Je n'avais pas beaucoup dormi de la nuit, une crise légère mais malgré tout assez handicapante m'ayant provoqué des quintes de toux régulières toute la nuit. J'avais surtout eu de la chance, il n'y avait pas eu de poussée de fièvre sinon Zack ne m'aurait jamais laissé sortir aujourd'hui. Même pour un rendez-vous à l’hôpital.

Depuis la découverte de ma maladie, en raison des mes moyens financiers limités, j'avais toujours été soignées et prise en charge à la Clinique du Sud mais cette fois, c'était à L'hôpital du Quartier Nord qu'il me fallait me rendre. Un nouveau médecin s'était visiblement penché sur mon cas et aurait peut-être trouvé quelque chose pour pouvoir m'aider à aller mieux. Au fond, j'avoue que je n'y croyais pas trop mais je ne ne perdais rien à me rendre là-bas et le rencontrer.

Arrivée à l'entrée de ce dernier, je me présente à l’accueil et présente la lettre que j'ai reçue. La femme semble savoir de quoi il s'agit et me donne un nom. Le Docteur Actée Vasilis, c'est donc lui qui va me recevoir. Puis, elle me guide jusqu'à une salle d'attente, en m'assurant qu'il viendra me chercher en tant et en heure. C'est vrai qu'il n'est pas encore 8 heures donc tout va bien.

Le Docteur va rapidement s'occuper de vous. Si vous vous sentez mal, n'hésitez pas à appeler.

"- Merci, c'est gentil. Mais ça devrait aller, rassurez-vous."

Bon, je ne dois pas sembler très reposée visiblement. Enfin, tant pis. Je m'installe au fond de ma chaise, laissant ma tête tomber sur mon épaule et mes yeux se fermer un peu. Un brin de repos supplémentaires ne sera pas de mal. L'hôpital reste loin de mon appartement mine de rien.

"Mademoiselle Abigaïl Lullaby?"

J'entends vaguement mon nom mais ne réagis pas pour autant, perdue dans une sorte de demi-sommeil dont je peine à m'extirper. Et puis, cela ne peut pas être déjà mon tour. Quoi que, je suis arrivée à l'heure si je me souviens bien. Mais les bras de Morphée me réclament et je sombrerais bien de nouveau lorsqu'un contact sur mon épaule me fait cligner des paupières avant d'entrouvrir les yeux.

"Mademoiselle Lullaby? C'est votre tour" 

"- Oh, merci. Je me suis endormie? Je suis désolée."

J'esquisse un sourire, me frottant rapidement les yeux avant de croiser le regard compatissant de l'autre femme présente dans la salle. Elle n'était pas encore là à mon arrivée aussi je la salue tandis que je me redresse avant de me lever pour suivre le médecin dans son cabinet. Et bien, pour une première rencontre, ça promets. Remarque, comme ça, il n'aura pas à me demander si je suis fatiguée.

"- J'espère que je ne vous ai pas fait perdre trop de temps. Promis, je ne m'endormirais plus maintenant."

"Ne vous en faites pas, vous n'êtes pas en retard, et on a du temps.
Docteur Vasilis, enchanté de faire votre connaissance"

Une fois entrée dans son cabinet, il me désigne un siège sur lequel je vais m'asseoir. Etant toujours très couverte, comme lors de mon trajet en extérieur, je retire également mon manteau et mon écharpe, afin d'être un peu plus à l'aise. Son bureau est très sobre, c'est assez agréable. Je ne suis pas une fan des affiches de squelettes ou autre images médicales.

"Bien, mon collègue m'a transmit votre dossier. C'est un cas assez compliqué, mais je ne dois pas vous l'apprendre. Cependant je vais vraiment tout faire pour vous aider, vous pouvez avoir ma parole. J'aimerais juste, pour commencer, que vous vérifiez les données à votre sujet, et aussi que vous me parliez un peu de comment vous vous sentez aujourd'hui, et s'il y a eu un changement de votre état ces dernier temps, aussi insignifiant soit-il"

"- Je vérifie ça tout de suite."

Je me saisis du dossier et le parcours rapidement. J'ai tellement l'habitude de cette partie de la procédure que je pourrais presque la raconter les yeux fermés. Les renseignements sont tous corrects alors je le lui rends en acquiesçant avant de me pencher plus avant sur sa dernière question. Celle de mon état, actuel et antérieur. Là, il y a toujours quelque chose à dire.

"- Eh bien, ces derniers temps, les crises sont plus rapprochées. Depuis quelques mois, elles sont parfois moins fortes mais ont tendances à s'éterniser. Enfin, j'ai toujours l'impression que cela dure trop longtemps de toute façon."

Je souris gentiment, laissant une quinte de toux m'échapper. Oui, avec moi, ce pauvre homme va avoir pas mal de travail. J'espère que je ne le désespèrerais pas, tellement de médecins se sont déjà penchés sur mon cas.

"- Je ne fais plus trop d'anémies, moins souvent qu'avant en tout cas. Mais qu'il y a quelque chose, c'est toujours au niveau de la respiration. Comme si je n'arrivais plus à reprendre mon souffle. Et souvent, la fièvre suit, me laissant au lit, sans forces, pour au moins 2/3 jours."

Pendant que je lui décris mes symptômes, je vois le docteur Vasilis commencer à prendre des notes sur tout ce que je viens de lui raconter. Il risque d'en avoir des lignes à griffonner avec moi.

"Si j'ai bien saisis, le principal problème en ce moment pour vous sont vos difficultés respiratoires? En lisant votre dossier, j'ai vu que mon collègue n'a pas eut la possibilité technique de vous faire passer des examens plus approfondis des poumons, comme une irm. Et il se peut que votre anémie se manifeste moins directement, mais soit intimement lié aux fièvres que vous avez lors de crises, qui ne sont pas liées aux poumons. Mais avant de poser un diagnostic, je souhaiterais vous faire passer quelques tests, et j'ai besoin de votre accord pour vous les passer. Les premiers seront surtout des contrôles de routine qui se passeront dans ce cabinet. Pour le reste nous devrons nous rendre dans d'autres ailes de l'hôpital. Est-ce que cela vous convient?"

"- Si ça ne tenait qu'à moi, je vous donnerais mon accord tout de suite mais... Ce genre d'examens n'est pas donné, je le sais bien...."

Et je ne roule pas sur l'or. Nous avons déjà du mal à joindre les deux bouts alors si je dois recommencer à passer toutes ces batteries d'examens, sans doute sans plus de résultats qu'avant... Non, Zack serait capable de travailler jour et nuit, plus encore même s'il le fallait pour me permettre d'aller mieux. Mon sourire se fait un peu triste mais reste présent alors que je reprends.

"- Je sais que ma santé est précieuse mais je ne peux pas faire de miracle. Les autres médecins m'ont bien fait comprendre que cette maladie était incurable. Alors, ce que je voudrais seulement... C'est vivre correctement avec."

J'espérais qu'il pourrait comprendre mon point de vue. j'avais beaucoup de responsabilités. Chez les Nephils et envers Zack, je ne voulais pas les décevoir. Mais si me soigner revenait à me rendre incapable de vivre décemment, m'obligeant même à abandonner Zack pour qu'il n'ai plus à supporter le poids de ma maladie, je n'étais pas certaine de le vouloir.

"- Bien sur, si j'ai une chance de guérir, je voudrais la saisir. Mais pas à n'importe quel prix. Je ne peux pas me le permettre."

"Je comprends tout à fait votre situation, et tout comme vous le dites, je ne peux pas faire des miracles, et votre maladie est incurable. Cependant, je pense être sur une bonne voie pour vous proposer une solution qui arrangerait grandement vos problèmes respiratoires. Je pense que les médecins que vous avez consulté auparavant n'avaient pas les moyens de vous proposer un diagnostic fiable, et encore moins des solutions pour vous aider. Mais ici nous sommes mieux équipés, et je pense pouvoir vous aider grâce à ça"

J'avais bien envie d'y croire, moi aussi. Le Quartier Sud n'était en effet pas vraiment connu pour ses prouesses médicales mais au moins, sa clinique nous permettait de pas être dépourvu de soins pour autant. Le Centre Médical de là-bas était simplement à l'image du reste du Quartier. Un peu abandonné, pas toujours bien fréquenté mais faisait ce qu'il pouvait pour survivre.

"Voila ce que je vous propose. Je vais vous faire maintenant passer des tests normaux, qui sont comptés dans le prix de la consultation. Après cela, je souhaiterais que vous passiez des analyses sanguines en laboratoire, ainsi qu'un IRM. La note totale sera dans les alentours de 1000$. Je suis conscient que c'est un prix un peu élevé mais ces deux tests seront pour moi extrêmement important pour diagnostiquer votre maladie avec plus de précision et trouver le traitement le plus adéquat. Vous pensez pouvoir vous le permettre?" 

"- 1000$ ?...."

C'était tellement énorme. Et encore, ce n'était que le début. Une base de travail comme le disait le Docteur lui-même. Je baissais les yeux sur mes mains, soupirant un peu. Je n'avais plus vraiment d'argent de côté, Zack idem et ce n'était pas nos petits salaires de serveurs que cela s'arrangerait. Je pourrais peut-être voir avec d'autres Nephils, si certains pourraient m'aider, ou vendre des affaires voir des meubles même si nous n'avions déjà pas grand chose.

"- Je ne pourrais pas me procurer une telle somme tout de suite, même si je devrais pouvoir y arriver. Peut-être d'ici 2 ou 3 mois. Un peu moins si la chance est de mon côté mais je ne pourrais pas faire mieux. Surtout si les crises se manifestent de plus belle."

Car chacune me faisait perdre du temps, celui que je mettais à m'en remettre. Et durant ces jours ou je restais clouée au lit, je ne pouvais rien faire pour tenter de gagner cet argent dont j'avais besoin aujourd'hui finalement presque autant que de l'air que l'on respire pour survivre. Je relève un peu la tête en souriant, un peu gênée de mon comportement.

"- Je suis désolée, je sais que je suis une patiente compliquée. Vous faites votre possible pour m'aider et moi, je ne fais que me 'plaindre'. "

"Non non, ne vous en faites pas. Vous êtes une patiente compliquée par votre maladie certes, mais vous ne vous plaignez pas trop, vous vous plaignez même peu au vu de votre souffrance"

Sa remarque me fit sourire un peu plus joyeusement. Au fond, je n'avais pas l'impression de souffrir tant que cela car lorsque j'allais bien, j'étais comme tout le monde. Aucune séquelle, pas le moindre souci et la capacité de réaliser tout ce que je voulais faire. Il y avait tant de gens qui n'avaient pas cette chance. Après, il était vrai que les jours de crises, je n'en menais pas large et sans Zack, je ne sais pas ce que je serais devenue.

"Je comprends. C'est une somme importante j'en suis conscient, mais nous pouvons toujours négocier un délai plus long de remboursement. L'hopital n'a pas pour politique de faire crédit aux patients, car nous avons presque exclusivement des clients pouvant payer un tel prix. Mais je vois votre situation et je peux vous aider à en obtenir un. Si vous acceptez cela, nous pourrons discuter de la suite, à savoir de l'opération"

"- Une opération ?....

"Mais je vais vous faire passer de toute façon tous les tests qui n’engendreront pas des frais supplémentaire, ça vous convient? Vous aurez le temps de réfléchir à ma proposition"

"- Euh.. Oui, très bien. Je vous laisse faire, c'est vous le médecin, pas moi."

Quoique, tous ces gestes simples et basiques, je les connaissais par cœur. A tel point que pour un peu, je pense que je serais capable de les reproduire à l'identique sans le moindre mal. Mais le mot 'opération' résonne encore dans mon esprit. Si les examens coutent déjà si cher, une intervention en elle-même serait hors de prix. Sans compter l'hospitalisation qui ira forcément avec.

"- Est-ce que... Vous pouvez m'en dire plus... A propos de cette... Opération? "

Mes mots étaient peu assurée mais ils étaient aussi la preuve que j'acceptais sa proposition. Même si devoir reprendre un crédit ou me retrouver avec des dettes ne me plaisait pas beaucoup.

"Parfait, si vous voulez bien me suivre.
Je vais vous demander de souffler dans ce petit appareil, d'un seul coup sec. Il me permettra de vérifier l'intensité de votre souffle"

Je suis docilement le médecin avant d'écouter ses consignes et de les appliquer à la lettre. J'ai l'habitude maintenant, de subir les examens de bases et certains un eu plus spécifiques au souffle alors je n'ai aucun à faire ce qu'il me demande. Même si l'exercice en soi me demande pas mal d'efforts et me provoque une grosse quinte de toux qui me fait légèrement voir des étoiles danser devant mes yeux. Heureusement que je suis assise et que j'ai le temps de récupérer.

"Cette opération dépendra de ce que nous trouveront avec les tests IRM. Mais selon ma théorie, vous avez un problème au niveau des globules rouges. Quel problème exactement je ne sais pas. Mais cela a pu affecter la croissance de vos poumons, qui se sont mal développés. J'espère avoir raison en disant que ce sont vos bronches qui sont trop étroites ou on du mal à s'ouvrir correctement. Si c'est bien le cas, je pourrais vous proposer d'introduire dans vos bronches des sortes de petits tuyaux, que l'on appelle des Stents. Ils serviront à dilater vos bronches et les aider à mieux fonctionner, et aussi laisseront passer plus d'air. C'est une opération qui durera 5 heures, et sans anesthésie générale."

"- Vous voulez dire que je serais... réveillée durant l'opération?"

Pour le coup, je crois que c'est l'idée qui me fait le plus peur. Davantage encore que de devoir entendre un prix exorbitant. Je reste complètement abasourdie, et seule ma faiblesse suite à l'exercice de souffle précédent m'a empêchée de me lever à cette annonce. Bon, ne paniquons pas inutilement, nous n'en étions pas encore là nous plus. Et le reste de son analyse, au moins, avait le mérite de m'offrir des réponses que personne ne m'avait offert avant.

"- Alors vous pensez que... Ma véritable maladie toucherait mon sang et donc... ce serait à cause d'une déficience en globules rouges que tout le reste est entrainé, c'est ça? "

Je suis un peu étonnée malgré tout car, des analyses de sang, ce n'est pas ce qui m'a manqué. Lors de ma première hospitalisation, la plus longue également, j'étais vampirisée au moins 2 fois par jour par les médecins et autres infirmiers alors, qu'ils n'aient rien trouvés me laissais un peu perplexe.

"Oui, vous serez réveillée, mais biens-sûr on vous anesthésiera les parties pouvant être douloureuses. Mais les anesthésies générales comportent des risques et il faut toujours, dans la mesure du possible, les éviter"

J'avoue que l'idée de rester éveillée pendant que les chirurgiens seraient là, en train de m'ouvrir le thorax pour accéder à mes poumons ne m'enchantait guère mais il n'avait pas tort en disant que les anesthésies générales étaient aussi des sources de problèmes. Seulement, cette opération touchait à ma respiration et même si j'étais anesthésiée, je le sentirais forcément, au moins au niveau de mon souffle, non? Enfin, autant cesser d'y penser pour le moment, j'aurais tout le temps de m'inquiéter plus tard.

"Je le pense oui, mais pour en être sûrs il faut des analyses extrêmement précises et poussées. ça prendra bien une semaine, et dans un laboratoire à New-york, ici nous n'avons pas tout le matériel."

"- New York, vraiment? Eh bien, mon sang aura beaucoup plus voyagé que moi dans ce cas. Dommage qu'il ne puisse pas me ramener un souvenir de là-bas."

"Pourriez-vous vous tourner et relever votre haut? Je voudrais écouter votre respiration. Il vous faudra donc respirer régulièrement, lentement et profondément."

Je m'exécute docilement, tachant de faire un effort pour ne pas me remettre à tousser durant l'examen qu'il me fait subir. Ce n'est pas aussi facile que cela en à l'air mais j'y arrive malgré tout. En tout cas, ce médecin là est très calme et patient, c'est agréable. J'avais vu tellement de docteurs qui semblaient seulement pressés de me voir sortir de leur bureau. Après tout, comme ils me le répétaient si souvent: Nous ne pouvons rien faire pour vous...

"- Il y a longtemps que vous êtes médecin, Monsieur Vasilis? Et avez-vous toujours exercé ici, à Palema?"

"ça aurait été amusant, mais je pourrais laisser un petit mot avec le colis pour demander aux laborantins de joindre au colis de retour un petit porte-clé"

"Ce serait drôlement gentil de votre part."

Et même s'il ne le faisait pas où si les laborantins new-yorkais étaient trop occupés pour penser à cela, je ne m'en formaliserais pas. Le simple fait qu'il y ait pensé, qu'il ai accepté de relever mon trait d'humour et même de renchérir dessus me faisais simplement plaisir. Puis, une fois l'examen terminé, il me laissa me rhabiller avant de répondre très gentiment à ma question précédente.

"ça fait un peu plus d'une année maintenant. Et oui, je suis toujours resté dans cet hôpital, enfin j'ai changé plusieurs fois de secteurs pour toucher un peu à tout, avant de me spécialiser dans la chirurgie reconstructrice. Mais vu qu'un chirurgien est avant tout un médecin généraliste, je peux tout à fait établir les diagnostics, et si besoin diriger les patients vers d'autres spécialistes. Mais je suis tout à fait habilité à pratiquer des interventions sur toutes les parties du corps, du moment que ce sont des opérations sans grands risques." 

"- Oh, donc ce que vous me proposez fait partie des opérations sans grands risques? Cela me rassure un peu, je dois bien l'avouer."

Même si je ne voyais pas du tout comment il pourrait faire, je préférais ne pas me poser trop de questions pour le moment. Après tout, rien ne prouvait encore qu'il ai vu juste alors avant de penser à cela, je redescend sur Terre. J'ai bien assez à faire entre mon travail, les visites à l'orphelinat et mon rôle chez les Nephils pour ne pas m'inquiéter inutilement.

"Je dois encore vérifier vos poumons, puis-je?"

"- Je vous en prie, faites. C'est votre métier après tout."

Tiens, c'est rigolo ça. C'est bien la première fois que je tombe sur un médecin qui se soucie de savoir si cela peut me gêner lorsqu'il vient examiner souffler au niveau de ma poitrine. Pour le coups, je ne peux retenir un léger rire, clair et doux, accompagné d'un sourire avant de m'expliquer. Je ne voudrais pas qu'il se vexe de ma réaction.

"- Promis, je ne me moque pas de vous. C'est juste que... vous êtes le premier à vous soucier de ce genre de considération alors cela m'a un peu surpris. En tout cas, c'est très aimable à vous de demander."

Puis je me tais, me remettant simplement à respirer aussi régulièrement que possible. Mon souffle est assez calme mais je sens qu'il accroche un peu, que la toux n'est pas loin.

"Merci.
Pour moi c'est quelque chose d'évident. J'imagine tout à fais qu'une femme n'apprécie par qu'un homme s'approche de sa poitrine, de quelque manière que ce soit, et ce même venant d'un médecin."

"- C'est très humain de votre part. Il est vrai que nombre de vos collègues ne sont pas très pédagogues."

"Je souhaiterais palper vos autres organes au niveau du ventre. Pour cela il faudrait que vous vous couchiez sur la table. J'ai besoin que vous dégagiez votre haut jusqu'au plexus, pour avoir accès à tout l'estomac"

Je m'exécute sans mot dire, Laissant le médecin faire son travail tandis que j'observe ses gestes. Simple curiosité mais je me sens toujours plus rassurée en pouvant voir ce qu'il se passe autour de moi. Sans doute aussi à cause de me méfier des Ombres que l'on trouver partout en train de trainer. D'ailleurs, je n'en ai guère croisés à la Clinque du Sud mais pourrait-il y en avoir ici? Je me le demande.

"Vous avez des activités en dehors de votre travail de serveuse?"

"- Eh bien, depuis quelques temps, je me rends une fois par semaine dans un orphelinat. Enfin, j'essaye. Les enfants commencent à me connaître et apprécient de voir quelqu'un d'autre  que leur environnement habituel.
Sinon, je ne fais pas vraiment de sport. Je tâche seulement de rester en bonne forme physique."

Je ne pouvais pas lui dire que je battais aussi de manière régulières contre des Ombres, des créatures issues des idées noires de humains, afin de les détruire pour protéger les gens. Il me prendrait pour une folle. Mais au moins, je n'ai pas menti. J'ai simplement omis certains détails.

"- Et vous, à part être médecin, vous avez d'autres passions dans la vie?"

"Vraiment? C'est une activité vraiment intéressante et qui montre votre humanisme et votre empathie, c'est tout à votre honneur. C'est dommage que les personnes contre vous se font de plus ne plus rares"

Je me contente de sourire à sa remarque. Il est vrai que je n'ai pas eu de vent de beaucoup d'autres visites du même style que la mienne en allant voir Curse. Et même avec la clientèle du Drive-In, il était évident que s'occuper d'autrui devenait vite une préoccupation plus que secondaire pour la majorité des gens. Je me rhabille en songeant qu'il est vraiment dommage que les hommes ne soient pas plus solidaires entre eux. Mais bon, la vies est ainsi faite.

"Mon travail me prend beaucoup de temps, du coup quand je rentre j'ai surtout envie de me reposer. Mais je fais quelques fois le week-end du bénévolat, ou je retrouve des amis"

"- Cela ne m'étonne pas de vous, le bénévolat. Je vous vois bien là-dedans."

"Vous pouvez vous relever et venir vous asseoir, nous en avons finit avec les examens normaux, si je peux dire ainsi. Nous pouvons discuter de la suite des opérations. Mais ce qui est positif, c'est que vous n'avez aucun autre organe touché. Je sais que mes collègues avaient déjà établit ce fait, mais je voulais m'en assurer personnellement."

"- Il vaux mieux vérifier. Ça ne coûte rien et peux éviter beaucoup de soucis. Je comprends très bien votre démarche, ne vous en faites pas."

Je reviens prendre place en face du Docteur une fois prête. Bon, pour le moment, je n'avais eu droit qu'à de bonnes nouvelles dans l'ensemble. Pas de nouvelles maladies ni symptômes de découverts et peut-être une solution de trouvée pour me faire aller mieux alors je n'allais pas me plaindre. Aussi, je souris de nouveau au médecin face à moi.

"- Alors, je vous écoute. Quelle sera donc la suite des opérations, maintenant?"

"Eh bien, il va falloir que vous me donniez votre accord pour faire d'avantage de tests, comme l'IRM et l'analyse sanguine. L'IRM ne sera pas longue, moins d'une heure, et ce ne sera absolument pas douloureux. Je pourrais vous en faire un dans la journée, ou au plus tard demain. En suite les analyses de sang dont je vous ait parlé, qui consistent en une simple prise de sang"

Il avait la possibilité de me passer ce genre d'examen aussi vite? Pourtant, il fallait en général se prendre des semaines voir des mois à l'avance pour arriver à avoir certains créneaux et même à la Clinique du Sud, tout était toujours surbooké, même pour les urgences. Alors pour le coup, j'étais vraiment impressionnée. Après, le plus long serait sans aucun doute le tour des analyses de sang car vu leur voyage, cela prendrait bien quelques jours au moins.

"Mais sachez que quelque soit votre choix, je le respecterais. mais en temps que médecin je serais obligé de m'assurer que vous avez bien mesuré tous les risques de votre décision, n'importe laquelle."

"- Ne vous en faites pas pour ça. Je suis parfaitement consciente des risques que je cours a risquer de laisser ma maladie évoluer de trop. J'en ai déjà fait l'expérience en passant de l'état de porteur sain à patiente finalement."

Bon d'accord, ce n'était pas vraiment drôle come humour mais je ne trouvais pas mieux. Et puis, ainsi il pourrait se rendre compte que même si je garde le sourire, même si je reste optimiste, j'ai malgré tout tout à fait conscience de ma situation. Et du fait que ma faiblesse ne fait que me rendre plus vulnérable encore à ce second monde que je dois pourtant combattre sans cesse davantage.

"- J'accepte de continuer les soins et je vous fais confiance sur les analyses auxquelles procéder. De tout façon, si Zack apprenait que j'avais refusé une chance d'aller mieux, il serait bien capable de me ramener aussi sec pour me forcer à accepter. "

Le simple fait d'imaginer la scène me fit rire doucement. Moi qui ne l'avais jamais vu en colère contre moi, je crois que là, je serais tout bonnement capable de le faire réellement sortir de ses gonds.

"C'est une excellente nouvelle! Nous disposons ici de deux salles d'IRM, et en ce moment elles ne sont pas très utilisées. Nous ne sommes pas débordés dans ce genre de services, et même si beaucoup de patients ont des rendez-vous, les secrétaires s'arrangent toujours pour laisser des créneaux horaires libres pour nous. Du coup, vu que votre cas doit être traité rapidement, je vais m'arranger pour en réserver un au plus vite"

Oh, je ne savais pas que cela fonctionnait ainsi. Finalement, je suis bien contente de l'avoir rencontré. Les autres médecins qui s'étaient occupés de mon cas n'avaient jamais pris la peine de répondre à une quelconque question qui ne traitait pas directement de mon cas. Aussi, j'appréciais qu'il prenne le temps de m'expliquer ce genre de détails dont j'étais complètement ignorante.

"Si je puis me le permettre, Zack est quelqu'un de votre famille?"

"- Oui. Nous vivons ensemble depuis toujours. Comme je n'ai plus mes parents, il est la seule famille qu'il me reste et il est prêt à tout pour m'aider. Quitte à en faire trop. Mais je ne peux pas lui en vouloir. Moi non plus, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. "

Ma première phrase pourrait paraître un peu étrange mais elle était la stricte vérité. Le reflet de notre réalité commune. Nous n'avions pas de lien de sang mais nous étions plus proche que n'importe quelle famille. Il était ma raison de continuer mon combat et de le gagner, peu importe le prix que j'aurais à payer pour cela. Pour le protéger et le voir encore sourire. Comme toujours.

"- D'ailleurs, si je dois me faire opérer un jour, il voudra forcément savoir de quoi il retourne. Alors, vous aurez sans aucun doute l'occasion de le rencontrer. "

"Je vois, votre histoire est touchante. Dans ce cas si vous voulez que l'on discute tous les trois de l'opération, n'hésitez pas à l'amener à un de nos prochains rendez-vous."

"- J'y penserais, soyez-en sur. Mais je tiens à vous prévenir d'abord, Zack est très gentil mais il est aussi très protecteur alors.... Ne le prenez pas mal s'il réagit un peu fortement. "

Autant le mettre au courant tout de suite. Si déjà la possibilité de me faire opérer m'inquiétait un peu, d'autant qu'il parlait de le faire uniquement sous anesthésie locale, je crois que Zack deviendrait fou rien qu'à l'entendre émettre une telle possibilité. Mais nous n'en étions pas encore là alors, pour le moment, comme j'étais là, autant me concentrer sur ce qu'il se passait devant moi.

"Nous allons donc pouvoir passer à la suite. Je vais vous emmener chez une infirmière qui vous fera la prise de sang pendant que j'irais prendre rendez-vous pour l'IRM. Je vous donnerais en suite l'heure à laquelle vous devrez revenir et on avisera."

"- Très bien. Je vous suis dans ce cas. "

J'en avais eu tellement, des prises de sang, que cela ne faisait vraiment plus rien à présent. bon, ce n'était jamais vraiment agréable mais cela ne durait jamais longtemps et on ne pouvait pas dire que cela engendrait une réelle douleur. Le souci pour moi était plus la fatigue qui en résultait à chaque fois.

"- Comme il va y avoir des tests de fait sur ce prélèvement, je suppose qu'il va falloir m'en prendre une certaine quantité, n'est-ce pas? C'est juste pour savoir et prévenir l'infirmière, au cas où. Comme je suis déjà fatiguée, je ne voudrais pas faire un malaise."

"Je vois, merci de m'en avertir. Mais je tiens à vous rappeler que vous êtes la seule à pouvoir décider de ce que vous acceptez ou non, il ne faut pas refuser un soin pour éviter des peurs à une personne, même très proche."

Je le savais bien. Tout comme j'étais parfaitement consciente que je serais incapable d'aller réellement contre la volonté de Zack. Nous étions trop proche, je tenais tellement à lui. J'avais accepté de perdre une partie de mon humanité pour lui rendre un nouveau souffle, ce n'était pas pour ne plus le suivre maintenant. Nous étions liés, à la vie et à la mort.

"Ne vous en faites pas, nous allons vous donner des compléments avant la prise de sang, et l'infirmière prendra soin de ne vous prendre que le stric minimum nécessaire. Au pire des cas, si vous faites un malaise, nous prendrons bien soin de vous."

"- Oh, je vous fait confiance. Je préfère prévenir, c'est tout.  "

"Bien, nous pouvons y aller".

"-Allons-y alors. "

Je le suis donc à travers les couloirs de l'hôpital. C'est fou, j'ai vraiment l'impression d'être dans un autre monde. Cela n'a rien à voir avec la Clinique du Sud. Nous arrivons rapidement dans un box ou l'on m'installe, avant qu'une infirmière n'écoute les recommandations du médecin pour procéder à la prise de sang. On me donne de quoi manger un peu et à boire, je patiente le temps que cela puisse me redonner des forces avant d procéder enfin.

3 petits tubes plus le témoin. J'ai déjà connu pire mais c'est déjà pas mal. Je sens vaguement les étoiles guetter au coin de mon regard et en averti l'infirmière qui me laisse allongée avant d'aller prévenir le médecin que tout est prêt. De mon côté, je souffle un peu, prenant le temps de reprendre mon souffle et que les étoiles s'en aillent doucement.

Je vais m'occuper de la suite de mes consultations. Je reviendrais vous chercher une fois que tout sera finit et que vous serez bien reposée. Je vais aussi passer réserver un créneau pour l'IRM."

"- Je vous attendrais sagement ici alors. "

L'examen se déroule donc tranquillement et une fois terminée, je reste quelques minutes allongée. L'infirmière revient me donner un morceau de sucre à croquer ainsi qu'un verre d'eau pour m'aider à reprendre correctement mes esprits. Et déjà, les étoiles ont disparues de ma vue. un bon point, ce n'était qu'une toute petite faiblesse passagère, rien de plus. Je terminais de me redresser pour m'asseoir tranquillement lorsque le médecin refit son apparition.

"Tout c'est bien passé? Vous vous sentez encore un peu faible ou vous pouvez vous lever?"

"- Très bien. L'infirmière à été très compréhensive et attentive. Et je vais pouvoir me lever, ne vous en faites. Juste, j'éviterais de courir un marathon dans les minutes à venir. "

Oui, un peu d'humour n'a jamais fait de mal à personne. Je me remets donc debout sans me presser, m'assurant qu'il ne reste rien de ma faiblesse passagère, avant de venir à la hauteur du médecin, pour le suivre sur le chemin de retour à son cabinet dans les couloirs de l'hôpital.

"Effectivement ce ne serait pas très conseillé. Mais retournons dans mon cabinet, ça ne durera pas plus de dix minutes"

Nous sommes sortis du box avant de nous mettre en route. A un rythme plus lent qu'à l'aller. Décidément, cet homme est vraiment très attentif, cela fait plaisir. Je crois que je n'avais jamais eu l'occasion de trouver un médecin qui apprécie de faire de l'humour léger avec ses patients et personnellement, j'appréciais cela. Cela me détendait un peu, min de rien.

"J'avais vraiment eut du mal avec une de mes patientes un jour. J'essayais de lui faire comprendre que les échantillons allaient à New-York mais elle n'avait aucune idée d'ou ça se trouvait, alors ce fut..."

Au moment où il se tut, je suivis son regard et ne pu manquer de voir l'Ombre qui se préparait à entrer dans la chambre d'un patient. Au moins, j'avais la réponse à ma question de tout à l'heure. Les Ombres pouvaient aussi se promener dans les couloirs d'un hôpital. Mais si Actée s'était ainsi figé en la voyant, cela ne pouvait vouloir qu'une chose. Il était un contractant. Mais de quel camps, je n'avais pas le temps de le lui demander. Alors, je lui glissais simplement.

"- Ne vous en faites pas. Je vais m'en occuper... "

Je lui offris un sourire rassurant avant de lever mon Kekkaï, qui enferma donc l'Ombre en notre compagnie, ce qui ne lui plut guère. Elle darda son regard sur nous alors que mes plumes apparaissaient à mes épaules, prêtes à servir. Elle était faible, je devrais pouvoir la détruire sans gros soucis. Je m'adressais au médecin, touours souriante mais le regard ne quittant pas l'Ombre, pour parer une future attaque de sa part.

"- Restez derrière moi, je vous protègerais. Et après, je crois que nous aurons un nouveau sujet de conversation à partager."

Actée semble aussi surpris  de mes paroles que de me découvrir capable de voir l'Ombre. En tout cas, je n'ai pas le temps d'en dire plus car déjà, la voilà qui nous repère. Un cris de colère de sa part et la voilà qui se jette sur nous.

Une première plume vole jusqu'à frapper violemment l'épaule de l'Ombre, une seconde venant la blesser à la jambe. Mais pas assez pour l'arrêter pour autant. C'est là que je sens que je suis fatiguée, mes coups sont moins puissants et moins précis aussi.

Evidemment, c'est sur moi que la créature se jette et au dernier moment, je me décale, la faisant s'étaler au sol entre moi et le médecin. Je peux voir qu'il à une arme en main. De mon côté, j'invoque mon ruban et le lance sur la créature qui se retrouve ligotée. Mais elle se débat violemment et mon ruban ne sera pas assez résistant pour la retenir bien longtemps.

Actée qui était resté comme paralysé jusqu'à présent finit soudain par réagir et attaqua l'Ombre immobilisée au sol par mes soins. La créature n'étant pas d'un haut niveau, un bon coup de scalpel en pleine tête suffit à la détruire pour de bon. Mais vu la réaction du médecin, il était évident que c'était une première pour lui.

Je révoquais mon arme, rappelais mes plumes avant de laisser mon pouvoir retourner en mode 'dormant' avant de souffler un coup. Elle avait bien choisi sa journée pour se manifester celle-là. Enfin, au moins, elle ne créerait jamais plus d'ennuis. Je me tournais vers Actée, souriant doucement.

"- Cela fait toujours bizarre, la première fois. Mais vous venez de sauver de nombreuse vie alors.... Ne vous morfondez pas sur votre geste. Vous avez fait ce qu'il fallait. "

Le rassurer, l'aider à revenir dans la réalité. Mon Kekkaï toujours actif, nous étions encore pour quelques temps à l'abri du reste du monde et je tenais à en profiter pour lui poser au moins une question. La plus importante à mes yeux. Car sa réponse pourrait bien remettre en jeu cette possible opération dont il m'avait parlé plus tôt.

"- Puis-je vous demander de quelle couleur était le chat qui vous a fait signé votre contrat?"

"Je ne sais pas si c'est une bonne idée qu'on se le dise, même si on est peut-être liés au même chat. Je ne voudrait pas que ça ait un mauvais impact sur la suite, car en temps que médecin, votre nature n'aura aucun impact sur les soins que je vais vous prodiguer et ni sur mon investissement dans votre guérison"

"- Je vous crois, Docteur. Mais j'ai des responsabilités au sein de ma faction, et même si votre volonté est celle de suivre la voie du serment d’Hippocrate, vous avez des supérieurs. Et eux ne seront pas forcément du même avis que vous. "

Autant qu'il comprenne réellement tous les tenants et les aboutissants de cette découverte. Je n'avais rien contre lui, bien au contraire je l'appréciais même réellement. Mais je ne pouvais pas faire comme si je ne savais pas à présent. Je soupire, passant un instant mon bras devant mon front. La fatigue n'a pas disparu mais je préfère maintenir encore un peu mon Kekkaï.

"- S'il vous plait, j'aimerais pouvoir abaisser ma barrière. Mais je ne peux pas me le permettre sans savoir si nos camps sont semblables ou antagonistes."

"Je suis un Nephil...si cela pose problème et que vous ne voulez plus que je vous soigne, laissez-moi au moins vous rediriger vers un de mes collègues. Autrement si ça ne pose pas de problème, nous pourrons reprendre les soins tout à fait normalement."

Je me permets un sourire en entendant ses paroles. Un Nephil. Médecin. Voilà qui ne pourrait que nous être utile. Et à moi plus particulièrement. En tout cas, j'apprécie sa réaction. Même si j'avais été une Seraph, il tenait avant tout à s'assurer que j'irais bien et que ma santé pourrait être prise en charge malgré tout. C'était tout à son honneur.

"- Il n'y aucun problème pour moi.
Je vais révoquer mon Kekkaï, le retour dans le monde réel risque de vous faire étrange. Faites comme si de rien n'était et retournons simplement dans votre cabinet. Nous pourrons y discuter plus tranquillement."

Voilà, le prévenir au cas où il y aurait du monde au moment où nous reprendrions pied dans la réalité. Ma barrière se dissipe, nous laissant retrouver les bruits et odeurs traditionnelles de l’hôpital. Par chance, le couloir est vide, ce qui nous facilite les choses. Du coup, je suis de nouveau le médecin jusqu'à son cabinet. J'ai hâte de pouvoir me rasseoir un peu.

"Oui, et vous pourrez prendre du repos"

En voilà, une bonne idée. En tout cas, j'appréciais qu'il se soucie encore de mon état malgré le fait qu'il semble encore un peu méfiant. Le pauvre en même temps, ça ne devait pas être facile de découvrir qu'une de vos patientes est une contractante et peut-être même dans le camp de vos ennemis. Pour le coup, le hasard avait seulement bien fait les choses.

Il était évident pour moi que le médecin n'avait pas l'habitude de ce genre de rencontres. Sans aucun doute une nouvelle recrue. Du coup, j'avoue que l'idée de pouvoir l'idée en retour pour ses soins me faisait plutôt sourire. J'attendis d'être assise dans le fauteuil en face de lui, une fois la porte du cabinet refermée derrière nous, pour soupirer un coup. Un peu de repos, enfin.

"Vous tenez à parler de ce qui c'est passé ou nous continuons uniquement à parler de vos soins"

"- Nous pouvons très bien faire les deux, à moins que cela ne vous ennuie. Et comme preuve de ma bonne fois, je vais recommencer ma présentation.
Abygaïl Lullaby, commandante Nephil. Ravie de vous rencontrer, Actée Vasilis."

"Enchanté moi aussi. Je suis désolé de ne pas vous avoir reconnu, je ne connais pas encore les noms des commandants Nephils. Et merci de ne pas m'en tenir rigueur, pour ma réaction de tout à l'heure. C'est simplement pour pouvoir exercer sans avoir la pression des différentes factions."

"- Il n'y a aucun mal à ne pas savoir qui je suis. Me sachant plus faible que la moyenne, je tente de rester discrète. Et puis, vous êtes nouveau parmi nous, il est donc normal que vous ne connaissiez pas tout le monde."

Quant à sa réaction, elle était plus que complètement normal. parfaitement compréhensible. Il souhaitait avant tout continuer sa vie humaine, être médecin avant tout, et c'était un geste très noble de sa part. Cependant, cela risquait de devenir compliqué avec le temps, qu'il le veuille ou non. J'espérais seulement qu'il n'aurais pas d'ennuis avec des patients Seraphs.

"Je vais vous prescrire de quoi tenir le coup avant l'opération, à prendre après l'IRM. ça permettra de dilater vos bronches momentanément en cas de crise"

"- Vous avez donc réussi à avoir un rendez-vous pour aujourd'hui pour l'IRM? J'espère juste que cela ne sera pas trop contraignant. Le traitement, je veux dire. Je n'ai pas toujours la possibilité de prendre des médicaments à heure fixe ou des choses de ce genre."

"Oui, vous avez un rendez-vous pour aujourd'hui 17h30; si vous pouvez être là à 17h au plus tard, ce serait bien. Pour ce qui est des médicaments, je vais vous prescrire un aérosol, un peu comme l'asthme mais légèrement plus puissant. Vous n'aurez besoin de le prendre qu'en cas de crises, et ce n'est pas un achat très coûteux"

"- Très bien, je note cela. Je serais donc de retour pour 17h alors.
Quand au médicament, cela ne devrait pas poser de problème. Ce ne sera un aérosol qui me fera peur."

Je rigole un peu, autant pour dédramatiser la situation que pour détendre l'atmosphère. Oui, l'Ombre que nous avions combattu ensemble était à présent loin derrière nous mais forcément, cela avait entamé un peu notre humeur à tous les deux. Hors je préférais que nous quittions sur une note plutôt agréable. Je souris de nouveau au médecin avant de m'apprêter à me lever.

"- Bon, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Vous devez avoir d'autres patients qui attendent vos soins.
Vous pouvez compter sur moi, je serais revenue à l'heure pour l'IRM, je vous le promets."

"Je ne voudrais pas vous retenir trop longtemps nom plus. Rendez-vous directement à l'acceuil et annoncez que vous avez rendez-vous avec moi en salle d'IRM. Je serais immédiatement prévenu et je vous rejoindrais"

"- Très bien, je ferais comme ça alors."

"À tout à l'heure alors, et c'était un plaisir de faire votre connaissance"

"- Le plaisir est partagé. A tout à l'heure, Docteur Vasilis."

Sur ces mots, je suis sortie du cabinet et de l'hôpital. Bon, javais quasiment la journée devant moi mais je préférais ne pas avoir à faire une seconde fois l'aller-retour jusqu'à l'appartement. Du coup, je me dirigeais vers le Quartier Ouest et le QG. Là-bas, je pourrais me reposer un peu en attendant mon prochain examen.

*******

Un bonne petite sieste, deux ou trois rencontres au QG et quelques conseils dispersés pour venir aider des Nephils dans le besoin et me voilà de retour devant le guichet d'accueil de l'Hôpital du Quartier Nord. Et je suis parfaitement à l'heure, il n'est que 16h57.

"- Bonjour. Je suis Mademoiselle Lullaby. J'ai rendez-vous avec le Docteur Vasilis pour une IRM."

Très bien, je le préviens tout de suite. Je vous en prie, asseyez-vous pour patienter.