Et voilà, nous étions arrivés à destination. Aucun bruit suspect, aucune activité humaine non plus. Il nous restait 3 minutes avant l'heure donnée par le ravisseur présumé. L'ambiance était semblable à n'importe quelle nuit sur les docks pourtant il était notable que la tension régnait pour nous deux. En même temps, une vie était en jeu, et sans doute les nôtres aussi depuis que nous avions commencés cette course contre la montre.

-« J’aurais envie de rentrer tranquillement et de voir ce qui nous attend là, mais si tu as une meilleure idée, je suis preneur. »

"- Avec un peu de chance, elle ne sait pas pour ma présence. Alors oui, tu vas passer par l'entrée principal. Moi, je vais me glisser dans l'ombre jusqu'à l'entrée de service. Et ainsi, nous aurons peut-être une chance de profiter de l'effet de surprise."

Rien ne m'assurais que mon plan marcherait mais si nous pouvions avoir un minimum d'avance sur le ravisseur mystère, ce serait toujours ça à prendre. Et ainsi, elle penserait que Aleister avait respecté ses consignes, ce qui pourrait aussi offrir un sursis salvateur à sa mère suivant ses conditions de détention.

"- Il va être l'heure. N'oublie pas, tu n'es pas seul. Et si tu peux, fais-la parler, un maximum. C'est très important."

Ainsi, elle lâcherait sans doute une information précieuse à utiliser contre elle ou à notre avantage. Déjà, je me fonds dans le décor grâce à mes vêtements sombres et parviens à la porte de service, non verrouillée. J'attends qu'Aleister pénètre dans le hangar et je profiterait de ses paroles pour couvrir le bruit de ma propre entrée.

-« Sois prudente.  »

"- Je compte sur toi."

Et sur ces mots, je disparaissais. J'attendis qu'il ouvre la porte de son côté, le grincement léger permettant de dissimuler le bruit de la poignée de celle que j'ouvrais de mon côté. Je refermais discrètement tandis que déjà, j'observais les lieux. Des espaces multiples, astucieux, cela ne pourra que nous compliquer la tâche. Je me déplace en silence, restant à portée de voix d'Aleister sans être à portée de vue. Je reste en alerte, m'assurant que personne ne me remarque mais visiblement, personne ne monte la garde par ici.

Je continue mon avancée, me rapprochant de la zone ou se trouve Aleister lorsqu'il pénètre dans un espace plus sombre que les autres. Le centre du hangar, le coeur des lieux. Et la voix de mon compagnon Seraphs résonne rapidement, avec un ton rempli de peur et d'angoisse.

-« Maman, c’est toi ? Maman ?! »

Je ne bouge pas. Je reste à l'extérieur de cette zone, le dos collé au mur de droite et le visage jouxtant le bord de la porte. Je ne m'approcherais pas davantage, pour ne pas trahir ma présence. Je retiens même mon souffle, pour me faire elle plus silencieuse possible. Loup y es-tu, que fais-tu, qu'attends-tu?

De la porte, je ne peux pas voir grand-chose. Le contraste de lumière est trop puissant et il a été placé là de façon volontaire. Alors, je viens faire le tour de ces murs. Et finis par repérer une fenêtre en vasistas surplombant le centre des lieux, là où Aleister se tient en faisant face à un jeune fille, visiblement connue mais qui surplombe une sorte de sac en toile assez épais. Assez pour contenir un corps, ou du moins le laisser croire.

-« Jasmine ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? »

-« Tsss tsss tssss, toujours aussi impulsif à ce que je vois Aleister. Sauf que là tu vas te calmer, si tu tiens à garder ton adorable, et trop curieuse, maman en vie. »

Jasmine. Je n'avais que vaguement aperçu cette fille, l'ayant croisée au QG à 2 ou 3 reprises mais jamais nous n'avions échangées un mot. De plus j'étais persuadée au regard qu'elle me lançait dans ces rares occasions qu'elle avait quelque chose après moi. En tout cas, son ton est sans appel. C'est bien elle qui a monté toute cette machination, elle le revendique clairement. Bien, au moins, nous sommes fixés sur le coupable. Maintenant, il nous faudrait ses raisons.

Aleister ne sait pas que d'où je me trouve, je peux tout voir et entendre mais j'espère qu'il se souvient de ce que je lui ai dis un peu plus tôt. Fais-la parler. Donne-lui du grain à moudre. Que je puisse au moins m'assurer de la présence réelle de sa mère dans ce sac. Aucun trou n'y a été percé donc si une personne y est enfermée, elle est déjà condamnée Seulement je ne veux pas agir dans la précipitation. Cette fille nous a déjà menés en bateau, je compte bien lui reprendre l'avantage et gagner la partie malgré tout.

-« ça va, tu es calmé ? »

-« Tu m’a fait venir, je suis calmé. Maintenant qu’est-ce que tu me veux, pourquoi tout ça ? »

-« Mais pour te voir, tout simplement. Tu me fais du charme depuis des années, et là d’un coup tu m’ignore, pour t’intéresser d’abord à ce truc qui ne sait pas choisir entre homme et femme, et ensuite cette affreuse poufiasse qui attire les ombres !?! »

Oulà, je crois que cette fois, nous l'avons notre motif. Même si pour le coup, j'aurais bien eu envie d'en rire. En gros cette gamine avait monté tout un plan machiavélique, sans doute après des heures d'observations assidues puisqu'elle savait pour moi et visiblement pour cette autre fille dont mon camarade aurait vaguement évoqué l'existence un eu plus tôt, rien que parce qu'elle se sentait délaissée par Aleister. Une gamine pourrie gâtée faisant un caprice à ses parents ne ferait pas mieux. Une vraie crise de jalousie en bonne et due forme que voilà. Le problème, c'est qu'il y a plusieurs vies en jeu actuellement. Annabel, son fils et, peut-être un peu, moi également.

Je me hisse jusqu'à l'ouverture de la fenêtre et parvient à me glisser dans la pièce sombre sans être nullement repérée. Jasmine est complètement obnubilée à présent par Aleister alors j'en profite pour me rapprocher d'un pas. Rien de plus. Je suis encore à bonne distance d'eux mais ainsi, j'ai une meilleure vue sur le sac. Qui ne remue pas du tout. Mauvais signe ou arnaque, je dois m'en assurer au plus vite.

-« Qu’est-ce qu’il y a, tu as perdu ta langue ou quoi ? Ca ne te suffit pas de m’avoir fait souffrir avec ces deux–là !? »

-« Mais… de quoi tu parles ?J’ai sans doute dû m’exprimer mal à un moment ou à un autre… et je m’excuse si j’ai pu te donner l’impression que mais… »

-« Un instant, un moment ? Tu me fait du charme pratiquement depuis la première fois qu’on s’est vu ! Tu as toujours trouvé le moyen de me sourire quand personne d’autre ne regardait, c’est grâce à toi que je suis devenue seraph, et tu m’as sauvé la vie après qu’on le soit devenu ! Tous ces instants riens qu’à nous, ces moments discrets, notre entrainement, cette blessure reçue à ma place, comment tu peux dire que ça n’était rien ?! »

Une érotomane. Cette fois, je n'ai plus aucun doute sur l'origine de son obsession. Et manque de chance pour Aleister, c'est sur lui que cette fille à jeter son dévolu. Et en me repassant le film de ces derniers mois en accélérer, je peux comprendre que ma présence autour de lui ai pu la mettre en colère. Si j'avais su, j'aurais sans doute fait bien plus attention mais malheureusement, il est des choses que l'on ne peut pas prévoir. Du moins, jamais ne j'aurais cru me retrouver prise à partie dans ce genre de cas.

La lame a quittée la direction du sac pour viser Aleister mais la main tremble légèrement, dénotant un manque d'assurance de la part de la coupable en cet instant. Fais bien attention à tes paroles, mon grand. Face à un tel personnage, ce n'est pas seulement ta vie que tu risques. Mais je ne compte pas encore intervenir. Je me concentre sur le sac, qui me parait trop court et pas assez trapu pour contenir une personne comme Annabel. Oui, j'ai la quasi certitude que c'est un leurre mais je veux le 100% avant de tenter quoi que ce soit.

Je reste encore dissimulée dans l'ombre, même à Aleister, afin qu'il ne risque pas de trahir ma présence même malgré lui, on ne sait jamais.

-« Cette blessure ce n’était rien, je l’aurais fait pour n’importe qui, tu devrais le savoir non ? »

-« Pour n’importe qui ? Comment ça, après tout ça, tu oses me comparer à n’importe qui ? Salaud ! Comment tu peux oser ?! »

Voici exactement le genre de choses à ne pas dire dans ce genre de cas. Mais évidemment, on ne peut pas le savoir avant d'avoir rencontrer un tel exemple. En pensant bien faire, il venait de provoquer la véritable colère de la jeune fille qui déjà se jetait sur lui. Complètement obnubilée par le Seraph, cela me laissait le champs libre d mon côté, ce qui était parfait. Je me rue sur le sac et me contente de poser ma main dessus en appuyant. Trop mou, ce n'est pas un corps. Un leurre donc. Parfait, nous n'aurons plus à nous inquiéter de cela pour tout de suite. D'abord, s'occuper d'elle.

-« Tu comptes fuir cette fois, devant ta maman ? Après m’avoir abandonné tu compte l’abandonner elle ! »

-« Fuir ? Tu t’en es pris à ma mère Jasmine, tu penses vraiment que je peux encore te laisser en vie, toi ! »

La lame d'Aleister est d'un rouge que je n'avais encore jamais vu, sanguinaire et appelant le sang. Ce n'est plus de la simple colère mais une véritable haine qui l'anime. Hors, s'il la tue, nous n'aurons plus d'indices pour retrouver Annabel, je dois donc parvenir à les calmer tous les deux. Du moins, parvenir à retourner la situation et éviter qu'ils ne s’entre-tuent. Alors, je déploie mon Kekkaï avant d'invoquer mon arme et de mettre en joue la jeune fille. L'effet de surprise a joué, une seconde ils s'arrêtent, leur laissant le temps de réaliser ma présence.

"- Ou est Annabel? "

Trois mots, simples et efficaces, dit d'une voix neutre et posée. Aleister aura parfaitement compris du coup que sa mère n'est pas ici. Quand à l'autre, me connaissant par le biais d'Aleister, elle doit bien savoir que je ne rigole pas.

-« Surprise ! »

-« Espèce de… »

Evidemment, je ne m'étais nullement attendue à ce qu'elle me dis de suite la vérité mais au mins, j'aurais tenté le coup. Cette fille semble soudain prendre son pied en voyant Aleister changer de couleur et réaliser que sa mère ne s'était jamais trouvée ici. Oui, nous avons été bernés mais la partie n'est as terminée, loin de là. Alors garde ton sang-froid, bon sang.

Surtout que Jasmine, elle, a déjà prévu sa contre attaque. Son arme change de couleur alors que l'attaque provient de la lame opposée, forçant le Seraph à se décaler jusqu'à presque rentrer ma ligne de tir. Heureusement que j'ai de très bons réflexes, je me suis déjà décalée et j'invoque ma Persona qui fonce sur la jeune femme le temps qu'Aleister reprenne ses appuis pour attaquer. La lame de Yamato Takeru vient rencontrer celle de Jasmine mais déjà, il s'envole pour passer dans son dos, la forçant à tourner en rond pour pouvoir le suivre, restant du coup plus exposée pour Aleister.

"- Dis nous où elle se trouve. "

Je reste en retrait, mon arme prête à faire feu malgré tout. Ce combat n'est pas réellement le mien alors je laisserais mon camarade le mener de front. cependant, je ne le laisserais pas se faire avoir par cette folle.

-« Comme si j’allais te répondre aussi facilement… »

Forcément, ça ne serait pas drôle sinon. Et comme cette fille semble me haïr, visiblement mon pouvoir n'a aucun effet sur elle, ce qui ne va pas nous faciliter les choses. Enfin, ce n'est nullement ce qui m'arrêtera. Ma Persona est déjà à l'attaque et malgré son habitude visible du combat, elle ne pourra pas tenir contre 3 adversaires en même temps. Je me déplace rapidement, pour avoir un angle le plus large de vision possible lorsque la la couleur violette de la lame semble se concentrer en son extrémité. Je sens venir le coup foireux mais ne peux rien faire pour l'éviter. Le tir est rapide et puissant et malgré la vitesse de Yamato Takeru, il ne peut l'éviter.

Son arme vient contrer une partie de l'espèce de laser mais ne peut en parer la totalité. Le coup me frappe au niveau des côtes, du côté gauche, juste sous la poitrine. J'ai de la chance, le coup a été assez amorti par Yamato Takeru pour ne pas parvenir jusqu'à l'os, seule la chaire est atteinte. Entre temps, ma Persona s'est retrouvée envoyée cogner contre un mur proche à cause du recul. Mais cela à laisser le temps à Aleister de reprendre l'avantage et de la blesser. A présent, c'est lui qui est en position de force.

-« Si tu ne veux pas le dire gentiment, c’est mon sabre qui ira chercher les réponses. Alors maintenant dis-nous où elle est ! »

Ma Persona est revenue se poster dans le dos de la jeune fille tandis que moi, je me déplace sur le côté, plus lentement qu'avant mais le bras toujours aussi sûr. Si je dois tirer, je n'hésiterais pas et ne manquerais nullement ma cible.

"- Tu n'as plus rien à gagner dans cette histoire. Mais tu peux encore sauver des vies. Alors réfléchis bien à ce que tu vas faire. "

-« Sauver des vies ? Aleister a brisé la mienne en me reniant, alors pourquoi je sauverais quoi que ce soit ? »

-« Tant pis pour toi Jasmine, tu le fera de force ! »

Le combat reprends mais je me contente d'un rôle de soutien attentif. Cette bataille est celle d'Aleister, je ne devrais même pas y participer mais il est hors de question que je le laisse affronter seule une telle furie. Elle est rusée, malsaine mais surtout, elle sait qu'elle n'a plus rien à perdre. Dès le départ, elle est venue avec l'idée que tout pourrait prendre fin ici et ce soir. Hors la force du désespoir donne des ressources insoupçonnées dont il faut savoir se méfier.

Yamato Takeru vient frapper le dos de Jasmine, permettant à Aleister de reprendre l'avantage en jouant de ses pouvoirs et de son arme. cette fois, il ne fait plus les choses à moitié. Et quelque part, j'en viens à espérer que ce combat ne s'éternise pas trop. Goûter au sang n'est jamais bon, encore quand ce gout est couplé à celui de la vengeance et de la haine. mais je ne peux pas l'arrêter. Seulement l'aider et servir de garde-fou au besoin.

-« Et maintenant tu vas parler ?! »

-« Tu crois que tu me peux me faire plus mal que je n’ai déjà eu quand tu m’a larguée ?! Essaye si tu en as le courage ! »

-« Comme si je comptais faire autre chose... »

Et le combat reprend. La lame se charge à nouveau de cette couleur violette, synonyme de laser à venir. Mais je ne laisserais pas ce coup aboutir. Alors, je tire sur sa main tenant la main, la forçant à lâcher cette dernière. Mais en tombant au sol, l'arme rebondit et le coup part, dans ma direction. Je n'ai pas le temps d'esquiver et déjà, ma Persona se jette sur la trajectoire du laser avant de le prendre en pleine tête via ma Persona.

Je me sens propulsée en arrière et tomber au sol, la fraîcheur du sol contrastant avec la douleur provoquée dans mon crâne alors que Yamato Takeru disparaît, trop faible pour encaisser une nouvelle attaque. Je sais que je dois me reprendre mais les étoiles tournent devant mes yeux et un voile carmin passe devant ma vue, floue et peu assurée. Allez, lève-toi Nao', ne la laisse pas croire à son triomphe. A moins que? Je cherche à écouter la suite du combat. Je dois rester attentive et surtout, ne pas me laisser emporter par cette obscurité qui m'attire tellement sur le moment.

J'entends des bruits de combat qui me semblent venir de loin. Avec le choc, les bruits me parviennent étouffer mais les cris sont ceux d'une fille. Donc Aleister à bien exploiter l'avantage que je lui ai créé. Parfait. Au moins, il aura compris ça, avec le temps. Ma tête tourne toujours mais lentement, ma vue se fait un peu plus nette. je parviens même à me redresser sur les coudes, afin de pouvoir apercevoir Jasmine au sol, visiblement bien amochée et incapable de réagir.

-« Tu espères que ça va suffire Aleister ? Imbécile ! »

-« Au contraire Jasmine, ça ne fait que commencer. Ne t’en fait pas, tu me dira ce que j’ai envie d’entendre... »

Cette voix, j'aurais espéré ne pas l'entendre. Du moins, pas ce timbre là. Cela ne lui ressemble tellement pas. Pourtant, dans ce genre de situations, elle n'est aucunement étonnante. par contre le fait que ses pas se rapprochent de moi m'échappe. Mais qu'est-ce qu'il fabrique?

-« Merci de ton aide Nao’, et désolé que tu aies été blessée. Je me charge du reste, ne t’en fait pas, laisse-moi prendre le relais pour le kekkai. »

Non mais il n'est pas sérieux, là? Pour le coup, je suis trop surprise et surtout trop sonnée pour réagir mais cela ne m'empêche pas à plusieurs reprises de tenter de repousser ses mains qui tentent de soigner avec les moyens du bords ma blessure à la tête. Ta mère est en danger crétin, alors oublie-moi. C'est elle avant tout, bordel! Eh mais, tu ne vas quand même pas...

-« Ne t’en fait pas, je te les rend après. Attend-moi dans la voiture, ça devrait aller vite. »

Si, il va le faire. Et le contraste entre sa voix calme à mon égard et son regard d'une dureté glaciale pour Jasmine n'en est que lus saisissant. Bon, je ne suis pas vraiment d'attaque pour me lancer dans un marathon mais je ne suis pas à l'aube de la mort. Alors, je ne vais simplement jouer les potiches qui ne font que de la figuration. Je suis venue, je reste jusqu'au bout. Mais lui, il a encore des choses àrégler et le plus tôt sera le mieux. Pour tout le monde.

"- Ne compte pas sur moi pour te laisser seul avec elle. Je peux encore tenir le Kekkaï sans problème. Maintenant, concentre-toi sur la raison de notre présence ici. Je ne tiens pas à m'être retrouvée au tapis pour des prunes.  
Et t'as intérêt à me les rendre, ça oui."

-« Tu ne me simplifie pas la vie. Tu ne pourrais pas simplement quitter les lieux, et faire semblant de n’avoir rien vu ? »

"- Ce ne serait pas drôle sinon...."

En réalité, il y a une autre raison, bien plus profonde, qui me fait rester à tout prix ici. Celle de conserver mon rôle de soutien mais surtout de garde-fou. Car même si son ton est plus doux quand il s'adresse à moi, ce manque d'expression sur son visage et dans son attitude ne peut vouloir dire qu'une seule chose. il a franchit la ligne entre la parole et le passage à l'acte. Hors, il est tout simplement hors de question que je le laisse seul affronter cela. L'empêcher de la faire parler? Non. Mais m'assurer que malgré tout, il n'ira pas trop loin. Qu'il soit capable de s'en remettre par la suite. Il n'avait pas attendu ma réponse, déjà il se trouvait de nouveau à hauteur de Jasmine qui le toisait, moins fière malgré tout à présent.

-« Alors Aleister, elle arrive la suite ? Tu te crois encore capable de me faire mal ?! »

-« La prochaine fois que tu ouvriras la bouche, ce sera pour me dire où est ma mère. »

Je ne dis rien et me contente d'observer, conservant mon Kekkaï actif pour que rien de ce qui se passe ici ne puisse filtrer à l'extérieure. J'assiste à chaque seconde de cet interrogatoire musclé, me remettant doucement de ce coup à la tête qui m'a cependant bien sonné. Mes bandes ont bien protégés mon flanc qui ne saigne plus bien qu'encore douloureux mais cela n'est rien comparée aux cris de la jeune femme. Une fois, j'avais tentée de m'interposer mais j'avais vite compris que dans son état, Aleister serait capable de se retourner malgré lui contre moi.

Une heure, comme cela peut paraître long parfois. 60 minutes avant qu'avant, la langue de cette fille ne se délie enfin. 3600 secondes de douleur et de retenue avant de la vérité ne soit enfin lâchée. Larguée telle une bombe au-dessus d'une centrale nucléaire. Enterrée vive. Ce qui signifiait que déjà, tout le temps que nous venions de passer à attendre ses aveux avait joué contre nous. La garce, jusqu'au bout, finalement, elle aura gagné du temps. même si elle ne l'emportera pas au Paradis, Aleister s'assurant de lui ôter son dernier souffle.

"- Il n'y a plus une seconde à perdre. Conduis-nous là-bas, et vite."