« Aller, cheese! »


Lenka avait quinze ans à cette époque et ses amis étaient des hommes plus âgés que lui. Ils avaient été probablement ses seuls amis qu'il n'ait jamais eu, au japon.

« Hé lâchez-moi ! » fit-il en se retirant du salon. Sa mère eut un léger rire, tous se mirent à discuter.

Il fallait dire que même s'il les appréciait, il avait toujours été un peu grognon et distant avec eux, même s'ils étaient les seuls à vraiment le connaitre, finalement. Il était le genre d'homme à difficilement se lier avec quiconque et ses amis étaient la prunelle de ses yeux, même s'il le montrait peu, voir pas du tout. Ce jour-là, il remarqua son père dans la chambre, seul, au téléphone. Ce fut ce jour-là qu'il comprit, le huit octobre, il s'en rappelait comme jamais.

« Non ! Je ne peux absolument pas faire cela. Vous nous l'avez confié petit, avec sa soeur. J'ai accepté cet échange, mais Noctis ne peut devenir cela. Même s'il est de sang royal partiellement, je ne souhaite pas qu'il connaisse ce monde. Ils sont jeunes et ont beaucoup de choses à vivre, il faut que leur sang soit oublié et qu'ils profitent d'une vie simple, c'était le souhait qu'on nous a dit, pour eux. Ils ne peuvent pas intervenir dans une campagne, ou quoi que ce soit, s'il vous plait, n'appelez plus. » fit-il avant de raccrocher.

Lenka arriva dans la pièce, regardant son père. Ce dernier était surpris, mais fit mine de ne pas avoir l'air suspect.

« Père, explique-moi ce qui se passe... quelle est cette histoire ? »
« Tu as entendu ? Très bien. Tu es en âge de comprendre et de garder le secret maintenant, non, Lenka ? Notre famille, dans la génération qui m'ont précédé, étaient des servants de la royauté, c'est pour cette raison que nous avons toujours vécu sans rien manquer. Nous avons toujours aidé ces individus. Quand tu n'étais qu'un jeune enfant, on nous a demandé de t'élever toi et ta soeur, pour te protéger des différents politiques. Nous ne savons pas trop pourquoi, mais nous avions accepté, ta mère et moi. Nous sommes tes deux parents adoptif, à toi et ta soeur. Tes petits frères sont nos enfants biologiques, c'est pour cela qu'ils n'ont pas vos traits physiques, vos yeux. Cela vient de votre mère biologique. » fit-il en expliquant.

Lenka fut surpris de cette révélation, il ne pouvait pas y croire. Il écoutait, sans pour autant répondre, trop abasourdi par cette réalité qui semblait lui tomber sur les épaules comme si c'était le monde qui l'écrasait d'un coup. Il était un enfant adopté, comme sa soeur, par une famille qui n'était pas la sienne à la base. Pourtant, dans sa tête, bien que tout se mélangeait, pour lui, ils étaient sa vraie famille, il n'aurait jamais pu imaginer la chose différement.

« Ruka, elle ne doit pas savoir. Je vais la protéger à partir de maintenant. Elle est trop jeune. »
« Tu es de lignée royale, comme ta soeur. Vous êtes des héritiers princiers au trône. Mais vous ne devez pas participer à ce jeu vicieux, j'ai toujours eu de grands espoirs pour vous, mais je ne souhaite pas que vous soyez un jour assassinés, juste parce que vous êtes qui vous êtes. Je préfère que vous bâtissez votre avenir de vos mains, qu'y être condamné à votre naissance, par votre sang. »
« Merci de m'avoir dit la vérité père. Utsugi Lenka, ce n'est pas mon vrai nom pas vrai ? Je t'ai entendu dire "Noctis" au téléphone. »
« Tu es le prince Noctis Lucis Caelum, tu es le descendant d'une ancienne lignée, qui n'a plus de lien avec l'Empereur actuel, d'où la rivalité. C'est pour cela que nous avons souhaité te protéger, que nous l'avons accepté. Tu comprends ? Tu ne peux pas y être mêlé, Lenka. »
« Ne t'en fais pas père, je ne laisserai personne désunir cette famille. » fit-il en posant sa main sur le genou de son père.

Il lui lança un regard soutenu, prouvant sa détermination, son père posa sa main sur la tête de Lenka, ébouriffant un peu ses cheveux au passage. Lenka eut un sourire avant de s'éloigner. C'était ce jour-là, que tout commença, tout se débloqua, toute cette folie.

Il en vint à ce jour fatidique, où Ruka fut enlevée et tuée par des yakuzas. Pour la famille de Lenka, tout cela n'était qu'une coïncidence, mais en vérité, celle-ci était tout autre. Lorsqu'il se rendit à l'endroit, armé de son sabre traditionnel japonais, Lenka laissa éclater sa fureur. Il ne laissa pas le temps aux yakuzas de répondre, qu'il attaquait, arme blanche à la main. Il en tua plusieurs, certains usant de pistolets tirant dans la pièce. Une balle se logea dans l'épaule de Lenka. Il savait qu'il devait venger sa soeur. Ce qu'il voulait, c'était la tête de leur leader.

« Tout cela pour notre sang ? Je n'ai pas besoin de ce sang royal, ils m'ont pris ma soeur, je prendrai leurs vies ! » fit-il, plein de rage.

Il sauta sur le côté, avant de passer une porte et courir à travers la pièce jusqu'à des bureaux où un vieil homme se tenait, gardé par trois hommes. Avant une quelconque réaction, Lenka élimina les deux premiers gardes avant de saisir le troisième et le balancer à travers la baie vitrée de l'immeuble où il se trouvait. Ils étaient au moins au huitième étage, la chute était vertigineuse. Il se mit à saisir le vieil homme au col.

« Pourquoi, salopard ? »
« Nous avons été payé pour ça, Noctis. Eliminer la concurrence potentielle, c'était notre premier et rare job, pour eux. Mais je dois dire, que c'était lucratif. Si tu dois me tuer, pense aux suites, jeune homme. Nous ne laisserons pas passer ça. » fit-il.

Mais Lenka n'en avait que faire, il attaqua, mais un homme tira avec son arme de poing. Lenka eut juste le temps de faire un saut en arrière avant de jeter son sabre vers le vieil homme. Ce dernier y perdit l'usage d'un de ses yeux. Un cri retentissant se fit entendre, puis de nombreux individus lui courait après. Il allait devoir fuir, fuir très loin. Les yakuzas, les faire chier, c'était une très mauvaise idée. Alors qu'il parvint à fuir la tour de l'enfer, il remarqua son père dans une voiture.

« Monte ! Je t'emmène, j'ai déjà un billet, vite ! » fit son père.

Ils montèrent dans la voiture, les yakuzas tirèrent, mais aucune balle ne fit mouche sur les deux hommes.

« Putain d'enfoirés. »
« Tu es vraiment un grand taré, fils ! Tu ne te rends pas compte de ce que tu viens de déclencher je crois... mais je comprends tes sentiments, mon garçon. Ruka... elle ne méritait pas ça. »

Le silence dura dans la voiture, les deux hommes se comprenaient, même s'ils n'étaient pas d'accord avec l'un l'autre. Ils arrivèrent enfin après vingt minutes de conduite dangereuse, à l'aéroport. Lenka se mit à saisir les billets, il n'avait plus le temps, il savait qu'il devait fuir pour sa vie.

« Je ne comprends pas, pourquoi fuir, père ? »
« Car tu dois vivre, Lenka. Ne finit pas comme elle. Tu dois vivre pour elle, tu comprends ? Va en Chine, j'y ai des contacts, fais-toi oublier, entraîne-toi, puis si jamais cela tourne mal, je connais un ami qui est allé dans la légion étrangère, en France, ils se feront un plaisir de te faire oublier du monde. Tu es jeune et fougueux, mais tu mérites de vivre quand même. Pars maintenant. »

Lenka se mit à fuir dans l'aéroport, suivi par son père. Mais ils étaient déjà là, ils les avaient devancés ou plutôt, ils avaient réussi à joindre leurs camarades du coin. C'était mal barré, le père de Lenka tapota son épaule avant de courir vers eux et leur envoyer un coup de poing sur le premier venu. Tous se mirent à courir après lui, Lenka pouvait accéder à l'avion, se dépêchant pour y accéder. Il arriva sur le quai, montant dans l'avion, il se savait en sécurité. Mais il s'inquiéta pour son père, jetant un oeil vers l'aéroport, il vit les yakuzas saisir son père, l'emmener au loin. C'était trop tard, il ne pouvait pas reculer. Son père n'avait pas fait tout ça pour rien, il devait prendre cet avion, il n'avait pas le choix.

« Merci père... » fit-il.

L'avion décolla, il était en sécurité, pour le moment. Lenka, n'avait que dix-sept ans.

by Lenka Utsugi