HRP :La fac du quartier Est n'a rien d'exceptionnel : simple, efficace, elle propose de nombreux domaines de compétences, comme les classiques psychologie, histoire, langues, économie, etc. Avec un campus assez vaste et plusieurs zones d'habitations au sein de l'école, il n'est pas désagréable d'y vivre, surtout avec tous les petits restaurants installés dans le coin.

J'étais plantée devant la grille du bâtiment avec mon cartable et une feuille à la main. J'étais arrivée avant que les cours commence car je devais donner un mot de l'hôpital concernant ma santé mentale.
Mais j'avais peur d'y entrer. Sans mon auxiliaire de vie j'étais complètement perdue. Puis depuis que j'étais Néphil le monde extérieur était, d'après moi, un monde hostile.

* Si ça se trouve c'est rempli d'ombre et de seraph...non n'y pense pas. Tu dois aller à l'école, ombre ou non. Puis tu sais un peu te défendre non ? Et je peux invoquer mon monde maintenant.*

Je pris une grande respiration et me décida à passer la porte. J'arriva dans ce grand hall et regarda autour de moi ne sachant pas où aller.

Aujourd'hui est un jour assez spécial. Je me suis libéré de mes recherches, et je n'ai aucun cours à assurer, je vais donc pouvoir commencer un programme que je viens de rejoindre, un programme d'auxiliaire de vie pour les jeunes handicapés. Moi-même je trouve ça étrange de me lancer là-dedans, je suis pas vraiment activiste pour la cause des handicapés, mais je me dis que dans toute ma scolarité, je n'en ai connu aucun. Et c'est peut-être parce qu'il n'y a pas assez d'auxiliaires, donc quand j'ai vu l'affiche dans la FAC je me suis renseigné, et après quelques paperasses on m'a assigné une jeune qui commence la FAC de sciences. Marion Wagler, je suis censé la retrouver dans le hall.

               Et me voici, guettant si je la vois, on m'avait montré un photo donc la reconnaitre ne sera pas difficile. En revanche c'est surtout l’apercevoir qui sera compliqué, le hall est pas mal bondé. Je me demande bien ce qui ameute autant de monde, c'est rare cette foule. Du coup pour éviter de regarder au hasard partout je guette la porte d'entrée, en essayant de ne pas la perdre de vue trop longtemps parce qu'elle reste constamment ouverte avec le passage.

               C'est finalement au milieu de tout ce tumulte que j’aperçois celle qui doit être Marion, pas bien grande, cheveux bleu-gris longs. Je m'engage du coup au milieu de tout ça, espérant qu'elle ne soit pas du genre à paniquer dans la foule tandis que je me rapproche. Arrivé à son niveau je me pose devant elle à un ou deux pas et la salue.

"Marion ? Je suis Rekor Veroth, ton auxiliaire à partir d'aujourd'hui. Appelle moi Rekor hein, et si tu as des questions n'hésite pas. A quelle heure est ton premier cours ? On ne m'a pas donné ton emploi du temps."

               L'asperger d'info et de questions ne parait un peu stupide après coup, mais c'est sorti tout seul, et puis si je dois répéter tant pis.

J'essayais tant bien que mal de m'avancer vers le panneau d'affichage mais cela était bien difficile avec cette foule d'étudiants.

- Pa...pardon !

Soudain, un homme se posta devant moi.

Marion ? Je suis Rekor Veroth, ton auxiliaire à partir d'aujourd'hui. Appelle moi Rekor hein, et si tu as des questions n'hésite pas. A quelle heure est ton premier cours ? On ne m'a pas donné ton emploi du temps.

Toute ces questions balancées d'un coup ne firent qu'accroître mon stress et je bégaya de plus en plus.

- Bon...bon...bon...jour...Re...Re...

Je n'arrivais pas à terminer ma phrase alors je lui tendis la feuille du médecin. Je tremblais comme une feuille.

Apparemment comme je m'y attendais, la bombarder de questions n'était pas la meilleure idée, elle a du mal à parler et bégaye pas mal en voulant dire un simple "bonjour". Son stress est tellement visible sur son visage que je commence déjà à me sentir mal pour elle. Alors qu'elle commence à trembler, elle me tend une feuille.
            Je la remercie en prenant la feuille et commence à la lire. Certaines infos que j'avais déjà, le cas est un cas de léger autisme, utiliser des sédatifs si elle fait une crise... Bon, j'espère ne pas avoir à en arriver la quand même. Et elle a droit à un tiers temps pour ses examens, normal. Bien, rien sur son emploi du temps et elle a pas pu y répondre, je vais l'accompagner au panneau d'affichage pour regarder son emploi du temps, logiquement je ne suis pas prof pour cette classe, ce qui sera plus pratique.

"Viens, allons voir ton emploi du temps"

            Je commence à me retourner et me diriger vers le panneau, sans la perdre des yeux derrière moi, si jamais elle panique je lui attraperai la main pour essayer de la calmer, en espérant que même si elle ne me connait pas encore, ça fasse l'effet escompté.

Rekor pris ma fiche en me remerciant et la lu. Dès qu'il eu fini, il me fit signe de le suivre:

-Viens, allons voir ton emploi du temps

Sentant mon stress encore trop fort pour parler je lui répondis d'un hochement de la tête puis nous nous dirigeâmes tant bien que mal vers le panneau d'affichage. Arrivé devant je découvris mon emploi du temps de la semaine (plutôt tranquille pour cette rentrée).
Je tourna la tête vers Rekor et le dévisagea:

*Il à l'air gentil. Je ne pense pas qu'il me veut du mal. Je dois rester prudente quand même*.

Dès que je sentis mon stress redescendre un peu, je lui demanda:

- Tu...tu...tu va venir avec moi en cours ?

Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais envie qu'il me réponde "oui". Sa présence me rassurais même si je ne le connaissais pas encore. Il fallait quand même que je reste sur mes gardes et ne pas hésiter à réagir s'il s'agissait d'un ennemi.

Aucun problème sur le chemin jusqu'au panneau d'affichage, elle a réussi à me suivre, et bien qu'elle semble encore un peu stressée on peut maintenant regarder ses horaires. Plutôt léger, ce qui est normal en début d'année, elle avait cours dans 1h, pour 3h de Biologie. Comme je pensais, aucun cours n'est assuré par moi dans la semaine. Tandis que je vérifie si ses cours ne tombent pas en même temps que l'un des miens quand tout à coup elle me demande :

"Tu...tu...tu va venir avec moi en cours ?"

              Elle bégaye encore un tout petit peu, mais son stress semble un peu disparaitre. J’espère qu'avec le temps qu'on va passer ensemble elle aura confiance oui, je suis là pour l'aider après tout. mais puisque ça semble bien se passer jusque là, y'a aucune raison que ça aille en chemin inverse.

"Et bien oui, je suis là pour ça aussi. Comme ça si t'as des questions je pourrais t'aider."

              J'essaye de lui sourire en lui parlant, pour la mettre en confiance. Puis je lui demande. "On a une heure avant ton premier cours, et comme je dois rester avec toi, où veux tu aller ?"

"Et bien oui, je suis là pour ça aussi. Comme ça si t'as des questions je pourrais t'aider."

J'avais eu la réponse que je voulais et lui répondis par un grand sourire avant de revenir à mon emploi du temps.

"On a une heure avant ton premier cours, et comme je dois rester avec toi, où veux tu aller ?"

- Et bien...je ne connais pas bien la fac mais s'il y a une salle de détente ça ira.

Et c'est ce que je voulais : me détendre et arrêter de psychoter sur toutes les personnes que je croise. Un bon thé chaud devrait me calmer un peu.

Quand je lui répond que je suis la pour être avec elle, elle ne me répond pas, mais me lance un grand sourire. Ça fait plaisir, je sais pas si je suis facilement attachant ou si c'est l'inverse, mais au moins ce job sera plaisant si on s'entend bien tout de suite. Quand je lui demande où elle veut aller, elle me demande si il y a une salle de détente. Hm... J'en vois deux qui pourraient s'y apparenter.

"Y'a pas de salle de repos à proprement dit, mais y'a la BU, bibliothèque universitaire, et une cafèt avec pas mal de place. Si tu veux boire un truc, direction la cafèt."

       Je commence du coup a me détourner du tableau, la cafèt et la BU étant dans la même direction, elle peut répondre en chemin. Elle semble encore stressée, mais plus par la population autour que par moi je pense finalement, vu le sourire que j'ai vu.

"Y'a pas de salle de repos à proprement dit, mais y'a la BU, bibliothèque universitaire, et une cafèt avec pas mal de place. Si tu veux boire un truc, direction la cafèt."

- Bien va pour la cafet.

Dès que nous avions passé la foule d'étudiant je pris une bonne respiration.

*Ah enfin ! J'en pouvais plus de tout ce monde.*

Je suivis Rekor en direction de la cafétéria.

* Ce garçon est vraiment gentil. On dirait qu'il lit dans mes pensée.*

Je repensa alors à mon ancienne auxiliaire de vie. Elle me manquai. Je n'avais plus de nouvelle d'elle depuis que papa et maman l'avais virée.

*Bah elle a dû t'oublier depuis.*

Je murmura son nom sans m'en rendre compte:

- Angela...

Elle décide donc d'aller à la cafèt, ce qui est mieux au final si on doit parler, la BU est comme une bibliothèque classique, pas le droit de parler fort pour ne déranger personne. A peine sorti de la foule elle reprend sa respiration, comme si elle était en apnée jusque là. Elle continue de me suivre. On arrive petit à petit devant la cafèt quand elle laisse échapper un nom. Angela, elle l'a murmuré sans le vouloir, mais elle à l'air un petit peu triste... Ou nostalgique.

"Angela ? Une sœur ?"

                        Je lui demande avec le sourire, comme une question innocente, si elle a pas envie de répondre grand chose j'insisterai pas, mais quitte à se voir souvent plus tard, autant avoir une relation de confiance, je suis là pour l'aider, aussi bien en cours que sur des trucs plus personnels. Pendant ce temps on arrive à la cafèt, et je nous dirige vers le comptoir, plutôt vide la cafèt pour l'heure. Tant mieux, je demande un café à la femme qui s'en occupe et je regarder Marion, pour qu'elle commande quelque chose si elle le souhaite.

"Angela ? Une sœur ?"

*Mince il m'a entendu.*

J'hésita un peu avant de lui répondre. Je n'était pas le genre à déballer ma vie privée comme ça. Mais lorsque je vit son agréable sourire je me lança:

- Pas vraiment, c'était mon auxiliaire de vie quand j'étais chez moi en Allemagne. Mais c'était tout comme.

Je n'en dis pas plus. Non pas que je n'en avais pas envie mais je ne voulais pas fondre en larme devant Rekor. Angela me manquait vraiment.
On arriva à la cafèt. Quel soulagement de voir qu'il n'y avait quasiment personne. Rekor commanda un café tandis que moi choisis un thé sucré. Vu le peu de monde on pouvais s’asseoir n'importe où. Je choisis une table pour deux personnes et m'y installa.

Elle a une légère hésitation lorsque je lui demande indirectement qui est Angela. Mais j'ai l'impression que la mettre en confiance est une bonne chose puisqu'elle me confit qui c'était. Son ancienne auxiliaire de vie lorsqu'elle était en Allemagne. Elle était suffisamment proche pour qu'elle la considère quand même comme une sœur. Un petit air de tristesse passe sur son visage, mieux vaut ne pas insister, en tout cas pas pour l'instant, ça risquerait de la mettre mal à l'aise ou de la rendre encore plus triste.

            Après ma demande de café elle demande un thé, puis va s'installer sur une petite table. Bien elle se détend, elle ne se contente plus de me suivre, et finalement cette fois c'est moi qui la suis et qui m'installe en face d'elle, avec le café et le thé qu'on nous a donné.

"En Allemagne hein ? Je suis jamais sorti des Etats-Unis, tu as eu le temps de connaitre l'Allemagne avant de venir ici ?"

            Plutôt que parler d'une personne qu'elle regrette, autant parler de quelque chose qu'elle aime peut-être, son pays d'origine du coup. Je suis pas spécialement curieux de l'étranger et du voyage mais bon, autant discuter jusqu'à son cours.

Rekor vint s'asseoir en face de moi et entama la discussion:

"En Allemagne hein ? Je suis jamais sorti des Etats-Unis, tu as eu le temps de connaitre l'Allemagne avant de venir ici ?"

- Un peu. Je suis née et j'ai vécu à Hambourg mais pendant les vacances j'allais un peu partout suivant la saison (Aix-la-Chapelle pour Noël, Albstadt pour le ski, Munich pour la fête de la bière...)

Je me sentais à l'aise avec Rekor. A un tel point que, au fur et à mesure que je parlais, mon accent allemand ressortait. Je m’arrêta m'étonnant de ce phénomène puis repris en faisant attention à mon accent:

- Bref, l'année dernière je suis arrivée ici et j'ai amélioré mon anglais avant de m'inscrire à la fac de science.

C'est à ce moment que je repensa à la vraie raison de mon départ. J'avais lancé à Rekor le même mensonge que j'avais sorti à mes parents comme si je voulais qu'il soit vrai.
Je sirota mon thé avant de lancer à Rekor:

- Et toi comment t'a terminé auxiliaire de vie ?

Elle est donc née à Hambourg et y a vécu longtemps, et a aussi pas mal voyagé dans l'Allemagne pendant ses vacances. Et ça ne fait donc qu'un an qu'elle est ici à Palema, sacré changement d'air j'imagine, sans oublier le changement de langue. En parlant de langue son accent est légèrement ressorti pendant qu'elle parlait. Le faire partir n'a pas du être facile au début, bien que je n'ai jamais eu d'accent c'est assez facile à deviner.

"Et toi comment t'a terminé auxiliaire de vie ?"

                 Terminé ? Je hausse un peu les sourcils, la façon de le dire est assez étrange. Comme si c'était dommage de faire ça. Je pense pourtant que c'est une voie tout à fait noble, même si pour ma part ce n'est qu'une voie secondaire, un travail à part.

"Je n'ai pas "terminé" auxiliaire, en réalité je me suis inscrit dans ce programme sur un coup de tête. A côté je suis professeur ici-même, si t'es en science y'a des chance que tu m'ait comme prof." Je peux pas m'empêcher de sourire, j'imagine que l'idée d'avoir un auxiliaire qui en plus pourra être son prof peut surprendre. "Mais prof n'est aussi qu'une activité secondaire, mon travail principal est dans la recherche, je suis presque à la tête de la recherche contre le cancer ici même à Palema."

                  Là maintenant ça sonne presque prétentieux, mais faut avouer que ça fait du bien de se sentir important. j'ai toujours voulu être discret, aussi bien en cours à l'époque que dans mes recherches maintenant, mais après avoir gouté à la renom... Je commence à y prendre goût.

"Pas trop stressée pour tes premiers cours ? Tu vas avoir un prof sur le dos en plus !" Pour montrer que je plaisante, je ne la traumatiserai pas avec ses cours je lui fait un petit clin d’œil en buvant une gorgée de mon café.

"Je n'ai pas "terminé" auxiliaire, en réalité je me suis inscrit dans ce programme sur un coup de tête. A côté je suis professeur ici-même, si t'es en science y'a des chance que tu m'ait comme prof."

- Ah...mince.

J'étais un peu déçue car cela signifiait qu'il ne serait pas vraiment avec moi en cours. Ce n'était pas vraiment comme avec Angela qui s'occupait de moi tout le temps.

"Mais prof n'est aussi qu'une activité secondaire, mon travail principal est dans la recherche, je suis presque à la tête de la recherche contre le cancer ici même à Palema."

- La cancérologie ? ça tombe bien c'est là ou je veux aller.

Cette nouvelle m'avait redonner le sourire. J'ai toujours voulu aider les personnes dans le besoin.

"Pas trop stressée pour tes premiers cours ? Tu vas avoir un prof sur le dos en plus !"

Rekor me fis un clin d’œil ce qui me fis rire. Ça fasait longtemps que je n'avais pas ri autant.

- Je dois avouer que j'appréhendais le premier cours. Mais vu que tu es là ça devrait aller mieux.

Plus je parlais avec Rekor plus je me sentais bien. Là j'en étais sûre, ce n'était pas un ennemi mais un ami.

Comme je m'y attendais un peu, apprendre que je serai aussi un de ses profs ne la réjouit pas totalement. Elle laisse même échapper un petit "mince", mais la prévenir tout de suite était mieux, lui faire la surprise aurait pu être un peu mesquin. Par contre en apprenant que je travail dans le milieu du cancer elle me dit qu'elle aussi se dirige là-dedans. Elle a donc déjà une bonne idée de vers quoi elle se dirige, et même avant moi finalement. A son niveau j'avais juste choisi la recherche, sans vraiment choisir le milieu encore. Après la petite surprise de mon travail de prof, le fait d'apprendre que je suis dans la recherche qu'elle veut rejoindre lui redonne le sourire.

            Au final lorsque je lui demande si elle n'est pas trop stressée, elle rigole un petit peu à mon clin d’œil. Sa réponse me fait plaisir, elle dit qu'elle appréhendait un peu, mais qu'avec moi ça va mieux. Donc le premier contact c'est bien passé au final, je le pré-sentais mais l'entendre comme ça me rassure. Certes elle n'est pas une petite fille, mais je n'ai jamais eu beaucoup de contact avec des enfants, ma sœur étant plus jeune mais pas de beaucoup d'année, et mes études prenant mon temps...

"Tu as des questions sur comment ça va se passer, que ce soit avec moi ou avec les cours ?"

"Tu as des questions sur comment ça va se passer, que ce soit avec moi ou avec les cours ?"

- Non pas vraiment. Je découvrirais tout tout à l'heure.

Je finis mon thé et regarda ma montre.

- Il va être l'heure d'y aller.

Je me leva et jeta mon gobelet à la poubelle puis attendis Rekor à l'entrée. Je repensa à notre conversation. Un sentiment de bien être m'envahit. J'étais détendu et prête pour aller en cours. Je ne savais pas si c'était le thé ou autre chose qui me donnait cet effet. Je priais pour que ça soit le thé.

Donc pas de questions, elle préfère découvrir sur le tas. C'est une façon de voir, que j'apprécie, j'aime pas essayer de tout voir à l'avance dans quoi que ce soit, l'improvisation est tellement plus intéressant. Et puis poser des question sur des cours ou des choses qu'elle n'a jamais vu n'est pas évident, c'est comme demander à quelqu'un de poser des question sur l'énergie nucléaire alors qu'il n'a jamais étudié la science.

            Après avoir fini son thé elle regarde sa montre et annonce qu'il va être l'heure. En effet, on avait qu'une heure avant son cours et ça fait déjà 50 minutes qu'on est parti du tableau. Je jette du coup mon gobelet juste après elle et la suis vers la sortie. Après mon passage je me dirige vers sa salle de cours... Biologie, c'était les salles en face de mes salles de chimie. Trouver les premières années ne sera pas compliqué.

"T'aimais bien la biologie au lycée ? Enfin la SVT plutôt à ce niveau là."

           La biologie était un milieu très intéressant pour la science, au même titre que la chimie, mais je dois bien avouer qu'au début de mes études la biologie me semblait... Tellement barbante, insupportable lors des cours de 4h. C'est en parti pour ça que je me suis spécialisé au plus tôt dans la chimie et uniquement la chimie. Après m'être spécialisé là-dedans ne m'a pas empêcher d'avoir besoin de bases en biologie, un côté de la recherche se basant sur la biochimie... Il fallait bien être un minimum multi-tache.

            En continuant à marcher nous arrivions dans le couloir avec les salles de classes des deux côtés. Le couloir était presque vide, la plupart des élèves étant déjà dans leurs salles, non pas que nous soyons en retard, mais les salles sont toujours ouvertes en avance, pour éviter les couloirs bondés et permettre à tous de prendre place et organiser leurs cahiers, classeurs, trieurs et compagnie avant l'arrivée du professeur.

On regagnait tranquillement l'université. En chemin, nous discutions de chose banales mais en particulier des cours.

T'aimais bien la biologie au lycée ? Enfin la SVT plutôt à ce niveau là.

- J'ai toujours aimer les sciences mais je préfère la pratique à la théorie. On m'a dit qu'il y avait pas mal de TP à l'université. Justement je trouvais qu'il n'y en avait pas assez au lycée.

On arriva enfin à l'université. les couloirs étaient vides. Au début je pensais que l'on était en retard mais lorsque je passais ma tête dans la salle je vis que le professeur n'était pas encore là. En revanche il y avait une foule d'étudiants ce qui fit remonter mon stress. Je demanda donc à Rekor:

- Tu...tu peux passer devant ? Je te suis.

Je ne voulais pas attirer l'attention sur moi alors je préférais que ça soit sur Rekor.

Elle aime les sciences, toutes donc, mais plus la pratique que la théorie. Comme moi quand j'étais à cette âge là en fait, je suis pas devenu chercheur pour rien, même si dernièrement mes attentes sont un petits peu déçues.

"Oui, c'est là qu'on commence à vous former pour toutes sortes d'expériences en labo, que ce soit en Bio, chimie ou physique, du coup les manipulations sont importantes, et même les cours sont fait pour supporter et apprendre des techniques d'analyses."

  C'était surtout le cas en physique et en chimie, en biologie il y a encore beaucoup de cours théoriques, mais autant ne pas la décourager tout de suite. Arrivez devant la salle, elle jette d'abord un coup d’œil à l'intérieur, puis visiblement stressée me demande d'entrer en premier. Bien sur, je le fais comme elle demande, et c'est vrai que la salle est bondée, c'est un amphithéâtre plutôt grand, avec une trentaine de rangées de plus en plus hautes.

"Aller tu peux entrer, personne ne va te manger, ils sont tous occupés à parler entre eux. C'est pas comme au lycée, ici c'est impossible de connaitre tout le monde alors personne ne te fixera sans arrêt, à moins de vouloir te connaitre."

"Aller tu peux entrer, personne ne va te manger, ils sont tous occupés à parler entre eux. C'est pas comme au lycée, ici c'est impossible de connaitre tout le monde alors personne ne te fixera sans arrêt, à moins de vouloir te connaitre."

*Parle pour toi c'est pas toi qui est handicapé*

Malgré cette pensée sombre à l'encontre de Rekor, je lui obéi et passa devant. Je baissa la tête afin d'éviter les regards des autres personnes. Je m'installa au troisième rang et sorti mes affaires en attendant Rekor.

Malgré mon encouragement je la vois pas très rassurée lorsqu'elle rentre dans la salle, tête baissée, regardant ses pieds. Elle va rapidement vers une place du troisième rang, ni au fond ni tout devant, et comme je m'y attendais, quelques yeux se sont levés vers elle, attirés par le mouvements, mais s'en sont désintéressés aussi vite. Je la rejoins assez vite, prenant la place libre à côté d'elle, sans avoir d'affaires à sortir contrairement à elle. Le cours devrait débuter d'ici quelques minutes, lorsque le professeur sera là, j'aimerai bien qu'il ne me remarque pas, comme ça j'aurais pas besoin d'expliquer pourquoi je suis présent.

"Prête pour ça ? Rien oublié pour prendre les cours ? J'avais oublié toute ma trousse pour mon premier jour, j'avais des feuilles sans pouvoir écrire dessus."

  J’espère que l'anecdote la détendra un peu, tout va bien se passer y'a pas de raisons de toute façon, le professeur est d'âge moyen, ce sera pas un vieux qui est resté avec les règles de son époque, ni un jeune perdu... Enfin un jeune perdu... Ouais je me comprend, ironique de dire ça alors que je viens de commencer.

"En tout cas si il y a un truc que tu ne comprend pas, et que tu ne veux pas demander au prof, tu peux me demander, c'est l'avantage d'avoir un auxiliaire qui a fait ses études dans la même branche."

Rekor me rejoins peu de temps après. Jusqu'ici les étudiants ne prêtèrent pas leur attention sur nous.

"Prête pour ça ? Rien oublié pour prendre les cours ? J'avais oublié toute ma trousse pour mon premier jour, j'avais des feuilles sans pouvoir écrire dessus."

Je ris en m'imaginant Rekor plus jeune désemparé découvrant qu'il avait oublié de quoi écrire.

"Non ça va je n'ai rien oublié, je prépare toujours mon sac la veille."

"En tout cas si il y a un truc que tu ne comprend pas, et que tu ne veux pas demander au prof, tu peux me demander, c'est l'avantage d'avoir un auxiliaire qui a fait ses études dans la même branche"

"Merci."

En parlant du prof celui-ci arriva. Après une rapide présentation, ce fut le quart d'heure que tout étudiant trouve ennuyeux : présentation du programme, de la répartition des cours, bassinement au sujet du diplôme...et enfin la fameuse petite fiche de présentation à remplir.
Enfin c'était partit pour 3h de biologie. Je mis du temps à prendre le rythme mais je savais que je pouvais comptait sur Rekor. Je n'hésita pas de temps en temps à lui demander quelques précision.
A la fin de ces 3h de théories, je n'avais plus de poignet.

"Et ben, on démarre fort."

Le prof demanda à nous voir Rekor et moi. Je stressa un peu car je pensais que c'était pour me réprimander sur le fait que je pose des questions à Rekor et non au prof. Mais non, c'était seulement pour me rassurer et dire à peu près le même blabla que Rekor.
Nous nous dirigeâmes enfin vers le second cours.

Au moins elle n'a rien oublié, et mon anecdote la fait rire comme escompté. Et après quelques mots supplémentaires, le prof arrive enfin. Il se présente, présente son cours etc... Tout le blabla habituel, avant de commencer les choses sérieuses. Et c'est donc 3h de biologie qui démarrent. 3 longues heures pour moi, car en plus de ne pas être ma spécialité, je connaissais tout de même déjà tout ça. Encore heureux que Marion posait quelques questions de temps en temps pour ne pas que je m'endorme. En tout cas comme la majorité des premiers cours, il commençait avec uniquement du cours, aucune application en exercice.

  Et c'est après ces 3 heures que son premier cours s'achève. Visiblement douloureux pour son poignet, comme tous les première année. Le prof qui faisait le cours nous appelle ensuite tout deux. Ce n'était pas prévu alors je suis un peu étonné, mais une fois arrivé il ne fait que ressortir les mêmes choses que moi, ce qui ne me plait pas trop. Le but dans tout ça c'est de la laisser un maximum indépendante, si chaque prof se met à la border elle va étouffer. Finalement sorti de la salle, on se dirige vers son second cours.

"C'est quoi ton deuxième cours ? Peut-être que ce coup-ci ce sera de la chimie !"

  C'est ma spécialité après tout, alors ce serait plutôt sympa de pouvoir l'aider dans cette matière.