- Ni l'un, ni l'autre. L'ambiance au sein du New dawn me blase depuis un bout. J'dois avouer que ca fait peut être 6 mois que j'en ai l'envie. Andrew a quitté y'a une semaine, je vais pas tarder a le rejoindre.

Elle l'imite quand il trempe ses lèvres. Puis rate de peu de se brûler la langue. Bon... Il a tenté de la tuer techniquement ? Elle ne fait mine de rien. Restant dans un manteau de dignité et de gravité.

- Et puis j'entre en dernière année. Je me concentre dessus. Et puis... On verra ce que je deviendrais après mon diplôme.

En disant ca. Elle baisse un peu la tête. Se rappelant d'un détail : Elle... Elle est humaine. Elle connait la frontière qu'il y a entre les contractants et elle. Probablement que depuis un bout de temps. Howard a perdu le contact avec la réalité. Au fond.. Est ce qu'il s'y intéresse ?

- Désolée de t'ennuyer avec ca. Ce sont... Que des histoires humaines.

Elle eu un sourire un peu compatissant. Avant de s'en retourner a son café, légèrement plus buvable

Ça me peine tout ça, mais je comprends. Elle a envie de changer un poil son traintrain, de rencontrer de nouvelles frimousses puis d’essayer de nouveaux métiers ; pas d’être condamnée à laver des verres ici jusqu’à la fin de ses jours, aussi animées que soient les soirées. Puis, il y a aussi ses études, comme elle dit. C’est important ce genre de chose. Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour en saisir l’essence, mais ça n’ôte rien au fait que je comprends ce qu’elle me dit.
Elle a d’autres priorités dans sa vie que cette bâtisse, et ce n’est pas moi qui vais la blâmer pour ça. Certainement pas, tiens.

J’esquisse un sourire plein de compassion, quittant l’admiration de sa belle silhouette pour venir planter mon regard dans le sien ; passant de l’amant d’une nuit à l’ami d’un an. J’ose glisser ma main sur son épaule en guise de réconfort, tendre.
Puis, dans un soupir exagérément agacé, je laisse filer quelques mots.

« - Que des histoires humaines, tu dis ? Si tu veux. Mais on parle de ta vie, là. Alors j’ai beau être un monsieur Seraph avec des centres d’intérêt que la plèbe mortelle ne pourrait pas saisir, j’en ai quelque chose à carrer de ton quotidien et de tes projets. Donc, pour en revenir aux choses vraiment intéressantes, je comprends pourquoi tu veux partir. Et tu fais le bon choix. »

Une condescendance mal jouée plus tard, je m’écarte doucement d’elle pour lui rendre un peu d’air. Et puis, tandis que je m’apprête à jouer au papa cajoleur une nouvelle fois, un téléphone sonne. Le mien, en l’occurrence. Bon gré mal gré, je jette un œil par-dessus la vitre, lisant rapidement que le message est une urgence – alors, évidemment, j’attrape l’appareil et je lis l’affaire en détail.
Et voilà qu’Andrew est encore dans la merde. Il est actuellement planqué dans un appartement, et tente d’échapper à un Nephil dopé aux stéroïdes qui le pourchasse ; autant dire qu’il a besoin de mon aide illico presto.

Je soupire, et me lève dans la foulée. J’adresse un air plein d’excuses à Ruby, cherchant ses yeux pour un au revoir.

« - Je déteste quand j’ai un timing comme ça, mais j’ai un des miens qui est vraiment dans la merde. Je peux repasser demain, pour continuer la discussion ? »

Là-dessus, tout en écoutant sa réponse, je sors à toute vitesse de la barraque pour porter secours au boulet numéro 1 de nos rangs.
Mais un gars gentil, hein.