Palema's Drive In

Le Palema's Drive In. C'était la première fois que j'y venais. Il parraissait que c'était un bon endroit pour être tranquille, alors je m'étais dit que ce lieu allait pouvoir faire l'affaire pour notre discussion avec Russel.

A ce que j'en avait entendu, l'endroit était réputé pour être assez calme étant donné le quartier où il se situait. Autant dire que ce n'était pas un restaurant de premier choix, mais ça faisait largement l'affaire pour ce qui était de notre cas actuel. Au fond, tout ce dont on avait besoin était quatre murs entre lesquels notre discussion ne serait pas épiée.

Je laissais l'ex-enquêteur passer sa commande de bière sans rien y redire. Une fois que la serveuse était revenue avec les deux verres et que Russel avait pris la parole, je me décida enfin à me lancer dans le vif du sujet.

- Comme tu le sais très certainement, l'un de mes clients privilégiés est le chef d'un gang assez réputé dans le coin pour la sale besogne qu'il y méne. Tu as rencontré un de leurs leaders récemment. Jake Bridger. Et comme tu t'en doute, le coup de main que je t'ai donné la dernière fois n'était pas par bonté de coeur, mais par nécessité. Ma vie était en jeu... Et elle l'est toujours.

Je laissais un léger soupire m'échapper. Puis, je plongeais mon regard au fond du verre qui me faisait face. Je me demandais si j'avais choisis les bon mots pour mon explication. Ou si je ne lui en avais pas trop dit à mon sujet. Surtout que je ne le connaissais encore que très peu.

Mais, soit. J'avais pris ma décision. J'étais au bord du gouffre, et ce n'était qu'un pari de plus à prendre.

- Dit moi, pourquoi as-tu quitté ton poste chez la police ?

Ma question pouvait sembler hors sujet vis-à-vis de ce qui avait été dit auparavant, mais c'était important pour moi de l'apprendre. Sans cela, je ne pouvais savoir sur quel pied je devais danser avec lui.

Palema's Drive In

A partir de l'explication de Russel, seul un unique détail avait attiré mon attention. Et c'était le fait qu'il "se baladait avec une arme déchargée". Lorsque ma vie avait été mise en jeu et que cette foutu arme n'avait pas voulu tirer, j'avais tout simplement mit cette erreur sur le dos de la négligence de son propriétaire. Je n'aurais jamais pus imaginer que c'était une habitude qu'il avait et non pas une exception.

Je pouvais facilement imaginer plusieurs raisons probables qui pouvaient être retrouvées derrière une telle manie. Peut-être avait-il peur de tuer, qu'il avait une phobie du sang. Ou alors, était-ce par simple fierté personelle. Ce n'était pas réellement important pour la suite de notre discussion, mais ce petit détail me turlupinait suffisament pour que je le souligne.

- Pourquoi fait-tu cela ? Je veux dire, pourquoi est-ce que tu te balade avec une arme déchargée ? Il est vrai que tout le monde n'a pas le courage, ni l'envie de tirer sur un autre homme afin de préserver sa propre vie. Mais, la plupart gardent tout de même leurs armes chargés par simple précaution. Même en ayant la plus grande envie du monde de ne jamais s'en servir.

Je guida mon verre jusqu'à mes lévres en attendant la réponse de mon interlocuteur. Cela n'allait sûrement avoir aucune conséquence sur la suite de notre entretien, mais ça me permettait au moins d'en savoir d'avantage sur mon la personne que j'avais en face de moi. Et mon expérience m'avait bien appris qu'il ne fallait négliger aucune sorte d'information, aussi petite soit-elle.

Les serveuses faisaient leur boulot à côté de nous. Je m'assurais du coin de l'oeil qu'aucune d'entre elle n'était assez proche de notre table pour nous entendre.

- Glen...

Ce mot m'échappa, lorsque Russel m'interroga sur les débuts de ma relation avec ce même personnage. Je n'avais pas particulièrement envie d'en discuter avec lui. Mais étant donné que lui aussi partageait avec moi ses informations personnelles, je ne pouvais pas tout simplement pas me défiler maintenant.

- Je suis jeune. Je suppose que ça se voit suffisament bien avec ma tête de freluquet. Et à cet âge-là, on n'a aucun moyen pour obtenir un réseau d'information assez imposant pour se faire connaître dans le millieu. Autant dire que j'étais pré-déstiné à finir à la rue, c'est d'autant plus vrai quand ma famille n'est plus de ce monde pour couvrir mes arrières. Glen était venu me retrouver à l'époque afin de me proposer un échange de "connaissances". Il voulait que je le mette en relation avec certains flics qu'il pourrait facilement corrompre. Mes amis... Stupide que j'étais, je refusa son offre. Je sentais l'arnaque venir à des kilomètres, s'allier avec un mafieux ne pouvait rien m'apporter de bon. Mais, à partir du moment où il avait prononcé le nom de mon pére, je ne pouvais plus faire marche arrière.

Je laissais mon esprit s'évader, alors que mon regard était dirigé vers la vue que j'avais sur l'exterieur à partir de la fenêtre à ma gauche. J'en avais dis assez pour le moment. A moins, qu'il n'ait d'autres questions à me poser, je ne comptais rien ajouter de plus à ce sujet.

Palema's Drive In

L'histoire de l'ancien enquêteur était original. En prenant en compte le peu de chose que je savais sur lui, je m'étais plutôt attendu à ce qu'il aie décidé de quitter la police afin de contourner leurs régulations et abattre son jugement sur les criminelles à sa propre façon. Un peu comme un justicier en gros. Oui, ma vision des choses était stérétypée, et alors ?

Je le laissais achever son histoire tranquillement, mais cette fois-ci je ne l'interrogea pas sur les détails de cette affaire. ça semblait louche. Il avait tiré sur un homme qu'il connaissait afin de mener à bien son travail et pourtant il respectait toujours ce même homme ? Je sentais le sujet épineux, et il valait mieux éviter les problémes pour l'instant. Peut-être une autre fois, si j'en ai l'occasion.

Pour en revenir à ma propre histoire. Russel semblait être passé complétement à côté de la plaque dans sa réflexion. C'était normal, vu que je m'étais montré le plus vague que possible à ce sujet. Je réctifia donc les évènements, en y ajoutant les détails nécéssaires.

- Non. Il m'avait promit des informations à son sujet en échange de mes relations. Mon père... A disparu il y a bien des années de cela, et je le recherche.

Je lacha un léger soupire, puis repris la parole avant qu'il ne puisse rajouter quoique ce soit à ce sujet. La discussion avait bien assez dérivée comme ça. Il était temps de revenir au sujet pour lequel on s'était retrouvés ici.

- Revenons à nos moutons. Dis-moi, toi qui travaillait chez la police. Quelles sont les chances pour que leur organisme parvienne à démonter un gang tel que celui de David ou de Glen ?

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D'après Russel, mon témoignage pouvait faire bouger les choses... Vraiment ? Et pourquoi ne l'ais-je donc pas fait jusqu'à maintenant ? Bon, je n'allais pas lui faire part de toutes les abjections que j'avais derrière moi. Mais tout de même, il devrait bien savoir que je n'allais pas me vendre moi-même en allant témoigner à la police. Pas en sachant que si mon nom venait à apparaître sur leur dossiers, les flics n'allaient pas se contenter de me foutre en taule pour seulement quelques mois.

D'autant plus que mes chances de survie allaient drastiquement diminuer si je faisait ça. C'était bien connu que les gangsters voyaient d'un mauvais oeil les traitres.

- Je suis tout à fait d'accord avec toi. En attaquant leurs contacts chez la police en premier, nous avons une chance, aussi infime soit-elle, d'y parvenir. Mais à ton avis, qu'arrivera-t'il à celui qui a témoigné contre eux, une fois que Glen et son gang aurons purgés leur peine ? Et ne me sort pas de bobard à propos du programme de la protection des témoins. Une fois l'enquête terminée, je serais un homme mort. Ou un homme emprisonné ET mort ! Autant te dire qu'il vaux mieux ne pas trop compter sur moi pour témoigner... Par contre, il y a deux-trois cadavres que la police pourrait malcontreusement retrouver en dehors de la ville. Avec quelquse douilles très reconnaissables juste à côté d'eux.

J'essayais de lire l'expression de mon interlocuteur. Etait-il déçu, surpris, curieux ? Car oui, il ne savait toujours pas pourquoi j'avais besoin de lui. Il était enfin temps de le lui révêler le rôle qu'il avait à jouer dans cette histoire.

- Je suis prêt à partager mes connaissances avec la police. Anonymement. Seulement, j'aurais besoin de quelque chose pour y parvenir. La personne qui détient ces preuves n'est pas du genre charitable. Il veux avoir quelque chose en contre-partie de sa coopération. Des dossiers, et pour être plus prècis ceux des deux leaders du groupe "Patrick Glen" et "Jake Bridger". Si tu veux me donner un coup de main sur cette affaire, alors j'aurais besoin de toi pour récupérer ces dossiers. Tu est le seul cappable de faire cele sans éveiller les soupçons de Glen. Tu dois bien avoir des connaissances parmis tes anciens collégues qui accepterons de te filer ces informations sans marquer ça sur leur historique, je me trompe ?

Palema's Drive In

Une légère musique rythmée tournait en boucle dans le restaurant. Douce et apaisante. Elle permettait de remplir les vides qu'il y avait dans nos discussion. Mon silence était ainsi comblé.

Russel avait accepté mon offre. Bien sûr, il n'avait aucune garantit de sa réussite. Mais, le fait qu'il souhaite s'y essayer était déjà une victoire en soit. Seulement, je me demandais s'il avait ne serait-ce qu'une seul fois songé à la possibilité de se faire tuer en acceptant ce travail ? N'importe qui d'autre fuirait ce genre d'offre comme la peste. Du moins, c'est ce que moi j'aurais fait si un type que je ne connaissait pas venait me voir pour démonter un dangereux gang sans avoir aucune preuve sous la main pour apporter du poids à ses mots.

Je grimaça à cette idée. C'était une bien triste réalité, mais c'était aussi ce à quoi je m'attendais en venant ici. Je m'attendais au moins à ce qu'il se montre beaucoup plus sur la défensive. Après tout, il ne savait rien de moi. Rien sauf le fait que je travaillais avec un gang !

Mes sourcils s'arquèrent tandis que mes réflexions m'emmenaient au large.

- Ta vie est en jeu, l'ami. Ne me demande pas si je veux de toi quand tu risque de te faire buter rien qu'en mettant les pieds dehors.

Sa réaction me stressait. Et si c'était un espion ? Et s'il allait tout raconter à Glen, voire à David ? Après tout, ces deux-là s'étaient entretenu en privé il n'y a pas plus d'une semaine de cela. C'était définitivement louche.

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Les arguments de Russel étaient plutôt faibles. Il se disait être loin du danger, car il n'agissait pas directement sur le gang... Et bien, il était vrai qu'il n'allait pas être celui qui allait fouiller dans les tombes à la recherche de preuves, ni celui qui allait offrir ces même preuves à la police. Mais, il était tout de même l'intermédiaire qui allait permettre à ces deux hommes de faire leur travail. Il était le pont, le lien. Celui qui allait permettre à cette alliance de se nouer. Et rien que ça, lui accorderait le titre de "cible à abbattre en priorité" si sa participation dans cette affaire venait à s'ébruiter.

- Tu ne me dois rien, l'ami. Je ne sais pas comment tu as interprêté ce que je viens de te dire, mais le bon mot à utiliser n'est pas "aider" mais "utiliser". Alors, on va plutôt dire que nous somme quitte.

Je grimace, puis tourne de la tête sur le côté afin de réfléchir. L'idée de tout oublier et de rentrer chez moi m'avait traversée la tête plus d'une fois lors des cinq dernières minutes. Mais, je ne laissais rien paraître sur mon visage. Je savais que ce plan était mon unique chance pour me débarasser de Glen. Et je devais le mettre en place pour le réussir, quitte à crever en essayant.

Je soupire pour faire évacuer mon hésitation, puis me retourne pour poser mes yeux sur le petit bout de papier que me tendait Russel. Je ne savais pas quoi penser de ça, et à vrai dire je n'avais entendu que la moitié de sa dernière phrase. Il avait dit quelque chose comme quoi il ne voulait plus rien avoir avec moi. Qu'il voulait se défiler, quoi.

Par contre, le petit machin blanc, lui, disait l'inverse. Je dirige à nouveau mon regard interrogateur vers le visage de l'ex-enquêteur. Ce dernier continue à radoter au sujet de ne plus vouloir participer à mon plan. Une seule idée me vint à l'esprit. Celle d'être sous surveillance.

Je penche légèrement ma tête sur le côté afin de voir la table à côté de nous. Vide. La deuxiéme table plus loin, recueillait un jeune couple dans la vingtaine avec leur petite fille. Ils n'avaient définitivement pas le profil pour être des espions. Par contre, la troisiéme table, elle, était très louche. Un homme y était installé, seul. Dans la trentaine tout au plus, avec une barbe de trois jours et habillé en débardeur noir. Lui, il n'avait pas du tout sa place ici.

Je me contenta de soupirer à sa vue. Puis, de détourner mon regard de son visage avant d'être découvert. Je ne savais pas si Russel avait put percevoir quoique ce soit sur mon expression, mais ce qui était sûr c'est qu'il n'avait pas put voir cet homme depuis sa position. Alors pourquoi cette feuille ?

Je tendis ma main pour prendre le sylo, puis me mit à écrire sur le dos du petit morceau de papier tout en lui répondant oralement.

- Tu connais l'histoire du lièvre et de la tortue ? Une sale bête qui a été aveuglée par son orgueil, et qui a perdue une misérable course à pied dont elle aurait dû être la championne incontestée. Et ce, face au pire coureur qui puisse exister. Une tortue ! Tu sais quelle est la morale de cette histoire ? La plupart diraient que c'est de ne pas laisser notre ego prendre le dessus sur nous. Moi, je dis que le message c'est de laisser l'initiative à nos adversaires et d'en profiter pour découvrir leurs faiblesses.

Je lui tendis ensuite le stylo ainsi que la feuille. Sur laquelle était marquée mon petit message.

"Ta petite copine doit être jalouse que tu sorte en ville avec moi, car elle t'as fait suivre. Surtout, ne regarde pas derrière toi. Ne dit plus un mot et sort d'ici, je m'occupe de lui."

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Le douce musique rythmée continuait à tourner en boucle dans le restaurant. Je bus cul sec le reste de ma bière tout en regardant Russel s'en aller du coin de l'oeil. C'était l'heure de vérité. Maintenant, j'allais enfin pouvoir m'assurer si oui ou non cet homme était là pour nous espionner. Son visage ne me disait rien, mais on pouvait dire qu'en quelque sorte, il avait la bonne geule pour éveiller mes soupçons.

Avec un peu de chance, c'était seulement un délinquant du quartier qui était là pour tuer le temps. Mais au vu du sujet de notre discussion, je préfèrais encore ne prendre aucun risque. Au moment où l'ancien détéctive franchissait la porte, l'homme en débardeur noir se mit à se lever à son tour. Lentement, il se dirigeait vers la sortie à son propre rythme. Je gardais mes yeux loin de lui afin de ne pas attirer son attention sur moi.

Du coin de mon champs de vision, je pouvais le voir passer par le comptoir et payer sa note avant de sortir de l'établissement à pas de loup. Il ne semblait pas être particulièrement sur ses gardes, ni entrain de se préocuper de la direction que prenait l'ex-enquêteur. Il se contentait seulement de quitter les lieux tout en baillant de fatigue. Je me releva directement après qu'il ait franchit le seuil de la porte, afin de payer la note de notre table et de le suivre à bonne distance. On devait avoir l'air bien malin avec notre file indienne. Espérons juste que personne n'y prête attention.

Au moment où Russel semblait tourner au coin du restaurant. Le type au débardeur noir se retourna dans ma direction. Nos regard se croisèrent à cet instant. Cette seule seconde où on s'était regardés l'un l'autre droit dans les yeux semblait l'avoir mit en alerte. Pas une, pas deux qu'il s'était déjà mit à courir à toute allure droit devant lui.

Instinctivement, je mis les voiles à mon tour afin de le poursuivre. Il était rapide, trop rapide pour que je puisse le rattraper. Mais, il était visiblement trop fatigué pour faire attention à quoique ce soit d'autre que son poursuivant. Fonçant à toute vitesse, sa tête finit par rencontrer le dos de Russel après seulement quelques secondes de course.

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Je n'avais jamais signé pour ça, mais pourtant il fallait bien que quelqu'un le fasse. Mes jambes étaient assez solides pour me permettre de garder ma cible dans mon champs de vision. Mais, ce n'était pas assez pour le rattraper. Je m'arrêta devant Russel et l'espion lorsque les deux hommes s'étaient écrasés par terre. L'ex-enquêteur semblait avoir la situation en main. Du moins, suffisament pour qu'il puisse prendre le dessus sur son agresseur et le plaquer contre le sol.

Seulement, il avait fait l'erreur de dégainer son arme pour la pointer sur le visage d'un homme qui était à portée de bras. Un mouvement inutile qui lui avait couté de se faire dégager par son prisonnier et jeté une seconde fois au sol. L'homme en débardeur noir se relevait rapidement dans l'espoire de se débarasser de notre compagnie. Il ne semblait pas avoir pris en compte ma présence. Ou peut-être que si, et qu'il me sous-estimait. Dans tout les cas, je comptais bien lui faire regretter son manque de précaution.

Mon coude, déjà bien proche du dos de ma cible, vint le frapper lourdement à l'arrière de son cou. L'attaque renversa l'homme qui s'applatit violemment contre le sol. Ce dernier, encaissant facilement la douleur, tenta aussi tôt de se relever. L'arrière de son crane rencontra alors mon poing droit qui le cogna avec assez de force pour le calmer une bonne fois pour toute.

Son corps ne bougait plus. J'en profitais pour jeter un regard vers Russel.

- On prend les paris pour savoir qui va clamser en premier ?

Ma voix était amère, malgrès le ton humouristique de la phrase, mon ton à moi n'était nullement drôle. J'essayer de me calmer avec cette blague, mais je ne cachais pas du tout mon dégout vis-à-vis de la situation actuelle.

- Bordel.. A ton avis, qui l'a envoyé ? Il semblait te suivre toi.

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Je m'accroupissais à côté du corps inanimé de l'agresseur, afin d'avoir un meilleur angle de vu sur la main de Russel alors qu'elle alors qu'elle partait trifouiller dans les poches de notre homme d'intérêt. Rien ne m'obligeait à surveiller l'ancien inspecteur pendant qu'il passait l'inconscient au peigne fin. J'avais parfaitement confiance en ses compétences en tant qu'ancien agent de la lois. Seulement, je voulais tout de même l'observer pour avoir un aperçu du contenu des poche de cet espion au plus tôt que possible.

Le stress me rendait impatient. Et dire que je croyais m'être complétement débarassé de cette sale habitude. On dirait bien que non.

J'observais les doigts de l'ancien enquêteur alors qu'ils tiraient un porte feuille depuis la pochette arrière de son pantalon. Je hocha négativement de la tête en réponse à la question de mon camarade.

- Aucune idée. Je vais essayer de me renseigner sur lui plus tard. Mais pour l'instant, on n'a pas interêt à le lacher des yeux avant d'être sûr de ce qu'il a entendu ou non de notre discussion. Et dans le pire des cas...

Ma bouche se bloque un court instant. Je me rendis compte que ce n'était probablement pas à mon avantage d'être directe avec lui. Que ses principes risquaient de le bloquer et de nous mener à notre perte à tout les deux. Je décida donc d'être plus subtile dans mon approche.

- Je veillerais personnellement à ce qu'il ne dise rien à personne.

Je soupirais. Puis, je repris ma réflexion avant de lui adresser à nouveau la parole. Il était flic, il n'avait donc probablement pas l'habitude de s'occuper de ce genre d'ennui sans avoir d'ordre à suivre. J'allais donc me dévouer pour prendre l'initiative.

- On n'est pas à couvert ici. Il va falloir l'emmener plus loin, là où personne ne pourra nous interrompre. Là-bas serait parfait pour ça. On pourra le questionner à son réveil pour en avoir le coeur net.

Le bras levé en l'air, je pointais du doigt une chaumière non loin de nous. La vieille baraque faisait face au restaurant, et pouvait être rejointe en traversant une petite dizaine de mètre de plaine verte qui était devant nous.

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L'intérieur de la chaumière ne trahissait pas les couleurs annoncées par son exterieur. Le toit était fissuré, quelques filets de lumière le traversaient même par endroit. Mais la véritable source d'éclairage de la piéce était une petite fenêtre situé non-loin du mur de fond. Son verre, brisé en mille morceau, reposait à même le sol, craquant sous nos pied alors qu'on déposait le corps du dénommé Serg contre le mur.

Il n'y avait rien de particulièrement utile dans notre visuel. Il n'y avait pas de corde pour attacher notre homme, du moins. Un barilet, quelques troncs de bois et une chaise cassée...

Je renifla l'air en silence, alors que mon esprit superposait à mon insu l'image de cette baraque à celle d'un autre lieu qui était imprimé dans mon esprit. Cet endroit ne lui ressemblait en rien, et pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser. Le jours où j'étais devenu orphelin, le jours où je m'étais fait kidnappé. Je m'étais réveillé ici... Non, ça y ressemblait seulement... Même pas.

Russel avait brisé le silence, je me retourna vers lui afin de lui faire face. Je me grattais les yeux dans l'espoir de cacher mon visage. Je n'avais pas idée de l'expression que je devais avoir en cet instant. De l'horreur ? De la peur ?

- Dois-je comprendre par là que tu t'inquiète pour moi ? Tu sais, je peux toujours faire ma part du marché, les risques encourus ne changent rien. J'ai toujours eu ses doutes sur le dos. Toi, tu ne risque rien de toute façon.

Ce n'est pas comme si je ne me faisais pas menacer de mort à chaque fois mon regard croisait le sien. Le fait qu'un de ses hommes ait entendu quelque chose à propos de ma tentative de renversement ne changera rien au fait qu'il ne m'a jamais accordé sa confiance.

L'homme qui nous surveillait semblait s'être enfin réveillé. En accord avec l'invitation de mon camarade d'infortune, je me dirigea jusqu'à notre prisonnier alors que ses yeux tentaient de s'ouvrir. La lumiière du couché de soleil ne semblait pas lui être agréable. Le reste allait encore moins l'accomoder.

Sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits, mon coup de poing partit rejoindre son menton dans le but d'achever son éveil. Un giclement de sang se fit entendre, laissant de très légères traces sur ses lèvres. Ma poigne partit rattraper son col aussitôt, tandis que mon regard se fixait sur le sien.

- Commençons par le commencement, veux-tu ? Ton nom et ton prénom ! Puis, celui de ton employeur.

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L'identité qu'il nous relégua collait avec les informations qui étaient marquées sur ses papiers. Cependant, cela ne voulait pas pour autant dire qu'on pouvaient être sûr et certain de la véracité de sa parole. Il restait toujours une infime possibilité dans laquelle il aurait prévu de se retrouver dans ce genre de situation et qu'il s'était préalablement préparé à nous déballer des mensonges.

Ses données étaient peut-être fausses, fabriquées à l'avance. Et pourtant, on ne pouvait rien faire de plus que de les prendre avec des pincettes, nous n'avions aucun moyen pour nous assurer de sa sincérité. En tout cas, son discours n'était pas des plus plaisants à entendre. Il se présentait comme étant un détéctive privé., à l'instar de Russel et moi. Je ne voyais que deux possibilités envisageables : Soit, il nous mentait et il n'avait pas choisis ses mots au hasard, ce qui voudrais dire qu'il avait suffisament enquêté sur nous pour connaitre nos métiers à tout les deux. Soit il nous disait la vérité, et quelqu'un s'intéressait de très près à ce bon vieux Russel. Et autant dire que cet interêt n'était pas du genre sincère. Dans tout les cas, cette discussion ne présageait rien de bon.

Je garda mon regard fixé sur le visage du captif, grimaçant à chaque fois qu'il refusait de répondre à nos question. Au final, on allait devoir continuer à employer la manière forte. L'idée me laissait indifférent, mais l'impatience, elle, me travaillait intérieurement.

Je ravala ma salive, avant de me décider d'entamer la sale besogne. Mon coup de poing parti aussitôt rejoindre son ventre, faisant s'échaper un gloussement à l'homme. Ma main se figa au contact. J'allais lui laisser une dernière chance.

- Tu remarquera que tu n'est pas vraiment en position pour respecter tes engagements avec tes clients. Alors, donne nous des noms. Ou alors ton sang n'aura plus besoin de remonter jusqu'à ta bouche pour sortir de ton corps.

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J'aurais dû m'en douter. S'il ne ressentait pas de douleur, alors il ne parlerait pas. La seule information utile qu'il nous refila sur le coup fut un simple "il" qu'il relâcha par mégarde. En gros, ça nous apprenait juste que son employeur était un homme et non pas une femme. Génial. Je sentais qu'on allait bien nous amuser avec ce gars-là. A ce train-là, on allait y passer toute la nuit.

Russel interogea l'homme au sujet de ce qu'il avait entendu de notre discussion, et l'homme lui répondit en lui disant simplement ce qu'il voulait entendre. Ses paroles ne me convainquaient pas le moins du monde, cependant l'ex-détéctive suggérait tout de même qu'il valait mieux le laisser s'en aller. Je n'avais aucune idée de se qui lui passait par la tête. Mais, juste au cas où il aurait une idée pour régler notre probléme, j'allais éviter de le contre-dire.

Oui, pourquoi pas ? Laissons-le partir. Au pire, il nous menera tout droit à son employeur. Au mieux, je le tuerais s'il traine trop sur la route.

Je soupire avant de faire quelque pas sur le côté, laissant le champs libre au jeune homme pour quitter la chaumière. Je ne lui dis rien, je regarde simplement la sortie le regard blasé. Si Russel n'avait vraiment aucune idée derrière la tête, c'est qu'il avait de sérieux pulsions suicidaires. Et si ça se révelait être le cas, alors il allait faloir que je me charge moi-même de cet homme.

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Le captif était sortit sans rien ajouter de plus. Il semblait dubitatif, et quelque peu sur ses gardes. Sûrement croyant à un piège, ce qui était en effet le cas. Sauf que personne n'allait lui tomber dessus pour l'instant. Finalement, sa silhouette finit par quitter notre champs de vision.

Juste après, je me retournais dans la direction de Russel, pour le fixer du regard, en silence. L'idée de relâcher cet espion venait de lui, alors j'attendais à ce qu'il ait une réponse valable à m'offrir vis-à-vis de sa décision. Je n'eu pas à ouvrir la bouche pour qu'il réponde à mes interrogations.

D'après lui, notre homme serait pisté grace à une puce que l'ancien enquêteur lui aurait implanté durant notre petit interrogatoire. Je ne doutais pas vraiment de sa parole, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser que rester ici en le laissant partir seul était une mauvaise idée. Après tout, il pourrait très bien retrouver son employeur dans les minutes qui suivaient et lui faire son rapport à notre propos. Où encore, ce qui était bien plus probable, l'espion risquait de tout simplement se diriger vers une cabine téléphonique afin de refiler les données qu'il avait acquis à notre propos à son employeur, sans jamais le recontacter après. Et nous serions dans de beaux draps ensuite.

Alors, autant dire que ce n'était pas du tout à notre avantage de le lâcher des yeux.

- Je vois. Tu as bien fait de le tracer, comme ça nous saurons où il ira après. Mais à mon avis, il vaudrait mieux que l'un de nous reste sur ses pas, juste au cas il entrerait en contact avec son patron un peu trop tôt.

Russel m'interogea ensuite à propos de la possible affiliation de cet homme au gang de Glen. Je ne pouvais pas m'avancer avec certitude sur ce sujet. Mais, si je devais avoir un avis, ce serait qu'absolument tout était possible. Et qu'il valait mieux ne laisser aucune hypothèse de côté.

- Les chances pour que Glen ait engagé lui même un homme aussi incompétant que celui-ci sont faibles, il sait reconnaître les bons espions mieux que ça. Cependant, même si Glen s'y connait en la matière, il est toujours possible que l'employeur de cet homme soit un des hommes de main des White Crow. Peut-être Jack, ou un autre. Ils n'ont pas tous de bons cerveaux dans le cranes.

Sous l'effet du stress, je sortis rapidement mon téléphone de mes poches pour remarquer qu'il était quatorze heure et quart. Je n'avais rien de prévu après cette rencontre, mais le fait que notre ami commun soit partit depuis une bonne dizaine de secondes mainteant ne me mettait pas à l'aise. San rien en faire de plus, je fini simplement par ranger l'appareil à sa place, puis de reprendre le cours de la discussion.

- Nous avons besoin d'un plan d'action. Voilà ce que je propose : Toi, tu te débrouille comme tu peux pour récupérer les documents concernant Jack Bridger et Patrick Glen. Moi, je vais suivre notre homme afin de retrouver son employeur, puis je m'occuperais de lui à ma façon. Mais s'il se révéle être Glen, alors je devrais pouvoir trouver un moyen de te mettre au courant afin que tu puisse mettre nos plans en veille. Qu'en pense-tu ?

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Mes sourcils se relevèrent en entendant la remarque de Russel, où plutôt son ordre. Par réflexe, mon expression devint colérique. J'avais horreur qu'on me donne des ordres. Alors, ses mots étaient passés comme une insulte pour moi. Cependant, je n'avais aucune envie de débattre avec lui sur ce sujet, alors j'allais juste taire mon mécontentement. S'il voulait attendre, alors on allait attendre. C'était lui le boss après tout.

Je restais silencieux et hocha négativement de la tête de dédain. Se croyait-il supérieur à moi car il était plus âgé que moi ? Ou alors était-ce l'experience qu'il avait acquise chez les flics qui lui donnait tout les droits pour m'apprendre mon métier ? Allez savoir ce qui ce passait dans sa tête. Moi, je n'avais aucune envie de l'apprendre.

Je me contenta d'ignorer sa remarque, et d'attendre la suite. Il devait bien y en avoir une, non ? S'il ne rajoutait rien de plus après cette phrase-là, alors je me casse de de suite. Filature ou pas filature.

L'ex-enquêteur ne tarda pas à me faire part de son analyse. Comme quoi l'espion ne pouvait pas faire partie du gang de Glen, parce que sinon leur organisation se serait depuis longtemps écroulée.

Bordel. Il la ramène encore. Il veux mon poing dans son visage tant que ça ?

- Oh, tu crois ?

Non, il vaudrait mieux ne pas se lancer dans un débat inutile contre lui, s'il pensait cela alors soit. Je n'avais rien à y gagner en changeant son point de vue sur la question. Je cessa donc de parler, évitant ainsi de faire pencher la discussion vers un flot plus vulgaire, avant de reprendre par la suite en changeant de sujet.

- Et je peux savoir à qui tu pense ?

Je vous jure que s'il refuse de répondre à cette question, mon poing volera à la vitesse de la lumière en direction de son nez. Et vu comme c'était partit, ça risque très certainement d'arriver. Mes doigts commençaient à me chatouillaient à l'idée d'aller voler en direction du visage de cet arrogant de flic.

Le reste de ses mots ne firent pas s'améliorer mon état d'esprit. Il m'ordonnait de changer de téléphone afin d'éviter les fuites. Comme si je ne le savais pas. Ok, là, ça commence à sérieusement s'agiter dans mes veines.

- Comme tu le dis, l'ami. Remplaçons nos mobiles... Cependant, je ne te promets rien pour la vie de cet homme. Bonne intention ou pas, il s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Seuls ses futurs actions pourront le sauver. Prions pour qu'il ne fasse pas la boulette de se rendre chez Glen ou chez les flics.

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Le premier argument de l'ex-enquêteur me laissait songeur. Êtait-ce de l'ironie ? Je ne pouvais en être certain, au vu de son expression faciale inchangée. Cependant, dire que Glen s'y connaissait dans la matière uniquement car il m'avait engagé moi, était tout sauf une preuve de bonne foi. Je n'était qu'un gosse après tout, et j'avais particulièrement tendance à échouer toutes les missions qu'il me confiait. Sauf à quelques rares occasions, où ses hommes m'avaient prêtés main forte.

Je ne pouvais pas empêcher une partie de moi-même de prendre les paroles de Russel comme une insulte. Mais son visage neutre ne me laissait pas de champs pour répliquer face à cela. Peut-être qu'il pensait vraiment ce qu'il disait ? ...J'avais des doutes, mais c'était toujours possible. C'était un chic type, après tout.

- Tu te trompe. Mais bon, là n'est pas la question. Si cet homme n'a pas été engagé par Glen, alors qui l'a engagé ?

Je me tus, puis je gardais mon regard posé sur son visage en attendant une réponse à ma question. Cette dernière ne tarda pas, mais elle était plutôt vide en détail. 'Sa connaissance' était l'employeur de cet espion ? Qu'est-ce que je pouvais bien faire avec cette informtion ? C'était beaucoups trop vague pour qu'elle puisse me servir à quoique ce soit.

- Russel, donne moi son nom. Tu ne te rend pas compte de la dangerosité de la situation. ça risque de vite dégénérer, si tu ne me dit ce qui se passe vraiment.

J'avais besoin de le savoir. Cet homme n'avait vraisemblablement rien avoir avec notre affaire. Mais, à partir du moment où il a épié notre discussion, il est entré dans la confidence. Et je ne pouvais pas laisser circuler librement une personne ayant entrée en possession d'informations compromettantes à mon sujet. Russel devrait également se rendre compte que sa vie était désormais entre les mains d'un éléctron libre, et qu'il n'avait aucune garantie de son silence.

- Mais dis-moi, c'est que tu le protège beaucoups cet homme-là. Tu n'aurais pas quelque chose avoir avec lui, par hasard ? Tu ne l'aurais pas, par exemple, engagé afin de t'en servir comme roue de secours au cas où quelque chose te serait arrivé ?

Je soupire, laissant s'évader ma colère, et apaisant mon esprit. Puis, lentement, je baisse mon regard vers le sol.

- J'ai envie de te faire confiance, Russel, vraiment. Mais, tu ne me laisse pas le choix. Tu est trop... Suspect.

Palema's Drive In

Le plan que j'avais proposé à Russel semblait avoir été très vite jeté aux oublettes. S'il pensait que j'allais abandonner l'affaire aussi facilement, il se trompait lourdement sur mon compte. Je comptais bien m'assurer moi-même du silence du gars.

- Qui as parlé d'effusion de sang ? Moi, je parle tout simplement d'un passage à tabac. Tu semble avoir mal compris mes mots, l'ami. Ne me prend pas pour un monstre seulement car je travail avec eux.

Je haussais des épaules, tout en lui parlant de façon désinteressée. La manière dont il parlait aussi ouvertement de meurtre me déplaisait. Même avec Glen, on évitait d'user de mot aussi directe que "sang" ou "cadavre". Après tout, on ne savait pas quand nos propres paroles pouvaient être retournées contre nous. Et Russel semblait avoir des doutes sur le fait que je sois mis sur écoute, alors pourquoi prenait-ils de tels risques tout en ayant de tels idées en tête ?

Pour tout avouer, je voyais clairement que le détéctive privé de tout à l'heure n'avait absolument rien avoir avec Russel. Oui, après tout, pourquoi l'aurait-il suivit lui et non pas moi à la sortie du restaurant ? Si l'ex-enquêteur avait été son employeur, il lui aurait plutôt donné comme consigne de me garder moi à l'oeil, et donc de ne jamais me donner du dos. Tout l'inverse de ce qu'il avait fait, en somme.

Si j'avais montré ma méfiance à l'égard de Russel, c'était plutôt pour le rendre plus enclin à approuver mon point de vue. Je voulais simplement qu'il cesse de prendre le partit de notre ennemi, ce qui était en quelque sorte arrivé. Seulement, le vieil homme semblait avoir été trop pris à coeur son rôle de remise en question. Car maintenant, il voulait poursuivre lui-même notre espion.

Je tendis largement ma main devant Russel afin de lui bloquer le passage.

- Si tu veux que je te fasse confiance, alors laisse-moi parler à cet homme seul à seul, sans que ne sois présent. Ce n'est qu'ainsi que je pourais savoir si tu est lié à lui ou non. Alors, file-moi le GPS et rentre chez-toi, l'ami.

D'un grand mouvement de bras, la paume de ma droite cessa de lui barrer la route pour finalement s'ouvir droit devant son buste. Je restais silencieux, en attendant une réaction de sa part.

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Le GPS que m'avait refilé Russel me mena d'un coin de la ville à l'autre. Trente minutes plus tard, j'étais désormais devant un luxueux hotel du quartier Nord, là où Karl devait se trouver selon le petit engin éléctronique. Posté devant la porte d'entrée, je laissais mon regard se balader de vitre en vitre, dans l'espoir d'y retrouver quelque chose d'utile. Mais n'ayant aucune idée de ce que je devais rechercher, je finis bien vite par abandonner l'idée et à me décider d'entrer à l'intérieur.

Une fois la porte d'entrée franchit, j'attérissais dans une large salle de réception qui était totalement vide. Quelques caméra de surveillances étaient installées à chaque coin de la pièce, mais je n'y prêta pas plus attention que cela. Le GPS me disait que j'étais arrivé à destination, mais il devait sûrement vouloir me guider vers un autre point situé à l'horizontal de celui où je me trouvais.

Je fis donc marche en direction des escaliers menant au second étage. Là-bas, trois pièces s'offraient à moi, ainsi qu'un nouvel escalier menant plus haut encore. A en croire le GPS, ça devait être la pièce située au fond du couloir qui recueillait notre homme. A moins, bien sûr, que ce ne soit dans un des étages supérieurs.

Lentement, je me rendis jusqu'à la chambre située droit devant moi afin de coller mon oreille contre la porte en bois. Une voix retentit alors.

- ..menace, madame. Je suis tout aussi mitigé que vous. Mais mon avis est que cet homme ne ferait pas de mal à une mouche. Même si je ne pourais pas en dire autant pour ses relations. Seulement, s'il y a bien une chose que je peux vous assurer, c'est que Russel n'est pas dangereux pour votre fille. Il ne lui porte pas beaucoups d'intérêt, mais semble tout de même tenir à sa sécurité. Je l'ai même entendu plus d'une fois lui demander de quitter la ville afin de rentrer chez elle.

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La voix que j'entendais de l'autre côté de la porte était définitivement celle de Karl. Par contre, la voix féminine, elle, m'était totalement étrangère. Peu importait à quel point je faisais travailler mes méninges, rien ne me revenait à son sujet. J'en concluais donc qu'elle n'avait rien avoir avec Glen, ce qui me rassurait un peu. Finalement, Russel avait peut-être raison à propos de cet homme. Il n'avait absolument rien avoir avec notre affaire conjointe.

L'oreille toujours collée contre la porte en bois, j'entendis à ce moment-là des bruits de pas se rapprochant de plus en plus de moi, suivit de près d'un son disctint de roulettes. Affolé, je me retourna hâtivement afin de refaire face aux escaliers, puis je me dirigea dans leurs direction sans plus m'attarder. Je n'avais rien à y gagner en leurs montrant mon visage, puis de toute évidence l'affaire sur laquelle travaillait cet homme n'avait rien avoir avec moi. Et même la personne qui était concernée ne semblait pas être réellement en danger. En bref, je ne faisais que perdre mon temps ici.

Une fois de retour à la salle de réception, je gardais ma tête pointée vers le sol tout en évitant d'être pris de face par les nombreuses caméras de surveillances qui étaient installées dans la pièce, comme lors de mon arrivé. Je savais très bien que mes cheveux étaient beaucoups trop flashy pour passer inaperçus, mais je devais au moins essayer de ne pas laisser trop de traces derrière moi.

Heureusement pour moi, personne ne m'avait interpellé lors de ma fuite. Comme quoi, les gens du coin faisaient un peu trop confiance à leurs matos de sécurité. L'insouciance de ces richards m'avaient plus d'une fois facilité la vie, et je leurs en était pleinement reconnaissant. Un petit sourire se formait sur mon visage à cette pensée, tandit que mes mains partaient fouiller dans mes poches à la recherche d'un certain engin électronique. Pas le GPS, mais plutôt le téléphone.

Une fois le petit appareil dégainé, je m'exécuta rapidement afin d'envoyer un court message à ce bon vieux Russel.

Objet : Ta copine.
À : Vieil enquêteur fauché.
Je vais être bref, la mère d'une certaine Liz s'inquiète pour sa petite fille. Elle pense que tu veux l'épouser, ce qui ne lui plait pas beaucoup. Du coup, elle a engagée un détéctive privé pour enquêter sur toi, alias notre bon vieil ami Karl. Ce dernier s'est chargé de dissiper ses doutes, ce qui lui a valut un changement de cible. Maintenant, ce n'est plus toi qu'il va suivre, mais la fille. Aussi, j'espère que tu n'oublies pas notre maché. J'attendrais les documents avant de contacter le receleur au sujet des preuves. Et surtout, ne laisse rien transparaitre devant Karl.

Du coin de l'oeil, je remarquais la silhouette d'une vieille femme quinquagénaire passer à côté de moi. Partant depuis la porte d'entrée de l'hotel et se dirigeant vers le taxi qui venait tout juste d'arriver. Pas une fois, elle ne regarda dans ma direction. Au final, le véhicule l'emmena au loin, sans doute vers la gare ou l'aéroport.

Palema's Drive In

Une fois mon message envoyé, je n'attendais pas plus longtemps avant de décoller mon dos du mur, prenant la direction de mon agence. Karl était toujours à l'intérieur de l'hotel, et il vallait mieux ne pas le croiser pour le moment. Cela risquait d'éveiller ses soupçons. Même si on ne pouvaient pas vraiment dire que ce n'était pas déjà fait. Mais bon, laissons-le au moins croire qu'on avait tenus notre paroles en le laissant partir sans le poursuivre. Même si j'allais tout de même le garder à l'oeil pendant quelques jours encores, histoire de m'assurer qu'il n'avait réellement rien entendu de notre discussion. Et aussi, pour récupérer le GPS qui était planté dans ses vêtements.

Sur la route, mon téléphone se mit à vibrer. Un petit coup d'oeil me permit de voir la réponse de Russel à mon message. Mon expression restait neutre en la lisant, ce n'était ni une bonne nouvelle ni une mauvaise. Les choses tournaient normalement, et j'espèrais que cela allait rester ainsi jusqu'au bout de notre plan.

Il y avait quelques semaines de cela, je ne me serais jamais imaginé entrain de collaborer avec cet homme afin de démonter le gang de Glen. Les choses avaient bien évoluées en si peu de temps. Ma vie était toujours en danger. Mais au moins, maintenant, j'avais quelqu'un pour veiller sur moi. Je ne savais pas encore si je pouvais entièrement faire confiance à russel, mais à première vue, c'était à un homme d'honneur que j'avais à faire. Alors, j'allais suivre mon instinct et lui donner une chance.

[...]

Quelques mois plus tard, toujours aucune réponse ne m'était parvenue de la part de Russel. Pas de message, pas de lettre, rien. Le silence radio. Ne sachant pas quoi faire, et surtout souhaitant garder le minimum de contact possible entre nous deux, j'avais évité de me rendre jusqu'à son agence. Cela aurait attiré l'attention de Glen. Mais trop, c'est trop. Cela faisait beaucoups trop longtemps qu'il aurait dû me recontacter. Je devais connaître les raisons derrière son silence. Avait-t'il échoué ? S'était-il fait corrompre ? L'avaient-ils tué ?

J'espérais juste que ce n'était pas un simple oublie.