le prit pour quelqu'un de vraiment de bête. Que cherchait-il vraiment ? Enfin, déjà, le fait qu'il ne veuille pas la vouvoyer était un problème. Elle ne voulait pas laisser passer cela, c'était un vulgaire mec qui venait du Quartier Sud. D'ailleurs, elle se demandait bien comment avait-il pu se faire embaucher dans ces conditions. Les Nightray recherchaient bien évidemment des hommes compétents pour en faire des hommes à tout faire, pas des singes.

- Je t'ai dis de me vouvoyer, ou je te renvoie, tu n'aurais pas de salaire et en plus je te dénoncerai à la police.

Après avoir écrit sa phrase, elle sortit son portable de sa petite sacoche. Elle le menaçait, mais en même temps, elle voulait montrer qu'il lui devait le respect.

- Je crois que tu ne comprends pas où est ta place.

Elle était déjà prête à appeler le responsable de sécurité pour un intrus dans sa chambre.

« - Je t'ai dis de me vouvoyer, ou je te renvoie, tu n'aurais pas de salaire et en plus je te dénoncerai à la police. »

John s’arrêta quelques instants dans son travail. Il soupira, puis comprit qu’Alice n’avait réellement aucun second degré. Elle ne comprenait pas que l’arrogance de John visait à la faire en quelque sorte rire pour la décoincer un peu de son rôle de bourge, mais elle n’était apparemment pas prête à en sortir. Même si en quelques sortes elle lui proposait de retrouver Fox, ce cher Fox, John ne pouvait pas se résigner à cela. Il avait envie de revoir Fox, mais avait peur que les menottes ne soient pas utilisées de la meilleure des façons si jamais Alice le dénonçait maintenant ; et ce serait vraiment triste. Alors, John finirait son travail patiemment, puis s’en ira retrouver Fox innocemment. Il pourra profiter de la compagnie de son charmant ami pour entendre de riches personnes se confier à ce qu’ils se persuaderont d’être une personne de confiance ; et John aura ainsi beaucoup de renseignements. Décidemment, la soirée s’annonçait d’être sympathique : concilier Fox et son objectif, un vrai plaisir.

« - Je crois que tu ne comprends pas où est ta place. »

La voix cassée et robotisée de l’appareil d’Alice sorti John de ses doux rêves. Il avait presque oublié qu’il allait devoir se montrer plus respectueux envers cette princesse s’il souhaitait que sa soirée se déroule comme il l’avait planifié. Cela blessait quelque peu son égo, mais il se rassura en se disant que ce serait la dernière fois qu’il aurait à faire cela, et qu’il n’en mourrait pas ; du moins si Alice ne décide pas de le tuer maintenant. A cette pensée il rit presque, car cette fois il était paré à éviter le fameux coup de genoux de cette chère mademoiselle.

« - A votre service reine Nightray, votre humble serviteur s’affaire à son œuvre. »

Tout de même, il se tourna de quart de tour vers Alice, lui sourit et imita le bossu de Nôtre-Dame. A défaut de la faire rire, on ne pourra pas lui reprocher de n’avoir rien tenté.

Cette voix robotisée était pourtant ridicule pour exprimer les sentiments et les intonations que la personne souhaitait mettre dans la phrase. Seuls les mots comptaient et c'était largement dérangeant. Heureusement que tout le monde prenait à la lettre les mots répétés par la machine. Alice n'était évidemment pas satisfaite par ce genre de voix. Elle voulait donner un ordre à ce singe avec une vraie voix. Mais ce n'était pas possible.

- A votre service reine Nightray, votre humble serviteur s’affaire à son œuvre.

Un sourire s'afficha alors sur le visage de la jeune femme riche. Il s'était enfin adressé à elle, même si elle ne pouvait pas s'empêcher de suspecter une pointe de sarcasme là-dedans. Il était devenu trop bien poli rapidement alors qu'elle le pensait têtu. Alors qu'elle allait ajouter quelque chose face à cela, quelqu'un frappa à sa porte. Elle n'avait même pas besoin d'aller lui ouvrir que la jeune femme qu'elle avait invitée plutôt le fit d'elle-même.

- Elliade Wood... Je suis venue sur votre invitation. Mes excuses...Je dérange ?

Pour paraître au moins un minimum polie, elle lui adressa alors un sourire amicalement pour lui faire comprendre qu'elle ne dérangeait pas, mais ce n'était pas vraiment le fond de sa pensée.

- Non, de toute façon, la vente va commencer. Nous devrions y aller. Venez donc assister à cette enchère ensemble. Et laissez-moi vous inviter après pour une tasse de thé.

Tout cela n'était que de la courtoisie et de la gentillesse pour essayer de se mettre cette Elliade Wood dans la poche. Ce n'était peut-être pas si facile, mais après une bonne discussion, cela devrait le faire. Elle avait l'habitude de toute manière.

- John, pourriez-vous nous suivre, je vous prie. Vous resterez à côté de moi.

Sur ces mots, la jeune femme alors sortie de sa chambre, maintenant un peu plus rangé qu'avant. De l'autre côté, la vente aux enchères commençaient. Le premier objet avait déjà commencé à bouger dans les couloirs et avait atterrit sur la grande scène où les enchères se déroulaient.

John était partagé entre de nombreux sentiments à cet instant. La joie, d’avoir Fox si proche de lui. La peur, de s’être fait attrapé. Et l’excitation, de participer à un plan dangereux. On lui proposait de passer l’éponge pour aujourd’hui en échange de l’arrestation d’un véritable voleur. Et en réalité, John n’avait pas de scrupule à mettre des bâtons dans les roues de ses comparses ; car il imaginait qu’ils ne partageaient pas vraiment les idéaux philanthropes de John.
Il devait donc retrouver ce Terry, le convaincre qu’il était son allié et qu’il avait soutiré beaucoup d’informations à Fox. En somme, étant donné les qualités de menteurs de John, ça n’allait pas être quelque chose de simple pour lui… Mais pour les beaux yeux de Fox, il ferait en sorte de ne pas le décevoir.

« - Compris, chef. »

Il se retint de lancer une phrase de plus, qui aurait sûrement été déplacée vu la situation. Il lui fallait se concentrer, rentrer dans son rôle. Ce soir, il serait un véritable voleur sans remord pour ses victimes ; sans oublier qu’il lui fallait aussi se débrouiller pour retrouver Terry. Et ça, ça n’était pas simple non plus.

John s’écarta de Fox en lui adressant un superbe sourire, puis referma son visage et laissa ce dernier faire son office.

Réfléchis, John. Si tu comptais faire un casse ce soir, où te trouverais tu à cet instant ? Apparemment, sa couverture était celle d’un expert en antiquité, et apparemment la demoiselle Nightray avait l’air de ressentir une certaine assurance vers lui. C’est pas suffisant ça.
Bon. Plus que ça à faire.

John allait jouer sa carte d’homme à tout faire ; l’avantage était qu’il pouvait se balader presque partout sans contrainte. Enfin, il n’avait pas accès au coffre, mais pourrait passer proche fréquemment, sans souci. Il avait eu une description sommaire de monsieur Pauster, et décida de se balader dans le paquebot, en prenant garde à privilégier les passages au niveau de l’entrée dérobée de la salle des enchères, ainsi que du côté des coffres. Il avait l’œil hagard, prêt à repérer n’importe quel individu répondant à la description.

Elle n'avait tellement pas eu le temps de réagir, que son serviteur de la soirée devait déjà s'en aller puisque c'était une demande de Fox. Elle espérait qu'au moins il ne s'attirerait pas d'autre problème. S'il allait en prison, comment ferait-elle pour s'amuser avec lui et le tourmenter ? Maintenant qu'elle le réalise, elle aurait aimé en faire son jouet un petit plus longtemps. Pour le moment c'était impossible parce que son père la cherchait apparemment. C'était le début des enchères et elle n'avait toujours pas fait de signes à son père, alors elle allait bien évidemment lui rendre visite dans la place des VIP de la journée.

Pendant qu'Alice fasse le trajet jusqu'à l'endroit où se situait son père, le livre qu'Aria recherchait dans cette vente aux enchères fit surface sur la scène. Évidemment, elle allait avoir du mal à l'avoir vu le nombre de gens qui étaient intéressé par lui.

Enfin aux côtés de son père, elle discuta vaguement avec lui. Elle se fit vite interrompre par un homme qui venait d'annoncer à Cameron que c'était l'heure d'échanger les rôles. Un des deux responsables accompagnait à chaque fois les déplacements des objets. Pour qu'ils puissent profiter tout deux de l'enchère, ils allaient donc faire des rotations.

- Eh bien Alice, nous n'avons pas fini notre conversation, suis-moi donc.

Elle afficha alors un petit sourire, ravie de pouvoir aller à l'étage inférieur accompagné de son paternel. À vrai dire, c'était tout aussi un honneur puisqu'il n'y avait normalement pas le droit d'aller en dessous, mais comme il s'agissait de sa propre fille, il pouvait se permettre de l'inviter.

Avec son père, elle descendit alors à l'étage inférieur en empruntant l’escalier qui se situait dans les coulisses de la vente. Ainsi, lorsque l'enchère du livre fut finie, elle accompagna cet objet jusqu'au coffre en compagnie de son père et de deux autres hommes.

Brun, les yeux marrons, bien coiffé. Un regard aguicheur, un air prétentieux. C’était ce qu’avait retenu John lorsque leurs yeux s’étaient croisés sur le chemin de la chambre Nightray. C’était son rival, l’autre homme qui s’était intéressé à Fox… Et une fois qu’il aurait retrouvé cet abruti, il serait forcé de coopérer avec lui, et même tenter de le persuader qu’il est de son côté. Cela ne s’annonçait pas bien, et John craignait de faire des erreurs le moment venu. Enfin, pour l’instant il fallait déjà la faire venir, l’heure.

Au gré de ses allers retours, différents membres de l’équipage avait commencé à le regarder bizarrement et à le soupçonner d’actes illicites, à son grand étonnement ; il avait donc eut à changer de stratégie. La vente ayant déjà commencé, les objets avaient sûrement déjà démarré la rotation, comme le lui avait indiqué Fox. Cela ne laissait pas beaucoup d’endroits possibles à cet instant pour Terry, et un seul était réellement envisageable : proche des coffres. Il lui fallait donc un moyen de dépasser les portes réservées à la direction, réussir à descendre les escaliers menant à l’étage inférieur. Et pour cela, il n’y avait pas trente façons : il allait devoir demander de l’aide à Alice.

Sa fierté mise de côté, il se dirigea vers les gardes les plus proches de l’entrée de la vente, et les accosta.

« - Ola. J’ai besoin de retrouver mademoiselle Nightray le plus vite possible, c’est sérieux. Je sais, j’suis un type du personnel tout ça, mais c’est important. J’bosse avec Fox, ça devrait vous convaincre. »

Le garde n’avait pas l’air très surpris, Fox les avait donc bel et bien prévenus de sa collaboration temporaire. Une bonne chose.

« - Elle se trouve aux étages inférieurs, mais je ne peux pas laisser passer quelqu'un. Vous devez avoir l'autorisation d'un membre d'une des deux familles. »

Évidemment, John avait loupé Alice. Et sans elle, impossible de descendre vers les coffres ; il allait devoir appeler une muette. Ironique.

« - Ah ouais… Est-ce que vous pouvez l’appeler pour ma part ? J’ai vraiment besoin d’aller avec elle. »

« - Je vais l'appeler. Veuillez attendre ici. »

Excellente nouvelle. Décidemment, quand John se mettait à servir le côté des gentils, les choses lui réussissaient beaucoup plus facilement. Il n’avait plus qu’à attendre que la bourge réponde, et ensuite lui faire de jolies courbettes. C’était la partie déshonorante de l’affaire, mais si c’était le seul sacrifice…

« - D’accord, merci beaucoup. »

Fais gaffe John, t’y fais pas trop à la police, sinon tu vas finir par y laisser tes empreintes. Quoique, bientôt tout sera fini…